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3 janvier 2012 2 03 /01 /janvier /2012 17:47

A l'occasion de la venue de Nicolas Sarkozy dans le Finistère on ne pouvait pas ne pas signaler l'exercice de style drôle et démystificateur qu'un internaute a publié après les voeux du premier de l'an de notre président super-cynique dans le forum participatif AGORA VOX en complétant un peu le discours du président destiné à faire peur pour faire accepter l'électro-choc de la TVA sociale et de l'austérité généralisée (ce texte m'a été signalé par un cousin).

 

Les vœux du Président, version non expurgée

Par un cheminement dont je ne dévoilerai rien pour protéger mes sources, je suis en mesure de publier ici le texte intrégral des Voeux 2012 de Nicolas Sarkozy dans sa version non expurgée. En caractères gras, ce qui na pas été prononcé lors de l'allocution...

 

 

Mes Chers Compatriotes,

 

L'année 2011 s'achève. Elle aura connu bien des bouleversements.

 

Depuis le début de la crise, qui en trois ans a conduit à plusieurs reprises l'économie mondiale au bord de l'effondrement, je ne vous ai jamais dissimulé la vérité sur sa gravité, ni sur les conséquences qu'elle pouvait avoir sur l'emploi et sur le pouvoir d'achat, des conséquences évidemment aggravées par l’incurie de ma propre politique socioéconomique.

 

Cette crise qui sanctionne 30 années de désordres planétaires dans l'économie, le commerce, la finance, la monnaie, cette crise inouïe, sans doute la plus grave depuis la deuxième guerre mondiale, cette crise n'est pas terminée, et elle ne fait qu’amplifier de manière dramatique les conséquences de mes choix calamiteux.

 

Elle a entraîné dans la tourmente des pays comme la Grèce, l'Irlande, le Portugal, mais également des pays aussi puissants que l'Espagne et même l'Italie.

Dans la tempête, vous avez souffert. Je sais que la vie de beaucoup d'entre vous, déjà éprouvée par deux années difficiles, a été une fois encore durement mise à l'épreuve. Vous finissez l'année plus inquiets pour vous et pour vos enfants, et la politique que j’ai menée ne peut avoir eu qu’un effet encore plus anxiogène sur vous-même et sur vos proches.

 

Et pourtant il y a des raisons d'espérer. Nous devons, nous pouvons garder confiance dans l'avenir. Car si tant de pays ont connu des difficultés insurmontables, la France a tenu. Elle a résisté, et cela en dépit des multiples erreurs de gouvernance que j’ai commises.

 

Si elle a tenu, si elle a résisté, si elle a réussi jusqu'à présent, à conjurer le doute qui déclenche la crise de confiance, c'est grâce au courage et au sang-froid dont vous faites preuve depuis 3 ans, c'est grâce à la solidité de nos institutions, c'est grâce à notre protection sociale qui, en dépit des attaques qu’elle a subies de ma part, garantit la solidarité dans l'épreuve, c'est grâce aux réformes que nous avons accomplies ces dernières années, et c’est surtout grâce à la passivité dont vous avez fait preuve alors que mes collaborateurs et moi avons tout fait pour saper vos droits et détruire progressivement les acquis du Conseil National de la Résistance. Je pense notamment à la réforme des retraites et à toutes les mesures visant à diminuer nos dépenses publiques qui ont permis à la France de garder la confiance de ceux qui lui prêtent leur épargne pour financer son économie, et qui ont surtout permis à mes amis du triangle Auteuil-Neuilly-Passy d’augmenter leurs profits.

 

Il ne s'agit pas de nier les difficultés que nous traversons. Mais dans ces épreuves, la France a su préserver l'essentiel. Je tiens à rendre un hommage particulier à toutes celles et à tous ceux d'entre vous qui, par leur travail, ont contribué au développement de notre économie et à la sauvegarde des intérêts de nos banquiers et de nos grandes fortunes.

 

Mes chers compatriotes,

 

Nous devons être courageux, nous devons être lucides.

 

Ce qui se passe dans le monde, annonce que l'année 2012 sera celle de tous les risques mais aussi de toutes les possibilités pour les oligarchies. De toutes les espérances pour les grands industriels et financiers, si nous savons relever les défis de la destruction assumée des modèles sociaux protecteurs. De tous les dangers pour le patrimoine des possédants, si nous restons immobiles.

Différer les choix parce qu'ils sont difficiles est la pire des options. Quand on décide trop tard, le prix à payer est plus cher. Les souffrances plus grandes, et je me refuse à voir entrer l’inquiétude du lendemain chez mes voisins de la Villa Montmorency.

 

En 2012, le destin de la France peut une fois encore basculer.

Sortir de la crise, construire un nouveau modèle de croissance des bonus et des profits de la spéculation, faire naître une nouvelle Europe, voilà quelques-uns des défis qui nous attendent. Je veux vous dire ma conviction qu'unis avec nos partenaires européens, nous serons plus forts pour y faire face et consolider ainsi les portefeuilles de mes invités du Fouquet’s, conformément aux garanties que je leur avais données le soir de mon élection.

Mais ces défis, ils s'imposent à nous. Nous ne pouvons ni les refuser, ni les repousser. Nous ne pouvons ignorer ce nouveau monde, faire comme s’il était encore possible de lutter contre le chômage et la précarité, dès lors que l’intérêt des puissants que je sers est contradictoire avec celui des humbles.

Dans cinq mois, nous avons une élection présidentielle. C'est une échéance importante. Le moment venu, vous ferez votre choix. Mais d'ici là, je dois continuer à agir pour mes amis Bouygues, Dassault, Lagardère car l'histoire des décennies à venir s'écrit maintenant et mon enrichissement futur passe par leur enrichissement immédiat.

Avec le Premier ministre, nous réunirons le 18 janvier prochain, les représentants des forces économiques et sociales de notre pays. J'écouterai d’une oreille distraite les propositions de chacun et, avant la fin du mois de janvier, nous prendrons et nous assumerons des décisions importantes pour consolider les intérêts du patronat, car les enjeux sont cruciaux.

 

La crise est grave, les circonstances sont exceptionnelles, les décisions doivent être à la mesure de cette gravité. C'est un devoir auquel je ne me déroberai pas comme je m’y suis engagé en mai 2007 auprès de mes soutiens ultralibéraux.

 

Je ne sous-estime pas les conséquences que peuvent avoir sur notre économie les agences de notation et les emballements des marchés financiers, ni non plus nos erreurs passées, en l’occurrence surtout les miennes, mais je le dis pour que chacun l'entende, ce ne sont ni les marchés, ni les agences qui feront la politique de la France mais les ploutocrates des ghettos friqués de l’Ouest parisien dont je suis le valet servile.

 

Au fond, la seule façon de préserver notre souveraineté, de maîtriser notre destin est de choisir, comme nous l'avons fait jusqu'à présent la voie des réformes structurelles visant à définitivement tuer dans l’œuf les espoir des classes populaires plutôt que celle des réactions à chaud qui ne font qu'ajouter à la confusion et au désordre sans restaurer la confiance des patrons du CAC40 dans la pérennité de leurs énormes profits.

 

Le problème posé n'est pas celui d'un nouveau train de réduction des dépenses pour l'année qui vient, du moins ne l’es-il pas tant que je ne suis pas réélu. Ce qui devait être fait a été fait par le Gouvernement, et la morosité des Français de plus en plus essorés montre que le Premier ministre et moi avons su pressurer la majorité pour assurer la prospérité de la minorité des grands titulaires de portefeuilles.

 

Maintenant, il nous faut travailler en priorité pour la croissance des profits industriels et financiers, pour la compétitivité, pour la ré-industrialisation qui seules, nous permettront de créer des emplois sous-payés sur le territoire et du pouvoir d'achat accru pour les entrepreneurs les plus cyniques.

 

Trois sujets me paraissent dominer les autres.

 

Nous ne nous en sortirons pas en laissant de côté ceux qui souffrent déjà des conséquences douloureuses d'une crise dont ils ne sont pas responsables, je pense notamment aux traders qui ont vu leurs bonus gravement rabotés. Nous ne bâtirons pas notre compétitivité sur l'exclusion mais sur notre capacité à donner à chacun une place dans la Nation, et notamment dans la Nation de leur lieu de naissance, raison pour laquelle j’ai chargé Guéant d’augmenter massivement les reconduites aux frontières. C'est pourquoi, ceux qui ont perdu leur emploi doivent être l'objet de toute notre attention afin de limiter encore drastiquement leurs indemnités de chômage.

 

Nous devons changer notre regard sur le chômage, accepter de considérer ceux qui sont touchés pour ce qu’ils sont : des parasites de la société. Faire en sorte que la formation des chômeurs devienne la priorité absolue, afin que chacun puisse se reconstruire un avenir, le plus loin possible du territoire national et des bureaux de Pôle-Emploi. Former et pas seulement indemniser, tel doit être notre but, je pense notamment à former aux techniques de la pêche, de la chasse et de la cueillette pour survivre sans indemnités. Personne ne doit pouvoir s'exonérer de cette obligation ni être exclu de cette possibilité de vie saine au grand air.

 

Le deuxième sujet est celui du financement de notre protection sociale qui ne peut plus reposer principalement sur le travail, si facilement délocalisable. Il faut alléger la pression sur le travail et faire contribuer financièrement les importations qui font concurrence à nos produits avec de la main d'œuvre à bon marché, et c’est pourquoi je mettrai en place une TVA sociale de plusieurs points qui pénalisera certes le pouvoir d’achat des classes populaires mais allègera les charges de mes amis les patrons. Ce sujet est au cœur de tous les débats depuis des années. J'écouterai les propositions des partenaires sociaux puis, sans en tenir compte comme d’habitude, nous déciderons afin d’augmenter encore les dividendes des actionnaires.

 

Le troisième sujet, c'est celui des dérèglements de la finance qui vous choquent d'autant plus profondément qu'ils sont largement à l'origine des difficultés actuelles, ce qui d’ailleurs ne laisse pas de m’étonner, moi qui ait pourtant sauvé la planète à plusieurs reprises et éradiqué tous les paradis fiscaux.

 

Il faut faire participer la finance à la réparation des dégâts qu'elle a provoqués. C'est une question d'efficacité. C'est une question de justice, et vous savez à quel point je suis attaché à cette valeur, d’où mon action pour accélérer l’enquête sur le dossier Karachi. C'est une question de morale, et vous savez à quel point je suis là aussi attaché à cette valeur depuis ma tentative de nomination de mon fils Jean à la tête de l’Epad. La taxe sur les transactions financières doit être mise en œuvre, et je m’engage à tout faire pour que cela puisse se réaliser d’ici à 2050.

 

Mes chers compatriotes,

Mon devoir est de faire face et de vous protéger de toute tentative de révolte contre moi car, sachez-le, j’utiliserais le cas échéant tous les moyens à ma disposition pour préserver mes intérêts.

Vous pouvez être sûrs que j'assumerai jusqu'au bout et en totalité, les lourdes responsabilités que vous m'avez confiées et que je n'aurai de cesse d'agir au nom de l'intérêt général de tous ceux qui ont commandité mon accession au pouvoir et auxquels je rends régulièrement des comptes par l’intermédiaire du Groupe Bilderberg..

Chacun devra prendre ses responsabilités, c'est pourquoi j'appelle tous les décideurs des entreprises et de l'économie à tout faire pour préserver l'emploi, ou plus prosaïquement pour tenter de le faire croire. J'appelle tous les acteurs des services publics à redoubler de prévenance pour tous ceux qui ont besoin de notre solidarité : traders, banquiers, grands patrons, propriétaires fonciers.

 

Mes chers compatriotes,

J'ai confiance dans les forces de la France et dans la grande naïveté des Français.

 

Je suis certain du chemin qu'il nous faut suivre sur la voie de l’ultralibéralisme décomplexé.

A vous, à tous ceux qui vous sont chers, à nos soldats qui risquent leur vie hors de nos frontières pour sauvegarder les intérêts du grand capital, à leurs familles qui vivent dans l'anxiété et à tous ceux qui dans le monde luttent pour la liberté des affaires, j'adresse ce soir tous mes vœux de bonheur pour la nouvelle année.

 

Bonne année à tous.

 

Vive la République !

 

Et vive la France !

 

 

L'auteur de ce pastiche de l'arrière-pensée sarkozyste:   Fergus

Comment se présente t-il sur Agora Vox? Autodidacte retraité au terme d’une carrière qui m’a vu exercer des métiers très différents allant d’informaticien à responsable de formation, je vis à Rennes. Depuis toujours, je suis un observateur (et de temps à autre un modeste acteur) de la vie politique et sociale de mon pays. Je n’ai toutefois jamais appartenu à une quelconque chapelle politique ou syndicale, préférant le rôle de... franc-tireur. Ancien membre d’Amnesty International...

 

 

 

 

 

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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 18:53

L'amour, la beauté de la nature et de l'art humain, l'amitié, la fête, le rire, la réflexion et l'imaginaire, le partage, la lutte pour ses idéaux sont ces facteurs de joie qui renforcent notre humanité. 

 

 On peut y accéder quelle que soit la brutalité des temps, si l'on n'est pas trop maltraité par les accidents de la vie et les désordres d'une société injuste.  

 

Je souhaite à tous mes camarades de combat politique et à tous mes concitoyens d'en goûter le plus possible en cette année 2012. C'est l'amour de la vie  qui donne la force de se battre, de changer le monde et de chercher à améliorer le sort d'autrui.

 

2011 a bousculé bien des certitudes, fait naître d'immenses espoirs mais aussi de grandes angoisses. Après la conquête progressive de l'Amérique Latine par une gauche de transformation sociale ces dernières années, les magnifiques et courageuses mobilisations des populations arabes pour destituer des pouvoirs dictatoriaux et corrompus, la contagion du mouvement des Indignés en Europe, aux Etats-Unis, en Israël, les dernières manifestations d'ampleur contre l'autoritarisme et l'oligarchie en Russie, montrent que les peuples sont encore capables de se réveiller pour desserrer des carcans de domination étouffants et écrire leur histoire par la force de déterminations rassemblées. La quête de souveraineté, de liberté, d'égalité, de dignité a été le point commun de ces soulèvements populaires qui ne s'entendent pas sur des projets de société définis verticalement et livrés clefs en main.  

 

Ce sont également ces valeurs qui inspirent notre opposition résolue au renforcement de la domination du néo-libéralisme et des pouvoirs financiers en Europe, facilitée par la création d'un climat de peur de la dette et des agences de notation. La régression sociale qu'on impose à toute l'Europe pour ne pas placer le secteur bancaire sous contrôle public et continuer à servir les intérêts des grandes fortunes et des multinationales se réalise en nourrissant la xénophobie, le nationalisme, la recherche de bouc-émissaires.

 

Les acquis civilisationnels de la deuxième moitié du vingtième siècle sont battus en brèche de manière inquiétante aujourd'hui. On normalise le racisme, stigmatise et traque les réfugiés et les immigrés; on bafoue les règles de justice essentielles au nom des intérêts supposés de la sécurité tout en entretenant artificiellement le sentiment d'insécurité; on fait passer tour à tour les pauvres, les bénéficiaires de l'aide sociale, les fonctionnaires, pour des fainéants parasites; on légitime des alliances entre la droite, l'extrême droite, et parfois même la social-démocratie pour faire la politique voulue par le capital.   

 

Le renforcement des logiques de domination de classe et la mise en crise de nos sociétés et de la terre par le capitalisme financier montrent que la sclérose ou le détournement ultra-violent et oppressif de certaines expériences communistes au XXème siècle ne doivent pas nous dispenser de penser l'alternative et de vouloir construire une société basée sur autre chose que sur le culte de l'argent et de la réussite individuelle. 

 

La participation politique constante des citoyens, la solidarité, la satisfaction des besoins de tous, l'émancipation des individus par la culture, la transformation des conditions de travail et d'existence sociale pour rendre l'homme souverain dans toutes ses sphères d'activité, la sauvegarde de notre niche écologique doivent être les socles de cette société à bâtir.

 

Le projet du Front de Gauche, l'Humain d'abord, indique des voies concrètes- et pratiquables immédiatement à condition d'être portées par un mouvement populaire - pour inverser le cours des choses et nourrir à nouveau l'espérance. 

 

Les citoyens qui se mobilisent pour défendre ce projet aux élections présidentielles et législatives de 2012 le font avec la claire conscience que nous avons rendez-vous avec l'Histoire, que ces élections ne sont pas comme les autres.

 

 Nous sommes à un point de carrefour: ou nous continuons sur la voie que nous tracent les Merkel, Barroso, Sarkozy, Papendréou, Zapatero, et peut-être même malheureusement certains responsables socialistes français,et nous aggraverons la crise sociale et écologique, le dégoût des politiques et le vote d'extrême-droite, ou nous opérons un virage à 180 degrés en tentant de reprendre le pouvoir sur le secteur financier et les décisions économiques afin de tendre vers une société plus humaine.

 

Nous avons face à nous l'obstacle du désenchantement et de  la dépolitisation d'une partie de nos concitoyens, et au premier chef les victimes du système, ainsi que ceux de la force du rouleau compresseur médiatique et des habitudes pernicieuses du bipartisme. 

Mais pour nous, il y a l'investissement de centaines de milliers de militants et sympathisants etl'élan que peuvent donner le bon droit, le bon sens et la défense des intérêts du plus grand nombre.   

 

Alors? Oui.

Une belle année 2012, qui commencera par quelques mois de travail intense pour faire émerger la possibilité d'une alternative en France: c'est affaire de proximité, d'écoute et de respect, de capacité à montrer que l'on ne se bat pas pour des places mais pour des valeurs démocratiques et sociales essentielles et la mise en oeuvre du seul projet de sortie de crise satisfaisant.

 

Un dernier voeu, un dernier espoir : que cesse la répression des foules syriennes révoltées et que triomphe la révolution citoyenne en Syrie. 

 

 

enfant-syrien.jpg

 

 

Bloavez Mad!

 

Ismaël Dupont.        

 

 

 

 

 

 

 

 

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28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 18:52

 

A l’occasion des 3 ans de l’attaque militaire menée par Israël sur la bande de Gaza entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier 2009, une tribune a été publiée dans le journal Libération.


Le lien vers la tribune sur le site de la Plateforme : http://www.plateforme-palestine.org/Gaza-le-droit-bafoue-Collectif-d,2395

Gaza : le droit bafoué

 

Trois ans après le lancement de l'opération Plomb Durci, aucune justice n’a été rendue aux victimes du conflit dans la bande de Gaza et dans le sud d’Israël. Au cours de cette attaque militaire menée par Israël sur la bande de Gaza entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier 2009, 1 410 Palestiniens ont été tués, dont plus de 80% de civils, et 9 Israéliens dont 4 civils.


La laborieuse quête de justice pour les victimes du conflit débute en novembre 2009, au moment où l’Assemblée générale des Nations unies adopte le rapport Goldstone. L’Assemblée générale laisse alors un an et demi aux autorités israéliennes et palestiniennes pour poursuivre en justice les responsables présumés des graves crimes commis pendant le conflit. Le 18 mars 2011, un Comité d’experts indépendants a établi que ni le gouvernement israélien, ni la partie palestinienne n’ont satisfait aux demandes d’enquêtes formulées par l’Assemblée générale. En Israël, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les organisations palestiniennes représentant les victimes telles qu’al-Mezan, al-Haq et le Centre palestinien pour les droits de l’Homme (PCHR) sont confrontées à un mur de silence dressé par la justice israélienne. Exemple parmi d’autres, sur les 490 plaintes pénales envoyées par le PCHR au Procureur militaire israélien au nom de 1 046 victimes palestiniennes, l’ONG n’a obtenu de réponse substantielle que dans deux cas. Depuis l’opération Plomb durci, le Procureur militaire n’a ouvert que 47 enquêtes criminelles qui ont mené à la seule condamnation de trois soldats à des peines dérisoires, eu égard à l’ampleur des nombreux crimes commis pendant l’attaque. La plus lourde peine infligée est de sept mois et demi de prison, pour le vol d’une carte de crédit. Ces enquêtes souffrent d’un problème structurel essentiel car elles ont été menées par l’armée israélienne elle-même et manquent donc d’impartialité, de transparence et de l’expertise nécessaire.

Côté palestinien, les enquêtes ouvertes par l’Autorité de facto dans la bande de Gaza n’ont conduit à aucune poursuite et ne se sont pas avérées plus indépendantes. En Cisjordanie, des enquêtes indépendantes et poussées ont certes été menées mais n’ont conduit à aucune condamnation.

Vers qui se tourner dans ce cas pour obtenir justice ? En l’absence d’enquêtes internes fiables, le rapport Goldstone préconisait notamment le recours à la Cour pénale internationale. Cet ultime recours pour les victimes de l’opération plomb durci apparaît très peu réaliste tant il est mis en doute par les gouvernements occidentaux. La France, pour ne citer qu’elle, a conditionné son soutien à la reconnaissance du futur État palestinien à l’engagement de ce dernier à ne pas saisir la Cour pénale internationale dès sa proclamation car, selon elle, une telle démarche nuirait au processus de paix. Cette exigence envers les Palestiniens est condamnable à plusieurs égards. Elle suppose que les négociations politiques peuvent légitimement prévaloir sur la recherche de justice, ce que nos organisations réfutent fermement et part du postulat, aussi erroné que dangereux, que la lutte contre l’impunité peut entraver le processus de paix, alors qu’il ne saurait y avoir de paix durable sans justice. Par ailleurs qu’elle est en parfaite contradiction avec le soutien constant apporté par la France à la Cour pénale internationale depuis sa création, le cas libyen en étant le dernier exemple.

Reste donc aux victimes dans la bande de Gaza à saisir elles-mêmes la justice civile israélienne pour obtenir des indemnisations pour les dégâts humains et matériels subis. Les Palestiniens font alors face à un mur d’obstacles absurdes. Tout d’abord, la victime doit payer pour obtenir justice. Les tribunaux israéliens imposent aux demandeurs de verser une provision avant le début de la procédure. Le montant n’est pas fixé par la loi, mais dans la grande majorité des cas, les juges demandent au minimum 10 000 shekels (plus de 2 000 euros, le salaire moyen à Gaza étant de 314 euros) au demandeur réclamant une indemnisation pour la mort d’un de ses parents. En règle générale, plus la violation faisant l’objet d’une plainte civile est grande, plus la provision réclamée à la victime est importante.

Par ailleurs, les avocats gazaouis ne sont pas autorisés à entrer en Israël pour représenter leurs clients auprès des tribunaux. Ils sont donc obligés de faire appel à des avocats israéliens, mais ces derniers n’ont pas le droit de venir à Gaza pour rencontrer leurs clients. S’ajoute à cela le fait que, depuis 2007, l’armée israélienne refuse aux Palestiniens de Gaza le droit de se rendre au tribunal en Israël, même s’ils sont munis d’une convocation. L’absence du plaignant entraîne alors automatiquement un non lieu.

Deux ans se sont maintenant écoulés depuis l’adoption du rapport Goldstone par l’Assemblée générale des Nations unies. Le rapport est en voie de classement sans suite, faute d’une volonté politique et d’attention médiatique. Au cours de sa dernière session de septembre, l’Assemblée générale aurait dû faire un nouveau bilan de l’application des recommandations du rapport. Il n’en a rien été et les représentants de l’OLP, focalisés sur l’adhésion de la Palestine à l’ONU, n’en ont fait aucune mention.

A l’époque de sa parution, des Palestiniens avaient mis en garde contre « un rapport de plus » comme il en est publié plusieurs dizaines, chaque année, sur les violations des droits de l’Homme dans les Territoires palestiniens. Le rapport Goldstone représente pour les victimes l’espoir que soit mis fin à l’impunité, par le respect du droit international par toutes les parties. Cet espoir doit être préservé.

Signataires :

François Walter, Président de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture Pierre Tartakowsky, Président de la Ligue des droits de l’Homme Claude Léostic, Présidente de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine Ishai Menuchin, Directeur exécutif du Comité public contre la torture en Israël Raji Sourani, Directeur du Centre palestinien pour les droits de l’homme Issam Younis, Directeur général du Centre Al Mezan pour les droits de l’homme Shawan Jabarin, Directeur général d’Al-Haq Sahar Francis, Directrice d’Addameer

Tribune qui nous a été signalée par Yves Abramovicz.
 

 
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27 décembre 2011 2 27 /12 /décembre /2011 20:17
Invité de « BFM-TV 2012 » face à Christian Estrosi 
Dimanche 18 décembre 2011, Jean-Luc Mélenchon était l'invité de l'émission "BFM-TV 2012" animée par Olivier Mazerolle. Il a notamment présenté les propositions du Front de Gauche pour résister au coup d'Etat des financiers et des agences de notation. Et il a débattu avec Christian Estrosi ancien ministre de l'Industrie de Nicolas Sarkozy.
Meeting de la Fête de l'Humanité de Lanester. 27 Novembre 2011.
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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 14:26
Des arguments intéressants, mais on se demande vraiment ce que Gérard Filoche fait encore au PS quand on voit ce que Hollande compte faire !
Alors, encore un effort Filoche, rejoins le Front de gauche !


50 arguments pour rétablir la retraite à 60 ans pour tous

de : Gérard Filoche

Ce n’est pas possible de ne pas respecter le retour de l’âge de la retraite à 60 ans pour tous

François Hollande a hélas, détaillé, sur RTL, ce qu’il envisageait à propos de la retraite à 60 ans en cas de victoire de la gauche en 2012. Elle ne concernerait que les personnes ayant commencé à travailler à 18 ans et disposant déjà de « tous leurs trimestres » pour une retraite à taux plein. Et pour les autres ? « Ceux qui n’ont pas leur durée de cotisation ne le pourront pas », a précisé le candidat du PS remettant en cause ce qui était acquis dans le projet PS. « Il ne l’avait certes pas promis pendant les débats de la primaire socialiste. Mais il n’avait pas non plus contredit Martine Aubry et Ségolène Royal qui prônaient un retour généralisé aux 60 ans » écrit le Figaro qui se réjouit évidemment : « François Hollande entérine en creux le recul de l’âge légal à 62 ans. Il se contente de proposer une exception supplémentaire. Il élargit, ni plus ni moins, le dispositif « carrières longues ». Instaurée par la réforme Raffarin Fillon de 2003 pour les salariés entrés dans la vie active au plus tard à 16 ans, la mesure a été étendue par Éric Woerth aux personnes ayant commencé leur carrière à 17 ans. Là, c’est à 18 ans. Cela devrait ne concerner que 80.000 à 100.000 hommes et femmes par an (entre 1 nouveau retraité sur 6 et 1 sur 8 environ). « Mais avec un âge légal à 62 ans, ceux qui ont commencé à 18 ans doivent encore travailler 44 ans : notre proposition est une proposition de justice, pas d’idéologie » balbutie Marisol Touraine, chargée de ces questions dans l’équipe de campagne de Hollande. La majorité des jeunes confrontés à 25 % de chômage ne trouvent un CDI qu’à 29 ans, cela signifie pour eux une retraite à 70 ans au moins.

« C’est juste impossible »

François Hollande a implicitement admis que la durée de cotisations avait encore vocation à augmenter, parlant sur RTL de « 41 années, voire 42 années de cotisation » (elle est actuellement fixée entre 40,75 ans, pour la génération 1951, et 41,5 ans pour la génération 1955 et les suivantes). Mais c’est impossible alors que les salariés font en moyenne, dans la vie réelle, 35 annuités. Ils sont licenciés, inaptes, malades, au chômage dans 2 cas sur 3 à partir de 55 ans : exiger d’eux 42 annuités, c’est 7 ans de décote ! C’est une véritable agression contre le niveau des retraites : c’est impossible pour la gauche de défendre cela contre 75 % de l’opinion et contre les 8 millions de manifestants de 2010.

50 arguments pour le droit à une vraie retraite à 60 ans pour tous :

Sinon, c’est le chômage qui va gagner

1. L’âge de la retraite recule ? le chômage avance.

2. Il n’y aura pas de recul du chômage de masse record (5 millions) sans réduction du temps de travail.

3. C’est un non-sens d’allonger les durées de cotisations (ou de faire faire des heures supplémentaires) quand on a 5 millions de chômeurs.

4. L’autre seul résultat c’est que ceux qui ne seront pas en retraite seront inscrits au chômage...

5. 2 salariés sur 3 sont au chômage, licenciés, inaptes, malades, autour de 55 ans.

Les jeunes seront aussi pénalisés

6. Il y a 25 % de chômeurs parmi les jeunes actifs, pourquoi pousser à ce que les "seniors" travaillent plus, s’il y a une priorité cela doit être pour les jeunes, priorité à la jeunesse !

7. 3 jeunes sur 4 ne trouvent un boulot en CDI qu’à partir de 29 ans.

8. Ceux qui commencent à travailler "tôt" vers 16, 17, 18 ans sont 1 ou 2 jeunes sur 8.

9. Et même ceux qui commencent à travailler tôt ont des périodes de chômage qui ne sont pas prises en compte à 100 % dans les annuités.

C’est la santé des gens qui est danger

10. L’espérance de vie "en bonne santé" selon l’INSEE est de 63 ans pour les hommes et de 64 ans pour les femmes (59 ans pour les ouvriers, 69 ans pour les cadres).

11. Entre 55 et 60 ans, 2 maladies sur 3 sont liées au travail, entre 60 et 65 ans, 3 maladies sur 4 sont liées au travail.

12. La biologie du corps humain n’a pas changé entre 55 et 65 ans. TOUS les métiers sont pénibles. Physiquement et mentalement. Vous voyez un vieil instituteur de 62 ans devant ses élèves ? Un chauffeur-livreur à 59 ans ? Une femme de service de nettoyage à 61 ans ? Un cadre stressé de 60 ans en compétition avec des « jeunes » cadres ? Et un ouvrier du bâtiment de 55 ans devant son marteau piqueur ?

13. La principale maladie professionnelle ce sont les TMS, (troubles musculo squelettiques) elles augmentent de 18 % par an depuis l’an 2000.

14. Dix millions de salariés sur 24 ont des métiers pénibles physiquement (horaires atypiques = 5 millions, dont 2,3 de nuit ; port de charges divers = 5 millions) et les autres subissent une pénibilité mentale de plus en plus forte (burn out, suicides, harcèlement, stress, troubles psychosociaux, précarité, surexploitation, un milliard d’heures supplémentaires impayées..).

15. Mais ce ne sont plus les "coups de grisou" qui tuent comme il y a un siècle : ce sont les accidents cardiaques et vasculaires. 150 000 accidents cardiaques et 100 000 accidents vasculaires : entre 1/3 et 50 % sont liés au travail.

… alors que la fiabilité des prévisions démographiques est vite débordée par la réalité

16. Les prédictions de ceux qui disaient qu’on ne peut payer les retraites pour des raisons démographiques sont toutes tombées à l’eau : ils prévoyaient 250 000 naissances par an à partir de 2000, on a eu 850 000 enfants par an depuis l’an 2000.

17 : Il y a un « pic » de retraités entre aujourd’hui et 2036. Ensuite ça retombera jusqu’en 2060 où cela remontera. Il suffit d’ajuster le taux des cotisations en fonction des variations.

18 : L’ajustement des cotisations sociales retraites peut se faire en temps réel, d’un an sur l’autre, selon les variations démographiques, directement de ceux qui travaillent a ceux qui sont en retraite.. Pas besoin de « placer » de l’argent dans des fonds de pension aléatoires que les spéculateurs perdront dans les ïles Caïman.

La durée de cotisation réelle devrait être la référence

19. Pourquoi avoir réduit la durée du travail sur la semaine si c’est pour l’allonger sur la vie ?

20. Celui qui prétend allonger la durée de cotisations est impuissant à agir sur le réel : actuellement elle recule depuis 10 ans en pratique vers 36 et vers 35 annuités.

21. Prétendre imposer - sur le papier - 41 ou 42 annuités, le SEUL résultat, puisque la moyenne des salariés ne peut cotiser que 36 ou 35 annuités, c’est 6 ou 7 ans de décote. Comment admettre d’allonger des annuités qui ne seront jamais effectuées et donc baisser les plus petites retraites ?

22. Reculer l’âge de départ en retraite à pour seul effet pratique de baisser le niveau des retraites réintroduisant la misère chez les vieux.

23. Il faut prendre comme référence le nombre d’années réellement cotisées dans la vie réelle et non pas l’allongement aléatoire de l’espérance de vie.

24. Par exemple, si la moyenne réelle des annuités cotisées dans la vue réelle des salariés est de 35 annuités, la référence retenue pour une retraite à taux plein doit être de 35, si elle est de 36 cela doit être 36, si elle monte à 37, cela doit être 37...

25. Mais mettre un objectif inatteignable à 41 ou 42 annuités, c’est faire sauter les gens à la perche sans perche, le seul résultat c’est qu’ils auront une retraite plus basse et non pas qu’ils travailleront plus.

26. Depuis 8 ans AUCUNE raison "nouvelle" de repousser l’âge réel de la retraite. Aucun effet d’entraînement dans l’emploi des seniors ne s’est réalisé. Les salariés cotisent MOINS longtemps en moyenne ! 36 annuités seulement ! Pour sortir de la crise, il ne faut pas baisser salaires et retraites mais les augmenter !

27. Raison de plus pour ne pas prendre l’espérance de vie comme référence, c’est trop aléatoire : l’espérance de vie régresse aux Etats-Unis depuis plusieurs années, elle régresse aussi depuis trois ans en Allemagne.

Des conditions bien plus dures que dans le reste de l’Europe

28. En Allemagne, en Italie, en Espagne, c’est 35 annuités pourquoi 41 ou 42 ici ? Sarkozy a fait la pire réforme contre le droit à la retraite de toute l’Europe.

29. En Allemagne, la droite veut fixer les départs à 67 ans, mais en 2029... c’est remis en cause par les syndicats qui l’avaient, hélas, signé parce qu’actuellement, la moyenne des départs est autour de 58 ans...

30. En Grande-Bretagne, ils annoncent 68 ans... en 2048 ! Ici, en France, Sarkozy a imposé 67 ans pour le taux plein en 2018, c’est-à-dire demain ! Il faut abroger la loi Sarkozy-Woerth.

31. En Allemagne, ce n’est pas du tout pareil qu’en France, parce que nous, on vit un "boom" démographique depuis l’an 2000, 2,04 enfants par femme, en Allemagne c’est 1,4 enfant par femme.

Un projet politique pour tous

32. 60 ans c’est un DROIT ce n’est pas une obligation ! Mais encore faut-il que ce DROIT soit pour tous ! "d’ordre public social".

33. 60 ans c’est une référence pour tous, un objectif réaliste, atteignable, contrôlable, clair TOUS ENSEMBLE.

34. La "retraite à la carte" c’est le slogan du Medef : pour complexifier le système et le rendre illisible, pour qu’il n’y ait plus d’ordre public social, que les salariés ne soient plus solidaires. C’est comme la durée du travail "a la carte", le SMIC à la carte... La règle ne sera plus fixée en raison des besoins humains mais en raison des exigences de la productivité.

35. 60 ans c’est déjà trop. On doit exiger la retraite à 55 ans dans le bâtiment et dans tous les métiers très pénibles.

36. Il ne faut vivre pas moins bien que nos parents : retraites à 60 ans, 35 annuités, à 75 % du salaire calculé sur 10 meilleures années, indexées sur les salaires (ce que proposait encore Lionel Jospin en juin 1997)

37. Sinon on subit la double facture : travailler plus longtemps après 60 ans et gagner moins, une majorité de gauche ne peut aller dans ce sens = austérité = récession = crise aggravée = chômage.

Respecter la démocratie à tous les niveaux

38. Démocratie ! Le seul vote de congrès - unanime - du PS qui a eu lieu c’était à Dijon 2003 pour le droit a la retraite à 60 ans à taux plein. Respectons-le.

39. C’est François Hollande qui avait fait voter le congrès du PS unanime de mai 2003 pour la retraite à 60 ans à taux plein !

40. Démocratie, débat dans le PS et dans toute la gauche, tous les syndicats : branle-bas de combat pour la défense des retraites à 60 ans pour tous. 60 ans c’est majoritaire et dans la gauche politique et dans les syndicats : pour qui on dirige ? Pour le peuple ou pour le AAA ?

41. De toute façon, il y a un risque de ne pas gagner si c’est se trouver en porte-à-faux avec 75 % de l’opinion et les 8 millions de manifestants de 2010 (rien ne s’oublie) qui veulent abroger la loi scélérate Sarkozy-Woerth de pillage de nos retraites : il va falloir s’en rendre compte.

42. Oui, il faut écouter les 8 millions de manifestants et 75 % de l’opinion, il faut que François défende la retraite à 60 ans.

43. On votera François Hollande, mais nous luttons pour exiger qu’il respecte le rétablissement de l’âge légal de départ à 60 ans.

Des richesses, il y en a !

44. La "dette" a bon dos pour justifier qu’on ne peut payer les retraites ni hausser les salaires. Elle est la conséquence de choix réalisés par Sarkozy qui veut nous la faire payer. En France on n’a pas un problème de dette mais de recettes.

45. Ne pas céder au chantage des officines de droite qui s’auto intitulent "agences de notation". Ils ne proposent jamais d faire payer les riches mais de baissser les salaires et retraites des plus modestes

46. Ne pas céder au chantage des fonds de pension qui veulent siphonner les retraites. Ne jamais les croire, ne jamais leur confier un seul sou de nos retraites : ils vous prendront tout et ils vous voleront tout, le dilapideront dans les caves à « subprimes » et autres paradis fiscaux des Bahamas.

47. La France que 87 % de dette/PIB à cause de Sarkozy a vidé la « cagnotte publique » de Lionel Jospin, et remplit les « cagnottes privées » en faisant 24 points de dettes en plus en cinq ans. La France avait 290 % de dettes/PIB en 1945 et pourtant elle a mis en place la Sécu et les retraites à ce moment-là.

48. La France est 2,5 fois plus riche qu’en 1982 quand la retraite à 60 ans a enfin été mise en place.

49. Salaires et cotisations sociales sont trop bas depuis + de 20 ans, la France n’a jamais été aussi riche, elle peut payer les retraites à 60 ans.

50. Le COR l’a expliqué et démontré : avec 0,35 % seulement d’augmentation des cotisations sociales par an d’ici 2036, les retraites à 60 ans (35 annuités, 75 %, 10 ans, > au Smic, indexées sur salaires) sont garanties et payées.

Conclusion :

Convainquons, battons-nous, nous sommes la majorité non seulement de la gauche, du salariat, mais du pays tout entier. Qu’on n’ait pas convaincu Sarkozy ce n’est pas une surprise, hélas, vu le personnage et sa politique 100 % réactionnaire, mais ce n’est pas tolérable, il n’a pas écouté le peuple. Mais François Hollande est candidat et socialiste, lui, il peut et doit entendre davantage.

PS : La gauche socialiste toute entière combat pour le respect du droit à la retraite à 60 ans :
 En mai 2003 nous avions fait voter la retraite à 60 ans à taux plein,
 En juillet 2006 nous avions fait écarter "la retraite à la carte",
 en janvier 2010 fait réaffirmer la retraite à 60 ans.

Depuis nous avons empêché que soient votées les 41,5 annuités, elles ne le sont toujours pas officiellement, certains dirigeants pratiquent par coups de force tellement il y a de résistances dans la base du parti ! Alors c’est "renvoyé à la négociation avec les syndicats" :

Donc s’il vous plait faites tous et toutes le boulot, argumentez, argumentez, argumentez comme en 2010, dans TOUS les syndicats aussi pour que la position finale soit correcte !

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 13:34
Le site internet du journal Ouest-France Le marché de la place Cornic au pied du mur - Morlaix

Nous reprenons ici la page Morlaix du sîte internet de Ouest France où, après l'article de la journaliste Jennifer Pinel sur les réactions de mécontentement suite à cette décision, Alain David, ancien élu communiste et adjoint à l'urbanisme à Morlaix, dénonce avec des arguments qui portent, la délégation de service public pour le stationnement payant et ses conséquences pour les commerçants et les morlaisiens.   

 

 

Jeudi 15 décembre 2011

L'avenir des commerçants non-sédentaires de la place Cornic est suspendu à la décision de la municipalité.

Le 1 er janvier, la gestion des parkings de la ville sera confiée à la société Vinci. L'avenir du marché de la place Cornic s'en trouve menacé.

« On a le sentiment d'être dans l'impasse », confiait, hier, Daniel Imbault, marchand de chaussures et représentant des commerçants non-sédentaires du marché de Morlaix. En cause : le marché de la place Cornic, dont l'avenir est en suspens depuis que la municipalité a choisi de confier la gestion des parkings de la ville à une société privée.

Si, pour la place Allende, un compromis a été trouvé avec la société Effiparc Bretagne (groupe Vinci), futur gestionaire, il n'en est rien pour la place Cornic. Cette dernière compte une vingtaine de commerçants, l'hiver ; une centaine, l'été.

Les pompiers mettent leur veto

« Dans un premier temps, la municipalité a proposé de reloger les commerçants, rue du Mur, mais le service de sécurité des pompiers a refusé cette éventualité », annonce Daniel Imbault.

Contacté par la rédaction, le service Prévision du centre de secours morlaisien justifie cette décision par un manque d'accessibilité. « La règle veut que nous disposions de quatre mètres de largeur autour du marché afin de pouvoir faire passer le matériel incendie. Ce n'est pas le cas dans la rue du Mur », précise l'un des membres du service. Qui rappelle que ce problème se pose aussi pour la place Allende, qui accueille le marché alimentaire. « Comme cette place est une place historique du marché morlaisien, il est difficile de faire évoluer les choses », confie le pompier.

« Hors la loi ? »

Lors d'une rencontre inopinée, Daniel Imbault a échangé avec Annie Piriou, adjointe chargée de l'attractivité à la Ville. « Elle m'a confié ne pas avoir d'autres pistes pour reloger les déballeurs de la place Cornic », s'alarme Daniel Imbault. « La place de Viarmes avait été envisagée, mais le délégataire de service public a refusé. Les gestionnaires de Vinci veulent bien recevoir le marché des bouquinistes, une fois par mois, mais ils refusent d'accueillir le marché non-alimentaire, tous les samedis. »

Afin de défendre ses collègues, le représentant des commerçants a contacté le syndicat des marchés de France. « D'après les juristes et les avocats, la mairie ne serait pas dans ses droits. Déménager un marché, elle peut le faire. En amputer une partie, c'est autre chose ! », annonce-t-il.

Pétition et manifestation en vue

Le représentant des commerçants ne veut pas rajouter de l'huile sur le feu : « On ne cherche pas la bagarre, mais il faut trouver une solution. » Le porte-parole des commerçants s'interroge tout de même sur les motivations d'Agnès Le Brun, première magistrate de la ville. « Se rend-t-elle compte que le marché a une grande importance pour les habitants de la ville ? Ou est-ce qu'elle s'en moque ? », interroge-t-il.

Daniel Imbault et Stéphane Jehanno, également représentant des commerçants non-sédentaires de Morlaix, espèrent obtenir un rendez-vous avec Agnès Le Brun. Ils envisagent de lancer une pétition sur le marché de samedi. Une manifestation pourrait également être organisée.

« Trouvez-vous plus important de faire perdurer le marché ou de pouvoir disposer d'un parking le samedi, place Cornic ? »

Jennifer PINEL.

http://www.ouest-france.fr/2011/12/15/morlaix/Le-marche-de-la-place-Cornic-au-pied-du-mur--61889914.html

 

Le site internet du journal Ouest-France Trouvez-vous plus important de faire perdurer le marché ou de pouvoir disposer d'un parking le samedi, place Cornic ?

Au 1er janvier, le stationnement dans le centre-ville de Morlaix sera confié en délégation de service public à Effiparc Bretagne (groupe Vinci). Conséquence inattendue de ce changement : la place Cornic, qui devient un parking sous barrières, ne sera plus accessible aux commerçants non sédentaires qui s'y retrouvaient chaque samedi.

Donnez votre avis

 

de Alain David, Morlaix | jeudi 15 décembre 2011

La décision de mettre en place un stationnement sous barrières n'induisait pas obligatoirement la délégation de service public à une société privée. La gestion aurait tout à fait pu demeurer municipale, la ville restant ainsi maîtresse de la gestion de l'espace public. C'est un autre choix qui a été fait pour des raisons essentiellement financières. C'est ainsi, pour répondre aux exigences de VINCY, que la municipalité a abandonné sa souveraineté sur l'utilisation du centre ville avec les conséquences que l'on connaît : quasi suppression du stationnement gratuit,  suppression de la gratuité du lundi où pourtant il n'y a aucun problème de stationnement, et maintenant déplacement du marché. Ce marché hebdomadaire concourt pourtant très fortement à l'attractivité de notre ville dont l'équipe municipale répète à qui veut l'entendre que c'est l'un de ses soucis permanents. Comprenne qui pourra ! Cette décision, bien entendu, a été prise sans aucune consultation de la population . Mais il est vrai que Madame le Maire a l'autre jour déclaré sur Tébéo que la démocratie ce n'est pas : "chacun a un avis " mais : "élire des responsables pour décider à votre place ". Plutôt que de prendre des décisions aussi lourdes au coup par coup n'aurait-il pas été plus efficace ...et plus démocratique (Oh le gros mot! ) de poser publiquement et complètement les problèmes de la circulation, du stationnement et de l'animation du centre-ville ? Surtout que l'aménagement du pôle gare et l'arrivée de la grande vitesse rebat toutes les cartes.

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 21:29

Impressions à l'issue du Conseil Municipal du 16 décembre.

 

Ce vendredi, lors du dernier conseil municipal de l'année 2011, Agnès Le Brun s'est livrée à un nouvel exercice d'auto-satisfaction en rappelant que son objectif de début de mandat était de parvenir à désendetter la ville- « le seul projet que je m'autorise à avoir, disait-elle avec son sens prononcé de la rhétorique décoiffante, c'est de parvenir bientôt à nouveau à m'autoriser de former des projets »- et que cet objectif était atteint partiellement, ce qui lui donnait de nouvelles marges de manœuvre pour investir dans quelques travaux d'urbanisme, comme le réaménagement des trottoirs rue de Paris ou la destruction de l'école Léon Blum pour en faire un parking provisoire auprès du pôle gare.

En réalité, ce qu'elle fait passer pour un impératif technique, apolitique- la nécessité de désendetter la ville- a servi à justifier des politiques idéologiquement très cohérentes, en parfaite continuité avec la politique de droite dure menée au niveau national par Sarkozy, Fillon et leur clique.

La dette de la ville a diminué de 26% en 3 ans et demi, mais comme l'a reconnu Agnès Le Brun, cela s'est obtenu à travers des « mesures drastiques qui ont pu être mal ressenties par les concitoyens faute de pédagogie peut-être ». On tout cas, le résultat montre selon elle, pédagogie des chiffres à l'appui, que « l'effort partagé » aurait été « fructueux ».

C'est amusant comme les éléments de langage et les stratégies de communication de notre gouvernement sont décalqués avec une belle discipline de parti par notre maire: on fait peur en promettant la faillite, la banqueroute pour bientôt, on affiche la nécessité de sacrifices douloureux en se prévalant de l'esprit de responsabilité et de l'intérêt pour la viabilité de long terme des politiques publiques, et on appauvrit au bout du compte la population afin de servir des intérêts financiers privés tout en faisant croire qu'il n'y a pas d'autre politique raisonnable possible.

 

Rappelons que la politique d'Agnès Le Brun et de sa majorité, cela a été depuis plus de 3 ans:

 

  • Une augmentation des charges pour les familles aux revenus moyens et modestes (parmi d'autres exemples: augmentation des impôts locaux et suppression des abattements pour les revenus les plus modestes, tarifs de cantine élevés, suppression de bon nombre de places de stationnement gratuites avec le choix de la délégation de service public pour le stationnement payant et de la suppression du lundi gratuit, musée devenu payant, comme beaucoup de loisirs culturels).

  • Une dévalorisation de l'efficacité du service public (refus du retour en régie municipale de la gestion de l'eau, de la gestion publique du stationnement, soutien initial à la direction de la Poste de la région de Morlaix pour sa réorganisation interne comme au projet de regroupement d'activité au niveau des hôpitaux de Brest, Landerneau, Morlaix, au détriment des intérêts du personnel et des familles des malades), des transferts de compétence vers le privé décidés pour des raisons idéologiques, la décision de supprimer 2 écoles en début de mandat et de ne pas soutenir les instituteurs en lutte pour le maintien des classes, à l'école Jean Jaurès notamment.

  • Une arrogance vis à vis du milieu associatif et une décision de baisser drastiquement les subventions au Théâtre, scène nationale et au Far qui a conduit à leurs départs, et de faire baisser de 15% dans un premier temps les subventions aux associations (culturelles, sociales, sportives)- alors que notre maire s'octroyait dans le même temps une augmentation d'indemnité de 50%- puis de geler leurs subventions en les mettant en difficulté du fait de l'inflation et de leurs charges de personnels quand elles ne fonctionnent pas qu'avec des bénévoles.

  • Une baisse des moyens accordés au musée, aux bibliothèques, aux centres de loisirs.

  • Une valorisation systématique du mécénat privé (dans le domaine de la culture, du social) – au détriment de la solidarité collective passant par l'impôt redistributeur et un discours continuel de lutte contre l'assistanat, les politiques de guichet, qui vise à reprendre les leitmotivs nationaux sur les solidarités automatiques qui entretiendraient la misère.

  • Une conception très restrictive de la démocratie selon laquelle la parole des citoyens est légitime et ne doit être prise en compte qu'au moment des élections (d'où le passage en force sur le renouvellement de contrat avec Véolia, l'attribution à Vinci de la gestion du stationnement payant, le déplacement des commerçants du marché). Le refus d'incarner la république pour tous les morlaisiens: suppression du parrainage civil, politique clientéliste vis à vis de l'enseignement privé.

  • Une volonté de réduire les possibilités d'expression du débat démocratique et du dynamisme politique et associatif en ne mettant pas à disposition gratuitement des salles requises par les besoins.

     

    Les dissensions persistantes avec Morlaix-Communauté, le refus de transferts de compétence, ont eu par ailleurs comme conséquences le manque d'ambition du projet d'aménagement du Pôle Gare et la volonté de faire des économies partout au détriment du pouvoir d'achat des morlaisiens, de leur qualité de vie et de l'attractivité de la ville. Les besoins d'une proportion importante de la population en situation de précarité- Morlaix étant une des villes les plus pauvres du Finistère - sont insuffisamment pris en compte.

    Les charges élevées à Morlaix et le manque de dynamisme dans le secteur du logement (social notamment) continuent à incliner les gens à s'installer dans les communes périphériques qui disposent souvent de services tout à fait satisfaisants et mieux subventionnés, ce qui continue à appauvrir Morlaix.

     

    Ce qui irrite peut-être le plus chez Agnès Le Brun, c'est sa facilité désarmante à jouer à front renversé en prétendant avec un aplomb sans pareil se battre pour le logement social (lors de la visite d'Apparu) ou le maintien des aides européennes aux associations d'aides aux plus démunis (finalement elle ne s'est félicitée que du sursis de 2 ans obtenu avant la réduction programmée de 75% du Programme d'Aide Européen aux plus Démunis, qui passerait de 480 millions à 113,5 millions alors qu'il ne représentait jamais qu'un millième de l'argent que les États européens ont transféré vers les banques pour les recapitaliser depuis 2008) alors que les politiques économiques et sociales qu'elle soutient au niveau national et européen organisent des transferts de richesses massifs vers les milieux financiers et les riches au détriment de la satisfaction des besoins sociaux.

 

Alors que Agnès Le Brun insistait sur la situation difficile que nous vivons avec « la crise mondiale, la crise durable qui balaie l'ensemble de l'Europe » pour mieux faire accepter un probable renforcement de la politique de rigueur au niveau municipal, lié à des désengagements de l'État et des pertes de recettes fiscales, les élus d'opposition ont raison de dire que la majorité municipale avait réduit la dette au-delà du nécessaire, au détriment des investissements d'avenir, de l'amélioration des équipements et de la qualité du lien social.

Surtout, Michel Le Saint a eu des mots justes pour dire qu'il y avait une autre méthode possible que celle de l'austérité pour réduire la dette au niveau européen, celle que ne porte malheureusement pas assez son parti depuis qu'il a conclu une alliance électorale avec le PS sur une ligne politique trop favorable à la rigueur et à l'orthodoxie économique libérale, soit celle qui consiste à réduire la dette par sa monétisation (la Banque Centrale Européenne autorisée à prêter directement aux Etats en créant de la monnaie), sa mutualisation, la hausse de la fiscalité pour les entreprises, les capitaux, et les riches, et le consentement à un certain niveau d'inflation qui favorise l'activité et réduit mécaniquement le poids des dettes et les bénéfices des rentiers et des banques.

 

Cette municipalité est en effet comptable de la politique néo-libérale qu'elle décline au niveau local et que son premier magistrat soutient au niveau national et européen. Décidément, la ville a plus que besoin d'un changement de cap et de représentants.

 

Ismaël Dupont.  

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 11:28

Lundi 12 décembre 2012.

4ème Réunion du collectif Front de Gauche de la circonscription de Morlaix.

 

Il y avait 35 participants , dont 7 à 8 nouveaux, ce qui porte à 70 le nombre de citoyens à nous avoir rejoint depuis notre création le 13 octobre 2011. Rejoignez-nous encore plus nombreux pour imposer un profond changement en 2012!

 

Plusieurs décisions ont été prises au cours de cette assemblée:

  • Créer un bureau ouvert à tous et non limité en nombre de participants du collectif Front de Gauche (qui se réunirait régulièrement -toutes les 2 semaines au moins- et qui travaillerait aussi par échange de mails et de coups de fil) afin de gagner en efficacité dans l'organisation de nos actions militantes tout en respectant la diversité du collectif Front de Gauche et en prenant nos décisions dans le cadre le plus démocratique et collectif possible.

  • Mobiliser dans la circonscription de Morlaix pour affréter un car afin d'assister au grand meeting du Front de Gauche et de Jean-Luc Mélenchon au zénith de Nantes le 14 janvier.

  • Organiser plusieurs réunions publiques thématiques dans le cadre de la campagne du Front de Gauche: la première dans le canton de Plouigneau sur la prise en charge publique de la perte d'autonomie (1ère semaine de février), la seconde à Saint Pol de Léon sur nos propositions et analyses en matière d'agriculture (1ère semaine de mars), la troisième fin mars à Morlaix sur l'école, la quatrième dans le canton de St Thégonnec sur le travail, l'emploi, la précarité et les salaires.

  • Continuer à organiser des ASSEMBLEES CITOYENNES partout dans la circonscription après le succès de celle de Lanmeur (en regroupant pourquoi pas certains cantons, comme Plouzévédé et Saint Pol de Léon).

  • Faire des actions de distributions de tracts dans les zones artisanales aux sorties des entreprises, à Pôle Emploi.

  • Mettre en place des « kermesses citoyennes » avec des barnums, des tables, des jeux, de la musique, des boissons et des gâteaux, ou une soupe, dans les quartiers populaires pour aller à la rencontre de la population et parler politique dans un cadre sympathique.

  • Organiser du porte-à-porte le plus rapidement possible pour présenter notre Programme Populaire et Partagé.

  • Rencontrer les associations qui aident les précaires pour prendre la mesure des difficultés rencontrées, de la situation sociale locale.

  • Inviter vers le mois de février les candidats de gauche aux législatives à un grand débat public sur le contenu des projets en terme de propositions pour la sortie de crise, l'avenir de l'Europe, de nos institutions, de partage des richesses, de défense de la protection sociale et des services publics, de réponses à la crise écologique et aux défis énergétiques.

  • Créer des mini-groupes Front de Gauche par secteurs là où c'est possible pour parvenir à toucher plus facilement l'ensemble de la circonscription et à ne pas trop se concentrer sur la région de Morlaix. Démultiplier les micro-assemblées citoyennes à initiative personnelle avec des voisins, des parents, des collègues, des amis.

  • Réaliser des tracts de manière potentiellement décentralisée aussi, en fonction des évènements que l'on organise localement canton par canton, et en fonction des situations concrètes sur lesquelles on cherche à interpeller (santé, logement, travail, coût de l'énergie, vie des entreprises, transports, services publics...) pour décliner les propositions alternatives du Front de Gauche. Le plus important, c'est de multiplier les initiatives pour sortir du cadre des gens qui sont déjà persuadés du bien-fondé de ce que nous défendons.

     

MORCEAUX CHOISIS DU DEBAT.

 

Sebastien Le Goff: J'ai le sentiment que les gens ont peur et que tout est fait pour cultiver cette peur. Beaucoup se disent: il n'y a qu'une solution, c'est de voter PS. Il y a une peur vis à vis du FN, une peur vis à vis de la mondialisation vis à vis de laquelle, soit-disant, on ne peut rien.

 

Hervé Penven: Je suis électeur du Front de Gauche depuis 3 élections et je me retrouve dans l'essentiel du projet et des objectifs du Front de Gauche mais j'ai besoin de garanties sur quelques modifications du Programme pour participer activement aux actions militantes. Le programme du Front de Gauche est bien sous plein de points de vue mais il me semble discutable sur 2 ou 3 points: proposer d'élever le SMIC à 1350 euros nets 1700 euros bruts) ne me paraît pas très judicieux car cela créerait certainement une situation d'inflation qui annulerait le gain de pouvoir d'achat. Par ailleurs, porter le niveau des retraites minimales à la hauteur de ce SMIC me semble très difficile à réaliser.

Je pense que ce sur quoi on doit mettre l'accent, c'est l'emploi, l'emploi, toujours l'emploi. C'est plus important que de promettre la lune.

Il y a des besoins sociaux évidents pour tous mais ce que me disent mes voisins, qui ont parfois été des militants de l'union de la gauche, c'est « mais vous avez déjà été là », « que ferez-vous de mieux maintenant alors qu'on vous a laissé une chance trois fois? » (en 1981, 1997). Je pense qu'il ne faut pas esquiver ces questions. On peut y répondre 1) en disant que tout n'a pas été négatif dans le bilan de la gauche gouvernementale, grâce notamment au poids et à la participation des communistes. 2) qu'on a payé un lourd tribut à nos erreurs du passé et qu'on ne refera pas une troisième fois les mêmes erreurs.

Notre boulot lors de cette campagne: c'est 1) de dénoncer (20%) 2) d'expliquer (20%) 3) de montrer des perspectives qui peuvent paraître utopiques mais qui ne le sont pas (50%), 4) de polémiquer (cela doit se rapprocher des 0% d'utilisation du temps de parole).

 

Alain David: Actuellement, il y a un doute dans la population par rapport à notre capacité, à notre envie de changer véritablement les choses, de sortir de cette domination du capital et des logiques financières sur les vies humaines. Si tout n'a pas été fait correctement dans le passé, on peut balayer devant notre porte. En revanche, le doute sur la possibilité technique des mesures de dépenses publiques et de prises en compte des besoins sociaux existe moins depuis que l'on a vu il y a quelques mois avec quelle facilité déconcertante les gouvernements décidaient de renflouer les banques avec de l'argent public. 90% des français ont intérêt à ce que cela se passe autrement mais beaucoup doutent qu'il y ait à gauche notamment une volonté réelle de changer les choses. En me penchant sur l'accord européen de cette semaine pour le renforcement de la surveillance budgétaire supra-nationale et de l'austérité imposée, une phrase m'a interpellé: « si un Etat arrive à être en situation de défaillance, on ne fera pas appel aux fonds privés ». Cela veut dire quoi, c'est qu'en aucun cas, on ne demandera au système financier de contribuer à apaiser les crises qu'il a généré. Non seulement il ne faut pas que l'on consulte les peuples sur ces plans d'austérité, mais en plus on ne pourra pas consulter les Parlements. Dans notre campagne politique pour réveiller l'opinion, on a intérêt comme en 2005 de porter haut et fort notre opposition à 2 ou 3 mesures symboliques qui emportent tout l'édifice des acquis sociaux avec elles.

 

Hubert Peneau: moi, le SMIC relevé à 1700 euros, cela ne me gêne aucunement. Il faut faire comme Mélenchon et retourner la question: comment fait-on aujourd'hui avec le coût de la santé, des loyers, des transports, de l'énergie pour vivre avec 1100 euros, ou moins encore quand on travaille à temps partiel imposé? On a besoin pour l'activité économique, notamment celle des commerçants, des artisans, des producteurs locaux, que l'argent circule et donc que les salariés soient payés de manière correcte, qu'ils aient un certain niveau d'aisance qui les mette à l'abri du besoin et leur permette d'acheter des produits et services de qualité, élaborés par des travailleurs bien rémunérés. Par ailleurs, le programme est un tout: il a une cohérence globale. Il y a des outils de redistribution dans la fiscalité sur les revenus, le patrimoine financier des entreprises, leurs profits, l'échelle des salaires, qui permettent de crédibiliser le financement de ce passage à un SMIC à 1700 euros.

 

Jacques Carrasse: en Allemagne, il y a 4 millions de personnes qui vivent avec 450 euros par mois (et l'espérance de vie en Allemagne de l'est a été réduite de 4 ans depuis 10 ou 20 ans semble t-il). On se trompe complètement si on se focalise sur le PS. Il faut trouver des points d'accroche qui sont proches du quotidien car l'enjeu, c'est de toucher les gens qui sont peu motivés par la politique, mais en colère. Nous n'avons aucun intérêt à nous bagarrer contre les gens qui sont PS telle version ou telle version. Il faut travailler sur la question des revenus, du pouvoir d'achat, pour toucher le monde du travail, les catégories populaires, la masse des gens souvent désorientés. Il faut faire remonter des choses propres au territoire pour nos revendications, pour rendre notre projet suffisamment attractif. On peut se battre contre la remise en cause des 35h, la remise en cause du SMIC. Sur la dette, on a également d'excellents arguments: il faut battre en brèche le discours sur les fraudeurs. Pour toucher le grand nombre, il faut travailler à des tracts sous la forme de petites fiches spécialisées et non de grandes déclarations d'intentions générales ou des analyses économiques globales: travailler sur des extraits du programme sur le SMIC, le pouvoir d'achat, l'emploi, l'accès aux soins.

 

Franck Simonnet: en 1968, l'augmentation du SMIC de 30%, cela a été possible parce qu'il y avait une mobilisation sociale et populaire suffisamment forte. Moi je pense qu'il faut convaincre tout le monde et ne pas nous concentrer exclusivement sur un électorat-cible spécifique: les abstentionnistes, les électeurs potentiels de Marine Le Pen, les électeurs traditionnellement écologistes, socialistes... Il n'y a que face au discours du « Tous pourris », « tous les mêmes », « à quoi bon voter? » que je me retrouve personnellement un peu désemparé. Actuellement, ce qui me fait peur, c'est que Marine Le Pen utilise notre langage contre l'Europe libérale, la mondialisation financière: elle pourrait tromper son monde alors que le creuset idéologique du FN, c'est la défense des privilèges et le peuple qui doit rester bien à sa place. Par rapport à nos erreurs passées, il faut dire que la situation n'est pas la même qu'en 1981 ou en 1997. L'objectif n'est pas de participer à un gouvernement socialiste. Clémentine Autain disait la semaine dernière quelque chose d'intéressant: ce n'est pas par des mesures précises qu'on suscitera l'espoir mais c'est sur la cohérence globale du programme et du projet de société.

 

Jacques Normand: il faut trouver un concept qui fasse pendant au vote utile ou au vote de résignation. Ce pourrait être le concept de vote actif, de vote qui sert de mise en mouvement. « Osez y croire, n'ayons pas peur », ce devrait être notre message essentiel. « Votez actifs ». Il faut à tout prix que les gens aient envie de porter un projet en rupture.

 

Amélie Salzenstein: Je viens de faire du porte-à-porte dans des quartiers pavillonnaires de Plougonven. Avec plein de gens, j'ai reçu un excellent accueil et pu faire passer nos analyses et nos idées. Mais il faut commencer par discuter de ce qui touche directement les gens: la facture d'électricité, de chauffage. A partir des choses quotidiennes, en pensant l'origine des problèmes rencontrés par les gens, on peut faire le tour des questions sociales.

 

Daniel Ravasio: Jusqu'à présent, nos distributions de tracts restent trop ciblées sur Morlaix-ville et quelques entreprises. Comment on fait pour aller au fin fond du canton, pour aller toucher les gens? Il faut démultiplier les réunions et les initiatives, s'organiser aussi en micro-collectifs par secteurs. Il faut ramifier nos actions.

 

Yvette Adigard: On a une bonne dynamique militante collective actuellement mais pour que les gens se rapprochent de nous, il faudrait expliquer clairement quelle est l'identité des diverses organisations impliquées actuellement dans le Front de Gauche. Pour beaucoup de gens, le Front de Gauche, c'est flou, et ça peut même être suspect car les gens ont une méfiance viscérale désormais face à la politique: on ne sait pas trop à qui on a affaire.

 

Compte-rendu réalisé par Ismaël Dupont.

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 08:33

  Manif contre l'austérité 13 décembre 2011

 

 

Ce mardi 13 décembre, nous n'étions qu'une centaine de personnes (dont au moins 20 militants du Front de Gauche) à nous rassembler contre l'escroquerie des politiques d'austérité devant la sous-préfecture de Morlaix à midi. Cette mobilisation plutôt moins ridicule que celle d'autres villes françaises reste bien mince tant la résolution de la droite et de certains dirigeants du PS d'approfondir la destruction libérale de l'Etat social est plus forte que jamais grâce à l'efficacité du chantage à la dette et à la perte du fameux triple A.

Bernard Thibault était lucide mais a sans doute eu tort de prévoir avant même la tenue des rassemblements une mobilisation modeste car ces prévisions annoncées publiquement n'étaient guère mobilisantes et responsabilisantes. Et il aurait fallu il me semble pour réussir cette mobilisation et installer un vrai rapport de force associer ces manifestations à une journée de grève. Sans doute que les syndicats ont voulu préserver leur unité et se sont dit que les salariés attendaient les élections de 2012, lassés de protester sans être aucunement entendus.

 

Mais c'est une grave erreur à mon sens d'attendre les présidentielles comme la clef de tout sans installer de véritable pression sociale auparavant. C'est cette pression sociale en effet qui pourrait infléchir les projets des candidats, le climat de la campagne, et le résultat des élections. Hier, sous le titre trompeur de Ouest France "Retraite à 60 ans: Hollande relance le débat", nous lisions, écoeurés plus que surpris, que le candidat du PS, non content d'accepter l'allongement par la réforme Fillon de la durée de cotisation minimale pour bénéficier de la retraites à taux plein à 42 ans et 6 mois, alors que les socialistes étaient dans la rue en 2010 pour dénoncer cette réforme, revenait même sur le droit ouvert à un départ en retraite à 60 ans (assorti auparavant de restrictions: pour les travaux pénibles, ce qui ont commencé à travailler jeunes; et sans taux plein de remplacement pour les autres).

C'est une forfaiture! Et la droite a beau jeu et raison de dire "François Hollande a menti".  

 

Hollande, à force d'écouter trop attentivement les financiers et économistes appointés (un Jean-Hervé Lorenzi qui bosse pour la banque Rotschild ou un Daniek Cohen qui travaille pour lan banque Lazard) de son staff de campagne, et son propre et ancien tropisme "démocrate", libéral et centriste, piétine le projet initial du PS (qui prévoyait le rétablissement de la retraite à 60 ans) et l'accord électoral passé avec Europe Ecologie-Les Verts. 

Le programme socialiste, déjà très en retrait des revendications syndicales et des propositions du Front de Gauche (retraite à taux plein à 60 ans avec 75% du salaire de référence et un seuil plancher pour le niveau de pension retraite: aucune retraite inférieure au SMIC) prévoyait de rétablir l'âge légal de départ à 60 ans mais sans précision sur la durée de cotisation et l'âge de départ sans décote était fixé à 65 ans. L'accord signé il y a un mois entre le PS et les écologistes prévoyait lieu le taux plein à 60 ans "pour ceux qui ont commencé à travailler tôt ou qui ont exercé des métiers pénibles".

Quand parallèlement, des responsables socialistes proches de Hollande réclament entre autres reculs sociaux une augmentation de la TVA, une réduction d'un an du droit aux allocations chômage, un approfondissement de la réforme hospitalière et des déremboursements de certains médicaments, une augmentation du temps de présence des enseignants dans les établissements et une accélération de l'autonomisation des établissements et des universités avec partenariats publics-privés (...etc.), on se dit que le seul moyen d'éviter en France plusieurs pas supplémentaires d'application de l'idéologie néo-libérale au service de la finance, c'est que le monde du salariat qui a des intérêts communs montre ses dents sans attendre sagement que la droite sarkozyste quitte le pouvoir.

 

Il ne faut surtout nous faire confisquer les choix économiques et sociaux pour 2012 car nous avons nous, contrairement aux Grecs et aux Italiens, encore droit de nous exprimer dans des élections...

 

I.D

 

La CGT a sorti dernièrement un tract national très bien fait qui rappelle certaines données incontournables que nous devons avoir en tête quand nous discutons et essayons de convaincre la population. Citons en quelques extraits qui rétablissent des vérités importantes à connaître.

 

Les salariés ne sont pas responsables ni de la dette publique, ni du déficit budgétaire.

 

Celui-ci a fortement augmenté depuis la présidence de Sarkozy: 50 milliards d'euros en 2007, 112 milliards en 2010. Le budget de l'Etat est déficitaire depuis 30 ans, donc les emprunts réalisés ne cessent de gonfler la dette. Depuis plusieurs années, les charges d'intérêt de cette dette représentent plus de 10% des dépenses publiques. Ces charges d'intérêt (50 milliards actuellement) profitent aux financiers. La dégradation de la situation économiquque depuis 2008 n'explique qu'un tiers du déficit budgétaire. Les 2/3 restant résultent des choix gouvernementaux qui réduisent l'impôt sur les riches et imposent des sacrifices aux salariés, aux retraités et aux privés d'emploi. La seule suppression de l'impôt sur la fortune a privé les recettes de l'Etat de 2 milliards d'euros.

11,4 milliards d'euros de cadeaux fiscaux ont été faits aux plus riches depuis 2007 et 172 milliards d'euros d'exonérations fiscales et sociales et différentes aides aux entreprises ont été réalisées en 2010. A ce titre, l'impôt sur les sociétés des grandes entreprises décidé à l'occasion du dernier plan d'austérité ne représente que 1,1 milliard d'euros de recettes, seulement pour 2012 et 2013. Actuellement, pourtant, les grandes entreprises payent en moyenne 8% d'impôt sur les sociétés, tandis que les petites entreprises en payent 30%...

 

On dénonce honteusement la fraude des salariés et des précaires pour diviser le monde du travail.

 

Et pourtant, sur les 20 milliards d'euros de fraude sociale pointés dans le rapport d'information parlementaire, 16 relèvent des entreprises. Le travail non déclaré représenterait à lui seul entre 9 et 15 milliards de manquer à gagner de cotisations.

 

Le gouvernement prend de la vitesse dans la destruction des acquis sociaux.

 

Un nouvel aménagement de la réforme des retraites: les 62 ans de cotisation imposés en 2017 et non plus en 2018. La nécessité de cotiser 67 ans pour avoir une retraite à taux plein. Ces réformes produisent non seulement un recul de l'âge légal de départ à la retraite, une augmentation de la durée de cotisation, mais aussi une baisse des pensions.

Les nouvelles baisses d'aides sociales annoncées en novembre représentent elles 500 millions d'euros. Cette mesure concerne:

- 4,7 millions de de foyers pour les prestations sociales alors qu'elles ont permis à la France d'avoir un des plus haut taux de natalité en Europe qui représente un atout pour l'avenir.

- 3 millions de foyers pour l'allocation de rentrée scolaire.

- 6 millions de foyers pour l'aide au logement alors que les prix des loyers ont explosé ces dernières années.

 

L'augmentation de la TVA qui devrait rapporter 1,8 milliards d'euros par an à l'Etat touche davantage des pauvres et les clasees populaires

 

La TVA représente 16,6% de la consommation des plus modestes par rapport à leurs revenus, 8% pour les ménages les plus aisés, quasiment rien pour les plus fortunés.

 

LES 10 EXIGENCES GENERALES QUE PRESENTE LA CGT DANS CE TRACT POUR SORTIR DE LA CRISE SONT AUSSI DES ENGAGEMENTS DU FRONT DE GAUCHE, DE SON CANDIDAT JEAN-LUC MELENCHON ET DE SES CANDIDATS AUX LEGISLATIVES:

 

- REVALORISER LES SALAIRES, LES PENSIONS ET LES MINIMA SOCIAUX 

- CONTROLER LES AIDES PUBLIQUES AUX ENTREPRISES.

- CONTRAINDRE LES ENTREPRISES A DES ALTERNATIVES AUX LICENCIEMENTS.

-SUPPRIMER LES EXONERATIONS FISCALES ET SOCIALES SUR LES HEURES SUPPLEMENTAIRES

- STOPPER LES SUPPRESSIONS D'EMPLOIS

- DEVELOPPER LES POLITIQUES PUBLIQUES ET LES MOYENS DES SERVICES PUBLICS.

- REFORMER LA FISCALITE EN PROFONDEUR.

- CREER UN POLE FINANCIER PUBLIC ET ETABLIR UN MECANISME DE CREDITS A TAUX REDUITS.

- TAXER LES MOUVEMENTS SPECULATIFS DE CAPITAUX ET ERADIQUER LES PARADIS FISCAUX.

- METTRE EN PLACE UN FOND EUROPEEN DE SOLIDARITE SOCIALE ET DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE.

  

 

 

 

 

 

          

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 19:50

Assemblée Citoyenne de Lanmeur, salle Gallouédec, 8 décembre 2011

 

Compte-rendu des débats (réalisé à partir de mes notes lacunaires: les propos rapportés correspondent dans l'esprit à ceux qui ont été tenus).

 

Il y avait plus de 40 personnes à cette Assemblée où beaucoup de choses ont été débattues: stratégie politique, moyen de faire voter l'électorat populaire pour ses intérêts, Europe, programme économique, transport public, énergies, démocratie...

 

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Michel Tudo, secrétaire de la section communiste de Lanmeur, a fait une introduction pour présenter le principe des Assemblées Citoyennes et nos objectifs de rénovation démocratique.

 

 

Dans le cadre des élections présidentielle et législatives, le Front de Gauche ouvre ses portes et ses fenêtres !: « Nous voulons créer un mouvement civil et pacifique, qui unit mouvement social, mouvement intellectuel, mouvement politique en un nouveau Front Populaire du XXIème siècle »

 

Et pour cela des assemblées citoyennes vont être organisées, animées partout en France.

Donc nous vous disons :

 

PRENEZ LE POUVOIR !

 

Et aujourd’hui à Lanmeur nous inaugurons la 1ère assemblée citoyenne en présence de nos deux candidats du front de gauche pour les législatives de 2012 dans notre circonscription : Ismael DUPONT ET Marie HUON. Ils se présenterons plus largement dans un instant.

 

Ces assemblées citoyennes sont des lieux de débats et de prises d’initiatives citoyennes. Elles ne sont limitées ni dans le temps, ni dans un lieu, ni même par une appartenance politique. Elles sont un espace ouvert, de rencontre et de discussion où chacun et chacune doit trouver sa place. Vous y ferez part de vos attentes, de vos envies, de vos analyses sur la situation politique. La finalité des assemblées citoyennes ne se trouve pas uniquement dans le constat. Des actions pourront être décidées en soutien aux luttes et résistances locales soulevées et débattues par les participants de l’assemblée. C’est ici et là, dans vos lieux de vie, de travail, mais aussi dans le café au coin d’une rue que peuvent surgir ces assemblées. Les assemblées citoyennes fonctionneront dès lors que l’implication populaire y sera grande. Alors n’attendez pas ! Investissez, créez, organisez, pensez les assemblées citoyennes.

 

 

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Puis, c'est Marie Huon qui a pris la parole:

 

J'ai 22 ans. Je suis venue à la politique par un engagement précoce dans le syndicalisme étudiant à SUD lorsque j'étais en faculté de sociologie à Brest. J'ai une licence de sociologie. Après l'avoir obtenue, je suis allée passer deux ans d'études en Argentine où j'ai eu des expériences de travailleuse sociale avec des enfants et des handicapés dans les quartiers pauvres voisins de Buenos Aires. Je suis passionnée de chevaux et je travaille pour avoir un diplôme d'éducatrice spécialisée dans l'équithérapie en même temps que j'exerce mes fonctions d'assistante d'éducation au collège de Lanmeur.

Ce qui m'amène à m'engager, c'est d'abord une indignation par rapport au discours dominant: les caisses sont vides pour vous, il va falloir vous serrer la ceinture, il faut davantage de compétitivité pour notre économie et donc moins d'impôts pour la solidarité. Pendant ce temps, on persiste à défendre le patrimoine, la rente, les inégalités. Ce discours  que la droite et la social-démocratie tiennent toujours aujourd'hui en face d'une population qui galère de plus en plus:

- jeunes que l'on stigmatise, qui peinent à financer leurs études, puis se retrouver à cumuler les stages, les CDD, les périodes de chômage, même quand ils sont diplômés, en parvenant pas toujours à avoir leur logement indépendant

- agriculteurs qui souffrent de l'absence de prix garantis, de la fixation des prix par les marchés mondiaux et la grande distribution.  

- 8 millions de pauvres (dont beaucoup de travailleurs et surtout travailleuses pauvres, payés au SMIC à temps partiel, ou cumulant les CDD et les périodes d'intérim, tout en ayant des enfants à élever: ce sont les femmes, et singulièrement les femmes célibataires, qui payent le plus lourd tribu à la précarité) et 5 millions de chômeurs qui galèrent de plus en plus, comme toute une partie de la classe moyenne, avec l'explosion des dépenses logement, énergie, transport, santé (hausse des mutuelles, déremboursement de médicaments, forfait hospitalier) ces 10 dernières années.

- vieux en perte d'autonomie qui sont victimes du manque d'engagement de l'Etat et des carences de la sécurité sociale solidaire.

- salariés que l'on rend harcèle avec les nouvelles méthodes de management, que l'on croit rendre productifs en accentuant leur stress, en les mettant en compétition, en intrumentalisant de manière perverse leur désir de sécurité, de promotion sociale, ou d'estime de soi.

D'où une multiplication des arrêts de travail, des suicides. - fonctionnaires et salariés d'entreprise à capitaux majoritairement publics dont on méprise le sens de l'intérêt général, que l'on voudrait transformer en commerciaux en rapport avec des clients

Le Front de Gauche est la seule force politique qui dans le contexte actuel cherche à rassembler le plus largement possible autour d'une alternative à cet ultra-libéralisme et ce capitalisme financier qui nous mènent droit dans le mur. J'ai l'espoir que nous parviendrons à semer des graines pour faire monter l'envie d'autre chose, le désir de changer de système.

 

Photo-AC-Lanmeur-1.jpg 

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Introduction au débat par Ismaël Dupont:

 

Tout d'abord, je voulais dire que c'est un grand honneur pour moi d'être en première ligne pour défendre aux élections législatives l'ambitieux et l'indispensable projet de transformation sociale du Front de Gauche et de prolonger du mieux que je le pourrai le travail formidable de notre candidat aux présidentielles, Jean-Luc Mélenchon, et surtout l'investissement très important des militants des collectifs citoyens du Front de Gauche, venus de cultures politiques diverses qui s'apportent beaucoup de choses les unes aux autres ces derniers temps.

Le Front de Gauche est cette force politique nouvelle qui entend répondre aux nouveaux défis du temps, liés aux enjeux écologiques et à la transformation de la société, tout en reprenant le flambeau des combats historiques du mouvement ouvrier et de la gauche socialiste révolutionnaire et communiste, depuis le 19ème siècle.

C'est un grand honneur et aussi une charge lourde car nous avons une responsabilité énorme dans la situation actuelle, celle de convaincre le maximum de personnes qu'il y a des marges de manœuvre pour défaire les carcans nationaux et européens de la domination de la finance et du libéralisme, qu'il y a la possibilité de sortir de l'austérité, de gagner la lutte contre la précarité, les inégalités, l'affaiblissement du service public et de la protection sociale, la dégradation de notre éco-système.

La possibilité théorique de redistribuer les richesses pour faire droit aux besoins sociaux existe, beaucoup de gens n'en doutent pas. On a bien trouvé des milliards pour « sauver » le système financier en 2008 alors que l'on disait précédemment que les caisses étaient vides... En revanche, c'est la possibilité pratique qui pose question à beaucoup. On ne croit pas en particulier qu'en France, le PS ait une réelle volonté d'impulser une autre dynamique européenne et de rompre avec les recettes de l'austérité et du libéralisme. On ne croit pas non plus qu'une force plus à gauche que le PS ait la capacité de prendre l'ascendant et de battre la droite. Du coup, beaucoup de sympathisants de gauche qui regrettent la dérive centriste du PS sont prêts néanmoins à voter « utile », comme on dit, à se résigner au moins pire plutôt que de voir rester au pouvoir une droite dure, cynique et corrompue, plutôt qu'à affirmer avec force leur volonté d'un véritable changement.

Les gens ont peut-être l'impression que ceux qui veulent le changement (nous) ne peuvent pas le mettre en œuvre tandis que ceux qui le pourraient (le PS, les gouvernements européens) ne le veulent pas. On peut penser aussi aux sentiments défaitistes d'une bonne partie de la population qui pense que, quel que soit le gouvernement, on est pied et poing liés à cette Europe et à cette globalisation libérale.

A ceux là, nous voulons dire que la séquence de la crise 2007-2008 a rappelé que rien n'était installé de manière immuable dans l'histoire humaine, que l'édifice du capitalisme était instable, fragile, promis peut-être à accoucher d'autres systèmes de distribution des ressources et des pouvoirs. Quant à l'Europe: on voit comment on s'est assis sur les critères du Traité de Maastricht en 2008 avant de les remettre à l'honneur aujourd'hui pour continuer le travail de démolition des acquis sociaux.

On peut aussi penser à l'attitude fataliste de ceux qui sont intoxiqués par l'énorme machine politico-médiatique de propagande faisant du poids de la dette et de la menace d'une perte de la confiance des marchés, d'une montée des taux d'intérêts, un risque énorme de perte de souveraineté et de méga-crise économique justifiant de nouvelles atteintes aux droits sociaux et aux services publics au nom des sacrifices ou des efforts nécessaires.

 

Or, ce que nous disons à propos de cette prétendue « crise de la dette », ce qui fait sans doute consensus entre nous et que nous aurons à rappeler de manière inlassable auprès de la population, c'est:

 

1°) que la crise que nous vivons n'est pas une crise de la dette (et de la trop grande générosité d'une société de redistribution) mais une crise systémique du capitalisme, qui en relève les tendances et la nocivité profonde. La crise financière est directement liée à une politique de partage des richesses et d'établissement d'un rapport de force entre le capital et le travail très défavorable aux salariés. C'est parce que les acteurs financiers ont cherché  à produire toujours à moindre coût tout en continuant à entretenir la consommation dans les pays occidentaux qu'ils ont favorisé l'endettement privé par l'acquisition immobilière, à l'origine de la crise des subprimes. C'est parce qu'ils ont réduit les salaires par le consentement au chômage de masse et le chantage à la perte d'emploi, le dumping fiscal, les délocalisations, parce qu'ils ont plaidé sans relâche pour la destruction des systèmes solidaires de services publics et de protections sociales qu'ils ont considérablement augmenté le poids de l'économie financière par rapport à l'économie productive et ainsi donné toujours plus de prise aux phénomènes de spéculation.

2°) La dette en France a été creusée par les politiques libérales à travers plusieurs phénomènes:

a) la décision prise en France à partir de 1973 par Pompidou, ancien cadre de la banque Rotschild, t'interdire à l'Etat de faire marcher la planche à billet de la banque centrale pour se refinancer à 0%- et l'obligation conjointe d'emprunter sur le marché auprès des banques privées. Obligation confirmée par les statuts qui ont été donné à la Banque Centrale Européenne par les traités européens, et notamment celui de Maastricht. Le poids de la dette était de 22% du PIB en 1974: il est de 88% aujourd'hui. Or, les intérêts payés en plus du remboursement de la dette depuis le début des années 1980 représentent nous disait Yves Dimicoli environ 70% (1300 milliards) du poids global de la dette française aujourd'hui: 1700 milliards d'euros. D'où la nécessité d'un audit sur la dette publique, et de prévoir peut-être une annulation d'une partie de la dette, jugée illégitime, celle qui procède de baisses des cotisations et impôts pour les grosses entreprises, celle qui procède de taux d'intérêts abusifs...: cf. 2010: les 5 réseaux bancaires français ont réalisé 20 milliards de profit net, en pleine « crise de la dette », et après avoir été recapitalisés à peu de frais par l'Etat en 2008. D'où la nécessité aussi de permettre aux Etats et aux collectivités locales d'emprunter directement auprès de pôles financiers publics, des banques centrales nationales et européennes.

b) Ce sont aussi les baisses de cotisations sociales et de cotisations patronales au nom de la compétitivité, de l'emploi et de la lutte contre le chômage, les baisses d'impôts et les niches fiscales pour les plus riches au nom de politiques clientélistes ou de la juste rémunération des mérites pour ne pas faire fuir « nos plus grands talents », qui ont renforcé aussi le poids des déficits des caisses sociales et de l'Etat. Les 25 dernières années, l'ensemble des réformes fiscales mises en place ont privé les caisses de l'Etat de 140 à 150 milliards d'euros (Jean-Marc Durand, membre de la section économique du PCF).

c) La dette a enfin considérablement augmenté ces 5 dernières années avec le recul de l'activité liée à la politique sarkozyste d'attaque contre le pouvoir d'achat des catégories populaires et surtout à cause de la crise financière que le néo-libéralisme au pouvoir dans une bonne partie du monde depuis 25 ans au 30 ans a causé.

3°) Le niveau de la dette française n'a rien d'insupportable en lui-même: on dit qu'il représente aujourd'hui près de 90% des richesses produites chaque année (1850 milliards d'années) et on nous invite à comparer la situation de notre Etat avec celle d'une famille au bord de la cessation de paiement, de la restriction de crédit... Mais en réalité le service de la dette ne représente guère que 14% du PIB (avec certes beaucoup d'intérêts payés dessus): il faut bien se dire que le remboursement de la dette est échelonné, en moyenne sur 7 ou 8 ans. Quelle famille ne rêverait pas d'un taux d'endettement aussi faible, là où le remboursement des dettes (voiture, maison...) prend souvent 50% du budget? Par ailleurs, l'Etat a une capacité qu'une famille n'a pas: il ne tient qu'à lui d'augmenter ses ressources, ses recettes, en élargissant sa base fiscale.

4°) Ce qui est vraiment critique dans la situation actuelle, ce n'est donc pas le niveau de la dette, mais les mécanismes institutionnels qui donnent tout pouvoir aux marchés pour spéculer sur les dettes souveraines et provoquer l'augmentation irrationnelle des taux d'intérêt, laquelle est dissociée des possibilités effectives de remboursement et tend même à les réduire. Ce qui est inacceptable, c'est d'être contraint de se justifier devant des agences de notation plutôt que devant les électeurs parce que l'on refuse que les Etats puissent se financer par l'émission monétaire de banques centrales ou la coopération directe.

5°) L'austérité, les politiques de rigueur les plus radicales qu'on nous présente comme le seul moyen d'amadouer les agences de notation sont les pires moyens pour diminuer le poids de la dette car cela contracte l'activité, fait rentrer les économies en récession, réduit le poids de la consommation et des recettes fiscales. Les agences de notation conviennent d'ailleurs de l'inefficacité de la rigueur budgétaire et des atteintes actuelles aux droits sociaux et aux dépenses sociales en Europe en continuant à brandir l'épée de Damoclès d'une note négative au-dessus des États malgré la docilité des gouvernements vis à vis des attentes du capital.

 

La dette n'est donc qu'un nouveau prétexte pour vider de contenu la démocratie en Europe (la signification de l'alternance politique, des élections), pour appauvrir démanteler les dispositifs de solidarité et l'Etat après l'avoir appauvri, et confier toujours plus de champs de la vie sociale et de l'existence individuelle à l'emprise de la finance et de la marchandisation.

Ce n'est pas le moindre paradoxe de cette crise du capitalisme financier qui a été quasiment universellement reconnue par les commentateurs, même les plus libéraux, en 2008, que de conduire à un renforcement sans précédent des logiques de destructuration du champ social et politique au service du capitalisme.

En même temps, ce mouvement de renforcement autoritaire de la domination du libéralisme et de la finance conduit politiquement à l'échelle européenne et nationale est si rapide et violent qu'il peut produire:

- Soit une résignation face à un mal qui apparaît inévitable. Résignation qui s'accompagne du dégoût généralisé vis à vis de la politique et des politiques - « tous pourris »- de la montée d'une culture de la peur, du ressentiment vis à vis de boucs-émissaires, d'ennemis de l'intérieur ou de l'extérieur, culture instrumentalisée par la droite pour renforcer la domination des riches.

- Soit l'émergence d'une conscience critique plus forte de la population vis à vis du capitalisme et du fonctionnement oligarchique des élites, d'une nouvelle espérance politique, d'une nouvelle combativité sociale qui peut faire naître des possibilités de progrès social et de riposte enfin puissante après 30 ans de coups encaissées par le salariat et la classe ouvrière.

 

Notre boulot, dans cette séquence de campagne électorale et au-delà, c'est de dire que l'argent existe pour satisfaire les besoins sociaux en termes de salaires, d'accès aux études, à la retraite, au logement, aux pensions sociales, à des services publics de qualité pour que chacun puisse vivre bien, dignement, comme lui en donne droit sa qualité d'homme et de citoyen. Les richesses produites en France aujourd'hui sont deux fois plus élevées qu'en 1980 (PIB x 2) grâce notamment à l'augmentation de la productivité du travail (liée aux progrès techniques mais aussi à de nouvelles organisations du travail qui associent rendement et stress, compétition pour la survie, la promotion ou la prime...). L'argent existe mais, c'est bien connu, depuis le tournant libéral des politiques publiques en France au milieu des années 1980, 10 points de la richesse nationale, de la répartition de la valeur ajoutée, sont passées du travail au capital: soit 195 milliards par an.

Notre intention est donc de renverser la tendance pour aller vers plus de partage des richesses, plus de contribution du capital au financement de la vie sociale et des solidarités collectives: aujourd'hui, le capital est taxé en réalité à 18% alors que le travail l'est en moyenne à 42%. Cette intention nous ne pourrons la mettre en œuvre qu'en nous donnant des outils efficaces pour reprendre en cas de victoire électorale l'ascendant sur les marchés et les pouvoirs financiers - pôle bancaire public, accès sélectif au crédit, nouveaux pouvoirs donnés aux salariés dans les entreprises, rupture avec les traités européens existants et leur sacralisation du libre-échange et de la course à la défiscalisation du travail, au moins-disant fiscal pour les entreprises....

Mais surtout, il faut qu'elle s'accompagne d'une vraie mobilisation populaire débordant les forces actuelles du FDG. Cette mobilisation, c'est peut-être la campagne contre le renforcement de l'austérité et la confiscation des choix économiques au niveau européen qui peut permettre de la stimuler.

 

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 LE DEBAT de l'ASSEMBLEE CITOYENNE

 

Une intervenante : Tout ce que vous dîtes de ce qu'est le PS et de ce que l'on peut en attendre, on le sait bien. Moi, je les connais depuis les années 60 et je ne leur ai jamais fait confiance, même en 1981. Aujourd'hui, Hollande a clairement fait le choix d'attirer le centre, un bout de la droite, les bobos. Mais la question que je vous pose, c'est: comment allez-vous faire pour faire revenir un vote de gauche résolue les catégories populaires, et notamment les gens qui pouvaient voter PCF dans les années 60 et qui aujourd'hui font souvent le choix de Marine Le Pen, en se disant qu'ils ont essayé les autres qui n'ont pas changé grand chose à leur vie?

 

Hubert Peneau: il faut faire attention à avoir en tête des données exactes quand on parle de montée du FN. Les scores de Le Pen en pourcentage augmentent grâce au poids de l'abstention: en réalité, les scores du FN se tassent ou ont même tendance à régresser. Notre travail, ce sera justement de faire voter pour une gauche utile au peuple les abstentionnistes. Actuellement, les médias à travers la publication de leurs sondages alarmistes sur la montée du et la banalisation de la candidature Marine Le Pen cherchent à alimenter les logiques de vote « utile » ou pire encore, à placer le FN en position pour être au second tour. C'est que pour la droite ou le PS, à condition de passer l'obstacle du premier tour, ce serait la victoire assurée. En réalité, le FN est aujourd'hui porté par le système, c'est un allié objectif de ce système capitaliste prédateur sur la défensive.

 

Jacques Carrasse: Aujourd'hui, il est urgent, plutôt que de se positionner uniquement sur la défensive par rapport au discours de propagande pro-capitaliste omniprésent (sur le mode « c'est la crise, il va falloir se serrer la ceinture »...) en disant à raison que l'austérité va amener à nous appauvrir, de dessiner les perspectives concrètes d'un autre modèle de société capable de fixer un objectif aux luttes et de remobiliser des gens qui n'y croient plus. Il faut reconstruire de l'utopie, dessiner pour l'imagination ce que pourraient être un autre modèle de développement (délivré du productivisme et de la course à la croissance, impliquant la réduction du temps de travail, le développement des coopératives, des circuits courts, des solidarités locales). C'est très important de mettre dans la tête des gens l'idée qu'il existe des contre-modèles globaux déjà pensés, qui permettent de donner du sens à la résistance.

 

Patrick Le Nan: Je suis d'accord pour dire qu'il faut rallumer ces lumières dans la tête des gens. D'autant que, par rapport à notre communication avec les citoyens, il est extrêmement important de dégager les objectifs généraux de notre projet, sa cohérence et les axes de changement qu'il entend promouvoir, car les gens se méfient des propositions programmatiques généreuses, des belles promesses (augmentation du SMIC...) du type « on rase gratis ». Quand ils lisent certaines de nos promesses, beaucoup se disent peut-être: « tous des menteurs », « tous les politiques sont achetés »... D'où l'importance de la pédagogie, de notre capacité à bien faire sentir dans quelle direction on veut aller et pourquoi la direction suivie actuellement nous mène dans le mur.

 

Jean-François Huon: Je voudrais mettre un peu plus d'optimisme dans cette réunion. Rappelez-vous la campagne contre le Traité Constitutionnel Européen en 2005: nous avions 90% des politiques et des médias qui considéraient un éventuel non comme le summum de l'irréflexion, de l'irresponsabilité, qui chargeaient les opposants de tous les vices, et pourtant les citoyens, un peu comme aujourd'hui dans le Front de Gauche, ont commencé à s'associer pour se mêler de leurs affaires, produire collectivement un discours critique et faire une campagne de proximité qui nous a permis de gagner. Le Front de Gauche est l'émanation de la victoire de 2005 avec une vraie capacité à associer la revendication sociale, la culture écologiste, le projet de rénovation de la démocratie. A ce propos, je crois qu'il faut absolument que nous portions avec force l'exigence du non cumul des mandats (pas plusieurs mandats en même temps, limiter à deux mandats la possibilité de prolonger ses fonctions d'élus dans le temps). C'est le seul moyen de sortir de l'oligarchie, d'éviter que les élus se laissent plus ou moins détourner de leurs voies initiales par l'influence des lobbys patronaux qu'ils fréquentent au quotidien.

 

Jean Rozech: Le non cumul des mandats, la limitation à un seul mandat, me semblent des évidences si l'on veut assainir notre démocratie. Et les élus du Front de Gauche doivent commencer par donner l'exemple de ce qui est inscrit dans notre programme, ce qui n'est pas toujours le cas. Je voudrais aussi revenir sur un objectif que la gauche n'a pas assez défendu depuis 2002: la réduction du temps de travail. La productivité du travail et le niveau de richesses produites dans notre pays rendraient possible sans aucune difficulté, avec un vrai partage des richesses, une semaine de 4 jours et de 32h avec maintien du salaire. Cette semaine de 4 jours serait un moyen d'éviter la multiplication des heures supplémentaires et une possibilité de créer réellement de l'emploi.

 

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Ismaël Dupont: Je suis parfaitement d'accord sur la nécessité de défendre la réduction du temps de travail. Revenir à des 35 heures strictes en supprimant les facilitations données aux heures supplémentaires est d'ailleurs la première proposition du programme du Front de Gauche en matière économique, dans la partie « Partager les richesses et abolir la sécurité sociale ». Pourquoi on ne va pas plus loin? Sans doute par pragmatisme, pour ne pas éloigner de nous les catégories populaires et les ouvriers parce qu'on sait que beaucoup ont mal vécu les 35 heures, alors que les professions intellectuelles et les cadres s'en félicitent. Pourquoi? Parce qu'Aubry a fait passé sa loi au profit de beaucoup de concessions faites au patronat: annualisation du temps de travail, flexibilité, stagnation des salaires pour des salariés qui étaient juste au SMIC ou au dessus du SMIC. En revanche, il est complètement faux de dire comme la droite que la RTT a nui à la compétitivité de notre économie et à l'emploi: elle a permis de créer des dizaines de milliers d'emplois et elle aurait permis d'en créer davantage si l'Etat employeur avait eu l'esprit de suite et avait réellement compensé les heures de services perdues avec la RTT, à l'hôpital notamment. Par ailleurs, la Réduction du Temps de Travail, revendication constante de la gauche sociale depuis le 19ème siècle, est un moyen de réduire les profits capitalistes sans pour autant continuer à tomber dans l'encouragement au consumérisme...Elle permet à la société d'avoir des citoyens plus capables de trouver de l'énergie pour leur développement personnel, de s'investir dans leur vie familiale, de se cultiver, de faire du sport, de s'engager au service des autres dans le secteur associatif, la politique. C'est une richesse non immédiatement mesurable en termes comptables et c'est une des bases d'un projet de civilisation alternatif, basé sur le bien vivre et non sur la multiplication des échanges marchands, que nous devons porter. Au Front de Gauche, il y a encore des débats entre nous sur la valeur de la croissance, la validité de la mise en avant d'objectifs de décroissance ou de sobriété: au PCF, par exemple, on continue majoritairement à penser comme avant qu'on a besoin de croissance pour satisfaire les besoins sociaux de plus en plus grands, et en particuliers dans les pays du Sud avec l'explosion démographique. Mais les positions se font plus nuancés: on apprend au contact d'autres cultures politiques et sociales.

 

Hubert Peneau: Il y a en tout cas un objectif qui nous réunit, c'est celui de la décroissance des inégalités...

 

Jacques Normand: Sur la question des énergies, je crois qu'il nous faut creuser des expériences locales alternatives qui ont déjà été tentées comme la création du premier parc éolien citoyen réalisé en bord de Vilaine en Bretagne grâce à des participations financières de gens du coin et de Cigales. C'est sur ces questions énergétiques (nucléaire, installation d'une centrale à Gaz, d'un méthaniseur) que la démocratie participative que nous appelons de nos vœux peut s'exercer entre des gens qui ne font pas parti de l'oligarchie. En 1981, quand l'union de la Gauche est passée, c'est parce que les gens avaient envie que ça change. Ils avaient envie d'une alternative et pas d'une alternance. Il faut proposer des alternatives, y compris dans la manière dont on fait de la politique. Chacun doit oser dire quelle est sa petite part d'idéal et rentrer ensuite dans une démarche d'éducation populaire. Au Front de Gauche, nous ne devons pas avoir peur des propositions clivantes, non consensuelles, qui peuvent interroger la population et l'amener à réfléchir, et nous faire percevoir comment une force politique qui ne se met pas à la remorque de revendications déjà bien partagées (syndicalement notamment) mais constitue une vraie force d'invention et de proposition. Par exemple, sur l'immigration, on a raison de dire sans faux-fuyant que nous sommes pour une régularisation et une décriminalisation des sans-papiers, pour l'octroi possible de la nationalité au bout de 5 ans de résidence, pour un carte de séjour unique à 10 ans et le caractère automatique du droit d'asile... On ne peut plaire à tout le monde: il faut que les gens aient le sentiment que l'on s'engage sur les sujets parce qu'on a un grand dessein en tête et une résolution d'aller au bout.

 

Jacques Carrasse: Nous avons à travailler pour dessiner des perspectives, montrer comment elles pourraient se concrétiser sur les territoires, sur un plan local: comment économiser et produire l'énergie pour faire face aux défis écologiques et sociaux, comment développer les circuits courts? Il faut que l'on développe une expertise sur ce qui se fait déjà au niveau des communautés de commune et ce que l'on pourrait proposer de neuf. Il est possible de commencer à construire la société meilleure à laquelle nous aspirons sur un plan très local.

 

Hervé Penven: Je crois que le Front de Gauche doit tout le temps rappeler qu'il a l'ambition d'être majoritaire à gauche, comme l'a fait Bayrou en 2007, avec beaucoup moins de forces militantes que nous et le bon résultat que l'on sait. Pour retrouver l'électorat populaire, le convaincre de fuir l'abstention, il faut aller dans le concret sur tous les sujets: parler par exemple des haricots verts du Kenya vendus dans nos supermarchés pour faire ressentir la bêtise de la mondialisation à outrance. De quoi se préoccupent les gens: de leur emplois et de leurs salaires, de leur logement, de leurs transports, de leur remboursement de santé... etc. Il faut décliner notre programme avec des phrases simples, percutantes, exemplifiées, sur ces sujets là. Il faut aller voir les gens au porte-à porte chez eux à l'heure où ils rentrent du travail, et établir un contact, et non se contenter de mettre les tracts dans les boîtes à lettre. Le programme du Front de Gauche a beaucoup de qualité mais il compte un peu trop pour financer toutes nos mesures de progrès social sur la taxation des revenus du capital et je ne pense pas qu'il soit réaliste de proposer le SMIC à 1700 euros brut dès 2012, ni que les citoyens penseront que l'on est en mesure de réaliser ce que l'on promet. En revanche, il faut insister sur la nécessité d'une grande réforme fiscale: augmenter la fiscalité sur le patrimoine, l'héritage, faire de l'impôt sur le revenu l'impôt essentiel et le rendre plus progressif encore.

 

Jacques Normand: Ce qui serait concret par exemple, c'est de demander à ce que collectivement, les citoyens décident des indicateurs du développement humain, pour ne pas nous faire voler la définition des critères de la richesse et du développement par le capital: pourraient y entrer le niveau de santé publique, d'éducation, de prise en charge des loisirs, le niveau des inégalités...

 

Une intervenante :Je voulais poser des questions au candidat et aux militants du Front de Gauche sur votre rapport à la politique de la ville – car j'habitais en région parisienne et je vois bien que la gauche a dû mal à être écoutée dans ces quartiers là, où il y a de plus en plus d'exclusion, de moins en moins de mixité sociale et « ethnique », les classes populaires un peu plus intégrées ou moyennes les ayant désertés - mais aussi sur l'indépendance des médias et le renouveau de la démocratie.

 

Ismaël Dupont: Le dernier chapitre du programme du Front de Gauche, L'Humain d'abord, porte sur « le droit à la ville »: il s'agit d'en finir avec « la politique de la ville », politique spécifique de charité stigmatisante vis à vis des quartiers périphériques et populaires des grandes villes dits sensibles, et de refaire rentrer la politique de la ville dans le droit commun, la volonté d'accorder à tous le droit à l'emploi, au travail non précaire, au logement de qualité, à la mobilité, au sport et aux loisirs. Notre volonté est d'aller « vers des quartiers équilibrés, qui ne soient pas uniquement résidentiels ou dortoirs, mais de vrais quartiers de vie, avec des logements, de l'activité économique, de l'emploi, des équipements publics et privés de proximité, des lieux de loisirs et de culture ». L'accès de tous au logement de qualité est une priorité de notre projet, qui prévoit de construire 1 millions de logement sociaux en 5 ans (200.000 par an), de renforcer la proportion de logement social dans les villes (passer à 25 ou 30% suivant le niveau des loyers du secteur privé et des prix à l'achat), les pénalités pour les villes qui ne respectent leurs obligations au titre de la SRU, mais aussi de plafonner les prix des ventes et des loyers pour éviter la spéculation et maintenir un budget logement inférieur à 20% du budget total des ménages. Sur l'indépendance des médias, un des chevaux de bataille de Mélenchon et une de nos dénonciations constante et ancienne concerne les collusions entre le grand capital et les groupes de télévision et de presse influents, notamment les groupes financiers (Rotschild), de BTP (Bouygues), d'armement (Lagardère, Dassault) qui prennent les commandes de l'Etat ou se font servir par lui en créant des conflits d'intérêt avec des hommes politiques qui travaillent pour eux en échange de bons procédés. Pour cela, il faudrait une loi anti-monopole dans les médias comme le programme commun le proposait déjà il me semble et transformer le pluralisme de la presse d'opinion en exigence de service public impliquant la possibilité de subventionner publiquement des journaux pour les rendre indépendants des groupes financiers et des annonceurs. Une diversité d'expression médiatique est une des conditions d'existence de la démocratie. Par rapport à la démocratie, nous avons un projet extrêmement ambitieux de création d'une assemblée constituante et d'un grand débat national pour aller vers une 6ème République qui, à notre sens, devrait introduire la proportionnelle intégrale à toutes les élections, multiplier les référendums d'initiative populaire, aller vers plus de démocratie participative aussi au niveau des collectivités territoriales (budgets participatifs votés par des assemblées de citoyens volontaires ou tirés au sort), des communes, mettre fin au présidentialisme monarchique, au pouvoir du Sénat et à la mise sous tutelle de la justice. Là-dessus, l'accord gouvernement conclu entre le PS et EELV est extrêmement timide, conservateur: et pour cause, le PS n'a aucune raison de vouloir mettre fin aux logiques institutionnelles qui renforcent le bipartisme et la délégation de pouvoir et les Verts sont prêts à céder sur l'essentiel de leurs exigences programmatiques pour avoir quelques fauteuils et des financements. Nous sommes les seuls aussi à proposer une vraie démocratie sociale, une démocratie dans l'entreprise, avec un pouvoir accru donné aux salariés pour définir l'usage des profits dans les entreprises, interdire les licenciements , les ponctions excessives des actionnaires et soutenir l'investissement productif.

 

Jacques Normand: Nos Assemblées Citoyennes en rodage doivent donner l'exemple de la vie politique que nous voulons, elles ne doivent pas s'arrêter en juin 2012 mais continuer à se rassembler pour être les lieux d'influence des politiques ou des résistances collectives futures, les think tanks du peuple.

 

La même intervenante que les deux fois précédentes: Lors du coup d'État de Napoléon III, une véritable armée citoyenne s'était monté en Provence à la suite de rumeurs de résistance pour mettre le tyran dehors. Elle a tenu plusieurs mois, réfugiée dans les montagnes de l'arrière-pays. Aujourd'hui, on entend les jeunes anglais se révolter à plusieurs reprises, les Espagnols créer le formidable mouvement des Indignés et chez nous, en France, cela ne prend pas assez, le signal de la révolte ne crée pas de contagion... Cela m'interroge.

 

Hubert Peneau: Les indignés en France, ils ont gagné en 2005, ils étaient des batailles pour la défense des droits sociaux collectifs en 1995, 2003, 2006, 2010 pour les retraites. A chaque fois, on a méprisé leurs mobilisations et leurs revendications. Maintenant, il faut à tout prix que l'on s'organise et que l'on se rassemble politiquement pour donner dès 2012 un débouché politique à ces luttes pour la justice. C'est notre combat.

 

Jacques Carrasse: Il faut que l'on travaille sur des mots d'ordre simples et universels: propriété des moyens de production, de la terre, des biens fondamentaux qui doivent être gérés collectivement et accessibles à tous (eau, électricité, transport en commun et de proximité). Pourquoi par exemple les premiers mètres cubes ou kwh d'eau et d'électricité ne seraient-ils pas gratuits et au-delà d'un certain seuil de consommation, pourquoi n'y aurait-il pas des surtaxes sanctionnant un usage excessif?

 

Jean-François Huon: Sur les transports collectifs, le coût de la gratuité pour la communauté de commune, ce serait 283000 €: c'est tout à fait gérable. On aurait intérêt à aller vers là pour des raisons sociales et écologiques plutôt qu'à dilapider l'argent ailleurs.

 

Hervé Penven:Je ne suis pas pour une gratuité complète du transport en commun de proximité car il faut le développer – nous n'avons qu'un vingtième actuellement de ce qu'il faudrait. Il faut financer ce développement nécessaire des transports en commun et je ne crois pas que l'on puisse compter que sur une fiscalité qui ne touche pas spécifiquement les usagers. A Vitroles, à Vitré, à Chateauroux, on expérimente la gratuité des transports mais il faudrait faire un bilan précis de ce que cela coûte et rapporte à la collectivité. En revanche, au niveau de la communauté d'agglomération, il y a actuellement une DSP: il faut revendiquer une maîtrise publique qui coûtera moins cher et permettra de continuer à investir dans le transport en commun. Il faut soutenir partout aussi le covoiturage, la mise à disposition en prêt de véhicules, la création de mini-taxis sous forme de navettes. Par ailleurs, le Programme partagé a un autre défaut: toutes nos dépenses publiques pour financer la satisfaction des besoins sociaux sont garanties par des taxes sur les entreprises et leur capital financier. Cette manne là n'est pas extensible, surtout si l'on veut limiter l'économie spéculative. Il faut donc surtout insister sur une réforme globale de la fiscalité, un impôt sur le revenu qui redeviendrait l'impôt le plus important dans les recettes de l'État et dont la progressivité serait accrue.

 

Jean Rozech: Comment allons-nous donner le plus d'efficacité et de prolongement à ce qui se dit dans les Assemblées Citoyennes? Je crois que l'on peut décider, à l'issue de ces assemblées citoyennes, de créer des ateliers constituées de personnes motivées pour travailler ensemble des propositions à faire remonter à l'échelon national après en avoir décidé collectivement lors d'assemblées citoyennes suivantes... Par exemple, on prenant pour thème de travail en mini-groupes dès aujourd'hui la gratuité, le transport.

 

Hubert Peneau: Moi, je ne suis pas partisan d'une spécialisation des Assemblées Citoyennes et de la création de ces micro-ateliers préparatoires. Ces assemblées citoyennes doivent garder un côté informel, ne pas perdent de vue la défense de la globalité de notre projet vis à vis de la population, car l'urgence est d'abord de rassembler chaque semaine toujours plus en vue d'une victoire au printemps 2012. Il faut aussi que l'on passe à l'action, à travers des distributions de tracts...etc.

 

Jacques Normand: Sur le contenu de nos propositions sociales, je pense qu'on pourrait aller plus loin dans la lutte contre les inégalités de revenus et limiter par exemple l'écart des retraites à une échelle de 1 à 5, l'écart des salaires à une échelle de 1 à 10 en suivant l'exemple des grilles salariales de la fonction publique. Jean-François Huon Il y a des propositions qui me tiennent à cœur et que l'on doit porter haut et fort. Par exemple, taxer à 100% toute spéculation qui n'est pas investissement productif. Réduire considérablement le budget de la défense: il faut voir que tout l'argent que l'on met dans l'armée (16% du budget de l'Etat), on ne le met pas pour satisfaire les besoins sociaux. On travaille pour des industriels comme Dassault et la diplomatie de la France est dictée par le besoin de vendre des Rafales, y compris à la Libye... C'est inacceptable que ces intérêts financiers influencent notre politique stratégique. Il faut également être incisifs sur l'Europe et réaliser l'Europe sociale sans laisser de prise au retour des nationalismes et de la xénophobie. Or, tout ce que l'on voit, c'est que ce que l'on dénonçait dans Maastricht, le TCE, le Traité de Lisbonne – à savoir une mise en concurrence généralisée des salariats et des entreprises sans critères de convergence sociale- a produit des effets catastrophiques. L'Allemagne, dans l'agro-alimentaire notamment, ne cesse de faire du dumping social. Son soit-disant modèle économique, c'est la réduction des salaires et des garanties sociales des salariés, un taux de pauvreté plus élevé qu'en France. L'Europe doit devenir un espace harmonisé au niveau social, et par le haut. Cela doit être un de nos objectifs fondamentaux.

 

Hervé Penven: Il faut développer l'impôt sur le revenu, l'impôt sur l'héritage et les donations et faire des propositions pour un autre barème: on trouvera ainsi l'argent pour satisfaire les besoins sociaux sans mettre en péril l'activité économique.

 

Jacques Carrasse: Pour affiner nos argumentaires, ce serait intéressant d'établir des tableaux comparatifs avec les droits sociaux il y a 10 ou 20 ans (APL, remboursements médicaux, services publics) et les outils fiscaux d'alors, afin que l'on visualise très bien dans quel sens s'est opéré la distribution ou la non-distribution de la richesse.

 

Jean Rozech: Au sujet des retraites, je plaide moi pour une égalité stricte des pensions. Il n'y a pas de raison pour que ceux qui se sont crevé le cul pendant plus de 40 ans pour des salaires minimalistes n'aient pas en plus les moyens de payer l'aide à l'autonomie, les loisirs, les maisons de retraite, alors que d'autres auront accumulé des biens immobiliers et un patrimoine et jouiront encore de revenus considérables à ne pas savoir qu'en faire. Il faut harmoniser les pensions: seul le travail justifie les différences de revenus.

 

Ismaël Dupont: Des pensions de retraite proportionnelles aux cotisations, c'est la philosophie du système de sécurité sociale et de financement des retraites pensé à la Libération dans le sillage du CNR. Ceci dit, sans être moi-même pour une égalisation complète des pensions, je pense que l'on pourrait réduire considérablement l'échelle des retraites perçues pour augmenter les petites retraites (ceux qui ont travaillé avec des très bas salaires ou qui n'ont pas travaillé toute leur vie: les femmes, ceux qui ont des périodes de chômage et d'inactivité) et réduire les retraites de ceux qui avaient des revenus suffisants du temps de leur activité pour acquérir du patrimoine, de l'épargne, des actions, leur permettant d'envisager l'avenir avec plus que de la sérénité. D'accord donc pour lisser les retraites en partie.

 

Jacques Normand: Sur ces sujets, on a intérêt à être imaginatifs, à ne pas nous contenter de nous plier aux cadres existants ou de prolonger des revendications syndicales. Il faut poser l'exigence de justice dans toute son étendue et sur tous les sujets et essayant de tout remettre à plat pour réintroduire de l'idéal et du projet de société global.

 

 

 

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