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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 07:18

Parti Communiste Français

Membre du Front de Gauche

Section de Morlaix 

2 Petite Rue Callac 29600 MORLAIX – tel : 02 98 88 30 35 

Mel : pcfmorlaix@wanadoo.fr                                          

Blog : http://le-chiffon-rouge-pcf-morlaix.over-blog.com/                          

 

 

 

Cher(e) Camarade, Cher Concitoyen

 

 

Au nom du secrétariat de section de Morlaix, permets-moi tout d’abord de te souhaiter une bonne et heureuse année 2014.

 

Cette année 2014 va être marqué par les élections municipales (23 et 30 mars) et les élections européennes (25 mai). Ce sont deux échéances importantes.

 

L’année 2013 laisse un goût amer quand aux orientations politiques prises par le gouvernement et François Hollande. Et ce ne sont pas les vœux de François Hollande qui vont nous rassurer.

Des voeux qui confirme et montre la volonté d'amplifier la politique menée

« Dans ses vœux, il n'a témoigné aucune  sensibilité réelle aux difficultés des Français. Lui qui affirmait en 2013 vouloir "coûte que coûte" inverser la courbe du chômage n'a même pas évoqué son échec. Pire, il confirme qu'il persévère et ne changera rien de cette politique qui échoue depuis plus de vingt ans : moins de charges pour les entreprises pour soit disant plus d'emplois. On connaît le résultat : toujours plus de bas salaires, de précarité et de chômage. 

Le seul objectif dont il se déclare " personnellement garant" c'est moins de dépenses publiques, c'est à dire moins de services publics de l'Etat, moins d'investissements publics des collectivités locales, moins de remboursements et de prestations de la Sécurité sociale. 

Tout cela est désolant. Et il n'est pas question de s'y résigner. L'année 2014 sera pour nous une année de luttes et de mobilisations pour reconstruire les solutions de justice et de solidarité qu'attend le pays et que manifestement la politique présidentielle ne lui apportera plus » (Pierre Laurent).

 

Le besoin de politique autrement est toujours et plus que jamais à l’ordre du jour.

Cette exigence ne s’exprimait-elle pas dans les clameurs d’un certain jour de mai 2012, quand Sarkozy fut chassé du pouvoir ? Dix-neuf mois après, l’horizon paraît bouché et le corps constitué de «la gauche» est démembré. Il avait voté pour un virage social, il a été écartelé par les forces libérales. L’heure est grave. Si grave que le début de la précampagne électorale (municipales et européennes) a de quoi nous inquiéter. Les logorrhées nauséeuses actuelles nous éloignent de l’essentiel et ne servent que l’ambiance minable du lepénisme rampant. Où est l’échange, la confrontation, le combat ? On voudrait priver les citoyens d’un débat approfondi qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Nous vivons une période tellement inédite – crise de civilisation, morale, sociale – que nulle expérience dans le passé ne peut nous servir de point de repère. L’année 2013 aura même été marquée par un fait politique majeur qui perturbe toute l’histoire de la gauche française, même si nous ne nous faisions que peu d’illusions. Jusqu’à l’élection de François Hollande, le Parti socialiste a toujours infléchi sa doctrine vers les canons libéraux, sans assumer pour autant les dogmes sociaux-libéraux. Souvenons-nous que Lionel Jospin, alors Premier ministre, usait et abusait d’une formule : «Oui à l’économie de marché, non à la société de marché.» Chacun se contentait de ce modus vivendi bien commode. Cette période s’est achevée dans la brutalité des choix du nouvel hôte de l’Élysée, qui théorise désormais la cohérence sociale-libérale, articulée autour de deux idées majeures, la baisse de ce qu’ils appellent le «coût du travail» et la baisse des déficits publics, elle-même encore théorisée dans l’éditorial du Monde  intitulé «Le courage et la nécessité»…

Cette politique pleinement endossée par le pouvoir socialiste conduit le peuple et la gauche dans le mur. Affirmer cette évidence ne signifie pas être antisocialiste, mais juste lucide. Le refus net de cette orientation nous apparaît comme le premier engagement d’une nouvelle construction majoritaire à gauche, autour d’une démarche constructive de conviction. Ce qui est parfois difficile à vivre par les temps qui courent, ce n’est pas l’absence d’idées ou de solutions, mais bien le manque d’articulation entre les forces politiques existantes capables de réinventer l’à-venir. Le Front de gauche a été créé dans ce but, qui, à bien des égards, dépasse de loin les frontières de son seul périmètre. Sa mission historique ne peut, ne doit être déçue, alors que le gouvernement a tiré un trait sur l’espérance de changement. Cette politique sans espoir, on le voit bien, nourrit les esprits autoritaires et «accrédite» la parole des démagogues. Colères, écœurements, peurs, replis nationalistes et xénophobes : l’alliance du «tous pourris» au «il n’y a pas de perspective» gangrène la République. Bousculer l’hégémonie du PS reste la condition du changement. Difficile, oui, mais pas impossible. Face à la plus formidable rage contemporaine de destruction sociale, François Hollande nous rejoue en accéléré et en pire cette vieille musique : une petite espérance suivie d’une immense déception.

Changer le rapport de forces est donc une obligation, les chemins citoyens qui y conduisent sont multiples. Rien ne doit détourner de cet objectif, pas même des crispations concernant le devenir de quelques grandes municipalités.

C’est aussi ça, la politique autrement. Et la politique autrement, c’est aussi la gauche autrement

Quelques dates à retenir pour le mois de janvier.

°  Lundi 13 janvier 2014 : AG du Front de Gauche du Pays de Morlaix

(19 h 30 – Morlaix - Salle municipale de l’ancien lycée Kernéguès).

°  Vendredi 17 janvier 2014 : réunion de préparation de la fête du 1er mai 2014

(18 h – local PCF Morlaix).

Cette réunion réunira de 18 h à 19 h 30 ou 20 h tous ceux qui ont donné un coup de main pour la réussite de la fête 2013, tous ceux qui sont intéressés à participer à l’organisation de la fête du 1er mai 2014.

°  Lundi 20 janvier réunion du Comité d’Animation de la campagne municipale sur la ville de Morlaix (19 h 30 – local PCF).

°  Mardi 28 janvier 2014 : Assemblée Générale des Communistes de Morlaix (18 h – local PCF Morlaix).

 

Cordialement

 


Daniel RAVASIO

Secrétaire section PCF Morlaix

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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 06:27
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9 janvier 2014 4 09 /01 /janvier /2014 17:06

Questions à Patrick Le Goas, ex salarié à Gad Lampaul Guimiliau, syndicaliste FO et élu du personnel.

 

DSC 6091

 

 

Qui est responsable selon toi de la crise de l'agro-alimentaire breton et des licenciements en série?

Le principal responsable, c'est le dumping social, organisé par le gouvernement Merkel en Allemagne et par la dérèglementation qu'ont imposée les libéraux en Europe pour mettre en concurrence les travailleurs.

Ensuite, il y a la mauvaise gestion des patrons de l'agro-alimentaire qui ont voulu faire un maximum de profits pour un minimum d'investissements. On gave les actionnaires et on fait suer le burnous. Beaucoup de salariés de l'agro sont des bretons ruraux qui veulent rester vivre au pays et sont souvent (mais pas toujours) peu diplômés, la moitié peut-être des salariés sont arabes, blacks, asiatiques. Des gens qui n'ont pas le choix, qui acceptent de prendre des boulots « de merde » sous-payés. Ou qui acceptent la précarité et d'être mieux payés en intérim: 1300€ pour un CDI, 1800€ pour un intérimaire. J

usqu'à quand? Maintenant, on a de nombreux exemples d'entreprises agro-alimentaires bretonnes qui pour augmenter leurs profits emploient des travailleurs roumains détachés, gérés par des agences d'intérim, des prestataires de service étrangers domiciliés en Roumanie, à Malte ou à Guernesey.

Chez Jean Floch, on sait qu'il y a des roumains qui bossent pour 800€, sans avoir la couverture de la protection sociale française. On les rapatrie chez eux s'ils sont victimes d'un accident du travail, en s'évitant la déclaration à la médecine du travail.

 

Qu'est-ce qui n'a pas été fait pour sauver les emplois dans l'agro-alimentaire finistérien, et notamment les 850 emplois de Gad?

Tout d'abord, il y a une mesure que les syndicats réclament depuis longtemps et qu'aucun gouvernement n'a eu le courage de mettre en œuvre: c'est une traçabilité des fonds publics investis dans les entreprises privées. Si on n'avait réinvesti par exemple ne serait-ce que la moitié des restitutions perçues par Doux ou Tilly (avant peut-être l'arrivée de Sauvaget) dans l'outil de travail local et l'investissement productif, on n'en serait pas là. Au lieu de cela, Doux a fait des opérations financières au Brésil, et l'actionnaire s'est gavé d'argent public européen. Il y a deux ans, nous avons fait en tant que responsables syndicaux de GAD le tour de différents représentants politiques pour alerter sur le risque encouru à Gad avec la mauvaise gestion de la CECAB et les problèmes d'approvisionnement en cochon et de concurrence déloyale allemande.

Rien n'a été fait: ni par Agnès Le Brun, ni par les responsables PS.

Au niveau européen, il y a tout de même l'avancée récente de l'instauration d'un SMIC en Allemagne. Mais le gouvernement, Sapin et Le Foll en tête, avait, pour ce qui concerne GAD, la possibilité de faire pression sur la CECAB au niveau fiscal, au niveau du respect des conventions collectives, et par exemple de faire entrer l'IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) dans l'entreprise. Cela n'a pas été fait. La CECAB, qui a clairement bafoué la déontologie du mouvement coopératif, a pu compter sur des administrateurs judiciaires efficaces: des malfaisants qui se payent sur la misère des gens pendant le redressement judiciaire.

Pour ma part, j'aurais voulu qu'une réappropriation de l'abattoir par les ouvriers puisse se faire, ainsi que notre avocat, Maître Brun, en avait formé le projet. Mais il n'y a pas eu d'adhésion générale du côté des équipes syndicales: les gens se demandaient si leur argent ne serait pas menacé dans un tel cas... L'individualisme est bien ancré dans les têtes.

 

Qu'en est-il de la situation actuelle des salariés licenciés à Lampaul Guimiliau?

 

850 salariés ont été licenciés. La majorité conteste les licenciements et adhère à une association d'ex-salariés de Gad qui les aide à faire valoir leurs droits: nous avons 600 adhésions à l'association pour 380 dossiers constitués. Les avocats sont très confiants tant d'un point de vue réussite que financier. Pour ce qui est du premier bilan du reclassement, il n'est pas aussi bon.

Pour des gens qui ont toujours travaillé dans la viande, la remise en cause psychologique est énorme. Le marché de l'emploi est quasi nul en Finistère. Pour beaucoup, la perspective, c'est de devoir travailler à plus de 100 km. A ma connaissance, une trentaine du salarié à retrouvé du boulot (CDI, CDD, intérim), une trentaine d'autres est partie travailler à Gad Josselin, mais je doute que Gad Josselin tienne longtemps car l'usine n'est pas adaptée à la nouvelle donne d'approvisionnement en cochons. Elle est incapable d'absorber la production de Prestor, dont le président, Guillaume Roué, qui était l'actionnaire minoritaire de GAD Lampaul, commence à manifester des signes de lassitude... Comme les éleveurs qui perdent de l'argent car les cochons engraissent trop...

Pour le reste des licenciés, qui ont accepté le CSP (le contrat de sécurisation professionnelle), la situation est plus délicate. Ces licenciés ne sont pas considérés comme des chômeurs mais comme des stagiaires de Pôle Emploi, ce qui permet de ne pas les comptabiliser dans les chiffres du chômage.

Pour leur plan de formation, Pôle Emploi sous-traite avec des cabinets de reclassement privés aux méthodes plus que douteuses.

Pour vous donner un exemple, je connais un jeune collègue motivé pour devenir grimpeur-élagueur qui avait besoin d'une formation d'élagueur et d'un permis remorque/ poids lourd. On lui a répondu: « vous n'obtiendrez certainement pas les deux »...

Tous les licenciés de GAD se voient confrontés à des changements d'interlocuteurs tout le temps: normalement, il y aurait dû avoir un référent, un formateur unique pour X salariés victimes du plan social, et pas plus, pour garantir efficacité du reclassement. Mais le recrutement dans ces boîtes se fait à la petite semaine. C'est du n'importe quoi! Le sous-préfet de Morlaix Mr Loos doit superviser tout cela et nous allons lui dire ce qui cloche... Pour l'instant, nous avons reçu une écoute très attentive de sa part et il a été soucieux d'éviter que les choses s'enveniment avec les forces de l'ordre pendant le conflit. Cela a permis d'éviter des épisodes comme ceux de Josselin ou de Rennes.

Le problème, pour beaucoup d'ex salariés, c'est que la cellule de reclassement a mis trop de temps à se mettre en route pour qu'ils puissent accéder à la formation de leur choix cette année, les formations durant souvent 8 mois. Or, à partir de novembre 2014, les salariés ne toucheront plus que 53% de leur salaire en indemnité.

Il reste également 25 élus du personnel non licenciés qui attendent la décision de l'inspection du travail qui nous a dit que tous les licenciements étaient illégaux en droit mais qu'il y avait la barrière de la chose jugée, puisque un juge du commerce avait donné son avis favorable vis à vis du plan de continuation de la CECAB. L'inspectrice du travail refusera les licenciements de ces 25 élus, dont je fais parti.

 

Que penses-tu du mouvement des Bonnets Rouges?

 

Je pense beaucoup de mal du mouvement des « benêts rouges »...

Beaucoup de salariés sans arrière-pensée politique se sont retrouvés dragués, endoctrinés par des représentants Bonnets Rouges, voire gros Bonnets Rouges, ceux du patronat breton: je pense par exemple à Mr Glon, qui a mis en place le label « Produit en Bretagne » et qui se trouve à la tête du think tank breton régionaliste de droite Locarn, un réseau d'influence qui rêve d'une Europe fédérale de la concurrence entre les régions. On voit ce que ça donne en Belgique: aujourd'hui, c'est tout pour les Flamands, rien pour la Wallonie, les premiers gouvernés par l'extrême-droite tandis que la Wallonie l'est par une gauche tiède et molle.

 

Quelles répercussions vois-tu à la crise de l'agro et au mouvement des Bonnets Rouges dans les mois et les années à venir?

 

Le discours ambiant des salariés perdus sans cause qui arborent les Bonnets Rouges, c'est « essayons Marine Le Pen ». On a plus grand chose à perdre. Même des salariés syndiqués s'apprêtent à voter Le Pen. Il faut dire qu'il y a tant de poison distillé par les médias, et une telle absence de perspectives. Le racisme progresse dans ces périodes de crise et de tension sociale. A partir du moment où on a su que l'entreprise était en difficulté, on a pu observer des querelles motivées par la xénophobie à l'abattoir, chose qu'on ne voyait jamais auparavant. Il est urgent de faire la démonstration que les idées du FN sont des impasses totales et qu'une gauche de courage est capable de changer le rapport de force au profit des salariés.

 

Tu es candidat de la liste du Front de Gauche à Morlaix? Pourquoi t'engages-tu en politique?

 

Après le conflit à GAD, je mesure bien les limites de l'engagement syndical pour changer les choses dans le fond et pas sur une seule bataille. Les dérives du dumping social, de la dérèglementation, les attaques contre les droits des salariés, la financiarisation de l'économie sont autant de décisions politiques néo-libérales et réactionnaires qui ont un impact majeur sur la vie des gens.

Dans le contexte actuel, je vois surtout le Front de Gauche résister à ces logiques et tenter d'en imposer de nouvelles, favorables aux droits des salariés et aux conquêtes sociales. On souhaite des élus pour légiférer.

En tant qu'anarcho-syndicaliste, je me suis posé la question de mon engagement sur une liste aux municipales. Mais c'est fondamental de faire avancer des mesures d'urgence pour sauver l'économie et l'emploi en Bretagne comme ailleurs en France.

Par exemple, nationaliser les banques. Ramener ces messieurs les banquiers à leur fonction première: le développement économique et non pas l'engraissement de la finance avec des transactions virtuelles. Il faut par exemple interdire la spéculation sur les céréales: des cargaisons de blé peuvent changer quatre fois d'acquéreurs sans bouger de place... C'est dans ce sens là que je me sens bridé en n'étant que syndicaliste.

Si le projet de la CECAB a abouti, c'est aussi la responsabilité d'une banque, le Crédit Agricole, qui est tellement liée à la CECAB que si elle coulait, tout le Crédit Agricole, morbihanais d'abord, breton ensuite, se serait trouvé dans les pires difficultés. Cela veut dire pour les particuliers: plus d'accès au crédit, plus de facilités de paiement. On aurait pu croire qu'avec la crise de l'agro-alimentaire breton, les banques coopératives et mutualistes aient des gestes « commerciaux » vis à vis des populations et des salariés ayant perdu leur gagne-pain. Il n'en est rien!!!

 

Propos recueillis par Ismaël Dupont.

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8 janvier 2014 3 08 /01 /janvier /2014 21:08
Communiqué du Front de Gauche après les voeux de Hollande.

Pour ses vœux 2014 aux Français, le Président de la République a décidé de maintenir le cap de la compétitivité et de renforcer son pas de deux avec le MEDEF !

« Moins de charges sur le travail, moins de contrôles sur les activités et en contrepartie plus d'embauches et de dialogue social ». Le pacte de responsabilité proposé aux entreprises s'inspire directement des propositions patronales et fait déjà le bonheur de Pierre Gattaz qui attend mi janvier pour découvrir les nouveaux cadeaux fiscaux et les nouveaux allègements de charges qui lui seront octroyés.

Inversement, dans les propos de François Hollande, on ne retrouve aucune référence à la souffrance sociale, nulle empathie envers une population qui a déjà été durement touchée par la précarité et le chômage ; pas la moindre référence aux organisations syndicales ! Et la reprise du discours patronal sur les prétendus "abus" de la Sécu !

Au contraire, la perspective d'avancer par décrets pour accélérer le mouvement de réformes, de procéder à de nouvelles réductions dans les dépenses publiques impactant directement les collectivités locales et la protection sociale vient encore rétrécir l'espace des solidarités.

Et que dire des deux seuls changements intervenus au 1er janvier 2014 : la hausse de la TVA et l'acharnement du procureur contre les 5 de Roanne alors même qu'aucune lois d'amnistie n'a été votée depuis juin 2012!

Bref, Hollande et son gouvernement ont choisi d'accentuer encore le cours libéral de leur politique, au mépris de l'urgence sociale 

Le Front de gauche s'oppose à la politique libérale de ce gouvernement dont l'orientation nourrit la désespérance et fait le lit de l'extrême droite.

Les voeux d'Hollande, c'est l'accélération d'une politique de droite. 

Les nôtres, c'est la construction d'une alternative de gauche dans les mobilisations et les échéances électorales.

 

Le 7 janvier 2014.

 

bandeau Front De Gauche

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8 janvier 2014 3 08 /01 /janvier /2014 09:10

La visite à haute valeur médiatique ajoutée de Manuel Valls et Michel Sapin sur le chantier du terminal méthanier de Dunkerque ne remplacera pas les contrôles d’une inspection
du travail défaillante faute de moyens et face à l’explosion du nombre de travailleurs détachés.

Ils sont aujourd’hui en France plus de 220 000, soit 30% de plus qu’en 2012, dix fois plus qu’en 2004. L’opération de déminage de deux ministres du gouvernement – et deux poids lourds, s’il vous plaît – ne concernait pas seulement Dunkerque, mais le débat qui monte en France et en Europe, à l’approche des élections européennes, sur ce qui s’avère être purement et simplement un dumping social faisant bon marché du Code du travail.

C’est aussi, bien entendu, le sens du tapage fait autour du projet d’accord intervenu entre les ministres du Travail euro­péens, censé freiner les abus liés au détachement. Quant à y mettre un terme, c’est une autre paire de manches, et il faut toute la conviction feinte de Michel Sapin pour affirmer qu’il s’agit d’«un progrès majeur pour lutter contre les fraudes», de «la démonstration que l’Europe peut avancer des propositions ambitieuses» et que «la combativité et la fermeté portent leurs fruits». Car, quand bien même certains contrôles çà et là seraient renforcés, quand bien même ils se traduiraient par quelques menus progrès, ils ne régleraient pas la question posée de manière exemplaire, si l’on peut dire, sur le chantier de Dunker­que et du groupe LNG, dont EDF est l’actionnaire majoritaire.

Le député communiste Jacky Hénin la pointait au Parlement européen, rappelant qu’un nouvel appel d’offres était sur le point d’être attribué à une société italienne 25% moins chère, la différence se faisant sur le montant des cotisations sociales. «75% des salariés qui pourraient travailler sur le chantier, disait-il, devraient être ainsi des travailleurs détachés dans une région où le taux de chômage oscille entre 15 et 18%.»

Cette concurrence, poursuivait-il, «ne profite qu’aux affairistes et aux esclavagistes du XXIesiècle». Au rang desquels il faut mettre les grands groupes du BTP, les filières de la restauration, les entreprises publiques et semi-publiques, comme dans le cas de la construction de l’EPR de Flamanville où interviennent une multi­tude de sous-traitants et où une quarantaine d’accidents du travail n’auraient pas été déclarés…

C’est la logique même du détachement qui est en cause. Détachés, dit-on, oui, de leur famille, de leur région, de leur rattachement à une collectivité sous toutes ses formes, du club sportif au syndicat, de leur citoyenneté, de toutes les solidarités qui se constituent lorsqu’on a un travail, un statut, une vie sociale. Le travailleur détaché, c’est l’homme entièrement réduit à sa force de travail. Le travailleur détaché n’est pas un homme en déplacement, c’est un homme loué et déplacé.

La logique du détachement est celle du capital dans cette Europe libéraleoù le travail et les travailleurs sont des marchandises.

Que Manuel Vallset Michel Sapin visitent donc tous les chantiers qu’ils voudront, la question qui nous est posée, c’est celle d’une autre Europe, fondée sur les coopérations et non sur la concurrence, sur l’harmonisation sociale et fiscale, et pas sur le dumping 

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6 janvier 2014 1 06 /01 /janvier /2014 14:51

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Le besoin de politique autrement. Cette exigence ne s’exprimait-elle pas dans les clameurs d’un certain jour de mai 2012, quand Sarkozy fut chassé du pouvoir ? Dix-neuf mois après, l’horizon paraît bouché et le corps constitué de «la gauche» est démembré. Il avait voté pour un virage social, il a été écartelé par les forces libérales. L’heure est grave. Si grave que le début de la précampagne électorale (municipales et européennes) a de quoi nous inquiéter. Les logorrhées nauséeuses actuelles nous éloignent de l’essentiel et ne servent que l’ambiance minable du lepénisme rampant. Où est l’échange, la confrontation, le combat ? On voudrait priver les citoyens d’un débat approfondi qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Nous vivons une période tellement inédite – crise de civilisation, morale, sociale – que nulle expérience dans le passé ne peut nous servir de point de repère. L’année 2013 aura même été marquée par un fait politique majeur qui perturbe toute l’histoire de la gauche française, même si nous ne nous faisions que peu d’illusions. Jusqu’à l’élection de François Hollande, le Parti socialiste a toujours infléchi sa doctrine vers les canons libéraux, sans assumer pour autant les dogmes sociaux-libéraux. Souvenons-nous que Lionel Jospin, alors Premier ministre, usait et abusait d’une formule : « Oui à l’économie de marché, non à la société de marché.» Chacun se contentait de ce modus vivendi bien commode. Cette période s’est achevée dans la brutalité des choix du nouvel hôte de l’Élysée, qui théorise désormais la cohérence sociale-libérale, articulée autour de deux idées majeures, la baisse de ce qu’ils appellent le «coût du travail» et la baisse des déficits publics, elle-même encore théorisée dans l’éditorial du Monde  intitulé «Le courage et la nécessité»…

Cette politique pleinement endossée par le pouvoir socialiste conduit le peuple et la gauche dans le mur. Affirmer cette évidence ne signifie pas être antisocialiste, mais juste lucide. Le refus net de cette orientation nous apparaît comme le premier engagement d’une nouvelle construction majoritaire à gauche, autour d’une démarche constructive de conviction. Ce qui est parfois difficile à vivre par les temps qui courent, ce n’est pas l’absence d’idées ou de solutions, mais bien le manque d’articulation entre les forces politiques existantes capables de réinventer l’à-venir. Le Front de gauche a été créé dans ce but, qui, à bien des égards, dépasse de loin les frontières de son seul périmètre. Sa mission historique ne peut, ne doit être déçue, alors que le gouvernement a tiré un trait sur l’espérance de changement. Cette politique sans espoir, on le voit bien, nourrit les esprits autoritaires et «accrédite» la parole des démagogues. Colères, écœurements, peurs, replis nationalistes et xénophobes : l’alliance du «tous pourris» au «il n’y a pas de perspective» gangrène la République. Bousculer l’hégémonie du PS reste la condition du changement. Difficile, oui, mais pas impossible. Face à la plus formidable rage contemporaine de destruction sociale, François Hollande nous rejoue en accéléré et en pire cette vieille musique : une petite espérance suivie d’une immense déception.

Changer le rapport de forces est donc une obligation, les chemins citoyens qui y conduisent sont multiples. Rien ne doit détourner de cet objectif, pas même des crispations concernant le devenir de quelques grandes municipalités. C’est aussi ça, la politique autrement. Et la politique autrement, c’est aussi la gauche autrement


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6 janvier 2014 1 06 /01 /janvier /2014 14:29

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Salut Camarades et Meilleurs Vœux Révolutionnaires pour 2014.

La JC 29 organise dans le cadre de sa campagne sur le Marxisme une réunion publique le mercredi 08 janvier à 18h au local du PCF Brest, 6 rue André Berger.

Le thème de cette première réunion sera "Le Manifeste du Parti Communiste" (1847), elle sera suivie d'un débat et d'un pot Fraternel.

Avec une attention particulière au thème de la lutte des classes et de la propriété individuelle ou collective.

Cette campagne se poursuivra chaque premier mercredi du mois.

En espérant vous retrouver lors de cet événement.

Fraternellement.

Thomas pour la JC 29.

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2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 07:07
Smic et TVA : les détestables étrennes de François Hollande

|  Par Laurent Mauduit

Au 1er janvier, la TVA sera relevée et le Smic ne bénéficiera d'aucun « coup de pouce ». Les promesses de Hollande tombent aux oubliettes. Parti pris contre une politique qui aggrave les fractures sociales. 

Les quelque 3 millions de salariés français qui sont payés au Smic et qui ont cru aux promesses de François Hollande pendant la campagne présidentielle en sont pour leurs frais : il n’y aura pas de « coup de pouce » le 1er janvier prochain en faveur du salaire minimum. Bien que le pouvoir d’achat soit en chute libre dans des proportions sans précédent depuis 1984, et que la hausse de la TVA qui entrera en vigueur en début d’année ponctionnera encore davantage les revenus des ménages, ainsi en a décidé le gouvernement. Ces deux mesures qui prendront effet le même jour – le veto à tout coup de pouce en faveur du Smic et le relèvement de la TVA –  fonctionnent comme des indices lourds et concordants. Les indices que le gouvernement est en vérité assez indifférent aux souffrances sociales qui traversent le pays.

Pour la TVA, l’affaire est bouclée depuis longtemps. François Hollande, après avoir vivement dénoncé durant la campagne présidentielle le « choc de compétitivité » en faveur des entreprises mis en chantier par Nicolas Sarkozy, ainsi que la hausse de la TVA décidée pour le financer, a radicalement tourné casaque. Violant toutes ses promesses de campagne, le chef de l’État a finalement décidé d’accorder 20 milliards d’euros aux entreprises sous la forme de crédit d’impôt, sans contrepartie ni condition. Et toujours pour financer la mesure, François Hollande a décidé de faire l’exact contraire de ce qu’il avait promis, en relevant massivement la TVA de 8 milliards d’euros, à compter du 1er janvier 2014 (lire La TVA, l’impôt de l’injustice et du reniement).

On aurait pu penser, dans un contexte d’effondrement du pouvoir d’achat que la hausse de la TVA va accentuer, que le gouvernement ferait au moins un petit geste à l’occasion de la revalorisation du Smic, intervenant ce même 1er janvier. Un petit geste, pour amortir un tout petit peu la ponction sur les revenus que va constituer cet immense cadeau fait aux entreprises. Car, chaque 1er janvier, la loi offre au gouvernement la faculté d’aller au-delà de le revalorisation automatiques obligatoire, qui est indexée sur l’inflation et la moitié du pouvoir d’achat ouvrier. Et c’est cette faculté d’aller au-delà du minimum légal que l’on appelle le « coup de pouce ».

Et pourtant non ! À l’occasion de la tenue, ce lundi 16 décembre, de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC), qui a réuni syndicats et patronat autour du ministre du travail, Michel Sapin, ce dernier a confirmé que le gouvernement s’en tiendrait à la revalorisation automatique prévue par la loi, sans donner de « coup de pouce » complémentaire. En clair, le salaire minimum passera de 9,43 à seulement 9,53 euros brut de l’heure, au 1er janvier prochain, ce qui portera à 1 445,38 euros le salaire brut mensuel – au lieu de 1 430,22 – pour les salariés aux 35 heures.

Avec la TVA et le Smic, ce sont de détestables étrennes que François Hollande va offrir aux Français à l’occasion du 1er janvier 2014. D’autant plus détestables que, dans le cas du Smic, le chef de l’État confirme une nouvelle fois que sa doctrine économique, c’est dans la boîte à outils des néolibéraux qu’il va la puiser. Que l’on se souvienne ! C’est dans le courant des années 1990 qu’une ribambelle d’experts commencent à partir à l’assaut du Smic. Pour le compte de l’ex-Fondation Saint-Simon, Denis Olivennes, à l’époque haut fonctionnaire, devenu depuis le patron du pôle médias du groupe Lagardère, écrit ainsi en février 1994 une note qui fait grand bruit. Intitulée « La préférence française pour le chômage », et publiée peu après par la revue Le Débat (1994, n° 82), elle défend la thèse très libérale selon laquelle des salaires trop élevés en France ont contribué à pousser le chômage à la hausse. La démonstration est en vérité très contestable, car depuis le tournant de la « rigueur » des années 1982-1983, c'est à l'inverse la « désindexation compétitive » (en clair, la rigueur salariale) qui est l'alpha et l'oméga des politiques économiques conduites par la droite et par la gauche.

Il n'empêche. Au sein de la deuxième gauche, la note fait sensation. Mais tout autant à droite, notamment dans les rangs des partisans d'Édouard Balladur. À l'époque, ce dernier prépare sa rupture avec Jacques Chirac et veut commencer à dessiner ce que pourrait être son programme de candidat à l'élection présidentielle. Pour cela, il a l'idée d'utiliser un ami… Alain Minc : il le nomme à la présidence d'une commission qui, sous l'égide du commissariat général du plan, est chargée d'élaborer un rapport sur « La France de l'an 2000 ».

Pour Alain Minc, qui devient à quelques mois de l'élection présidentielle de 1995 président du conseil de surveillance du Monde, l'offre ne peut mieux tomber. À la tête du plus prestigieux des quotidiens français qu'il va pouvoir instrumentaliser à sa guise ; en position, au travers d'AM Conseil, de conseiller une bonne partie des patrons du CAC 40 ; et maintenant à la tête de la commission chargée d'élaborer le programme de celui des hommes politiques qui est donné favori à l'élection présidentielle : c'est pour lui la consécration. À la tête de cette commission du Plan, il se jette dans la campagne présidentielle.

Minc et Olivennes pour précurseurs

Et de qui s'inspire-t-il pour conduire les travaux de sa commission ? On l'aura deviné : de Denis Olivennes ! Faisant sienne la thèse de la note de la Fondation, le rapport de Minc recommande une politique de rigueur accentuée : « La société française a fait, consciemment ou non, le choix du chômage […] La Commission pense que le coût salarial par tête […] doit augmenter moins vite que la productivité. » Et d'ajouter, au sujet du Smic : « La Commission a fait le choix d'une solution “raisonnable” : au minimum, remettre en cause le principe des coups de pouce […] ; et au maximum, revenir à la simple indexation sur les prix » (au lieu du dispositif légal qui prévoit chaque 1er juillet une indexation sur les prix, majorée de la moitié de la hausse du pouvoir d'achat du salaire ouvrier). C'est bel et bien l'austérité salariale que recommande Alain Minc.

Dès cette époque, Alain Minc, très proche d'Édouard Balladur et de son bras droit Nicolas Sarkozy, travaille main dans la main avec Denis Olivennes. L’un et l’autre font partie des cibles de Jacques Chirac quand il part en guerre contre la « pensée unique » (lire Alain Minc et Denis Olivennes célèbrent la « pensée unique »).

Puis, dans le courant des années 2000, c’est un économiste moins connu, Gilbert Cette, dont le port d’attache est la Banque de France, qui prend le relais, multipliant les rapports en faveur d’un démantèlement du Smic. Longtemps proche de Martine Aubry et aujourd’hui président de l’Association française de science économique, il s’illustre en applaudissant bruyamment la politique d’austérité salariale conduite lors du précédent quinquennat. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est violente.

Pour la première fois depuis la création du Smic en janvier 1970 (il est le prolongement du Smig, créé lui en 1950), Nicolas Sarkozy fait en effet le choix de ne procéder à aucun « coup de pouce » en faveur du salaire minimum. Multipliant les cadeaux fiscaux à ses richissimes amis du Fouquet’s, il se montre d’une rigueur extrême à l’encontre des salariés les plus modestes. Et durant toutes ces années, l’économiste Gilbert Cette appuie non seulement cette politique socialement inéquitable, mais de surcroît, il plaide déjà pour que le salaire minimum soit remis en cause. Avec deux autres économistes, à l'époque membres comme lui du Conseil d’analyse économique, il  cosigne ainsi en mars 2008 un rapport, révélé peu après par Mediapart (lire Un rapport officiel veut casser le Smic), proposant de remettre en cause le salaire minimum.

Et le plus stupéfiant de l’histoire, c’est que Gilbert Cette reste pour la direction socialiste un économiste parfaitement fréquentable. Dans un premier temps, on peut certes penser qu’il a perdu un peu de son autorité académique. Car, au printemps 2011, quand le projet socialiste est élaboré (on peut le consulter ici), c’est une orientation radicalement opposée qui prévaut. À la page 14 de ce document, l’engagement est en effet clairement consigné : « Le Smic constitue un levier à court terme pour améliorer les conditions de vie des plus modestes et stimuler la consommation. La revalorisation de son pouvoir d’achat sera engagée après des années d’abandon par la droite. »

Mais, durant l’été 2011, alors que se préparent les primaires socialistes, François Hollande et ses proches débattent du sujet et ne manifestent guère d’enthousiasme pour cette revalorisation du Smic. Et cela transparaît publiquement quand François Hollande organise le 24 août 2011, à la Maison de l’Amérique latine, une première réunion avec des économistes qui lui sont proches (lire L’énigme François Hollande).

L’un des économistes présents, en effet, n’est autre que… Gilbert Cette, que l’on voit apparaître dans la vidéo ci-dessous, résumant les travaux de cette journée aux côtés de Karine Berger ou encore d’une personnalité qui deviendra ministre du budget, un certain… Jérôme Cahuzac.

 

Ce 24 août 2011, Gilbert Cette repart à la charge contre le Smic. Et le plus étonnant, c’est que ce qu’il dit est retenu comme parole d’évangile. On en trouve trace dans le compte-rendu officiel (il est ici) de la troisième table ronde qui a lieu ce jour-là, dénommée – ce n’est guère enthousiasmant ni mobilisateur –, « Concilier pouvoir d’achat, compétitivité, et consolidation des finances publiques ».

Cela commence par l’énoncé suivant : « Cette troisième table ronde a permis de définir des pistes de conciliation entre, d’une part, la sauvegarde du pouvoir d’achat et, d’autre part, deux forces contraires : un regain de compétitivité qui plaide pour une modération salariale et un contexte de sobriété budgétaire susceptible de toucher les dépenses dont bénéficient les foyers modestes. »

Autrement dit, la table ronde fait siens tous les poncifs réactionnaires de la politique libérale, qui a été le socle des politiques économiques suivies par la droite comme par la gauche depuis le virage de 1982-1983 : une politique salariale trop généreuse fait le lit du chômage et nuit à la compétitivité. Cela a été en particulier le credo de Pierre Bérégovoy comme celui d’Édouard Balladur. Il faut donc conduire une politique de l’offre plutôt qu’une politique de la demande. Tout est dit dans cette formule : il faut privilégier « un regain de compétitivité », et cela « plaide pour une modération salariale ».

Et le compte-rendu officiel poursuit : « S’agissant des classes populaires, les participants font le constat d’un tassement de l’échelle des salaires lié à une progression du Smic plus rapide que celle du salaire médian. Les intervenants se sont accordés pour dire qu’un Smic élevé n’est pas le meilleur outil de soutien aux plus modestes, les dispositifs de solidarité de type RSA ou PPE étant mieux adaptés car sans incidence directe sur le coût du travail. Ces outils pourront être évalués et ajustés, mais les moyens qui leur sont alloués devront être ménagés afin que la phase de désendettement ne génère pas de nouvelles inégalités. » Plus brutalement dit, si « un Smic élevé n’est pas le meilleur outil », on peut en déduire qu’il ne faudrait pas donner de « coup de pouce » au Smic.

Les ravages de la doxa libérale

En quelque sorte, les économistes proches de François Hollande donnent donc raison, sans le dire ouvertement, à Nicolas Sarkozy de ne pas avoir donné de « coup de pouce » au Smic et prennent leur distance avec le projet du PS.

Quand François Hollande publie son programme présidentiel en janvier 2012, il n’est ainsi pas fait mention d’un « coup de pouce » au Smic : le candidat socialiste viole ouvertement le projet de son propre parti et fait quasiment l’impasse sur la question du pouvoir d’achat. Tout juste préconise-t-il quelques mesures : « 1. Une nouvelle tarification progressive de l'eau, du gaz et de l'électricité ; 2. Baisse des frais bancaires et valorisation de l’épargne populaire ; 3. Lutte contre la spéculation sur les prix de l'essence ; 4. Fiscalité : protéger le pouvoir d'achat des classes moyennes et populaires ; 5. Augmentation de 25 % de l'allocation de rentrée scolaire ; 6. Encadrement des loyers ; 7. Baisse du prix des médicaments. » Mais du Smic, il n’est pas question (lire Pouvoir d’achat : le débat escamoté).

Dans les semaines qui suivent, François Hollande devine-t-il pourtant que l’élection présidentielle est très serrée et qu’il aurait tout de même intérêt à prendre un engagement, aussi modeste soit-il, sur le Smic, face notamment à Jean-Luc Mélenchon qui prône un « Smic à 1 700 euros brut par mois pour 35 heures, conformément aux revendications syndicales, et 1 700 euros net pendant la législature » ? C’est donc ce qu’il fait : du bout des lèvres, durant la campagne, il consent finalement à dire qu’il est favorable à un « coup de pouce », même si ce n’est pas consigné dans son programme, mais uniquement pour 2012.

Quelques jours après sa victoire à l’élection présidentielle, à l’occasion de son premier entretien télévisé sur France 2, il n’a donc d’autres solutions que de dire qu’il tiendra parole et que le Smic sera revalorisé au 1er juillet suivant. Mais déjà, on sent percer dans le propos présidentiel une infinie précaution.

Et dans les jours qui suivent, on comprend vite que François Hollande est totalement en arrière de la main : le gouvernement annonce en effet que le 1er juillet 2012, le salaire minimum ne sera revalorisé que de 2 %, soit, hors inflation, un « coup de pouce » de seulement 0,6 %. À la différence de tous les gouvernements qui se sont donc constitués au lendemain d’une alternance et qui se sont souvent montrés très généreux, y compris les gouvernements de droite (+4 % en 1995, lors de la constitution du gouvernement Juppé, par exemple), celui de Jean-Marc Ayrault caresse le « peuple de gauche » totalement à rebrousse-poil et ne consent qu’à une minuscule aumône. Le « coup de pouce » accordé par François Hollande correspond en effet à une revalorisation du Smic de 6,45 euros par mois ou si l’on préfère d’environ… 20 centimes par jour ! Une misère…

Et dans la foulée, le gouvernement fait clairement comprendre que le temps de ces maigres générosités est définitivement révolu et qu’un groupe d’experts en charge des recommandations sur le Smic va se mettre au travail d’ici la fin de l’année afin de proposer une réforme de l’indexation du Smic.

Sans même attendre que le groupe d’experts dont il fait partie réponde à la sollicitation du gouvernement, le même Gilbert Cette décide donc de partir en éclaireur et de rédiger un premier rapport de son cru, avec l’aide d’un autre économiste, Étienne Wasmer, sous l’égide de Sciences-Po. Cet économiste, Étienne Wasmer, est comme Gilbert Cette, membre du groupe des experts chargés de faire des recommandations sur le Smic. Publié dans le courant du mois de novembre, ce rapport est un véritable brûlot – on peut le consulter ici.

En clair, les deux experts explorent de nombreuses pistes pour démanteler le Smic, soit en le régionalisant, soit en créant un Smic-jeune de sinistre mémoire. Et une fois constitué, le groupe d’experts reprendra très largement ces pistes de réflexions défendues par les deux économistes.

Pour finir, le gouvernement n’osera pas suivre ces recommandations sulfureuses. Mais il fera au moins sienne la première des recommandations : pas de coup de pouce ! Pas le moindre. Voilà donc qui éclaire la décision prise pour le 1er janvier 2014 : le reniement de François Hollande s'inscrit dans une histoire longue.

La décision est d’autant stupéfiante que de nombreux autres experts en contestent également de longue date la pertinence économique. C’est le cas sans trop de surprise des économistes de la gauche radicale ou proches des syndicats, à l’image de l’économiste de l’Institut de recherche économique et social (Ires), Michel Husson, qui, conseillant la CGT, défend depuis longtemps l’idée que la hausse du Smic a des effets vertueux. Mais l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a, de son côté, publié plusieurs études dans le courant de la crise économique allant dans le même sens, contestant que des hausses du salaire minimum aient des effets pernicieux (lire Smic: l'OFCE met en cause la doxa officielle).

Et pourtant, les dirigeants socialistes font la sourde oreille et s’accrochent à une doctrine qui a tout contre elle. Politiquement : elle est à rebours des engagements du candidat Hollande. Économiquement : elle va peser sur le pouvoir d’achat et donc renforcer les risques de stagnation. Et surtout socialement :  dans un pays qui connaît près de 5,5 millions de demandeurs d’emplois toutes catégories confondues et pas loin de 10 millions de pauvres, elle va à l’opposé du souci d’équité.

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2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 06:58

POUR LES FÊTES DE FIN D’ANNÉE...
 QUELLE SERA VOTRE PRIME ?
 

 

Canard Enchaîné .« Bon appétit Messieurs, oh "Ministres intègres" » !
Il y a de quoi en tomber à la renverse ! Charité bien ordonnée commence par soi-même ", n'est-il pas vrai ?
 Jean-Marc Ayrault accorde 20 millions € de primes à ses Ministres et leurs collaborateurs… Ces gens qui nous parlent de crise aujourd'hui, d'économies, de restrictions de solidarité, de sacrifices, devraient commencer par eux-mêmes…
Voici les budgets-primes accordés aux Ministres du Gouvernement :
Jean-Marc Ayrault -   5 850 000 EUR Effectif Total : 456 soit 12 829 EUR par personne.
Laurent Fabius -        1 091 082 EUR Effectif Total : 150 soit   7 274 EUR par personne.
Manuel  Valls -           1 547 452 EUR Effectif Total : 252 soit   6 141 EUR par personne.
Christiane Taubira ->   983 000 EUR Effectif Total : 169 soit   5 817 EUR par personne.
Jean-Yves Le Drian -> 967 238 EUR Effectif Total : 158 soit   6 122 EUR par personne.
 
Delphine Batho ->        900 720 EUR Effectif Total : 173 soit   5 206 EUR par personne.
Marisol Touraine ->      878 408 EUR Effectif Total :   64 soit 13 725 EUR par personne.
Pierre Moscovici ->      730 304 EUR Effectif Total :   67 soit 10 900 EUR par personne.
Arnaud Montebourg ->679 058 EUR Effectif Total :   57 soit 11 913 EUR par personne.
Aurélie Filippetti - >     642 710 EUR Effectif Total :   91 soit   7 063 EUR par personne.
Vincent Peillon -           616 000 EUR Effectif Total :   61 soit 10 098 EUR par personne.
Cécile Duflot -    ;            580 950 EUR Effectif Total :   57 soit 10 192 EUR par personne.
Geneviève Fioraso -     564 000 EUR Effectif Total :   58 soit  9 724 EUR par personne.
Victorin Lurel -              552 347 EUR Effectif Total :   63 soit  8 767 EUR par personne.
Najat Belkacem -           552 001 EUR Effectif Total :  47 soit 11 745 EUR par personne.
Marylise Lebranchu -> 543 636 EUR Effectif Total :   55 soit   9 884 EUR par personne.
Valérie Fourneyron ->  541 770 EUR Effectif Total :   53 soit 10 222 EUR par personne.
Michel Sapin ->             500 291 EUR Effectif Total :   75 soit   6 671 EUR par personne.
Sylvia Pinel ->               466 268 EUR Effectif Total :   39 soit 11 956 EUR par personne.
Nicole Bricq ->               454 052 EUR Effectif Total :  38 soit 11 94 9 EUR par personne.
Stéphane Le Foll ->       370 457 EUR Effectif Total :  75 soit   4 939 EUR par personne.
Soit 2258 personnes qui vont pouvoir passer un excellent "Réveillon" !!! Et la prime du SMICARD?
Source JDN (Journal du Net) :  http://www.journaldunet.com/economie/magazine/primes-des-ministres/marisol-touraine.shtml
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2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 06:00
Les tarifs bancaires standards vont encore grimper en 2014
Par Sharon Wajsbrot | 23/12

+ TABLEAU - Les hausses tarifaires concernent surtout les cartes de paiement classiques. Les frais de tenue de compte continuent de progresser.

Les tarifs bancaires standards vont encore grimper en 2014

Les tarifs bancaires continuent de progresser en 2014. Sur les huit banques passées en revue par « Les Echos », sept ont décidé de revaloriser, au moins en partie, les tarifs des dix produits et services les plus utilisés par les consommateurs. Entre 2013 et 2014, on décompte ainsi 20 hausses de tarif. La seule baisse significative à attendre en 2014 ­concernera les montants prélevés lors de paiements réalisés sans provision suffisante. Plafonnés par la loi bancaire promulguée l’été dernier, ces commissions d’intervention ne pourront plus dépasser 8 euros par opération et 80 euros par mois. Du coup, les banques ont été contraintes de revoir leurs tarifs à la baisse. La Banque Postale, qui ne facturait que 6,70 euros l’opération, a encore réduit ses frais en 2014, à 6,60 euros par opération.

L’an prochain, ce sont les tarifs des cartes bancaires qui progres­seront le plus significativement. Sur les huit banques étudiées, seules La Banque Postale et la BRED n’ont pas fait varier le prix de leur carte internationale à débit immédiat. A la Caisse d’Epargne Côte d’Azur, les tarifs des trois types de cartes les plus courantes vont augmenter en 2014.

Des augmentations ­inégales

En revanche, dans les gammes de cartes premium les tarifs varient peu. Au Crédit Agricole d’Ile-de-France, le prix de la carte Gold ou Visa Premier va même fortement baisser en 2014 (de 75 euros la première année en 2013 à 62,50 euros la première année en 2014, le prix de la deuxième année restant identique à 125 euros).
«  Les banques peuvent augmenter le tarif de leurs cartes bancaires, ce n’est pas incongru. Mais on constate qu’en 2014 ces hausses de prix concerneront surtout les cartes classiques, à débit immédiat, et les cartes à autorisation systématique, et beaucoup moins les cartes Gold et à débit différé. Ces évolutions touchent les plus modestes, c’est ce qui est choquant », analyse Maxime Chipoy, chargé de mission banque-assurance au sein de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir. Au-delà des frais standards, dont la publication est obligatoire, d’autres tarifs grimpent parfois plus fortement. A la Société Générale par exemple, le prix de la location de coffre-fort augmente de 5 % en 2014.
Déjà pointés du doigt par l’Observatoire des tarifs bancaires, les frais de tenue de compte continuent aussi à progresser. La BRED, qui ne la facturait pas en 2013, va ainsi prélever l’année prochaine 1,50 euro par mois de frais de tenue de compte pour les clients non ­titulaires d’une convention de ­relation. «  Nous ne savons pas ce que les banques mettent derrière ces frais de tenue de compte, puisque l’envoi d’un relevé de compte gratuit est obligatoire. C’est donc une sorte de boîte noire, qui permet aux établis­sements d’augmenter leurs tarifs. Il y a un vrai travail à faire sur la définition de ces frais-là », estime Maxime Chipoy.
 
 

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0203203859202-les-tarifs-bancaires-standards-vont-encore-grimper-en-2014-639076.php

  

Agoravox TV 

Banques : Hausse des tarifs en 2014 « pour tondre les moutons » & L'arnaque du système bancaire et de la dette...

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