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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 09:00

rapport introductif de Daniel RAVASIO

Je ne vais pas revenir, dans cette introduction, sur l’ensemble de la situation sociale, économique et politique : nous savons tous ce qu’il en est.

Je voudrai mettre l’accent sur 4 points de l’actualité : les renoncements du gouvernement et leurs conséquences ; la colère sociale et les tentatives de récupération ; le FN qui cherche à surfer sur la colère sociale ; le Front de Gauche.

Un gouvernement qui va de reculades en renoncements.

 

Les reculades et renoncements successifs du gouvernement sont légions depuis son installation. Inutile ici d’en faire une liste que chacun connaît bien.
Ce que l’on peut constater aisément c’est que ces renoncements ne sont jamais assez  pour  la droite, l’extrême droite, le Medef et qu’au contraire cela leur laissent le champ libre pour avancer leurs pions. A mesure que se creuse un fossé entre le gouvernement et les aspirations du peuple de gauche qui l’a élu, la droite et le Medef deviennent plus arrogants et en demandent toujours plus.

 

La force d’un gouvernement ne réside pas dans sa capacité à faire des courbettesdevant ceux qui le combattent. Elle est de s’appuyer sur la souveraineté populaire, et c’est ce que le président de la République et le Premier ministre ont écarté d’emblée, ce n’a pas été leur choix. Les éditorialistes de la droite peuvent bien parler aujourd’hui de paralysie car, de fait, ils ont raison, et nous sommes entrés dans une crise politique sérieuse et inquiétante qui ne peut que s’aggraver dès lors même que le dernier atout de François Hollande, l’inversion  de la courbe du chômage, fût-ce par des emplois aidés, semble bien en passe de lui échapper.

Au point où nous en sommes, faute d’attendre par le haut un changement de cap, il faut l’impulser d’en bas. Les élections municipales ne doivent pas être la chronique des défaites annoncées. Elles peuvent être l’occasion pour les hommes et les femmes de gauche, avec des équipes rassemblées sur des contenus, d’exprimer et de mettre en œuvre des choix politiques transformateurs.

 

La colère sociale monte, colère que Droite et Medef tente de récupérer.

 

La colère des salariés et plus largement de la population s’est traduite, dans notre région, par des actions fortes et massives comme l’action des bonnets rouges à Quimper et à Carhaix.

Cette colère, c’est d’abord la colère, le désarroi de milliers de personnes que la politique d’austérité, la crise, les fermetures d’entreprises frappent durement que ce soit le salarié qui perd son emploi et son pouvoir d’achat, l’artisan ou le patron de PME qui voit avec angoisse l’avenir de son entreprise, l’agriculteur qui se demandent comment vivre de son métier. Oui, comme le dit Pierre Laurent dans son interview au Télégramme de dimanche « En Bretagne, la situation est explosive ».

 

Cette colère, la droite, le patronat, la FNSEA tente de la récupérer pour faire valoir non pas ce que demandent salariés et population, à savoir la fin des licenciements et la pérennisation des entreprises, une justice fiscale.

En réalité leurs buts sont bien autre chose : 

  • Ils demandent la réduction des contraintes fiscales et non pas la justice fiscale : le grand patronat réclame clairement  de payer moins d’impôt voir ne plus en payer du tout.

  • Ils demandent la restriction des contraintes environnementales. Les exploitants agricoles se plaignent de ne pouvoir vivre de leur travail, des tracasseries administratives, des inégalités de traitement entre les pays européens : sur de nombreux points (pas sur tous loin s’en faut) ils ont raison. Mais ce n’est pas en allant encore plus loin dans la politique agricole actuelle que se trouveront les solutions à la crise.

  • Ils demandent la diminution des contraintes sociales. Qu’est ce que cela veut dire ? La baisse des cotisations sociales c’est moins de sécu, moins de retraite, moins de droits au chômage, …. Ou alors une sécu privatisée, une retraite  par capitalisation que seuls ceux qui en auront les moyens pourront se payer.

  •  Ils demandent plus d’autonomie pour la Bretagne, une autonomie qui permettrait, tout en gardant le même système capitaliste de régler les problèmes que l’Etat Français ne règle pas. Qui peut y croire ? Si la décentralisation n’est pas une mauvaise chose en soit son contenu, le contexte économique dans laquelle elle se place peut laisser planer de graves dangers. Ainsi elle peut être la porte ouverte au chacun pour soit entre les régions françaises. Quand on voit ce que cela donne dans certains pays (Italie : la ligue du Nord refuse de payer pour ses fainéants de l’Italie du sud ; Espagne : la Catalogne refuse de payer pour l’Andalousie ; Belgique : la Flandre refuse de payer pour les Wallons) on peut craindre le pire. On peut même craindre que la Bretagne soit perdante si des régions plus riches disaient chiche et refusaient de participer au financement solidaire pour la France. On peut même craindre, dans le cadre d’une concurrence entre les régions une réduction des droits sociaux des travailleurs : pourquoi pas un Smic Breton inférieur au Smic Français !

     

    Avec les manifestations de Carhaix (3 000 manifestants venus de toute la Bretagne), les manifestations du samedi 23 novembre dont celle de Morlaix (5 000 manifestants) le mouvement social avec les organisations syndicales a commencé à lever le voile sur ces tentatives de récupération. Il faudra continuer dans cette voie : rien n’est encore acquis.

     

    Bien sûr certaines motivations exprimées par des manifestants de Carhaix [Humanité du lundi 2 décembre : « il faut donner moins d’aide à ceux qui en abusent » ; « Ce sont les immigrés, les chômeurs de longue durée qui en profitent ! Pas les chômeurs bretons, il faut appeler un chat, un chat » ; … ] sont inacceptables. Au-delà il faudra s’adresser à tous ceux qui ont les mêmes intérêts qu’ils aient manifesté à Carhaix ou à Morlaix, pour déjouer les manœuvres en cours et faire valoir les vraies solutions solidaires.

     

    Le FN qui tente de tisser sa toile.

     

    Le FN tente lui aussi de surfer sur cette colère pour faire valoir « ses solutions »  utilisant un vocabulaire antilibéral  pour récupérer les classes populaires, notamment celles qui votent à droite (Comme l'avait fait Mussolini avec le fascisme dans les années 20, en Italie).

    Marine LE PEN est venu sur nos terres, à Guerlesquin, pour faire la promotion du FN, essayer de récupérer le désarroi de la population et des ouvriers de Tilly.

    Malgré le peu de temps qui nous a été laissé entre l’information de la venue de Marine LE PEN, malgré la difficulté de mobiliser un lundi matin nous nous sommes retrouvés à une vingtaine avec drapeaux et panneaux du Front de Gauche sur le marché de Guerlesquin à partir de 10h 30. Les médias nationaux étaient venus en force.

    Spontanément, nous l'avons donc accueillie, suivie sur le marché et raccompagnée jusqu'à la porte de son restaurant tout au long de sa visite. Parmi les slogans : "Non, aux mensonges du FN !", "les travailleurs n'ont pas besoin du FN !", "pas de fachos en Bretagne, pas de Bretagne pour les fachos !" et puis les indémodables "F comme et N comme... !".

    Situation un peu ubuesque, il faut bien l'admettre dont on peut se demander quel bilan politique le FN peut en tirer.  Renforcer des liens militants en vue des municipales (Brest, Quimper et peut-être Morlaix) ? Faire parler de MLP et du FN dans les médias par rapport aux mouvements sociaux en cours ? Tester les possibilités de construction du FN dans les régions sinistrées au niveau de l'emploi en exploitant la détresse sociale ? Sûrement tout ça à la fois, malheureusement !

    Même peu nombreux et avec une organisation un peu aléatoire parce que trop rapide, nous avons bien fait de marquer le coup. Au moins la presse locale n'a-t-elle pas pu nous ignorer et a dû faire savoir que tous les habitants de la région ne sont pas prêts à tomber entre les pattes du FN. Même, si nous en avons rencontrés sur le marché avec qui les discussions n'ont pas été agressives du tout mais plutôt à coup de : "Pourquoi vous insultez Marine et le FN, alors que tous les autres nous ont arnaqués ?", "On a tout essayé, pourquoi pas eux ?"... 

    Des échanges qui confirment la nécessité de convaincre, programme contre programme de la nocivité du FN. Nous sommes partis encore plus convaincus que les slogans ne sont plus suffisants pour dénoncer l'extrême-droite aux yeux des gens touchés de plein fouet par l'austérité et la crise (même si ça soulage de les crier à la face des militants chevronnés du FN qui eux savent très bien de quoi il est question).

    Il est temps de faire la clarté sur le programme du FN. Le «nouveau FN» continue à copier-coller de nombreuses propositions du FN de Jean-Marie Le Pen.

    Trois exemples :

  • Le logement : Le programme du FN s'attaque au logement public ; Il prévoit de pouvoir le « vendre au bout de 10 ans », décrète la « fin de l'APL » ou « l'extension des sur-loyer », la suppression de la loi SRU qui impose la construction dans chaque ville de logements pour tous... entre autres.

  • La fiscalité : de vagues principes pour tous, pas un mot de la TVA, mais pour les riches c'est du concret : abaissement de la tranche supérieure de l'impôt des plus hauts revenus et suppression de l'Impôt Sur la Fortune.

  • L’Europe : retour du Franc mais pas un mot crédible sur comment et les conséquences ; sortie de l'UE au bénéfice d'une alliance stratégique avec la Russie...

    Sans parler de la fin des 35h branche par branche, de la fin du droit du sol, de la mise en cause du droit à l'avortement et du rétablissement de la peine de mort.

    Rien d'utile aux salariés, aux citoyens, que du nuisible. Derrière leur parade anticapitaliste, l'objectif du FN est simple, prendre le pouvoir dans la droite libérale.

     

    Le Front de gauche

 

 

Le Front de Gauche connaît quelques difficultés liées aux élections municipales mais plus au fond sur la nature du rassemblement.

Pour les uns le FDG doit « rassembler la fraction la plus déterminée de notre peuple, celle qui est prête à se mobiliser pour bâtir une alternative », le FDG doit se montrer clivant (JLM : « je crois que le conflit crée la conscience »).

Pour d’autre, il faut rassembler la majorité du peuple de gauche. Plutôt que de cliver, il faut rechercher les points de convergence les plus hauts possibles, pour lutter et gagner ensemble.

La question des élus est un des points d’achoppement :

  • Pour les uns avoir des élus, pas dans n’importe quelles conditions et pas pour y faire n’importe quoi, est important. Pour cela il faut rassembler  sur des bases claires : mettre en place ou de participer à la mise en place de politiques de gauche au service de la population. C’est la position du PCF.

Un tel rassemblement passera, le moment venu, par des alliances sur des bases claires (mettre en place une politique de gauche  au service de la population ; une politique qui va à l’encontre de la politique  d’austérité) car chacun sait que pour avoir des élus il faudra rassembler au-delà des rangs du Front de Gauche. Pour Morlaix comme dans de très nombreuses grandes ou très grandes communes, une liste du Front de Gauche sera présente au 1er tour avec pour objectif au terme du processus électoral de battre la droite, d’avoir le maximum d’élus Front de Gauche.

  • Pour d’autres, avoir des élus est important mais ce n’est pas une priorité. Passer les alliances nécessaires pour y arriver ce serait nous dénaturer. On peut peser, même avec peu d’élus, en appuyant le mouvement social.

C’est pourquoi, dans certaines communes, on risque (hélas !) de se retrouver avec 2 listes du Front de Gauche, toutes deux indépendantes du PS au 1ertour mais qui divergent sur le rassemblement qu’il faudra faire au 2èmetour.

Le FDG doit sortir par le haut de ce débat. Nous sommes divers : faisons de cette diversité une force.

De Leonarda au droit à la retraite, du vote des étrangers au droit du travail, du mariage pour tous au pacifisme, de la lutte pour une Europe solidaire au refus du budget, nous sommes ensemble avec la volonté de construire une alternative à ce gouvernement.  Alors, ne perdons pas de vue l’essentiel, poursuivons le débat fraternellement pour que vive le Front de Gauche.

La manifestation de Paris le 1er décembre (100 000 personnes pour une autre fiscalité juste et solidaire) montre la voie du chemin à suivre pour le FDG : un FDG dans l’action pour une autre politique.

La fête de l’Huma Bretagne a été l’occasion lors d’un débat, en présence de Pierre Laurent, d’échanger sur toutes ces questions.

 

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 10:55

l'éditorial de Jean-Paul Piérot dans l'Humanité du 2 décembre 2013

Le pavé parisien a repris hier les couleurs de la gauche. Les dizaines de milliers de marcheurs ont redonné à la contestation sociale un sens et une perspective qui lui faisaient trop souvent défaut au cours de ces derniers mois. Si le rouge était mis entre la place d’Italie et Bercy, on était loin de l’opération camouflage des « bonnets rouges » et des mots d’ordre populistes sur le « ras-le-bol fiscal », d’une jacquerie anti-impôts avec le Medef à la manœuvre.

Le Front de gauche a replacé les termes du débat en appelant à une révolution fiscale qui pose la justice sociale au cœur de la contribution de tous, de chacun selon ses moyens, au fonctionnement de la société. S’il y a bien une exaspération au sein du monde du travail, elle n’est pas un ras-le-bol fiscal, mais un ras-le-bol de l’injustice fiscale. En France comme ailleurs, les plus chauds partisans du moins d’impôts sont aussi les promoteurs du moins d’État, du moins de dépenses sociales et de services publics, en d’autres termes de la régression sociale.

On ne peut conduire le changement social sans une politique fiscale efficace et équitable. François Hollande semblait en être convaincu au cours de sa campagne électorale, avant de se hâter d’oublier ses promesses de réforme une fois installé au palais de l’Élysée. Aujourd’hui, le premier ministre Jean-Marc Ayrault annonce vouloir «remettre à plat» la fiscalité.C’est à la fois un aveu d’échec des choix faitsen la matière depuis mai 2012 et une manièrede donner, à son corpsdéfendant, raison auxresponsables et aux élusdu Front de gauche quiestiment qu’il y a là une question majeure,un marqueur d’une politique pour l’humain d’abord.Si le gouvernement veut donner un signal de sa sincérité, la première et immédiate mesure à prendre serait d’annuler la hausse de la TVA prévue en 2014 qui se soldera par une facture de 6 milliards d’euros pris en majorité aux foyers modestes qui participeront ainsi au cadeau fiscal de 20 milliards sur l’impôt des sociétés. L’impôt sur la consommation est la mesure la plus injuste de notre système fiscal, un héritage lointain de la gabelle de l’Ancien Régime. Comment peut-on justifier quela TVA pèse 11,5 % du budget d’une famille ayant un revenu de 20 000 euros par an et seulement 7,5 % pour un revenu de 100 000 euros ? Que penser de la fiscalité des entreprises épargnant généreusement les plus grandes ? Des dissimulations de fortunes et de l’évasion fiscale qui privent les finances de l’État de quelque 40 milliards d’euros ?

La marche sur Bercy n’est qu’une étape pour les responsables du Front  de gauche, qui veulent promouvoir un débat dans le pays et une écriture collective d’un projet de réforme, aller vers des états généraux, autant de conditions d’une révolution fiscale citoyenne, insistait Pierre Laurent. Un processus est lancé qui sera marqué par d’autres rendez-vous, une nouvelle manifestation a été annoncée par Jean-Luc Mélenchon pour le mois de janvier.

Après avoir traversé quelques turbulences – dont il n’est pas encore tout à fait sorti – causées par des dissensions sur des alliances locales pour les élections municipales, le Front de gauche a renoué avec sa raison d’être, un espace de convergences et d’actions ouvert à tous ceux pour qui la gauche ne peut rimer avec le renoncement. Ce n’est qu’ainsi qu’il poursuivra son ancrage dans la vie politique et dans la gauche française

 

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 10:50

Tribune de Gérard le Puill, journaliste honoraire et essayiste, dans l’Humanité du 29 novembre 2013

Gérard Le Puill :  « Produire mieux pour manger tous d’ici à 2050 et bien après », Pascal Galodé éditeurs.

 

Alors qu’une nouvelle manifestation des « bonnets rouges » est annoncée à Carhaix, peu d’explications de fond émergent en Bretagne sur les difficultés de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire dans cette région. L’arbre de l’écotaxe cache pourtant une forêt de difficultés. Depuis les débuts du marché commun agricole, la Bretagne a compensé les handicaps liés à son caractère périphérique en exploitant d’autres atouts, dans le cadre de la concurrence européenne et mondiale. Parmi ceux-ci, figuraient une paysannerie entreprenante et fonceuse, une main-d’œuvre abondante pour l’industrie agroalimentaire, la proximité de ports en eau profonde pour importer du soja et des céréales destinés au bétail des élevages hors-sol.

Le modèle intensif breton a longtemps tiré sa force de la massification de la production et des économies d’échelle qu’elle offrait à l’industrie agroalimentaire dans des secteurs comme les légumes, le lait, la viande bovine, porcine, la volaille de chair et les œufs. À partir de la réforme de la politique agricole commune (PAC) de 1992, prélude à l’entrée de l’agriculture dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) trois ans plus tard, l’élevage hors-sol breton a bénéficié d’un sursis via la baisse des prix mondiaux des céréales et du maintien dégressif mais prolongé des restitutions à l’exportation, notamment sur les viandes de volailles congelées.

Néanmoins, dans un marché mondialisé et dérégulé, les avantages comparatifs du modèle breton ne pouvaient que se réduire face aux productions de pays émergents comme le Brésil et des pays de l’Union européenne tels que l’Allemagne et l’Espagne, pratiquant le dumping social dans l’élevage hors-sol et dans les abattoirs. Voilà pourquoi l’écotaxe a été vue comme un facteur aggravant, susceptible d’accroître les difficultés de l’industrie agroalimentaire bretonne, impactée aussi par les exigences de la grande distribution, dont le comportement prédateur vis-à-vis de ses fournisseurs a été facilité par le volet commercial de la loi de modernisation économique (LME) voulue par Nicolas Sarkozy et votée par la droite en 2008.

Cela étant, on peut penser que la crise du modèle breton n’en est qu’à ses débuts, avec ou sans écotaxe. Sur 7 % du territoire national, la Bretagne concentre 57 % de la production porcine, 42 % de la production d’œufs, près du tiers de la volaille de chair, 21 % de la production laitière et 25 % de celle des veaux en batterie. Cette concentration produit trop d’effluents d’élevage susceptibles d’être optimisés via la fertilisation des sols. Du coup, le respect des normes environnementales devient impossible en Bretagne et le coût des pollutions ne cesse de croître.

Depuis quelques années, la volatilité et la cherté croissante des céréales et du soja viennent handicaper le système intensif breton de plus en plus dépendant des cours mondiaux. Cette tendance ne va plus s’inverser car les exportations de soja et de maïs du continent américain vers l’Asie ne cessent d’augmenter.

Le XXe siècle a été celui des énergies fossiles abondantes et bon marché. Le XXIe siècle sera de plus en plus caractérisé par leur rareté et leur cherté. L’agriculture doit apprendre à devenir savante dans l’utilisation à la fois optimale et soutenable de tous les sols, tout en étant de plus en plus sobre en intrants de toutes sortes. Elle doit pour cela utiliser tous les leviers disponibles pour faire travailler la photosynthèse, ce que l’assistance par la chimie a désappris aux paysans, ces dernières décennies.

La Bretagne va devoir produire moins pour parvenir enfin à produire mieux. Mais ce processus ne peut être que lent et long car les outils de transformation et les salariés en place représentent un enjeu économique et social considérable. Il faut à la fois prolonger et protéger ce qui existe, tout en commençant à construire un autre modèle agricole plus diversifié et plus en phase avec le potentiel agronomique des terres bretonnes. Les déclarations volontaristes et volontairement ambiguës de certains syndicalistes agricoles bretons restent axées sur l’idée d’une fuite en avant dans un modèle de moins en moins efficient. Ces syndicalistes se trompent de siècle et de combat.

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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 07:25

 

Retraite chapeau de Philippe Varin : « mettre fin à l'impunité patronale »

 

 

Le groupe PSA provisionne 21 millions d'euros pour la retraite complémentaire de son PDG, Philippe Varin. Une révélation révoltante qui donne la nausée, quand dans le même temps, un ouvrier de la même entreprise se voit attribuer une retraite de 1100 euros par mois après 42 années de cotisations.

Cette retraite en or massif pour un dirigeant d'entreprise qui a été le fossoyeur de 4000 emplois  tombe en plein débat sur les retraites. Elle témoigne à quel point le Front de gauche est dans le vrai quand il dénonce les décisions s'attaquant aux petits retraités et aux salariés.
Le patronat lui continue de se croire intouchable avec le soutien du ministre de l'Économie, Pierre Moscovici, invitant à une « autorégulation exigeante » pour les rémunérations patronales. Ce scandale n'a que trop duré. Il doit être mis fin aux retraites chapeau comme à l'impunité patronale en terme de retraite et de rémunération.

D'ores et déjà un premier rendez-vous de riposte s'impose. Soyons nombreux dimache 1er décembre à Paris pour la marche contre l'injustice sociale et pour la justice fiscale.

 

PCF Front de Gauche

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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 07:22

 

Centrafrique : La France doit se désengager sur le plan militaire et agir pour une réponse multilatérale

 

 

« J'ai demandé à la France d'intervenir pour sauver les institutions ». Cette phrase d'une brûlante actualité a été prononcée il y a 17 ans, le 20 mai 1986 par Ange Félix Patassé, dictateur de Centrafrique, prédécesseur de l'actuel despote Michel Djotodia. Depuis « l'indépendance » du pays, les relations entre Paris et Bangui n'ont été qu'une succession de coups tordus, parmi les plus rocambolesques et dramatiques de la Françafrique. Du couronnement délirant de Bokassa, autoproclamé empereur, en passant par les diamants offerts à Giscard. Les uns après les autres, les dictateurs ont été choisis et maintenus par Paris pour le plus grand malheur du peuple. Lorsque le 24 mars dernier, la Seleka, coalition rebelle mêlant grand banditisme et absence de projet politique, a pris la capitale, Bangui, personne n'a trouvé à redire. Surtout pas la France qui ne s'est pas inquiétée de voir un régime défait et remplacé avec le soutien d'un ami de la Françafrique, le dictateur tchadien Idriss Déby.
Mais depuis, l'effondrement s'est accéléré à tel point que la situation menace de dégénérer en affrontements interconfessionnels. La crise risque de s’étendre à toute la sous-région et d'en faire un terrain favorable au terrorisme. Quand le chaos se généralise, il devient gênant : c'est ce moment que choisissent les grandes puissances pour intervenir.

Une chose est sûre : il n'y a pas à tergiverser. Il faut agir pour protéger les populations, premières victimes des violences. La France vient de soumettre au Conseil de sécurité un projet de résolution qui autorise la force panafricaine présente en Centrafrique (Misca) à se déployer pour une période initiale de 6 mois. A quelques jours du Sommet de l’Élysée sur la paix et la sécurité en Afrique, le ministère de la défense annonce la présence d'un millier de militaires français. Paris est à la manœuvre pour perpétuer et renforcer sa présence.

La vraie question qui se pose est celle du court terme. Pour faire quoi ? Pour recommencer un cycle de domination-effondrement ? La France a une responsabilité écrasante dans cette tragédie. Elle est disqualifiée et a perdu toute légitimité. Elle a une dette considérable envers le peuple de Centrafrique. Elle doit plaider pour une solution politique en faveur de la reconstruction du pays et de sa souveraineté, et agir pour un mandat d'une force d'interposition de l'ONU qui s'inscrive dans cette perspective. Pour être cohérente et entendue, la France doit se désengager sur le plan militaire, rompre avec la politique de domination contenue dans le Livre blanc 2013 de la défense. Elle doit mettre fin au détachement Boali chargé actuellement d'assurer la sécurité de l'aéroport, des ressortissants étrangers, dont les français, et des « lieux à haute valeur ajoutée » pour reprendre l'expression du ministère de la défense, c'est-à-dire le site d'extraction d'uranium d'Areva. Cette responsabilité doit être assurée dans le cadre du mandat des Nations Unies. La France devra agir pour mettre un terme aux dominations extérieures, favoriser une réponse multilatérale sous l'égide des Nations unies et de l'Union africaine et engager une logique sans précédent de coopération et de co-développement. Voilà où doit se situer le terrain de l'offensive, il en va de l'avenir de la Centrafrique.

 

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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 07:19

 

La réforme 2013 des retraites, une faute politique

 

 

Ce 26 novembre est un jour funeste pour la protection sociale. Le gouvernement a imposé, par un vote bloqué, sa loi de régression sociale portant la réforme des retraites.

A l'instar des lois de droite de 1993, 2003, 2010, celle de 2013 se traduira par une augmentation de la durée de cotisation, un recul de l'âge réel de départ en retraite, une diminution des pensions et dans l'immédiat une perte de pouvoir d''achat des retraité-e-s.

Avec le Conseil de surveillance, composé de personnalités dites qualifiées et doté de pouvoirs exorbitants, c'est un recul grave de la démocratie qui vient d'être décidé.

Cette réforme a la même logique que les précédentes. Et depuis vingt ans, nous avons la même condamnation à son égard.

Pour le PCF et ses partenaires du Front de gauche, la retraite à 60 ans à taux plein reste le marqueur de gauche d'une politique sociale dont le pays a besoin.

 

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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 07:16

Jean-Claude Gaudin : un dérapage judéophobe inacceptable

Dans l¹émission ³Preuves par 3² diffusée le 26 novembre 2013 sur la
chaîne Public Sénat, Jean-Claude Gaudin a déclaré au sujet de Jean-Luc
Bennahmias : « il n¹a jamais été aspergé d¹eau bénite celui-là. Moi j¹ai
grandi dans les sacristies. C¹est mieux ».

Ce renvoi aux origines juives de Monsieur Benhamias, candidat aux
élections municipales de Marseille, est inacceptable dans la bouche de
Jean-Claude Gaudin, Maire de Marseille et candidat à sa propre
réélection. De fait, Jean-Claude Gaudin participe à cette insupportable
racialisation des esprits qui crée un climat délétère suscitant une
émergence de propos et comportements racistes dans notre pays.

Cette ancienne tradition rance judéophobe qui dérive systématiquement
vers l¹antisémitisme que certains se complaisent à alimenter est une
faute d¹autant plus grave qu¹elle est commise par un membre du Sénat,
maire de la deuxième plus grande ville de France. Le MRAP la condamne
avec force et étudie les suites qu¹il convient de lui donner.

Paris, le 28 novembre 2011.

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27 novembre 2013 3 27 /11 /novembre /2013 20:48

On se souvient du camouflet infligé par notre peuple aux « élites  qui nous gouvernent » lors du référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005. Comme on ne pouvait pas « dissoudre le peuple », comme le suggérait ironiquement Bertolt Brecht, la droite  fit rentrer le contenu du TCE lors du traité de Lisbonne… sans consultation populaire cette fois ci.

 

Plus près de nous, nous avons encore dans l’oreille les rodomontades du candidat Hollande au sujet du traité européen concocté par Merkel et Sarkozy. On allait voir ce qu’on allait voir : « pas question de signer ce texte sans nouvelle négociation et sans changement »… ce qui n’empêcha pas le Président de fouler aux pieds les promesses du candidat en ratifiant le traité sans qu’il y fut changé le moindre mot ni même ajouté une virguleEncore une fois le peuple ne fut pas consulté.

 

Il y avait pourtant dans le programme présidentiel maints développements sur la démocratie. C’est à ce titre que l’assemblée nationale examinait le 19 novembre un projet de loi organique concernant la mise en œuvre d’un « référendum d’initiative populaire ». Un bel exercice d’enfumage. Qu’on en juge :

 

1 – un « référendum populaire » dont l’initiative est parlementaire.

En effet l’initiative de la consultation et la rédaction de la proposition appartiennent exclusivement aux parlementaires

 

2 – une véritable course d’obstacles sur le chemin de la consultation

 

2.1 Tout d’abord ce texte doit être déposé par au moins un cinquième des parlementaires (185). Ce nombre très élevé signifie que, compte-tenu du refus obstiné de la proportionnelle, cette possibilité sera en fait réservée aux grands groupes (un pas de plus vers le bipartisme) au détriment de la diversité de la représentation nationale.

 

2.2 Ensuite le conseil constitutionnel examine, à priori, la constitutionnalité de la proposition

 

2.3 Après ces deux étapes le peuple aura la possibilité de soutenir le texte parlementaire. Le soutien devra réunir 1/10ème des électeurs inscrits sur les listes électorales, environ 4,5 millions de personnes. Chiffre quasiment inatteignable. A titre de comparaison en Italie , dont la population est comparable à la France , il suffit de 500 000 signatures soit 9 fois moins.

 

2.4 Validation par le conseil constitutionnel des signatures obtenues

 

2.5 Chacune des assemblées, dans un délai de 6 mois, doit examiner au moins une fois la proposition. Cela veut dire que pendant ce temps le gouvernement peut ignorer la demande populaire. Mais est-ce nouveau ?

 

2.6 Ce simple examen, même pour le rejeter, suffit à interrompre la procédure et donc à enterrer le référendum. Le comité consultatif pour la révision de la constitution (qui n’était pourtant pas un repaire de dangereux révolutionnaires) prévoyait, en 1993, que seule l’adoption du texte permettait l’abandon du processus référendaire.

 

Un référendum « d’initiative populaire », rédigé par des parlementaires, dont l’initiative est réservée aux grands groupes, soutenu par un nombre de citoyens difficile à atteindre, qui peut mijoter pendant 6 mois et être interrompu sur simple vote du Parlement.

 

Chapeau l’artiste ! Comme enfumage on ne fait pas mieux.


Le Front de Gauche, ses députés et ses sénateurs, préconisent l’instauration d’un véritable référendum d’initiative populaire à l’échelon national comme local. C’est la condition du renforcement et de l’amplification de la souveraineté directe du peuple. Ce sera aussi l’un des enjeux des prochaines échéances électorales.

 

Ils vous refusent le pouvoir ! Prenez-le !

 

Alain DAVID

25-11-2013

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27 novembre 2013 3 27 /11 /novembre /2013 20:47
La section de la Ligue de  Droits de l'Homme des pays de Morlaix
vous invite à réserver votre soirée du 29 novembre
20h30 à Ti an Oll à Plourin-les-Morlaix
 
pour une conférence-débat animée par Vincent Rebérioux, vice-président de la LDH,
sur le thême du droit de vote des résidents étrangers
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27 novembre 2013 3 27 /11 /novembre /2013 18:46

Un car du Front De Gauche est affrété pour vous transporter jusqu'à la "Marche pour la révolution fiscale". 

Le 1er décembre à Paris / Bercy. Il reste des places.
Celui-ci embarquera ses passagers à la vierge noire à Morlaix, parking du M. Bricolage et du Magasin Vert, rue Léonard de Vinci. départ 5h45 précise.
Une participation au frais est demandée aux voyageurs, à titre indicatif le coût d'un tel déplacement est de 40 euros par personnes.
Merci de vous inscrire à l'adresse suivante: revolutionfiscale29@gmail.com, ou d'appeler le 02 98 43 27 13.

 

bandeau Front De Gauche

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  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
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