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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 20:35

Jeudi 1er mars, Eric Besson doit annoncer depuis Strasbourg quel site et quel projet ont été retenus pour mettre en place une centrale électrique à gaz dans le Finistère afin- dit-on du côté des partisans de la centrale- de sécuriser la distribution d'électricité en Bretagne lors des pics de consommation et de renforcer l'autonomie énergétique de la région.

Ce projet de centrale a gaz a été planifié dès décembre 2010 dans le cadre du Pacte électrique breton signé par l'Etat, le Conseil Régional de Bretagne, RTE (Réseau Transport Electricité de France), l'ADEME (l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), l'ANAH (Agence Nationale d'Amélioration de l'Habitat). Ce Pacte électrique breton repose sur trois piliers:

-La maîtrise de l'énergie: renforcer les dispositifs de rénovation thermique des logements privés et publics avec pour objectif de diviser par 2 à l'horizon 2015, puis par 3 à l'horizon 2020 la croissance de la consommation bretonne d'électricité. Concrètement, cette augmentation annuelle de 2,6% de la consommation devra être ramenée à 1% en 2015, objectif somme toute très modeste même en prenant en compte l'augmentation de la population, surtout si on ne mise pas sur une relocalisation industrielle significative.

-Le développement à travers une planification et un fonds de développement régional des énergies renouvelables: éloien terrestre et offshore, énergies marines, photovoltaïque, biomasse.

- La sécurisation de l'approvisionnement électrique et une production plus importante d'énergie en Bretagne à travers deux moyens principalement: l'installation d'une centrale à gaz d'appoint de 450 MW et la création d'une liaison électrique souterraine entre Lorient et Saint Brieuc.

 

Actuellement, la Bretagne ne produit que 8 à 10% de l'électricité qu'elle consomme grâce à des éoliennes terrestes, les turbines à combustion de Brennilis et Dirinon et l'usine marémotrice de la Rance. L'essentiel de sa consommation est assurée grâce aux centrales nucléaires de Flamanville dans le Cotentin, de Chinon en Indre et Loire, et la centrale (charbon, fioul) de Cordemais, en Loire-Atlantique.

 

Cependant, à consommation constante, le risque de black-out et de coupure d'électricité au moment des pics de consommation de l'hiver reste faible aux dires mêmes du réprésentant de RTE Ouest, Didier Bény interroger dans le journal départemental En liens (N°2, février 2012). Il n'existerait qu'en cas d'une avarie majeure dans la centrale de Cordemais dans une situation de grand froid où la consommation journalière peut aller jusqu'à augmenter de 30%. Un seul précédent existe, lors de la coupure de production à Cordemais en janvier 2007, et le rétablissement s'était opéré dans la journée.

 

Dès lors, comment comprendre l'empressement qu'il y a à nous imposer rapidement, après approbation des conseils d'élus concernés mais sans information ni consultation véritable de la population, l'installation d'une centrale à gaz dans le Finistère, centrale qui entrerait en service vers 2016-2017 à Guipavas, Briec, Landerneau ou Brennilis?

 

La mise en avant par les promoteurs du projet de notre situation actuelle de dépendance énergétique est plus que discutable car d'autres régions comme l'île de France sont dépendantes d'approvisionnements extérieurs et le schéma de production d'électricité en France n'épouse pas les frontières régionales mais se répartit en sept grands secteurs de distribution de l'électricité. Nous n'aurions que 60 ans de réserves exploitables à coût soutenable pour le gaz naturel, contre 45 ans pour le pétrole et 130 pour le charbon, et 30 ans de réserves récupérables en dessous de 80 dollars le kilo pour l'uranium (source: André Chassaigne, Pour une terre commune).

 

Le gaz naturel utilisé par cette future centrale électrique viendra pour l'essentiel de Russie et est une source d'énergie fossile qui, quoique disposant de plus de réserves que le pétrole, risque tout de même de voire son coût augmenter dans les prochaines années du fait de la croissance des besoins, de la raréfaction des stocks, et peut-être aussi de tensions internationales et de mécanismes spéculatifs. Dès lors, notre approvisionnement énergétique n'est pas assuré.  

 

Le coût estimé de cette centrale à gaz, qu'elle soit montée et gérée par EDF à Brennilis, par Direct-Energie sur Landivisiau ou par l'italien Enel sur Briec, se situerait entre 200 et 300 millions d'euros, auquel il faudrait ajouter 250 millions d'euros environ nécessaires pour construire la ligne THT qui la relierait aux centres de consommation et le coût des infrastructures pour l'approvisionnement en gaz.

Est-ce vraiment raisonnable économiquement? Ne faut-il pas penser plutôt que la création de cette centrale à gaz finistérienne, qui s'inscrirait dans un plan de création de 40 centrales électriques sur le plan national, vise  plutôt à servir des lobbies puissants qui se positionnent sur le marché de la privatisation de la production électrique?

 

Ces sommes très importantes investies par le contribuable, surtout si ce n'est pas EDF qui décroche le marché à Brennilis, ne vont-elles servir à enrichir des actionnaires privés des sociétés pouvant gérer cette centrale à gaz, et si l'investissement pour elles est également de taille, ne peut-on pas penser que ce sera une bonne raison pour faire fonctionner la centrale, non pas simplement l'hiver lors des pics de consommation générant des risques de rupture d'approvisionnement, mais chaque fois que ce sera rentable?

 

Cet investissement financier conséquent de la collectivité serait bien mieux employé à mon avis à développer les énergies renouvelables (maîtrise des courants marins par hydroliennes, éoliennes, plan pour développer les équipements photovoltaïques, filière bois, développement de la production d'énergie par STEP au lac de Guerledan ou à St Herbot: pompage d'eau en période de bas coût d'énergie et relâchage en période de pics de consommation), à effectuer des travaux sur les lignes pour les entretenir et les moderniser afin de réduire les déperditions d'électricité et à fournir des encouragements pour réduire la consommation énergétique dans les habitations (par l'isolation thermique, les alternatives au chauffage électrique).

 

Cette centrale à gaz, si on en croit les estimations des opposants, le collectif Gaspare, l'association Vivre dans les Monts d'Arrée, pourrait produire « jusqu'à 3900 tones de CO2 par jour, soit l'équivalent de 550.000 voitures roulant à 40km par jour, sans compter les poussières rejetés dans l'atmosphère ».

Le dérèglement climatique par la production excessive de gaz à effet de serre est je crois une réalité que peu contestent (même si il y a également une possibilité qu'une partie des variations climatiques observées soient dûs à des évolutions naturelles du climat) et ses conséquences probables sur l'avenir des hommes de cette planète, en particulier ceux du Sud, apparaissent catastrophiques: sécheresse, montée des eaux, catastrophes naturelles, mauvaises récoltes, exode rural...

 

Dès lors, miser sur la production d'énergie carbonée ne me paraît pas le choix le plus raisonnable. Bien sûr, on peut toujours dire qu'il est inconséquent de vouloir le beurre et l'argent du beurre, de refuser que soit produite l'énergie que l'on consomme près de chez soi, ou encore qu'il faut du développement économique, une relocalisation d'activités industrielles, un TGV à très grande vitesse reliant l'ouest de la Bretagne, des Scanners et des Radios qui fonctionnent dans les hôpitaux, et que les éoliennes et les économies d'énergie privées ne suffiront pas pour subvenir aux nouveaux besoins. La Bretagne n'a pas c'est vrai vocation à se transformer en réserve d'indiens attractive pour les touristes: elle doit être en mesure de subvenir aux besoins énergétiques de son économie et de sa vie sociale.

 

J'entends ces arguments mais le souci global de la survie de la terre et des hommes qui y séjournent doit primer sur la course à la croissance et il faut aussi encourager les gens à avoir une vie plus sobre en termes de consommation d'énergie: non pas les mettre au pied du mur en les culpabilisant et en pénalisant ceux qui peuvent le moins se permettre d'investir dans des modes de production et de consommation d'énergie écologiques, mais en les accompagnant par de l'investissement public solidaire et en les sensibilisant. Les professionnels et les entreprises doivent aussi être encouragés à consommer moins d'énergie, et plus intelligemment.

 

Il y a d'ailleurs dans la généralisation de techniques de réduction de la consommation énergétique et de production d'énergies alternatives un vrai gisement d'emploi et de développement économique local que d'autres pays comme l'Allemagne ou les pays du nord de l'Europe explorent plus que nous.

 

Il est vrai qu'actuellement les techniques de production d'énergie renouvelables ne sont pas assez avancées pour se substituer immédiatement aux centrales thermiques ou aux centrales nucléaires, ce qui fait que si l'on veut sortir du nucléaire à moyen terme, ce qui est mon cas, on aura encore besoin d'énergies fossiles pour effectuer la transition. Mais nous n'avons pas encore choisi collectivement et politiquement au niveau national de sortir du nucléaire, et comme la production d'énergie à partir d'énergies fossiles a des effets négatifs avérés sur l'environnement et la santé elle aussi, je ne vois pas pourquoi on lâcherait la proie d'une limitation immédiate nécessaire de la production d'énergie carbonée pour l'ombre d'une sortie future possible du nucléaire.

 

Ces choix énergétiques posent des problèmes très complexes, qui trouvent rarement des solutions sans effets pervers, et il est difficile pour les citoyens comme pour les élus et les candidats de démêler les éléments objectifs et partiaux dans les études et analyses qui sont mises à leur disposition, d'autant que la compétence du quidam est limitée pour les interpréter. C'est pourquoi je n'irai pas jeter la pierre sur ceux qui pensent en conscience que l'intérêt général requiert la mise en place de cette centrale à gaz ou la continuation du modèle nucléaire français.

 

Néanmoins, comme mes camarades du Front de Gauche candidats titulaires aux législatives, André Bernard, Noëlle Peoc'h, et Bertrand Seys, je me prononce en tant que citoyen et à titre personnel pour une suspension de ce projet de centrale à gaz qui a jusqu'ici été défini et conduit en dehors de toute prise en compte du point de vue des citoyens concernés.

Or, parmi les priorités du projet du Front de Gauche, il y a la volonté de rompre avec la culture de la délégation de pouvoir et de restaurer la souveraineté populaire dans ses droits, particulièrement au niveau des projets locaux qui ont des incidences immédiates sur la vie des gens. Nous sommes également favorables à un secteur de l'énergie maîtrisé par la collectivité, et non principalement géré à des fins de rentabilité par des sociétés privées. Nous considérons enfin que le remplacement rapide des énergies carbonées est une nécessité et un devoir et qu'il faut donc dès à présent investir l'essentiel de l'effort public sur les économies d'énergie et la diversification des sources d'énergie, et principalement dans le domaine des énergies renouvelables.

 

Pour toutes ces raisons, cette décision d'installer une centrale à gaz dans le Finistère et de choisir le lieu précipitemment sans consultation des citoyens ne me paraît ne pas se concilier aisément avec le projet que porte le Front de Gauche.

 

Ismaël Dupont.

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 19:36

Mercredi 29 février: après la participation à la manifestation (11h, place de la mairie) au côté des syndicats (CGT, FSU, Solidaires, UNSA dans le cadre d'un mouvement européen de manifestations et de grèves initié par la Confédération Européenne des Syndicats) contre l'austérité imposée de manière autoritaire en Europe, retrouvons-nous à la réunion du collectif citoyen du Front de Gauche de la circonscription de Morlaix à 20h, au local du PCF, 2 petite rue de Callac.

Le collectif Front de Gauche de Morlaix compte maintenant 100 membres: il a encore vocation à s'élargir et à mieux se faire connaître pour créer localement le rapport de force et le rassemblement populaire qui permettra d'inverser le renforcement actuel de la domination tyrannique de la finance et du libéralisme sur toutes les activités humaines.

Au menu de la réunion de mercredi soir: bilan des actions militantes passées (porte-à-porte, présences au contact des salariés, dans les marchés, les quartiers) et des assemblées citoyennes, organisations des prochaines initiatives (organisation du déplacement place de la Bastille le 18 mars pour le meeting du Front de Gauche, de la photo de groupe pour l'affiche des législatives), débat sur les langues régionales et la charte européenne qui favorise leur survie et leur reconnaissance publique ainsi que sur la centrale à gaz.   

 

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 18:15

Communiqué envoyé à la presse: nous condamnons le coup d'Etat parlementaire que constitue le vote du Mécanisme Européen de Stabilité.

 

Le 21 février, notre députée, Mme Lebranchu, a favorisé objectivement par son abstention à l'Assemblée l'adoption du Mécanisme Européen de Stabilité alors que tous les députés du Front de Gauche et d'Europe Ecologie les Verts, ainsi que 20 députés socialistes (10% du groupe parlementaire) votaient contre ce texte qui nous enferme dans le carcan des politiques de rigueur, dont l'inefficacité pour réduire la dette publique est pourtant patente.

Après le contournement du Non au référendum de 2005 sur le TCE par l'approbation au Parlement du traité de Lisbonne en 2008, il s'agit d'un nouveau coup d'Etat parlementaire puisque ce texte crucial qui restreint considérablement notre souveraineté budgétaire est à nouveau adopté à l'assemblée sans mandat, sans débat public, sans consultation du peuple par référendum.

Nous regrettons l'ambiguïté de ce positionnement tactique de Mme Lebranchu et de la majorité des députés socialistes qui relève plus du compromis interne et de l'intérêt électoraliste que de la volonté d'assumer clairement une orientation politique par rapport à l'Europe. Plus grave encore, ce vote suggère une opposition plus que timorée à l'autoritarisme libéral qui se met en place partout sur le vieux continent.

En effet, ce Mécanisme Européen de Stabilité qui crée une sorte de fonds d'assistance européen pour empêcher les faillites d'Etats endettés a été rejeté par la confédération européenne des syndicats parce qu'il est indissociable d'un autre traité conçu par Mme Merkel et Mr Sarkozy, le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l'union économique et monétaire (TSCG).

Ce traité oblige à réduire toutes les dépenses publiques et sociales sous peine de « sanctions européennes » et impose d'inscrire dans la constitution le principe de réduction des investissements publics, la fameuse règle d'or. Prévoyant la mise sous tutelle des Parlements et des gouvernements de pays endettés, l'adoption du TSCG exclut la possibilité de mettre en oeuvre une vraie politique de gauche en imposant l'austérité et les privatisations au préjudice des peuples: or, l'article 5 du MES prévoit qu'on ne peut profiter de ce fonds d'assistance que si on adhère au TSCG.

La responsabilité de la gauche française était donc de voter contre ce texte à l'Assemblée et au Sénat, où elle peut encore le rejeter.  

  

Déclaration commune de Ismaël Dupont et Marie Huon, candidats du Front de Gauche aux législatives 2012 dans la 4ème circonscription du Finistère.

Communique-vote-sur-le-MES---27-fevrier.jpg

En dehors de ma co-listière et de la co-signataire du communiqué, Marie Huon, dont le nom a été curieusement escamoté, l'essentiel de notre déclaration se retrouve dans ce papier paru ce 27 février dans Ouest-France.   

 

 

En annexe, le communiqué de notre camarade Françoise Pencalet-Kerivel, candidate du Front de Gauche dans la 7ème circonscription du Finistère (Douarnenez) dénonçant avec d'autres mots l'abstention de la députée PS de la circonscription, dont elle a tout de même eu la chance de recevoir une réponse "argumentée" à son interpellation d'avant le 21 février.

 


Le 30 janvier dernier, sur injonction du Président français et de la Chancelière allemande, le Conseil européen a adopté deux nouveaux traités : le « Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l'union économique et monétaire » (TSCG) et le « Traité instituant un mécanisme européen de stabilité » (MES), ce dernier voté  à  l'Assemblée  nationale le  21 février.Dans un courrier adressé Me Le Loch, député de la 7è circonscriptions du Finistère, je lui demandais de  voter contre le MES. Car la mise en application de ces deux traités permettra de conditionner toute aide financière du MES à la mise en œuvre des choix de réduction des dépenses publiques et sociales. Elle imposera la « règle d’or » dans la Constitution. De plus, le M.E.S est érigé au statut de société anonyme, sans aucun contrôle démocratique, alors qu’il va gérer des sommes très importantes, ce qu’aurait pu faire la Banque Centrale Européenne. Ainsi la Commission européenne détiendra un pouvoir de contrôle sur les budgets nationaux ce qui est une insulte à la démocratie et au travail des élus. En clair, ce texte favorise le renforcement des politiques d’austérité en Europe, nouvelle capitulation face à la finance.
Me Le Loch, comme la plupart des députés socialistes, s’est abstenue car, dit-elle, dans sa réponse du 28 février, ce traité est « imparfait mais indispensable ». Au Front de Gauche, nous affirmons non seulement qu’il n'est pas indispensable mais qu’il est nuisible car il ferme la possibilité d'appliquer une réelle politique de gauche ! Soyons courageux, n’ayons plus peur et refusons de nous laisser guider par le pouvoir de la finance qui impose aux peuples d’Europe des mesures iniques. L'Europe que nous voulons, c'est une Europe qui œuvre pour le bien être de la population !

Françoise Pencalet-Kerivel, candidate du Front de Gauche pour la 7è circonscription du Finistère.
 





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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 16:46

Le budget de la défense continue à augmenter , au bénéfice des équipements mais non des hommes sous l’uniforme, alors que les dépenses pour les besoins sociaux diminuent: il s’agit de réduire ce budget militaire. La production et l’exportation des armements profitent aux marchands d’armes, au détriment des peuples et de la paix: il s’agit de reconvertir les industries d’armement en créant des emplois dans d’autres secteurs et de soutenir le traité sur le commerce des armes en négociation à l’ONU.   

La modernisation de la force de frappe est coûteuse; il faut l’arrêter et soutenir le désarmement nucléaire multilatéral dans le cadre du TNP: l’arme nucléaire est coûteuse, dangereuse et inutile, il faut l’éliminer. Il est intolérable de voir la France maintenir des bases à l’étranger, s’ingérer dans les affaires d’autres pays, intervenir dans de nombreux conflits à la remorque des USA après le retour de la France dans le commandement militaire intégré de l’OTAN: il s’agit d’en finir avec cette politique impérialiste, de retirer tout de suite les troupes françaises d’Afghanistan, de mener une vraie politique de paix et de dénucléarisation au Moyen-Orient et de sortir de l’OTAN. Seul le Front de Gauche peut le dire haut et fort, quand la plupart des autres partis forment une union sacrée autour de la force de frappe, de la course aux armements et du suivisme à l’égard des USA; le néo-libéralisme va de pair avec la guerre des civilisations et le militarisme. Et puis souvenons nous que le slogan du Front Populaire était “le pain, la paix et la liberté”.  

 

Cette déclaration, rédigée par Yves Jardin, a été transmise à la coordination finistérienne du Front de Gauche par Françoise Pencalet, candidate aux législatives à Douarnenez. J'y souscris totalement - indigné comme d'autres du soutien inconditionnel de Sarkozy, Bayrou, Hollande, à l'occasion de leur venue dans la région de Brest, à la poursuite du programme d'investissement dans le nucléaire militaire, et revolté que l'on imagine toujours qu'il faut endosser le costume de chef des armées au portefeuille bien garni pour la défense afin de se placer dans une posture de présidentiable. Ismaël Dupont. 

 

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Une version plus développée de cette prise de position existe sur le blog du Front de Gauche de la 7ème circonscription du Finistère (Douarnenez): 

 

 

Une contribution d'Yves Jardin

« Le capitalisme porte en lui la guerre, comme les nuées portent l'orage. » (J. Jaurès)

Dans l’« Humanité » du 8 avril dernier, l’on pouvait lire les mots suivants pour annoncer une débat à Givors, le 12, à l’occasion de la journée mondiale sur les dépenses militaires : « s’opposer à la course aux armements doit redevenir une exigence prioritaire à cause du danger inhérent à un tel processus mais aussi pour le coût prohibitif que cela représente en soi, d’autant plus lourd dans une phase de crise des finances publiques marquée par des politiques d’austérité drastiques et des surenchères antisociales, en France et en Europe.  La baisse des dépenses militaires est une bataille en soi qui n’est pas contradictoire avec les exigences de la sécurité, au contraire. Nous sommes en effet favorables à la recherche collective de la sécurité internationale par une démilitarisation, une dénucléarisation des relations internationales, une recherche concomitante et déterminée de la résolution des conflits, ce qui doit contribuer à préserver le régime de non-prolifération nucléaire ». Aujourd’hui le Front de Gauche doit s’exprimer haut et fort pour dénoncer  l’« union sacrée » mortifère de la course aux armements, de l’acceptation de l’arme nucléaire et des interventions néo-impérialistes.

Non à l’union sacrée de la course aux armements.   

Le budget de la défense continue à augmenter, avec un montant de près de 40 M d’€ (pensions comprises) en 2012, en hausse der 2,4 %. Comme l’a déclaré J.J. Candelier, député PCF du Nord, lors du vote de ce budget, « il existe donc bien de l’argent quand on veut ! ». Cela est une situation scandaleuse qui doit être dénoncée. Seul le Front de Gauche est en mesure de le faire et se doit de le faire. Alors que l’on rogne sur les dépenses sociales, sur l’éducation, il est insupportable de voir les dépenses militaires continuer à augmenter. Les crédits budgétaires (hors pensions) passent de 30,11 MM d’€ en 2010, à 30,16 en 2011, 30,52 en 2012 et 31 en 2013.
    Dans le même temps, le nombre d’équivalents temps plein travaillé diminue et passera de 314.000 en 2009 à 276.000 en 2014, avec donc une diminution de 38.000 emplois, à raison de 7500 par an. Cela a entraîné des protestations légitimes. La défense, comme toute la fonction publique, fait les frais de la diminution du nombre de salariés.
    En fait l’augmentation des crédits de la défense profite aux équipements, dont la part dans le budget militaire augmente de 3 %. Dans les moyens programmés pour 2009-2014, les équipements représenteront près de 55 % des dépenses. Les équipements sont de plus en plus construits par des sociétés privées. La loi de programmation militaire prévoit l’ouverture accrue  du capital d’entreprises du secteur de la défense, comme la DCNS ou la Société navale des poudres et explosifs, au secteur privé. Ajoutons à cela que certaines activités exercées jusqu’alors par des personnels militaires le seront par des sociétés privées cotées en bourse : les Entreprises Militaires et de Sécurité Privées se développent en France comme dans d’autres pays en proie à l’économie néo-libérale ; c’est à des sociétés privées qu’est confiée le maintien en condition opérationnelle des matériels de l’aviation et de la marine ; des navires privés assurent des transports stratégiques ; des bâtiments de soutien et d’assistance hauturière, dont la moitié dotés d’équipages privés seront mis à la disposition de l’armée ; depuis 2006, EADS assure la formation des pilotes de chasse de la base de Cognac ; depuis le début de 2011 la gestion de la base de Creil est confiée à un consortium privé. Cette privatisation de la défense, qui entraîne aussi la perte d’emplois publics, doit être dénoncée.    
    Il est souhaitable que le choix des équipements et armements à construire soit le résultat d’un large débat démocratique autour de la défense. Les constructions et fabrications pour la défense doivent être faites de façon largement préférentielle par des sociétés publiques ou nationalisées.
    Une partie des crédits de la défense (10 % selon le Mouvement de la Paix) doivent être consacrés tout de suite à la satisfaction des besoins sociaux  (pour l’école, la santé, la jeunesse), non pas pour aller dans le sens d’une néfaste politique d’austérité, mais pour une action publique tournée vers l’action sociale et la promotion de la paix. Il faut se rappeler par exemple que 2MM d’€ permettraient d’augmenter de 332 € / mois les pensions de 5 M de retraités.
    La France reste le 4e exportateur d’armements, avec 5,12 MM d’€ en 2010. Ces exportations contribuent au maintien des conflits. Elles se font en grande partie au bénéfice de sociétés privées qui n’hésitent pas à délocaliser les fabrications : ainsi Dassault est en voie de vendre 126 « Rafale » à l’Inde, mais 108 de ces avions seront construits en Inde. Combien d’emplois seront malheureusement mis en danger par un tel contrat ? Il ne s’agit pas de défendre à tout prix les emplois liés à la construction d’armements, mais il faut cependant dénoncer aussi cette forme de délocalisation qui de toute façon ne va pas dans le sens de la paix. Un traité  sur le commerce des armes est depuis 2009 en négociation à l’ONU, soutenu par 153 pays :  il doit être soutenu activement,  et devra être signé, ratifié et appliqué par la France.
    De 2005 à 2009, les ventes d’armes ont augmenté de 22 % dans le monde ; en  2009, elles représentent 400 MM de $, soit 5 fois plus que l’aide au développement. Les ventes d’armes maintiennent des pays dans la pauvreté, permettent à des dictatures de perdurer, entretiennent les violences, les violations des Droits de l’Homme et la corruption. Une politique progressiste se doit de contrôler, de réduire les exportations d’armements ou au moins de ne pas chercher à les développer.
    La diminution des dépenses militaires, la réduction de la quantité d’armes construites, et de celles exportées, doit se faire à travers un plan précis, démocratiquement élaboré, avec une reconversion des industries d’armements pour éviter des pertes d’emplois. La réflexion menée notamment par l’Université Européenne de la Paix, créée à Brest, doit être poursuivie et aidée. Celle-ci a proposé la création d’une filière de déconstruction des vieux navires qui pourrait compenser la perte par l’arsenal de Brest de la moitié de ses emplois. pourquoi ne pas envisager que le savoir-faire des personnels spécialisés dans la construction d’armement nucléaires et notamment des SNLE soit employé pour le démontage des centrales nucléaires.
    En tout cas, si diminution des dépenses il y a, elle ne doit pas affecter le paiement des pensions, ni le statut des personnels, aujourd’hui remis en cause par la privatisation des activités militaires, ni le traitement des maladies contractées dans le cadre militaire, par exemple lors des expérimentations d’armes nucléaires.
    Même si un désarmement complet est sans doute encore du domaine de l’utopie (il y a cependant 27 pays indépendants, le plus souvent des micro-Etats, qui n’ont pas d’armée), doit-on se satisfaire de voir la France au 4e rang mondial pour les dépenses d’armement par habitant et au 3e rang mondial pour les dépenses d’armement nucléaire par habitant (après Israël et les USA) ?

Non à l’« union sacrée » autour de la force de frappe.
    Deux candidats aux élections présidentielles viennent de se rendre à l’Ile Longue pour faire allégeance à la force de frappe nucléaire : François Bayrou tout d’abord (plus tôt que prévu), puis François Hollande qui a fait quelques vagues allusions à la poursuite du désarmement nucléaire. Rien à attendre de la part de Sarkozy en cette matière , ni de la candidate du Front National. Seul le Front de Gauche est en mesure de proposer une autre politique en ce qui concerne les armes nucléaires.
    Tout d’abord, rappelons que la politique de dissuasion développée notamment par le général de Gaulle et ses successeurs est devenue inopérante :
-l’écroulement du bloc soviétique a rendu inutile une politique d’équilibre des forces et de menace d’une attaque  massive destructrice et meurtrière devant empêcher l’adversaire situé à l’Est de se lancer dans un conflit ;
-aujourd’hui l’utilisation risque d’être une attaque du fort au faible;
-les armes nucléaires sont aujourd’hui miniaturisées et peuvent être employées comme des armes du champ de bataille entre deux armées (sans parler d’armes comme celles à uranium appauvri).
    Selon le général Norlain, les armes nucléaires sont devenues dangereuses et inutiles. Selon une tribune récemment signée par Paul Quilès, Michel Rocard et le général Norlain elles ne peuvent résoudre les désordres du monde du XXIe siècle et notamment les menaces terroristes, pour ne pas parler des conflits localisés encore nombreux dans le monde.
    Le stock d’armes nucléaires accumulées dans le monde crée une terrible menace. Des accidents pouvant déclencher le feu nucléaire ne sont pas à exclure. Le chef d’Etat qui déclencherait l’apocalypse nucléaire risque d’entraîner la destruction de la planète et de l’humanité. Savoir que cette arme est maintenant à la disposition des généraux pakistanais, amis des islamistes et proches des talibans afghans, devrait nous faire réfléchir. La savoir aux mains des actuels dirigeants israéliens très à droite ou d’extrême-droite ne peut nous rassurer davantage.
    Les armes nucléaires représentent des dépenses très importantes, alors que les dépenses sociales sont affectées par des coupes budgétaires. Le coût d’entretien annuel d’une seule arme nucléaire (il y en a des centaines) représente 130.000 consultations de médecine générale ou 150 postes de professeur pendant un an. Le chantier de l’Ile Longue est le plus important de France avec des dépenses de l’ordre de 800 M d’€. La modernisation de l’arsenal nucléaire représente des dépenses de 4,7 à 6 MM d’€ en 2011 et 21 % des crédits d’équipement. Toutes ces raisons doivent nous amener à un nécessaire désarmement nucléaire. Deux voies doivent être étudiées.
    On peut poser la question du désarmement nucléaire unilatéral de la France. Rappelons tout d’abord qu’il n’est pas/plus lié au « droit de veto » de la France au Conseil de Sécurité de l’ONU. le lien entre la présence à ce Conseil en tant que membre permanent et la possession d’armes atomiques, s’il a  jamais existé, n’existe plus depuis qu’outre les 5 Grands l’Inde et le Pakistan, et sans doute la Corée du Nord, se sont dotés de l’arme nucléaire. Ce lien n’a d’ailleurs jamais existé puisque Israël a depuis longtemps la bombe atomique (grâce à l’aide de la France !). Plusieurs Etats ont renoncé à l’arme nucléaire , comme l’Afrique du Sud (qui s’en était dotée à l’époque de l’apartheid, l’Australie, le Brésil, l’Argentine, la Suède (qui l’a peut-être eue), ainsi que la Biélorussie, l’Ukraine et le Kazakhstan ayant hérité d’une partie de l’arsenal soviétique. A part ces trois derniers pays, les autres Etats ayant renoncé à l’arme nucléaire n’ont pas vu leur économie décliner, bien au contraire ; ils n’ont pas été particulièrement menacés. Un désarmement nucléaire unilatéral de la Francd irait dans le sens de la négociation d’une Convention d’abolition des armes nucléaires, souhaitée et soutenue par 142 Etats. La grandeur de la France ne se traduit pas par la possession de l’arme nucléaire, mais un désarmement unilatéral de la France augmenterait son influence et son prestige dans le monde. Mais un tel désarmement ne peut avoir lieu qu’après avoir été décidé à l’issue d’un large débat démocratique.
    Une deuxième voie pour répondre à un souci de réalisme, fondé ou non, est d’arrêter la modernisation de l’arme nucléaire qui est contraire au Traité de Non Prolifération nucléaire (TNP). La France viole le TNP en mettant au point de nouvelles têtes nucléaires au laboratoire du Barp près de Bordeaux, en construisant de nouveaux vecteurs M51, en se dotant d’une nouvelle génération de SNLE. Cet arrêt de la modernisation de la force de frappe française devra nécessairement s’accompagner d’une politique étrangère dynamique pour faire respecter le TNP et pour aller ver un désarmement nucléaire mondial. L’inaction de la France ne peut de toute façon qu’encourager une dangereuse prolifération nucléaire. En outre le respect du TNP, par l’arrêt de la mise au point de nouvelles armes nucléaires françaises permettra d’affecter au moins 5 à 6 MM d’€ / an à des activités socialement utiles.
    Il n’est pas inutile de rappeler que la réduction de la construction d’armements ne doit pas entraîner l’augmentation de l’importation d’armes étrangères et que la renonciation à l’arme nucléaire ou à sa modernisation ne doit pas s’accompagner d’une mise à l’abri sous le parapluie des armes nucléaires d’une autre puissance.

Non à l’« union sacrée » dans l’OTAN, non à une politique impérialiste.
    La France est aujourd’hui un des rares pays à disposer de bases extérieures. elle a ces dernières années développé celles-ci et multiplié ses interventions. Des militaires français sont aujourd’hui présents dans au moins une quinzaine de pays avec des situations diverses.
    En 2006, il y avait 19.863 militaires français hors de métropole, leur nombre est passé à 26.150 en 2008, 29.190 en 2009, 31.877 en 2010 et au moins 29242 en 2011. Sarkozy a donc augmenté la présence et les interventions militaires françaises, pas forcément pour le meilleur mais souvent pour le pire. Et cela entraîne des dépenses importantes : en 2008 elles ont représenté 857 M d’€ (pour 475 prévus dans la loi de finances) ; en 2010 elles ont représenté 867 M d’€ (dont 470 pour l’Afghanistan. En 2011, les opérations militaires extérieures (OPEX) financées en partie par « prélèvement sur la réserve der précaution interministérielle », c’est-à-dire par les autres ministères, sont en augmentation avec près de 900 M d’€ et sans doute bien davantage.
    En 2011 les forces temporaires (Tchad, côte d’Ivoire, République Centrafricaine) représentent 2190 hommes ; les forces sous mandat international en groupent 9812, dont 4000 en Afghanistan et 3000 au large de la Libye (et sans doute aussi sur le sol libyen avec la présence d’agents français, sinon de membres d’officines privées, comme le président de la SECOPEX, ancien officier, qui y a été tué par « accident »). ; les forces de présence en comptent 8600, dont près de 3000 à Djibouti, 1200 au Sénégal et 1000 au Gabon ; enfin les forces de souveraineté dans les DOM-TOM comprennent 8640 militaires (5430 en 2006). En Afrique, la présence de militaires français a conforté des régimes corrompus, impopulaires et dictatoriaux et la France, après avoir soutenu Gbagbo, est intervenue directement en Côte d’Ivoire pour faire triompher le pro-occidental Ouattara. dans les DOM-TOM, le renforcement de la présence militaire accroît la possibilité de répression brutale de mouvements sociaux et/ou anticolonialistes, notamment en Nouvelle-Calédonie (où le nombre de militaires a doublé de 2006 à 2011). Il est urgent de mettre fin à ces bases et interventions extérieures, pour rompre avec une politique impérialiste insupportable, mais aussi pour que l’argent dépensé dans cette « présence » et ces interventions extérieures soit utilisé à de meilleurs usages.  
    Mais, de façon plus large, le néo-libéralisme s’accompagne d’une politique de domination, d’oppression, et de militarisation, menée par les pays occidentaux les plus riches sous la direction des USA, dans la cadre de l’OTAN. Il est à remarquer qu’en Europe l’écroulement du bloc « socialiste » a mené à l’entrée de nombreux pays de l’Est et du Centre de l’Europe dans l’Union européenne, mais aussi dans l’OTAN, l’adhésion concomitante aux deux organisations apparaissant comme devant aller de soi.
    Le retour de la France dans le commandement militaire intégré de l’OTAN (la France n’a jamais cessé d’adhérer à l’OTAN qui est aussi une alliance politique), décidé par Sarkozy, s’est accompagné de la participation de la France à des interventions mettant la démocratie et la paix en danger. C’est le cas de l’intervention en Libye, sous prétexte de défendre les libertés menacées par la tyrannie de Kadhafi à qui l’on avait auparavant déroulé le tapis rouge, et sous couvert de l’ONU.
    Le même scénario risque de se répéter bientôt en Syrie, où les services de renseignement français sont probablement déjà en action et où les éléments les plus réactionnaires qui dominent le CNS appellent à une intervention extérieure avec l’appui des pays arabes les plus conservateurs, amis de la France et du bloc occidental.
    En Afghanistan, la France intervient sous le couvert de l’ONU, aux côtés des USA et d’autres pays membres de l’OTAN, pour la défense des intérêts occidentaux. Cette intervention est illégitime, coûteuse et meurtrière. elle est un non-sens alors que l’on continue à soutenir et à armer le Pakistan.
    Il est important que le Front de Gauche demande le retrait immédiat de toute force française de la Libye ou de ses abords.  Il est essentiel qu’il exige le retrait immédiat des forces envoyées en Afghanistan ; cela correspond à la volonté de 80 % des Français qui sont opposés à l’intervention française en Afghanistan ; en août 2010 les Pays-Bas ont mis fin à leur participation à la « mission » de l’OTAN en Afghanistan, qui a été une des raisons de la chute du gouvernement néerlandais. Il est primordial qu’il se prononce résolument contre toute intervention française en Syrie, sous quelque forme que ce soit et qu’il appuie activement le CNCD syrien, regroupant des forces de gauche et hostile à une intervention extérieure.
    Il y a aussi actuellement une sérieuse menace de guerre contre l’Iran, voulue par Israël, par les USA, avec la complicité de Sarkozy et du gouvernement français. Cette guerre qui menace est justifiée par le prétexte d’empêcher l’Iran de ses doter de l’arme nucléaire, alors que cette volonté iranienne n’est pas totalement prouvée et qu’Israël dispose de l’armement atomique en n’étant soumis à aucun contrôle  (avec la complicité des USA et des pays membres de l’OTAN) car n’étant pas signataire du TNP (signé par l’Iran). Le Front de Gauche doit résolument se prononcer en faveur de la dénucléarisation de l’ensemble du Moyen-Orient et apporter son appui au peuple palestinien, en se démarquant du soutien apporté par les pays occidentaux et par les autres forces politiques françaises (Hollande vient de rencontrer le Président du CRIF, la candidate de Front National s’est rendue en Israël) au gouvernement le plus à droite, sinon à l’extrême-droite qu’Israël ait connu depuis sa création  il y aura bientôt 64 ans. Cela doit se faire au profit du peuple palestinien, mais aussi au profit du peuple israélien mis à mal par une politique à la fois néo-libérale et colonialiste renforcée.
    Il est également essentiel que la France quitte le commandement militaire intégré de l’OTAN et aussi l’OTAN elle-même.

    Le Front de Gauche a tout à gagner non seulement en rejetant, comme il le fait déjà, le consensus sur la « concurrence libre et non faussée » et sur les politiques de rigueur anti-sociales, mais aussi le consensus sur la course aux armements, nucléaires ou non, sur la modernisation de la force de frappe et sur les interventions impérialistes d’aujourd’hui, menées sous de bons prétextes pour conforter en fait les politiques néo-libérales. Lui seul peut aujourd’hui le faire en parlant haut et clair.
                                            Y.J.


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25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 09:40

M'y associant pleinement, je publie cette lettre ouverte de notre camarade du Parti de Gauche, Patrick Le Nan (envoyée aux adresses email de tous les sénateurs, dont JL Fichet), concernant le vote du Mécanisme Européen de Stabilité - MES.

Sachez que la presse (Télégramme et Ouest France) dans un beau mouvement commun de pluralisme- a refusé de publier tout ou partie de notre lettre ouverte d'interpellation de la députée Marylise Lebranchu concernant son futur vote à l'Assemblée sur le MES. Je ne sais même pas si elle a fait part du vote de nos parlementaires. Mme Lebranchu, qui n'a pas jugé utile de répondre à ma question citoyenne envoyée directement à son adresse email, après avoir voté Oui au Traité de Lisbonne en 2007, s'est abstenu sur ce nouveau texte européen qui remet en cause la souveraineté des peuples en matière de définition des politiques économiques et sociales et qui, si l'on observait scrupuleusement ses dispositions, rendrait quasiment impossible de mener une politique de gauche. 

20 députés socialistes ont pourtant voté contre, comme en laissait la possibilité le bureau national du PS, dont Gilbert Le Bris, député de la 8ème circonscription du FinistèreJ'aimerais savoir comment la majorité des députés PS justifient leur abstention autrement que par la simple tactique en période de campagne électorale: sur un texte qui conditionne de manière aussi radicale le sort des démocraties et des peuples européens dans les prochaines années, il s'agit, il me semble, d'un positionnement fort ambigü et lâche qui trahit une adhésion de fond au renforcement des outils de contrainte européens au service de l'austérité et du néo-libéralisme. 

Ismaël Dupont.           

....................................................................................................................................................................

Monsieur le Sénateur,

Je souhaite vous interpeller concernant le Traité Européen instituant le « Mécanisme Européen de Stabilité- MES » sur lequel vous devrez vous prononcer le 28 février prochain en tant que parlementaire français.

Je déplore le silence qui entoure ce Traité crucial et je m’indigne de l’absence de consultation populaire à ce sujet. Il est pourtant nécessaire d’ouvrir impérativement un débat public sur cette question.

Ce traité, présenté comme un mécanisme de solidarité entre les États membres de la zone Euro, subordonne toute « assistance financière » des États au bénéfice d’autres États à de «strictes conditionnalités » dans « le cadre de programmes d’ajustement ». Dans les faits, toute aide aura pour contrepartie les plans de rigueur préparés par la Commission Européenne, la Banque Centrale Européenne et le Fonds Monétaire International, dont on a pu observer les conséquences désastreuses en Grèce, au Portugal ou en Irlande. En fait de «solidarité », ce mécanisme organise donc la casse sociale et la récession.

Les décisions de mise en œuvre du MES seront prises par un Conseil des gouverneurs composé des ministres des finances de la zone euro. Aucun veto, aucune autorité des parlements nationaux n’est prévue. Seule la Cour de Justice de l’Union Européenne sera compétente pour traiter des différents entre un État et le Conseil des gouverneurs. Les peuples européens seront encore davantage dessaisis de leur souveraineté.

De plus, les États adoptant le MES acceptent de fait les dispositions sur la discipline budgétaire (« règle d’or », sanctions automatiques, etc …) contenues dans le futur Traité européen sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance dans l’Union économique et monétaire (TSCG), communément nommé le Traité Sarkozy-Merkel. Ce lien contraignant est en effet précisé dès les considérants du Traité MES : « le présent traité et le TSCG […] sont complémentaires dans la promotion de la responsabilité budgétaire et de la solidarité au sein de l’Union économique et monétaire ».

Madame la Sénatrice, Monsieur le Député, ces deux textes ne sont pas déconnectés, qui vote l’un accepte à l’avance l’autre !

Je demande que l’approbation du MES fasse l’objet d’un vote solennel nominal par scrutin public,. Cette procédure a été refusée. Ainsi, un traité international de première importance risque d’être adopté « en catimini ».

En 2005, le peuple a rejeté, à l’occasion d’un référendum, le Traité Constitutionnel Européen en votant « NON » à 55%. Or son vote n’a pas été respecté.

Le 28 février, je vous demande de refuser que le peuple soit dessaisi de son pouvoir.

Monsieur le Sénateur, qu’allez-vous voter ? Si vous votez pour ou que vous vous abstenez, le traité sera soustrait au vote populaire. En le refusant, vous imposeriez que celui-ci soit soumis, comme le futur TSCG / Traité Sarkozy-Merkel, à ratification du peuple français par référendum.

Dans l’attente de votre réponse à mon courrier, je vous prie d’agréer, Monsieur le Sénateur, l’expression de ma respectueuse considération.

Patrick Le Nan

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25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 09:10
Article de Régis Soubrouillard dans Marianne: l'Europe entre dans l'ère de la post-démocratie.  
Article assez intéressant, mais qui ne donne guère la parole aux députés du PCF et du Front de Gauche, qui constituent tout de même la moitié des parlementaires à avoir voter contre le texte, ce que le journaliste ne dit pas.  
Les députés socialistes ont usé de tous les stratagèmes pour éviter d’aborder politiquement la question du Mécanisme Européen de Stabilité. Vote contre, erreurs de vote, refus de commenter. Si c’est et bien la droite qui porte la responsabilité du vote du MES, le PS s’est surtout fait remarquer par l'incohérence de sa consigne de vote, l'abstention, avant tout destinée à éviter le retour du clivage apparu au sein du PS lors du TCE.


cc flickr ell brown
Décidément, il plane sur l’Europe politique comme un épais brouillard. Mardi, les députés ont voté en majorité pour le Mécanisme Européen de Stabilité, 261 voix pour, 44 contre et 133 abstentions.
Les élus UMP ont à la quasi-unanimité –à deux exceptions près- voté pour ce « FMI européen ». Les députés socialistes, quant à eux, dans leur grande majorité (20 d'entre eux ont tout de même voté contre), ont choisi de s'abstenir alors même que le MES est étroitement lié au Traité Merkozy que François Hollande  affirme vouloir renégocier s'il parvient à l'Elysée.

En choisissant de ne pas choisir, les parlementaires socialistes ont surtout voulu éviter de faire resurgir les lignes de fracture apparues lors du débat référendaire de mai 2005, dont les leçons – le refus de tout débat sur le MES en est la meilleure preuve - n’ont toujours pas été tirées.  Car au-delà du contexte politique, c’est le fonctionnement même de l’Union européenne,  « une « boîte noire » au sein de laquelle les décisions sont prises sans que les exigences de publicité et de transparence soient complètement remplies, et sans que les raisons qui fondent les décisions prises soient suffisamment perceptibles par les citoyens » explique Thierry Chopin, docteur en Sciences politiques à l’IEP Paris. Un déficit de légitimité démocratique devenu intolérable au fur et à mesure que son intervention touche à la vie quotidienne de l’ensemble des citoyens européens. Avec la tutelle imposée par le MES, les peuples seront désormais dépossédés de tout pouvoir budgétaire.

La veille du vote, Elisabeth Guigou expliquait dans Le Monde que lors d’une réunion de groupe, elle s’était prononcée pour le « oui » : « Sur le principe, on ne peut pas être contre le Mécanisme Européen de Stabilité (MES). Ce mécanisme, on en a absolument besoin, même si les conditions de sa mise en oeuvre ne sont pas totalement satisfaisantes. Nous l'avons réclamé. Nous avons intérêt à avoir un mécanisme pérenne et bien doté ».
Finalement, les socialistes se sont abstenus, Jean-Marc Ayrault, chef de file des députés PS usant d’une formule qui devrait rentrer dans les manuels d’histoire de tartuferie politique : « Notre abstention est dynamique, offensive. Le vote non aurait donné l'impression de ne rien décider ».

Montebourg s'abstient et fait le pari d'une absence de majorité dans d'autres pays de l'Union

De son côté, c’est sur la pointe des pieds, toute en discrétion, que l’aile gauche du Parti socialiste a voté contre le MES. En témoigne le refus catégorique de Julien Dray et d’Henri Emmanuelli d’expliquer leur vote à Marianne2. Député de l’Ardèche, Olivier Dussopt voyait deux motifs de refus d’approbation du MES. Le premier juridique : « Le lien entre les deux textes, celui concernant le mécanisme européen de stabilité (MES) et le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), est juridiquement contestable. Tous les considérants du projet de traité instituant le MES renvoient à des politiques budgétaires d'austérité ». L’autre plus politique : « Ne pas s'opposer à ce texte risque de brouiller le message que nous voulons porter en ce qui concerne la politique européenne ».

Quant à Arnaud Montebourg, d'ordinaire aux avant-postes sur ces thématiques, il en est réduit à des arguments relevant de la pure discipline politique pour justifier son abstention: « J'ai considéré que je devais à François Hollande, qui nous a demandé une position commune autour de l'abstention, la loyauté, le respect d'une position commune et unitaire. Je lui dois cela », a déclaré le député. « L'abstention et le vote contre appartiennent à la même famille » a même osé le président du conseil général de Saône-et-Loire avant de s’en remettre à un hypothétique blocage européen estimant que ce traité de discipline budgétaire « ne sera jamais ratifié » en raison de l’absence de majorité dans plusieurs pays de l’Union Européenne. Bref, le « salutaire boulot » que le Parti Socialiste n’aura pas eu l’audace de faire, d’autres le feront. On comprend que les partisans de l'abstention aient été encore plus discrets que ceux qui ont eu le courage de voter contre le MES.

A noter également six erreurs de votes. Selon le groupe socialiste six députés, qui comme par hasard, s’étaient prononcés contre le MES ont fait savoir aux services de l'Assemblée s'être trompés lors du scrutin électronique et avoir voulu s'abstenir.

Interdit de raviver les vieux démons européens

Abstention, vote contre, erreurs de votes, refus de participer au scrutin. Décidément, beaucoup d’hypocrisies, de louvoiements, de stratégie aussi. Et un seul mot d’ordre, à deux mois des présidentielles, tout le monde en rangs d’oignons et interdiction de raviver les vieux démons dans un tel contexte politique, économique et social.

On notera cependant l'évolution des écologistes qui ont voté contre le mécanisme de stabilité lors d’un premier vote avant de s’abstenir sur les détails du mécanisme. Daniel Cohn-Bendit coprésident des Verts au Parlement européen, avait pourtant déploré l'«hypocrisie de la gauche française, Verts compris» à l'égard du MES dans une interview  à Libération, y voyant «une des rares choses positives qu'on a pu arracher au Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement, et surtout à l'Allemagne». « Il n’est pas question de tomber dans ce piège grossier » avait répliqué Noël Mamère. Pour le député apparenté communiste Jean-Pierre Brard, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel « veulent faire de la Grèce un exemple pour nous faire peur, pour que nous votions sans les regarder de trop près ces textes ».

De son côté, le député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a brandi dans l'hémicycle, lors des questions au gouvernement, un faux chèque géant de 140 milliards d'euros à « l'Union européenne » prétendument signé par Nicolas Sarkozy, François Hollande et François Bayrou. Une somme correspondant à la part de la France dans le capital du MES, d'un total de 700 milliards d'euros. Intervenant au Sénat sur la Loi de finances rectificatives, Jean-Pierre Chevènement a exprimé de sérieux doutes quant à l'efficacité du MES : « Le MES, en cas de crise grave, ne serait qu’un emplâtre sur une jambe de bois. La mise en œuvre du MES, que vous nous proposez, est liée, dans les considérants des deux traités, à l’acceptation du traité dit TSCG qui impose une austérité à perpétuité : inscription d’une prétendue règle d’or, en fait règle d’airain, dans des procédures constitutionnelles ou quasi constitutionnelles : prohibition du déficit structurel au-dessus de 0,5 % du PIB, apurement sur vingt ans de la dette publique actuellement proche de 90 % du PIB jusqu’à 60 %, soit 1,5 % du PIB supplémentaire par an. Ce n’est plus de la rigueur c’est un exercice de mortification à perpétuité qui nous est offert ».

A trop souligner l'ambivalence  quasi-génétique du Parti Socialiste sur la question européenne on en oublierait presque que c’est d’abord et avant tout le vote de 261 députés UMP qui a permis l’adoption de ce Mécanisme d'Etouffement Social. De la même manière qu’en 2005, les partisans du texte constitutionnel avaient complètement écarté l’hypothèse qu’une critique du texte puisse être formulée, François Fillon a qualifié mardi de « faute historique » l'abstention annoncée des députés socialistes sur la création du MES en s'exprimant devant le groupe UMP à l'Assemblée : « Ils préfèrent fragiliser la zone euro que de voter avec la majorité. Ils préfèrent leur intérêt électoral que l'intérêt général européen. C'est une vraie faute politique qui démontre leur sectarisme ».

Autant d'arguments déjà ressassés en 2005 par des gouvernants qui s'abritent derrière les nécessités supérieures européennes pour s'affranchir des contraintes de la vie politique nationale. Une «  machine à neutraliser politiquement les peuples » pour Marcel Gauchet, un vaste projet de dépossession démocratique, qui outre d’assurer la paix entre les Etats devait pourtant dès son avènement renforcer la prospérité économique de ses adhérents. Aucune clause ne prévoyait la date de présentation de la « douloureuse»: l'addition des abandons de souveraineté et reculs démocratiques dont on mesure aujourd’hui la portée. Le vote négatif du Traté Constitutionnel Européen, aussitôt contourné, mit fin à l'illusion du bouclier européen.
Avec le Mécanisme Européen de Stabilité, c'est bel et bien l'avènemenent d'une  « Europe post-démocratique », selon l'expression de Jean-Pierre Chevènement, qui se dessine sous nos yeux.
 
ANALYSE DE NICOLAS CHAPUIS DANS LE NOUVEL OBSERVATEUR.
 
Europe : les députés PS s'abstiennent pour éviter les divisions

le 22-02-2012 à 17h11  

Nicolas ChapuisPar Nicolas Chapuis

Les députés PS se sont abstenus hier soir au grand désarroi de Jean-Luc Mélenchon. La deuxième bataille se jouera au Sénat où la gauche est majoritaire.

Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent Sipa
 
 

Jean-Luc Mélenchon connait bien le PS et il appuie là où ça fait mal. Le candidat du Front de gauche a "adjuré" en vain ses anciens camarades de voter hier contre le Mécanisme européen de stabilité (MES) présenté par la droite. Le texte est passé hier avec 261 voix pour, 44 contre, et 133 abstentions (des députés PS).

Le MES, en vertu d'un traité signé le 30 janvier, est destiné à devenir le pare-feu permanent de la zone euro contre les crises de la dette souveraine. La France s'engagerait à hauteur de 16 milliards d'euros dans un premier temps et ensuite jusqu'à 142 milliards selon les besoins des pays.

Le PS est une fois de plus pris en tenaille sur la question européenne. La députée Marie-Noëlle Lienemann avait lancé un appel à ses collègues estimant que "seul le vote contre peut assurer une forte crédibilité à la volonté de renégocier les traités Merkel/Sarkozy et permet une position claire de refus de la logique actuelle d’austérité et de régression organisée en Europe."

Mais le PS connait ses classiques et sait que la bataille du oui et du non a déjà décimé ses rangs par le passé. En 2005, la gauche s'était déchirée sur le référendum pour le traité européen. Le président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault, avait donc annoncé que le groupe s'abstiendrait sur la question. Il s'est justifié :

"Notre abstention est dynamique, offensive. Le vote non aurait donné l'impression de ne rien décider"

Une prise de position que ne cautionne pas Jean-Luc Mélenchon.

Comment en conscience sur une question aussi importante, un parlementaire peut-il s'abstenir? Il faut être pour ou contre mais on ne peut pas dire je ne sais pas."

Le candidat du Front de gauche n'oublie pas que dans les rangs socialistes a voté le candidat socialiste à la présidentielle. "M. Hollande quand il va rentrer dans son département, ses électeurs de Corrèze vont lui dire "Qu'est-ce qu'on fait chef? Il va leur répondre : je ne sais pas… Ça, ce n'est pas possible."

Le Front de gauche a annoncé son intention de se battre sur le thème du MES. Il lui reproche de mettre en péril la souveraineté de la France "qui n'aurait plus aucun contrôle démocratique sur cet argent [les sommes engagées par la France, ndlr]". Mélenchon ne veut pas non plus de l'intervention des trois institutions, le FMI, la BCE et le conseil européen, qu'il a rebaptisées "la Troïka". Il dénonce par ailleurs la politique "austéritaire" menée à l'encontre de la Grèce, création personnelle qui réunit l'austérité et l'aspect autoritaire.

Première bataille...

Pierre Laurent, le Premier secrétaire du PCF, se veut combattif : C'est le début d'une bataille que nous n'abandonnerons pas tant que nous ne l'auront pas gagnée. (…) Vues les circonstances actuelles, Le président de la république n'a pas le droit d'engager la parole de la France. C'est une orientation à soumettre au suffrage des Français."

Si le texte est passé à l'Assemblée, la vraie bataille pourrait avoir lieu au Sénat la semaine prochaine, où la gauche est majoritaire. Mélenchon prévient ses anciens amis du PS : "S'abstenir au Sénat revient à dire : la droite fait ce qu'elle veut en Europe."

 
 
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25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 08:33


 

LE FRONT DE GAUCHE du FINISTERE ( PCF, Parti de Gauche, FASE, Gauche Unitaire) et ses candidats aux législatives s'associent pleinement à l'appel de la CGT, de la FSU, de l'UNSA, et de Solidaires, de participer à une journée de grève et de manifestation le mercredi 29 février décidée par la Confédération Européenne des Syndicats pour dire non aux plans d'austérité mis en place dans toute l'Europe. Cet appel pour l'emploi et la justice sociale s'adresse aux salariés, mais aussi aux précaires, chômeurs, retraités.

 

4 rassemblements sont prévus dans le Finistère, le 29 février à 11h: à Brest,  à Quimper, à Quimperlé et enfin à Morlaix, place de la Mairie.  


Cette journée européenne d'action verra des rassemblements se constituer de Malte à l'Islande et du Portugal à l'Estonie, avec un point fort à Bruxelles. 

En France, le mardi 21 février les députés de droite ont donné leur accord pour un projet de loi autorisant un nouveau traité européen permettant de généraliser dans toute l’Europe le traitement inhumain imposé à la Grèce. Le Parti Socialiste par son abstention courageuse (sauf 20 députés dont Gilbert Le Bris de la 8ème du Finistère, qui ont voté contre), a permis cette adoption ouvrant la voie à la perte de souveraineté de la France, principalement en matière budgétaire. 
 

C'est pourquoi le Front de Gauche, avec son programme "l'humain d'abord" dit avec les syndicats européens :

 

-Trop c'est trop ! l'austérité ça ne marche pas, bien au contraire cela creuse durablement les inégalités.

 

- Manifestons pour l'emploi et la justice sociale parce que la crise ne doit pas être un prétexte pour brader nos systèmes sociaux

 

- Des alternatives existent ! L'Europe doit être fondée sur la solidarité, la justice et la cohésion sociale.

 

- Parce que cela ne peut plus durer: tous dans la rue le 29 février.

 

 

 

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25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 08:00

DECLARATION DE NOELLE PEOCH 

SUR LES CHOIX ENERGETIQUES

21 février 2012

Noëlle Péoc'h - Huelgoat

Candidate du Front de Gauche, je propose la planification écologique comme moyen de redéfinir nos modes de production, de consommation et d’échange.

Nous devons tenir compte de l’impact des activités humaines et économiques sur l’écosystéme afin de préserver l’intérêt général de l’humanité.

 

Pour parvenir à cet objectif, un débat public est une nécessité absolue.

 

Ainsi , pour ce qui concerne les choix énergétiques en Bretagne et dans le Finistère, le Front de Gauche réclame un débat démocratique associant la population à la réflexion sur les besoins énergétiques et les solutions alternatives à la centrale à gaz préconisée par le pacte électrique breton .

Est-il pertinent qu’un approvisionnement en gaz soit la solution ? 

Cette énergie fossile non renouvelable proviendrait de pays étrangers avec tous les risques de rupture d’alimentation que cela comporte.

Par ailleurs, il apparaît que le principe même de la préservation de l’environnement serait une nouvelle fois bafoué dans le seul but de privilégier les intérêrs particuliers d’actionnaires dont l’objectif premier est de faire du profit .

 

La transition écologique est indispensable .

 

Comme l’a démontré Guy Jourden, membre du CESER (conseil économique social et environnemental de la région Bretagne), lors de notre réunion publique du 17 février à Huelgoat, en présence d’une cinquantaine de personnes, la Bretagne possède un potentiel important pour développer les énergies renouvelables : éolien offshore, éolien flottant, hydroliennes, filière bois, STEP du lac de Guerlédan (stockage d’énergie par pompage turbinage ) , STEP de St Herbot…

Accepter cette centrale extrêmement polluante et coûteuse , c’est compromettre une nécessaire orientation résolument tournée vers les énergies renouvelables et freiner les choix politiques favorisant les économies d’énergies .

Sur ce sujet important qui les concerne directement, je souhaite que l’ensemble des citoyens de notre territoire soient consultés et, pourquoi pas, puissent s’exprimer par un référendum.

 

 

Noëlle Péoc’h

 

Le 21/02/2012


Sur le blog: http://www.finistere6-lhumaindabord.fr/

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24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 14:08

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50 personnes sont venues débattre pendant deux heures après l'intervention liminaire de Christiane Caro autour des problèmes de la prise en charge des personnes âgées à Plouigneau. Une douzaine de personnes dans la salle, dont plusieurs professionnels (aide-soignants et infirmiers, directeur de maison de retraite) et des aidants familiaux ont pu témoigner de leur expérience, faire part de leurs propositions, analyses, et sources de colère ou d'interrogation.  Le programme du Front de Gauche est clairement apparu comme le seul qui se donnait les moyens de déboucher sur une transformation immédiate du réel tout en ne se contentant pas de colmater à la marge les imperfections de l'existant mais en basant l'invention de nouvelles solidarités sur un meilleur partage des richesses et une reprise en main de la finance.  

 

Plouigneau-reunion-aide-a-l-autonomie.JPGPlouigneau-reunion-aide-a-l-autonomie-2.JPGplouigneau-aide-a-l-autonomie-4.JPG

 

Compte-rendu réalisé par Jacques Normand.

 

 

RENCONTRE CITOYENNE

du 18 février 2012 à PLOUIGNEAU

 

« LE DROIT DE BIEN VIEILLIR POUR TOUS ET PARTOUT »

 

Une cinquantaine de personnes a répondu le samedi 18 février à l'invitation du Front De Gauche pour échanger autour du « droit de bien vieillir ».Dans la salle, décorée aux couleurs du Front De Gauche par les militants ignaciens, une table de presse proposait les derniers tracts et prises de position du FDG ainsi que de nombreux livres traitant de l'accompagnement réservé actuellement aux personnes âgées.

 

Après le débat qui aura duré trois bonnes heures des discussions plus informelles ont pu se prolonger autour de quelques boissons et gâteaux.

L'objectif a donc été atteint dans une ambiance conviviale, constructive et déterminée, riche d'échanges fructueux entre citoyens, usagers et personnels d'établissements, élus, syndicalistes, bénévoles, …

 

 

Accueil et présentation de la rencontre :

 

 

Alain DAVID entouré de Christiane CARO, Ismael DUPONT et Michel PRIGENT

Alors que la droite parle de « dépendance » nous préférons parler de « l'autonomie des personnes âgées » et de l'accompagnement de celles-ci lors de leur perte progressive d'autonomie.

En résumé il s'agit aujourd'hui de débattre autour des conditions et des moyens pour « vivre dignement jusqu'au bout de la vie » …

Débattre et aussi témoigner et faire des propositions qui viendront compléter celles déjà présentées par le Front De Gauche.

 

Introduction :

 

Christiane CARO

 

En réponse à l'invitation du Collectif Citoyen du FDG Morlaix et dans la suite de l'atelier « Santé » qui s'est tenu à la Fête de l'Huma de Lanester, Christiane attaque fort sur un thème d'actualité : les « civilisations » dont certaines seraient supérieures à d'autres selon le ministre de l'intérieur !

Mais alors … que dire de notre civilisation qui « sacrifie une partie de sa population » : les personnes âgées !

Discrètement certes, mais à travers une ségrégation médicale et sociale.

 

Elle dresse d'abord un état des lieux.

 

Les ARS (agences régionales de la santé) ont pour finalités de faire des choix de priorités (rentabilité) et visent les deux publics les plus fragiles et qui n'ont pas encore, ou qui n'ont plus la parole : la toute petite enfance (maternités) et les personnes âgées.

La crise a bon dos pour accélérer les restructurations, réduire les budgets et centraliser régionalement la gestion des établissements.

Le constat des déficits imposés ouvre la voie au privé !

Les « restes à charge » des usagers, les coûts des mutuelles explosent et l'accès aux soins devient de plus en plus difficile pour les publics les moins favorisés.

Le système de protection sociale est attaqué de front au profit des assurances privées.

Dans un deuxième temps elle présente la situation en Bretagne.

Notre région est fortement concernée puisque ce sont 750 000 habitants de 60 ans et plus … et qu'ils seront 1 000 000 en 2030 !

De nombreux territoires en Centre-Bretagne deviennent des déserts médicaux faute d'installation de médecins généralistes.

 

 

Elle aborde ensuite les choix politiques.

 

Le gouvernement actuel met en place les conditions d'ouverture aux marchés financiers des modes de prise en charge des personnes âgées.

Le Front de Gauche propose de rendre le pouvoir au peuple :

  •  
    • en créant de nouveaux services publics

    • en replaçant « l'humain d'abord », donc en permettant à chaque citoyen de rester le plus longtemps « responsable » de ses choix de vie en la poursuivant « dignement » jusqu'au bout

Enfin, avec Alain David, elle ouvre le débat aux participants en proposant de réfléchir autour de problématiques essentielles :

 

  •  
    • Face à la privatisation : réponses publiques étatiques ou (et) associatives ?

    • A quel niveaux situer les réponses en matière de :

      . fixation des objectifs

      . gestion des dispositifs

      . mise en œuvre sur le terrain

  •  
    • Accueil en établissement ou maintien à domicile ?

Ils présentent les propositions déjà portées par le FDG

(cf. programme et additif proposé par le collectif de Morlaix).

Ils soulignent l'exigence de porter ces questions dans le débat public des campagnes en cours et rappellent enfin que ce qu'il faut gagner ou sauvegarder en 2012 est dans le droit fil de ce qui c'est déjà passé en 1936, 1945, et 1968 sous la pression des mouvements populaires les plus forts !

  •  
    •  

       

Le débat, les questions-réponses et les propositions.

(classées par ordre chronologique et regroupées selon le cas)

  • 1- Fragilité du secteur associatif (situation de l'ADMR). Comment mieux le contrôler et en garantir la pérennité auprès de l'usager ?

     

    => Si il y a délégation de service public : adosser le secteur associatif à un pôle public départemental

  • 2- Profit des assurances privées (127 milliards seulement de reversés sur 403 milliards collectés ). Comment empêcher la marchandisation de la prise en charge de la perte d'autonomie

  • 3- Inventer enfin une « civilisation de la personne âgée » dans le respect de « l'intergénérationnel ».

  • 4- Comment ne pas subir le simple constat des difficultés rencontrées et subies de la part des autorités et comment réagir à leur « défaitisme ». Le préfet qui annonce « qu'il faudra faire des choix courageux ». Le président du conseil général du Finistère qui déclare « Il faudrait créer 2000 places mais nous ne pouvons financer que 70 création de lits par an » !

     

    => Réagir en « brisant le silence » ! « si je suis le 2000éme je ne peux pas attendre 30 ans pour avoir ma place !... je serai mort avant ! »

  • 5- Les personnels vivent sous la pression de l'urgence et dans la frustration de conditions de travail intenables : « je ne supporte pas de traiter comme je le fais les personnes dont je m'occupe … Je ne veux pas être traité comme ça plus tard ! … 8 minutes en moyenne pour une toilette, c'est indigne ! »

     

    => Exiger la norme revendiquée par les syndicats européens d'un professionnel pour une personne accueillie. Ratio de 1/1 alors qu'il est de 0,6/1 en France.

  • 6- Les associations gèrent mal leurs personnels, les payent mal et indemnisent peu les frais de déplacement.

    Le service public n'est pas non plus sans reproches … Beaucoup de conditions de travail et de respect des résidents sont liées aux ambiances de travail, au management local et au manque de moyens budgétaires.

     

    => refuser la marchandisation de la « perte d'autonomie »

    => mettre en place une péréquation entre services ruraux et urbains pour permettre la juste indemnisation des frais de déplacement

  • 7- La maltraitance n'est pas uniquement de la responsabilité des intervenants en établissements comme à domicile … Il existe surtout une « maltraitance institutionnelle ».

     

    => . Allouer des moyens corrects et contrôler leur utilisation.

    . Favoriser le contrôle démocratique de la mise en œuvre des missions (salariés, usagers).

    . Former les personnels, informer les familles.

  • 8- Les établissements sont trop souvent « l'antichambre de la mort » et le maintien à domicile peut aboutir à l'isolement total de la personne âgée et à son « dépérissement social ».

Nécessité de recréer du lien social, de considérer la personne âgée comme étant toujours « en développement », « en devenir » …

 

=> encourager l'accès à la connaissance, à la culture, à se connaître soi-même, … à se préparer … à la mort …? Favoriser et encourager les intervenants professionnels et bénévoles auprès des personnes âgées en perte d'autonomie.

  • 9- Les familles s'occupent peu, quelques fois mal, et parfois pas du tout … Elles ne connaissent pas l'existence des « Conseils de Vie Sociale ».

     

    => C'est un champ d'action à investir ! Il faut que les élus, les cadres d'établissements, les militants encouragent et aident les citoyens et les familles à s'impliquer dans ce champ de la démocratie participative : « faisons vivre les droits acquis ! 

  • 10- Le coût d'une place en EHPAD (établissement d'hébergement de personnes âgées dépendantes) se décompose ainsi : 50%hébergement, 35% soins, 15% dépendance. Il est pris en charge, respectivement, par le résident, par l'état (Sécurité Sociale), et par le Département (APA). Le « reste à charge » du résident reste à minima dans le Pays de Morlaix de 1500€ à 1700€ par mois !

     

    => Puisque le FDG propose un SMIC à 1700€, ne devrait-il pas exiger que le revenu minimal de toute personne âgée ne soit pas inférieur à 1500€ ? Et … pourquoi dans cette hypothèse ne pas exiger que l'écart entre les retraites soit au maximum de 1 à 5 ?

  • 11- Il n'est pas normal qu'il n'existe plus de « Foyer-logement » (deviennent des Ehpad).

     

    => Offrir sur chaque territoire une gamme diverse de prises en charge possibles : maintien au domicile, habitat groupé, foyer-logement, Ehpad, solutions adaptées aux situations les plus lourdes (Alzheimer, Parkinson, …).

  • 12- A t-on les moyens de financer tout cela ? Comment éviter les prises en charge « à deux vitesses » ?

     

    => C'est un choix politique, une question de civilisation, du même ordre que pour l'éducation ou la justice ! Ceci renvoie donc au modèle de société et aux choix de priorités budgétaires ! Il faut donc « changer de système » !

    =>L'état doit garantir l'accès de tous à une prise en charge de qualité quelle qu'elle soit...

  •  

  • 13- Comment imposer ces choix politiques ?

     

    => se mobiliser, porter et populariser des solutions politiques de transformation sociale.

    => voter, certes, mais surtout maintenir une pression de haut-niveau de la part du mouvement social !

    => reproduire 36, 45, ou 68 !

    => redonner envie à la jeunesse de se ré-impliquer dans le changement. Y compris pour l'encourager à accéder avec entrain et conviction dans les métiers de l'accompagnement des personnes en perte d'autonomie. Aimer ces métiers !

En conclusion :

 

Alain David et Ismael Dupont :

 

Ils soulignent le « flot de questions » pour ce débat riche d'informations, de témoignages et de propositions.

Ils invitent les participants à approuver et à signer le texte présentant les propositions complémentaires du collectif morlaisien du FDG qui reprend déjà plusieurs axes évoqués. (cf. doct joint)

 

Ils rappellent une dernière fois la mobilisation de tous avant, pendant et surtout après les échéances électorales … quel que soit le résultat de celles ci !

 

«Tout n'est pas dans les programmes !

Toutes les grandes avancées sociales se sont gagnées par le mouvement populaire ! »

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 09:05

J'ai lu dans les pages Idées du Monde du mercredi 22 février avec curiosité et plaisir ce manifeste de chrétiens éclairés et soucieux de justice sociale qui reprennent à leur compte une formule de Mélenchon et appellent à remettre en cause la domination du capital qui s'installe plus que jamais un Europe et dans le monde en nourrissant la xénophobie afin d'altérer la conscience de classe des gens. Je publie ce manifeste à titre d'information, et parce que l'on peut voir un signe positif dans le fait qu'il y ait encore des consciences de chrétiens pour défendre un projet politique basé sur la laïcité, la volonté de partage et de justice.

 

Chrétiens, nous votons saint Martin. Le 12 février, Jean-Luc Mélenchon était l'invité de "Radio France Politique". Il a dénoncé les dérives "extrême droitistes" de la majorité, illustrées par les récentes déclarations du ministre de l'intérieur, Claude Guéant, et de Nicolas Sarkozy. Il a salué la prise de position de François Bayrou et en a appelé aux chrétiens : "Il est temps que des chrétiens, comme lui, commencent à dire que, au fond, il y a deux christianismes, celui des croisades et celui de saint Martin : partager son manteau sans aller demander les papiers à celui à qui on donne le morceau pour qu'il ait chaud." Quelles que soient nos opinions sur Jean-Luc Mélenchon, François Bayrou ou leurs programmes, nous affirmons notre vision d'un christianisme du "manteau partagé". C'est ce christianisme que nous faisons vivre sur le terrain, que nous défendons, sans toujours être entendus.

Nous dénonçons l'esprit de croisade pour la défense de la "France chrétienne" : l'extrême droite catholique s'attaque à l'art contemporain, la présidence de la République et sa majorité affirment une soi-disant supériorité d'une civilisation (chrétienne) sur d'autres, sans compter le discours du Front national, et nous en passons... Nous contestons la manipulation et l'accentuation des clivages : raciaux, sociaux, religieux, ethniques, de couleur de peau, qui font du jeune de banlieue, du musulman, du chômeur, du Rom, le bouc émissaire. Ces clivages sont utilisés par les médias, les pouvoirs et certaines forces politiques pour occulter le clivage social.

Les discriminations ne sont plus des faits isolés, elles sont un système qui s'attaque aux habitants des quartiers populaires, aux Noirs, aux Arabes, aux musulmans. Elles créent une classe de citoyens à part. Jésus était du côté des parias pour mettre à bas les murs de séparation, nous sommes aux côtés de ceux d'aujourd'hui.

Nous défendons la laïcité de la loi de 1905 dans son esprit et dans sa lettre. Donc nous dénonçons son instrumentalisation pour mener l'assaut contre les musulmans et autres minorités religieuses. Cette croisade n'est possible que parce que d'aucuns renvoient dos à dos laïcité et religion comme deux entités inconciliables. La laïcité ne pourrait que s'opposer à des religions toujours présentées comme dogmatiques, obscurantistes, dangereuses. Le spirituel et ses valeurs ne seraient réservés qu'à la sphère intime ou privée, en l'opposant à la sphère sociale, politique, publique.

Au contraire, il est urgent de promouvoir l'esprit des pères de la loi de 1905 : une laïcité inclusive qui n'exclut pas telle ou telle population, une laïcité qui permet le dialogue public de positions religieuses et non religieuses. C'est pour nous le meilleur moyen de renforcer des religions synonymes de liberté de conscience et de faire reculer les courants religieux d'aliénation. La peur du communautarisme ne doit pas occulter le rôle positif des communautés dans l'enrichissement du lien social et la construction d'une société une et diverse.

Notre christianisme est bien celui de saint Martin, mais aussi de l'abbé Pierre, de Théodore Monod, de Dietrich Bonhoeffer, de Martin Luther King ou Desmond Tutu. Le partage du manteau signifie aider l'autre, frère ou soeur en humanité, qu'il ait des papiers ou non, même si cela viole la loi. Mais il faut aller plus loin. Donner un bout de son manteau, c'est poser le problème du partage planétaire des richesses, rendu impossible par le système capitaliste qui repose sur la concurrence de tous contre tous, qui produit souffrances personnelles et violences sociales, qui permet l'émergence de peurs et de discriminations. Nous refusons le chantage sur la dette qui place des pays sous l'emprise des banques et des systèmes financiers. Nous soutenons le peuple grec étranglé par un nouveau plan d'austérité. Nous contestons les politiques d'austérité qui engendrent la pauvreté pour des millions d'individus et mettent en danger l'action publique.

Cessons de diaboliser l'impôt, instrument de la répartition des richesses, cessons de penser en "toujours plus" de production, de consommation, d'énergie... Au contraire, face à la crise, posons-nous la question du mieux, du "bien vivre ensemble". Le vote pour l'extrême droite est incompatible avec les valeurs de l'Evangile partagées bien au-delà des chrétiens. Nous disons aux chrétiens de droite inquiets de la tentation de l'extrême droite, qu'ils se doivent d'interpeller leur camp sur les dérives des politiques, notamment sur l'immigration, qui ont dépassé le niveau de l'humainement acceptable. Nous disons aux dirigeants de la gauche que leurs politiques passées et leurs propositions ne sont pas à la hauteur des enjeux, que nous espérons mieux d'eux.

Nous disons aux chrétiens, aux croyants des autres religions, à tous les humanistes, aux hommes et femmes de bonne volonté : retroussons-nous les manches, interpellons les partis et les candidats lors de la présidentielle et des législatives, organisons des débats, prenons position pour refuser l'esprit de croisade et défendre celui de saint Martin.


Olivier Abel, Institut protestant de théologie, Paris ; Jérôme Anciberro, rédacteur en chef de Témoignage chrétien ; Jean Baubérot, sociologue ; David Berly, responsable associatif ; Jean-Marc Bolle, consultant en communication, ancien vice-président d'une association d'insertion ; Guy Bottinelli, pasteur en retraite, foyer protestant de la Duchère, lyon ; Christophe Brénugat, éducateur, protestant réformé, adhérent David et Jonathan ; Roberto Beltrami, pasteur, directeur de La Fraternité de la belle de mai, Marseille ; Denyse Boyer, catholique, membre de FHEDLES ; Olivier Bres, pasteur retraité, militant associatif ; Brigitte Chazel, psychologue, militante du Christianisme social ; Jean Combe, catholique, membre de l'association FHEDLES ; Christophe Cousinié, pasteur, directeur de Toulouse-Ouverture (to7) ; Annie Crépin, catholique, membre de la FHEDLES ; Quentin Dezetter, catholique, adhérent MoDem, membre de David et Jonathan ; Héloïse Duché, militante du Christianisme social et du Front de gauche ; Jean-Marc Dupeux, pasteur, ancien secrétaire générale de la Cimade ; Isabelle Grellier-Bonnal, professeur, militante du Christianisme social ; Rémi Goguel, secrétaire général des Eclaireuses et éclaireurs unionistes de France ; Philippe Kabongo-Mbaya, pasteur, militant du Christianisme social ; Stéphane Lavignotte, pasteur, directeur de la Fraternité de La Maison verte, Paris, militant du Christianisme social ; Bertrand Marchand, doctorant en théologie, militant du Christianisme social ; Francis Muller, pasteur, Secrétaire général de la Mission populaire évangélique de France ; Jacques Perrier, militant du Christianisme social, responsable associatif ; Jean-Pierre Rive, pasteur, président de la Commission église et société de la Fédération protestante de France ; Antoine Rolland, enseignant-chercheur, militant du christianisme social Lyon ; Otto Schaefer, théologien et biologiste ; Mariam Séri-Sidibé, protestante, travailleuse sociale ; Alexandre et Marie Sokolovitch, animateurs de l'éducation populaire, Jesus Freaks ; Catherine Thierry, membre de la Communauté Mission de France ; Pierre Valpreda, Gennevilliers, directeur d'école, protestant réformé, adhérent EELV, membre de David et Jonathan ; Marie-Thérèse van Lunen Chenu, catholique, membre de FHEDLES ; Marina Zuccon, fonctionnaire, présidente du Carrefour de chrétiens inclusifs.

 

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