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20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 09:30

Chronique d'André Chassaigne (député PCF - FDG du Puy de Dôme) publiée dans le journal "La terre"

 

Après le « pacte de compétitivité » et ses 20 milliards de ristourne sans contrepartie ni objectif, le mois de janvier aura donc vu éclore un nouveau pacte avec le grand patronat, au nom fumeux de « pacte national de responsabilité ». C’est une trouvaille qui « va très bien » au président du Medef. Il s’agit d’exonérer à terme le patronat du paiement de sa part des cotisations famille de la protection sociale, nouveau cadeau de 37 milliards d’euros pris sur les droits des salariés.

 Ce pacte s’inscrit aussi dans le vieux rêve revanchard du patronat français, pour que les employeurs ne participent plus au financement de la protection sociale. Pour le MEDEF, l’horizon est de mettre à bas, par touche successive, les acquis du programme du Conseil national de la résistance. Le marché proposé par le Président de la République à la grande oligarchie financière est un marché de dupes : « moins de charges sur le travail, moins de contraintes sur les activités » en contrepartie de « plus d’embauches et plus de dialogue social ». Cela fait près de quarante ans que cette logique est à l’œuvre avec les désastreux résultats que l’on connaît.

 Le mythe entretenu est celui d’un « coût du travail » excessif, à cause de l’existence d’un salaire minimum, de la protection sociale et jusqu’à la protection de l’emploi inscrite dans le code du travail est un mythe. C’est à partir de cette logique que l’idéologie dominante tente de gagner les travailleurs et tous nos concitoyens à la thèse qu’il faut baisser les salaires. Celle-ci permet de redoubler l’exploitation du travail et d’alimenter les dividendes versés aux actionnaires. Mais c’est elle qui mène l’Europe et notre pays dans le mur d’une crise sans fin.

 Nous le savons, ces politiques ne réduisent pas les dettes publiques. Au contraire, elles tuent dans l’œuf tout projet de relance économique, et contribuent à alimenter toujours plus le cercle vicieux des déficits avec toujours moins de recettes fiscales, toujours moins de consommation. A ceci s’ajoute, avec les déréglementations, l’incitation à spéculer plutôt qu’à investir. Les banques ne s’y trompent d’ailleurs pas. Non contentes de bénéficier elles-mêmes de toutes ces ristournes gratis sur leurs cotisations, elles ferment comme jamais le robinet du crédit bancaire pour les créations d’entreprises, et vont à nouveau alimenter une spéculation inouïe sur les marchés dérivés.

 Ainsi pour ne prendre que le département du Puy-de-Dôme, on ne compte plus les projets de création ou de développement de TPE-PME ou de commerces avortés faute de crédit bancaire. Il s’agit pourtant souvent de montants relativement limités, de quelques milliers à quelques dizaines de milliers d’euros. Trop souvent, les porteurs de projets se heurtent au mur du refus bancaire, sans d’ailleurs jamais connaître les critères de rejet. S’il y a donc des leviers à actionner pour le développement de l’emploi, notamment en milieu rural, actionnons d’abord celui du crédit bancaire et de la baisse des charges financières, intérêts versés aux banques et dividendes versés aux actionnaires qui pèsent pour plus de 300 milliards d’euros chaque année sur les entreprises. Regardons la réalité économique locale en face, et faisons le choix d’aider l’investissement, la création d’emploi, le développement des PME-TPE plutôt que d’encourager une nouvelle gabegie financière sans contrepartie pour l’économie du pays.

 

 

affiche_front_de_gauche_contre_austerite_1.jpg

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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 12:07

L'Union syndicale CGT du Finistère appelle à manifester, vendredi 21 février à 11h, devant la préfecture de Quimper et devant la sous-préfecture de Brest. "La colère gronde chez les retraités et les personnes âgées. Les retraités disent stop à la politique actuelle du gouvernement et exigent que soient prises en compte leurs revendications en matière de pouvoir d'achat, de santé et de perte d'autonomie". Le jour des deux manifestations, des "centaines de cartes pétitions signées" seront déposés auprès de représentants de l'Etat.   

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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 09:29

Déclaration du Front de Gauche Pays de Morlaix envoyée à la presse ce mercredi 19 février: 

 

" Le Front de Gauche du Pays de Morlaix prendra toute sa part dans la réussite de la grande manifestation nationale de Nantes du samedi 22 février 2014 contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Ce projet dicté par les lobbys financiers et une vision du développement très datée n'est ni utile, ni en phase avec les enjeux actuels d'économie de la dépense publique, d'aménagement équilibré de la Bretagne, de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour limiter le dérèglement climatique, de préservation des terres agricoles et de la biodiversité.

Hollande, Ayrault et les élus régionaux doivent cesser de s'entêter à défendre ce grand projet inutile contesté de toute part, dont le coût sera assumé par le contribuable tandis que les bénéfices reviendront à Vinci et consorts.

Déjà deux cars sont annoncés au départ de Morlaix pour se rendre à cette manifestation et nul doute que de nombreux citoyens de la région de Morlaix iront défendre une autre vision du développement de la Bretagne en organisant des co-voiturages à destination de Nantes, où la manifestation débute à 13h30.

Grâce à la mobilisation populaire, l'aéroport de Notre-Dame des Landes ne passera pas, malgré la pression des milieux d'affaires! "

 

front de Gauche Morlaix

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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 07:37

C'est l'hypothèse qu'émettent des chercheurs américains. Cela pourrait expliquer les tempêtes répétées, déluges de pluie et canicules qui se multiplient. 

Coup de chaleur en Australie, sécheresse en Californie, pluies diluviennes au Royaume-Uni, tempêtes à répétition sur l'ouest de la France... L'hiver 2013-2014 est particulièrement mouvementé. 

Les climatologues se gardent d'attribuer ces phénomènes au changement climatique; ils ne tirent de conclusions que sur plusieurs décennies d'observations. Nénmoins, nous constatons que ce qui se passe ressemble à ce qu'ils ont prédit: le réchauffement s'accompagne d'une augmentation de la fréquence et de l'intensité des évènements extrêmes. 

L'explication se trouve peut-être au pôle Nord. Samedi, lors de la conférence annuelle de l'Association américaine pour l'avancement de la science, qui se tenait à Chicago, des Américains ont présenté une étude sur les effets du réchauffement accéléré de l'Arctique. Ces dernières décennies, les températures y ont grimpé deux à trois fois plus vite que sur le reste du globe. 

Selon Jennifer Francis, professeur à l'université Rutgers (New Jersey), le réchauffement du pôle pourrait affecter durablement le jet stream polaire, courant atmosphérique d'altitude déterminant pour le climat en Amérique du Nord et en Europe. Ces vents qui soufflent d'ouest en est, "s'affaiblissent et ce courant tend, de ce fait, à s'élargir et à dévier plus facilement de sa trajectoire". Or, ajoute t-elle, "quand le jet stream s'affaiblit - ce qui a été le cas ces deux dernières décennies -, les phénomènes météorologiques ont tendance à durer plus longtemps".

Toutefois, les données de cette étude sont encore insuffisantes pour en tirer des conclusions définitives. Faut-il attendre d'avoir des certitudes pour agir? Certainement pas, estime John Kerry. Le secrétaire d'Etat américain, en tournée en Asie, a donné dimanche un coup de semonce. Devant des étudiants, à Jakarta (Indonésie), il a appelé la communauté internationale à se réveiller, qualifiant le réchauffement climatique "de plus grande arme de destruction massive". Si la tendance actuelle se poursuit, le niveau de la mer pourrait monter d'un mètre d'ici la fin du siècle.

"Un mètre suffirait à engloutir la moitié de Jakarta, a t-il prévenu. Un mètre déplacerait des centaines de millions de personnes à travers le monde et coûterait des milliards (de dollars) à l'activité économique".  

Serge Poirot (Ouest-France).   

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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 07:17

Depuis des années, l'établissement est en crise par la faute d'un directeur mégalo et ayant peu de respect pour son personnel, à tel point que les deux tiers des enseignants s'étaient déclaré victimes de harcèlement moral, lors d'une enquête, beaucoup ayant d'ailleurs trouvé un autre emploi, tandis que seuls quelques-uns d'entre eux avec eux ont souhaité témoigner en justice.  Ce directeur est d'ailleurs arrivé à Morlaix après avoir subi une mutation forcée dans l'est de la France, avec son directeur départemental de l'époque, qui l'a amené dans ses valises pour rejoindre le Finistère.

Il était suffisamment beau parleur et manipulateur pour se faire bien voir des familles, des membres du CA du MFR de Kérozar, et jusque de la droite locale et de Agnès Le Brun qui l'ont soutenu jusqu'au bout.

La réalité des pratiques était toute autre.

Le personnel du MFR de Kérozar va enfin pour respirer, travailler dans la sérénité, retrouver le goût d'enseigner de manière différente dans une institution qui permet l'expérimentation pédagogique.

C'est une bonne chose même si tout le monde a de quoi être interrogatif par rapport au montant des indemnités de départ obtenues par Mr Coriou.    

 

MFR-Kerozar.jpg

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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 07:07

Les salariés du service comptable Antenne Morlaix du Groupe La Poste dont la direction est située à Montrouge viennent d'apprendre une décision de recentralisation de l'ensemble des services comptables à Paris qui a supprimé les postes de quatre agents fonctionnaires, âgés de 52 à 57 ans.  

Il y a clairement à La Poste un décalage entre la communication institutionnelle visant à "réinstaurer du dialogue", "du bien-être au travail" et la réalité du terrain, où le primat des logiques de rentabilité pour l'actionnaire dégrade les conditions de travail en supprimant toujours plus d'emplois, en imposant une conception managériale du travail.

Il faut en finir avec cette dérive. Sécuriser les postes à la Dapo et à la Poste dans la région de Morlaix.    

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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 07:00
Tribune libre à propos de la censure politique et morale que l'on voudrait rétablir dans les livres pour enfants au nom de la Famille (du Travail, de la Patrie...) : Alain Serres, auteur, directeur des très bonnes éditions "Rue du Monde" 
Pas de panique, monsieur Copé : nous sommes tous égaux !

Il faut s’y résoudre, il existe bien un album qui montre des humains nus en nous murmurant : quels que soient nos âges, nos fonctions ou nos conditions, nous sommes à égalité devant la nature et nous pourrions donc rêver de l’être aussi dans le grand océan de la vie. Si ce livre effraie certaines âmes sensibles, il en existe qui peuvent mettre en péril plus gravement encore la jeunesse ! Par exemple, cette histoire vraie de deux papas manchots du zoo de New York qui ont couvé un œuf abandonné et élevé le petit Tango qui en est sorti. Cet album a été mis à l’index, il y a neuf ans, dans certaines écoles américaines à la demande d’associations de parents d’élèves « qui aiment vraiment leurs enfants ». Ce livre, traduit en français il y a peu, dérange ceux qui rêvent ici d’un enseignement hors du temps.

Et il existe bien d’autres livres dangereux. Des livres qui racontent par exemple des modèles familiaux différents de ceux qui prédominent dans la société, des livres qui chahutent délibérément, et parfois même avec joie et insolence, les clichés éducatifs sur les filles et les garçons… ce qui pourrait bien conduire, à terme, à installer dans les jeunes esprits l’idée de l’égalité salariale entre hommes et femmes !

Il y a des livres qui se permettent de raconter des histoires de solidarité avec les sans-papiers au lieu d’apprendre aux enfants le strict respect de la légalité. Il y a même des livres qui expliquent la collaboration de la France de Vichy avec l’Allemagne nazie ou les douleurs de la colonisation à des enfants qui croyaient leur pays au-dessus de tout soupçon…

Et il y a aussi, paraît-il, des livres de poésie pour les enfants ! Est-ce bien sérieux d’inviter les jeunes à repenser le monde avec des individus irresponsables capables de faire rimer cahier d’écolier et liberté ?

Pas de panique, monsieur Copé. Aucun enfant de France ne va aller cul nu à l’école après avoir lu Tous à poil ! Aucun enfant ne va tenter de violer son enseignante ou de lui cracher au visage parce qu’il aurait découvert qu’une maîtresse d’école, c’est fait comme sa maman ou sa petite sœur, ce qui tout naturellement devrait le conduire à un certain respect, son humanité étant ainsi confirmée.

Parce qu’un enfant sait ce qu’est un livre. Aucun enfant n’oubliera non plus qu’il aura fallu un mâle et une femelle pour faire un œuf de manchot. Parce qu’un enfant n’est ni un âne ni une ânesse.

À force de trop entendre ceux qui crient si fort l’ordre et la famille, on finirait par oublier que ce mot famille n’est pas la propriété des tenants des traditions aristocratiques ou des conventions religieuses les plus archaïques. Il n’appartient pas à ceux qui seraient viscéralement attachés à la transmission d’un héritage familial, comme si les autres n’avaient décidément rien à transmettre à leurs enfants, aucune valeur, pas plus immobilière qu’humaine !

« Il faut protéger nos enfants », crient-ils. Le mot enfant ne leur appartient pas davantage. Les leurs comme les nôtres ne sont pas des fleurs poussant sous cloche à l’abri des mouvements du monde, de ses mystères et de ses contradictions. Les enfants voient, savent, pensent, s’interrogent, ils ont même des avis et en discutent. Et l’école leur apprend à en débattre démocratiquement. Il existe en vérité des millions de familles qui ne partagent pas les points de vue rétrogrades de monsieur Copé, de mesdames Bourges ou La Rochère…

Des familles qui veulent protéger leurs enfants… mais de l’éteignoir obscurantiste et des manières étriquées de penser le monde !

Et ces familles comptent sur l’école et la bibliothèque, les enseignants et les auteurs de littérature jeunesse pour que leurs enfants rencontrent des idées fraîches, solidaires, ouvertes sur les autres, des mots qui les aident à l’apprentissage de l’esprit critique et des images, qui vont leur donner envie de bousculer généreusement le monde vers davantage de compréhension, de justice et de liberté.

Partager avec eux le goût de l’art et de la littérature qui par essence nous posent question, de trois mois à cent trois ans. Découvrir ensemble des livres pleins de poils… à gratter. Il faut que ces familles s’expriment aussi ! Qu’elles disent le plaisir qu’elles éprouvent à lire Pef quand il tord les mots, non pas parce qu’il méprise la langue de l’Académie mais parce qu’il est amoureux de celle que font vivre les enfants joueurs de son pays. Qu’elles expriment leur bonheur à parcourir les contes du monde les plus déroutants ou à laisser vagabonder leur imagination parmi les poussins d’un Claude Ponti ou les monstres terrifiants d’un Maurice Sendak. Qu’elles disent combien elles jubilent quand elles ouvrent leurs enfants à l’esprit de résistance en lisant avec eux des albums de Didier Daeninckx ou quand elles discutent de sujets difficiles ou tabous autour d’un livre. Des millions de parents espèrent que les médias n’attendront pas que d’autres livres soient pointés du doigt (1) pour parler à nouveau de littérature jeunesse. Si, enfant, vous avez lu de bons albums pour la jeunesse, vous pouvez imaginer la suite de cette mauvaise histoire…

(1) Le 13 février, le Figaro publiait un article empli d’amalgame contre notre ami David Dumortier, 
poète, qui publie essentiellement chez Cheyne Éditeur 
et Rue du monde.

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16 février 2014 7 16 /02 /février /2014 08:58

Réunions municipales à Morlaix: 

 

Mercredi 26 février à 20h:  Foyer Jean Moulin (quartier de la gare)

Mardi 4 mars  à 20h: salle du Mille-Club (quartier de la Madeleine)

Jeudi 6 mars à 20h: école du Poan Ben (quartier des Jacobins)

 

Lundi 10 mars à 19h30 : AG du Front de Gauche Pays de Morlaix (ancien lycée de Kernéguès)

 

Mercredi 12 mars à 20h: salle Zoé Puyo (quartier de la Vierge Noire)

Jeudi 13 mars à 20h: salle de Troudousten (quartier Troudousten-Coatserho)

Lundi 17 mars à 20h: Ploujean

Jeudi 20 mars à 20h: salle des mariages de la Mairie    

 

Un-bien-vivre-partage-a-Morlaix---photo-de-Groupe.JPG


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16 février 2014 7 16 /02 /février /2014 08:13
Accord transatlantique: Hollande joue avec le feu
13 février 2014 | Par Ludovic Lamant - Mediapart.fr

 

Le président français veut accélérer les négociations de libre-échange entre l'UE et les Etats-Unis, pour éviter l'« accumulation de peurs ». A deux mois et demi des élections européennes, c'est une position surprenante, qui tranche avec la relative prudence affichée depuis le départ par Paris sur ce dossier.


De notre envoyé spécial à Bruxelles

François Hollande sait-il qu'il se tiendra des élections européennes fin mai? Et que figurent, parmi les sujets explosifs de la campagne à venir, les négociations entre l'Union européenne et les Etats-Unis, pour conclure un accord de libre-échange censé accoucher de la plus grande zone de libre-échange au monde

A écouter ses remarques sur le sujet, lors d'une conférence de presse mardi à Washington, il est désormais permis d'en douter. Aux côtés de Barack Obama, le chef de l'Etat a plaidé sans détour pour une accélération du calendrier des discussions: « Aller vite n'est pas un problème, c'est une solution. Nous avons tout à gagner à aller vite. Sinon, nous savons bien qu'il y aura une accumulation de peurs, de menaces, de crispations ». Et le président français, que l'on a connu plus prudent sur le sujet, d'enfoncer le clou: « Si nous sommes de bonne foi, si nous sommes respectueux des positions des uns et des autres, si nous sommes attachés (...) à la croissance, nous pouvons aller vite » (voir la vidéo ci-dessous à partir de 52'20"). 

La commission européenne a reçu en juin 2013 un mandat pour négocier, au nom des 28 Etats membres de l'UE, cet accord avec Washington (le «TTIP», dans le jargon bruxellois). Officiellement, l'objectif est d'aboutir d'ici à la fin du mandat de la commission, en octobre 2014. Mais les bons connaisseurs du dossier s'attendent plutôt à ce que ces discussions s'étalent sur plusieurs années – et durent au moins jusqu'en 2015. A titre d'exemple, il avait fallu plus de quatre ans de négociations difficiles, pour que l'accord entre l'UE et le Canada soit signé, fin 2013 (et cet accord, sur le papier, est moins ambitieux que celui en cours de négociation avec Washington, qui va bien au-delà des seules baisses de droits de douane). 

« Ce n'est pas François Hollande qui fixe le tempo de la négociation européenne, raille Yannick Jadot, eurodéputé d'EELV, ferme opposant au projet. Il dit vouloir accélérer, mais ce n'est pas du tout la réalité de la négociation, qui est plutôt en train de marquer le pas ces jours-ci. Côté américain, le congrès refusera sans doute de valider le mandat de négociations d'ici aux élections de mi-mandat, fin 2014 ».Barack Obama est à la peine avec sa majorité démocrate au congrès, qui rechigne à lui accorder le « fast track », ce blanc-seing qui permet au gouvernement de gagner du temps et négocier des accords internationaux sans en rendre compte, au fil de la négociation, aux parlementaires.

Jusqu'à présent, Paris faisait plutôt partie, au sein de l'UE, des capitales les moins enthousiastes face à ce projet censé faire grimper à terme de 0,5 à un point la croissance du PIB de l'UE – selon des prévisions de la commission européenne difficiles à vérifier. En juin 2013, c'est au terme d'une mobilisation des Français que le secteur de l'audiovisuel a été exclu du champ des négociations, au grand regret du commissaire au commerce, Karel De Gucht. Dans un entretien accordé à Mediapart en avril 2013, Nicole Bricq, la secrétaire d'Etat au commerce, proposait même de… « ne pas se précipiter », pour mieux défendre les intérêts français.  

Presque un an plus tard, la sortie de François Hollande, à Washington, a donc de quoi surprendre. Même l'UMP, au parlement européen, y est allé de son communiqué cinglant: « Est-ce la chaleur du banquet officiel qui a inspiré à François Hollande cette stratégie de la précipitation? Elle nous semble à tout le moins prématurée et peu judicieuse », a commenté l'eurodéputée Constance Le Grip.

 

En Allemagne, le débat prend

En proposant d'accélérer le calendrier, le président français tourne aussi le dos à tout un pan de la société civile, qui dénonce l'opacité des négociations. Pour bon nombre d'associations, il faudrait au contraire prendre davantage de temps, pour mener un débat serein sur ces questions lourdes de conséquences pour l'avenir. « Les négociations continuent dans le secret, malgré la petite amélioration apportée par la création d'un groupe d'experts sur le sujet », commente Natacha Cingotti, de l'ONG Friends of the Earth à Bruxelles. « Les enjeux de cet accord sont tels, qu'il est absolument essentiel d'ouvrir le processus et d'assurer que toute la transparence soit faite autour des négociations. Les citoyens européens et américains doivent être capables de participer. »

Pour le socialiste Henri Weber, qui s'était battu l'an dernier, au parlement européen, pour « sauver » l'exception culturelle française, « la question du délai ne doit pas être un fétiche, ce qui est déterminant, c'est de savoir si l'on négocie un bon ou un mauvais accord ». Et l'élu de préciser, en défense du président socialiste: « Ce qui doit commander l'ensemble, c'est le respect des conditions fixées par le parlement européen dans la résolution qu'il a votée, en mai dernier, pour définir le mandat de négociation ».

Une fois les négociations entre l'UE et les Etats-Unis terminées (si elles aboutissent un jour…), il reviendra aux parlementaires européens de valider, in fine, le projet d'accord. En l'état, un rejet du texte – comme ce fut déjà le cas à l'été 2012 avec un autre texte sensible, ACTA – n'est pas exclu. Quoi qu'en pense François Hollande, le sujet devrait donc être l'un des thèmes de la campagne des européennes. En France, les partis à gauche du PS, comme le Front de gauche, Europe Ecologie Les Verts ou Nouvelle Donne, y sont opposés.

« Cela ressemble surtout à la méthode Coué: Hollande veut montrer qu'on est vraiment copains avec les Etats-Unis », poursuit Yannick Jadot. « D'un côté, il nous explique que l'affaire des écoutes de la NSA, ce n'est déjà plus un sujet. De l'autre, qu'il faut accélérer sur le TTIP. Mais ce sont des effets de tribune, qui masquent une forme d'impuissance politique. »

Cet empressement de François Hollande, visiblement soucieux de jouer au bon élève auprès d'Obama, apparaît d'autant plus maladroit, qu'ailleurs en Europe, les plus fervents défenseurs d'un accord avec les Etats-Unis se font, eux, plus prudents depuis peu. Karel de Gucht, le commissaire européen au commerce, a ainsi promis une consultation publique, avec les citoyens européens, à partir du mois de mars, sur l'un des points les plus contestés des négociations: la procédure de « règlement des différends entre Etats et investisseurs » (lire notre article). Une manœuvre pour faire baisser la pression, à l'approche des élections?

En Allemagne également, alors qu'Angela Merkel est une chaude partisane du futur «TTIP», le débat commence à prendre, sur fond de tensions avec les Etats-Unis, après le scandale des écoutes de la NSA. Les sociaux-démocrates s'interrogent. Le responsable des négociations pour l'UE, l'Espagnol Ignacio Garcia Bercero, a ainsi fait le déplacement en début de semaine à Berlin, pour répondre aux inquiétudes d'une partie de l'opinion publique allemande, qui redoute les retombées de cet accorden matière de sécurité alimentaire (avec l'importation, par exemple, de poulets aux hormones).

Apparemment satisfait des bonnes dispositions de son homologue français sur ce dossier, Barack Obama s'est contenté d'ajouter, lors de la conférence de presse mardi à Washington: « Je veux remercier François pour sa coopération ». 

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16 février 2014 7 16 /02 /février /2014 08:01

AVIS DE TEMPÊTE SUR LES SALAIRES DE LA FONCTION PUBLIQUE

On se souvient que Lionel Jospin en son temps prétendait dire ce qu’il voulait faire et faire ce qu’il avait dit ! Il serait bon que Jean-Marc Ayrault, Marylise Le Branchu ou Vincent Peillon lui emboîtent le pas et annoncent clairement leurs intentions concernant l’avenir salarial de 5,2 millions de fonctionnaires.

Alors que le point d'indice, composante importante de leur salaire, n'a pas été revalorisé depuis 2010, le journal Les Echos annonce le 6 février que pour réduire les dépenses publiques, le gouvernement réfléchirait à l’hypothèse de geler l’avancement des fonctionnaires en 2015. En clair, aucun changement d’échelon dés l’année prochaine synonyme de 1,2 milliards d’Euros d’économie.

Après le gel des salaires, le gel des carrières « est sur la table » comme l’a confirmé Bruno Le Roux, le président du groupe socialiste à l'Assemblée. Il précise même que le ministre du budget Bernard Cazeneuve envisage aujourd'hui ces mesures, pour ensuite en faire la proposition, au Premier ministre, au président de la République et à la majorité.

Austérité oblige, il faut trouver de nouvelles recettes pour réduire les dépenses publiques de 50 milliards d’euros d’ici 2017, voire davantage afin de financer les baisses de charges et d’impôts pour les employeurs.

Et les fonctionnaires deviendraient ainsi la nouvelle cible de choix pour le gouvernement socialiste. Encore une fois, celui-ci prendrait à son compte les recommandations de la commission européenne, de la cour des comptes et des économistes les plus libéraux.

Sans doute une telle position en pleine période électorale est-elle difficile à tenir ? Toujours est-il qu’après Vincent Peillon s’adressant aux enseignants, c’est Jean-Marc Ayrault lui-même qui vient de démentir clairement cette orientation. Promis, craché, juré, on y a même pas pensé !

C’est noté Monsieur le Premier ministre, mais permettez le manque de confiance envers votre action gouvernementale. Trop de promesses non tenues, trop de reniements de votre part face à la droite et au Medef, nous font craindre de nouveaux reculs…

La méfiance et la vigilance des salariés de la Fonction Publique, de leurs syndicats et de tout le mouvement social est plus que jamais nécessaire pour défendre des conditions salariales de plus en plus dégradées. Inutile de préciser qu’ils trouveront les militant-es du Front de Gauche à leur côté pour de probables et nécessaires mobilisations.

 

François Rippe, le 15 février 2014

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