La situation sociale politique et économique
Lors de notre dernière AG du vendredi 6 septembre nous avions tous fait le constat des ravages, pour la population, de la politique de renoncements et de cadeaux aux plus riches de la part d’un gouvernement qui s’est fait élire pour une autre politique, une politique en rupture avec l’ère Sarkozy.
Baisse du pouvoir d’achat, hausse du chômage, fermetures d’entreprises, … mais aussi une fiscalité inégalitaires : voilà ce qui est vécu douloureusement.
L’immense majorité de ceux qui avaient voté pour Hollande et le PS attendaient autre chose.
La situation sociale et économique connaît, pour notre région, une dégradation importante :
Gad
Malgré une lutte de longue haleine, ça y est, l’abattoir va fermer ses portes (pour sauver, dit-on, celui de Josselin !!).
Ce sont près de 1000 personnes jetés à la rue comme des mal propres, certaines menacées de se retrouver dans des situations très difficiles (par exemple : couples où les deux travaillent chez Gad).
Cette décision est justifiée par le fait qu’il il y aurait un abattoir de trop en Bretagne alors que plus de 700 000 porcs font chaque année le chemin de l’Allemagne et de la Roumanie pour y être abattus avant de revenir vers la France et la Bretagne : cherchez l’erreur !
Tilly – Sabco
Cette entreprise de Guerlequin va être mise en sommeil en attendant, peut être, des décisions plus radicales avec à la clé 350 ouvriers en chômage technique inquiets pour leur avenir, avec, en amont et en aval, des menaces aussi sur l’emploi.
Cette décision est justifiée par la fin des restitutions européennes. Certes ces restitutions (une aide aux entreprises pour faire face à une concurrence à bas coûts salariaux) ont été supprimés brutalement alors que leur fin était programmée pour janvier 2015. Néanmoins cela fait 10 ans que cette disparation des restitutions est prévue : qu’est-ce qui justifie que rien n’est été programmé pour y faire face ?
Marine Harvest.
C’est la fermeture de l’usine de Poullaouen qui est à l’ordre du jour.
113 millions d'euros de bénéfices en un semestre, 287 emplois supprimés. C'est le paradoxe Marine Harvest qui en veut toujours plus pour des actionnaires assoiffés d’argent.
On pourrait rajouter bien d’autres entreprises à cette liste déjà trop longue.
Nous « payons » là, concrètement, la concurrence « libre et non faussée », illustrée par l’exploitation de salarié-e-s à l’échelle de la planète, au seul profit de la finance. Au nom des seuls signaux du marché, les entreprises se livrent au cœur de la crise à la plus farouche concurrence, du coût du travail et des cours agricoles les plus bas !
Cette stratégie ahurissante, conduit à la constitution de gigantesques propriétés concentrées entre les mains des plus puissants. Cette dérive interpelle et ce libéralisme autoritaire alimente des dérives populistes de plus en plus dangereuses.
Cette succession de plans sociaux, de suppressions d’emplois touchant des pans entiers de notre économie dans le Finistère et en Bretagne a suscité des luttes, de la révolte, de la souffrance. Nous avons apporté, avec le FDG, notre soutien à ces luttes (Gad et Tilly Sabco entre autres).
Cette colère, cette souffrance se traduisent par des actions « médiatiques ». Cela s’est traduit aussi par des manifestations importantes : Quimper (15 000 à 30 000 manifestants) ; Carhaix (3 000 manifestants)
Face à cette souffrance la droite, le MEDEF, la FNSEA ont tenté de reprendre la main en se plaçant en soutien de l’emploi en Bretagne pour mieux faire avaliser leurs réponses de fuite en avant vers toujours plus de libéralisme. Ainsi l’ultimatum lancé à la sortie des « négociations » à Rennes porte sur l’écotaxe et les contraintes mais pas sur l’emploi à Marine Harvest, l’emploi à Gad, l’emploi Tilly Sabco !
Avec la manifestation de Quimper ils ont réussi (provisoirement espérons le) une opération de camouflage, tentant d’entraîner des salariés, des chômeurs, des familles qui galèrent dans les marges de la pauvreté, dans leur combat égoïste pour moins de contraintes fiscales, moins de contraintes au niveau environnemental, moins de contraintes au niveau social.
Moins de contraintes fiscales.
Certes bon nombre de mesures suscitent justement la colère face aux inégalités de traitement : gel des barèmes de l’impôt avec pour conséquence des centaines de milliers de non imposable qui le deviennent ; hausse de la TVA impôt particulièrement injuste ; …
Une suspension de l’écotaxe est décidée ! Cette taxe, dont le décret à été signé par le 1er ministre de Sarkozy le jour du 2ème tour de l’élection présidentielle, n’est pas la raison première de la crise actuelle, mais son application ajouterait à la fragilité économique du moment. Ce moratoire obtenu, comme le réclamaient entre-autres les élus communistes, doit permettre de travailler une issue, tenant compte de la situation de régions périphérique et péninsulaire en y associant toutes les parties.
Mais ce qui est demandé par le MEDEF, la droite c’est encore plus de cadeaux ces grosses entreprises qui en sont déjà gavé, entreprises qui ne paient que 8% d’impôt quand les PME, artisans en paient 33% !
Moins de contraintes environnementales.
Certes nombre de petits et moyens agriculteurs se sentent étranglés et sont sensibles à ces sirènes dévastatrices de contraintes environnementales qui les empêchent de travailler.
Mais chacun sait que le vrai problème c’est la sous rémunération de ce que produise les agriculteurs.
Ce qui est demandé par la FNSEA et les tenants du productivisme c’est la poursuite de cette politique alors que c’est celle-ci qui conduit l’agriculture et les agriculteurs dans le mur.
Moins de contraintes au niveau social
Chacun voit bien que ce qui est visé ici ce sont les droits des travailleurs et les charges sociales jugées trop lourdes.
Ce qui est demandé ici c’est moins de protection pour les travailleurs, moins de financement de la sécurité sociale et des retraites par les entreprises.
A Quimper nombre de salariés, de petits artisans et commerçant sont venus manifester pour dire leur colère et leur demande de pouvoir travailler dignement avec un revenu correct.
Il n’est pas juste de dire que ce sont « des esclaves » venus manifester pour les droits de leur maîtres.
En disant cela je pense à des voisins qui tous les deux sont virés de chez Gad et qui sont allés à Quimper pour crier leur colère.
En disant cela je pense particulièrement à des camarades syndicalistes, soutien du FDG qui ont estimés qu’il fallait, malgré les difficultés et la récupération, être présent au côté des travailleurs en souffrance et en lutte.
A nous de leur montrer, sans les montrer du doigt, qu’ils se sont laissés abuser.
A nous d’être la à leur côté pour de vraies solutions à leurs difficultés.
Les réponses gouvernementales issues de la rencontre interministérielle ne sont pas à la hauteur des mobilisations et exigences salariales quant au maintien de l’emploi et de l’outil de travail.
Les 15 millions d’euros annoncés par le premier ministre doivent cependant y être consacrés. Fondamentalement le pacte d’avenir pour la Bretagne doit rompre avec les logiques de la concurrence libre et non faussée.
Le PCF devant l’urgence demande un moratoire sur les plans de licenciements, une large concertation de tous les acteurs, la mobilisation de fonds notamment au travers de la banque publique d’investissement.
Il n’y a pas de fatalité aux politiques d’austérité et de chômage de masse.
Le PCF propose d’engager la bataille de la ré-industrialisation agroalimentaire.
Des politiques publiques agricoles et alimentaires qui, en France comme en Europe, garantissent notre souveraineté alimentaire, s’engagent en faveur d’une alimentation de qualité, saine et accessible à tous, soient assises sur des filières de productions relocalisées. L’avenir de l’agroalimentaire, d’une nouvelle ambition agricole passe par la juste rémunération des travailleurs, salariés et paysans.
Sans attendre, les communistes sont porteurs de propositions de loi en faveur de la répartition des marges entre producteurs, transformateurs et distributeurs.
Déterminée à conquérir des issues durables, une délégation du Parti communiste français sollicite un rendez-vous avec le Premier Ministre.