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7 janvier 2015 3 07 /01 /janvier /2015 12:17

Ce mercredi 7 janvier 2015 restera à jamais un jour de stupéfaction, de deuil et de colère pour notre pays.  

En fin de matinée, douze personnes (dont deux policiers en fonction de protection) ont été massacrées à l'arme automatique, sans doute par trois terroristes islamistes, au siège de Charlie Hebdo. Les dessinateurs Cabu, Charb, Tignous, Wolinski ont été tués. Et l'économiste Bernard Marris. 

Huit personnes sont blessées, dont quatre grièvement. 

Les journalistes de l'hebdomadaire satirique étaient menacés de mort et protégés par la police et les RG depuis l'affaire des "caricatures de Mahomet" (2006), qui avait commencé par la publication de caricatures danoises, dont certaines furent considérées comme islamophobes.

A l'époque, certains critiquaient le contenu de ces dessins, l'intention stigmatisante ou blessante qu'il pouvait y avoir à leur faire de la publicité dans un contexte d'islamophobie et de xénophobie montantes, d'autres mettaient en avant, avec raison, les principes démocratiques fondamentaux de la liberté d'expression et de la laïcité, qui rend inviolable le droit à la critique de la religion ou au discours laïc et satirique sur la religion.

Menacer de mort des journalistes en raison d'un prétendu crime d'opinion ou de blasphème est de toute manière une atteinte terrible à la liberté humaine et aux droits de la raison. La censure et l'auto-censure en la matière sont aussi en eux-mêmes des renoncements. 

Aujourd'hui, on attaque la liberté, la démocratie dont le journalisme indépendant est le symbole et le garde-fou, au nom d'une vision obscurantiste et ultra-réactionnaire de la religion.

Cet attentat sans précédent en France contre un journal remplit de dégoût et de crainte.

Un dégoût et une crainte vis à vis de ce fanatisme religieux et politique qui repose sur la bêtise et l'ignorance et qui débouche sur la barbarie.

Une peur aussi des conséquences que cet attentat peut avoir dans un contexte de montée des idées d'extrême-droite et de la stigmatisation de l'Islam et de la présence immigrée en France: certains vont chercher à souffler sur les braises du racisme et de l'intolérance. Face à la montée des préjugés et de la haine, nous avons à retrouver les voies de la fraternité, du dialogue, de la connaissance de l'autre, et du vivre ensemble républicain. 

Mais le sentiment premier, c'est celui de la pitié pour les victimes et leurs proches, ces journalistes réunis en conférence de rédaction et ces employés de Charlie Hebdo, ces policiers. 

Ismaël Dupont. 

 

HS-Blaspheme-Charlie_03.jpg

 

 

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5 janvier 2015 1 05 /01 /janvier /2015 18:03

René Vautier laisse une empreinte indéfectible parce qu'il a su marquer les esprits (Pierre Laurent)

 rene-vautier 1

René Vautier, cinéaste militant du film indépendant et anticolonialiste, vient de disparaître.

Homme de légende, de convictions, cinéaste baroudeur- il nous manque déjà. René Vautier était membre du Parti communiste depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Individualiste généreux, enragé, charmeur, René Vautier était toujours un marginal, tant en politique que dans les milieux du cinéma. Homme de la fidélité dans ses convictions et amitiés, René Vautier avait épousé les causes de son époque : anticolonialiste, régionaliste frôlant l'indépendantisme, écologiste, anticapitaliste… Nous perdons un combattant de la liberté, qui a payé chèrement son engagement.

 

Son premier film, « Afrique 50 », est un violent et efficace réquisitoire contre le colonialisme français en Afrique noire, contre le travail forcé. Le film lui valu une interdiction totale, 13 inculpations. L'armée, se rappelant qu'il n'avait pas fait son service militaire (ses faits de Résistance auraient pu pourtant l'en exempter), l'envoya en Allemagne, où il passa quasiment un an en prison militaire.

Avec « Avoir 20 ans dans les Aurès » Il avait fait un choix, celui de montrer, dénoncer cette guerre d'Algérie qui n'en avait pas le nom. La distribution dans le circuit indépendant, les salles municipales d'art et d'essais, il y a quelques années, de ce film marquant. avait fait redécouvrir son œuvre, son génie cinématographique.

Il laisse une empreinte indéfectible parce qu'il a su marquer les esprits. Il a su montrer la vérité telle qu'elle est. C'est grâce aux témoignages qu'il avait récoltés, qu'avait été prouvé que Jean-Marie Le Pen avait pratiqué la torture en Algérie (produit lors du procès du Canard enchaîne en 1985). Pacifiste, antimilitariste, passionné de la Bretagne, il était un bel anarcho-communiste et la légende raconte que les CRS, dans les années 60, le confondaient avec Léo Ferré.

Fier de l'avoir compté parmi les siens, son Parti lui rend hommage.

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5 janvier 2015 1 05 /01 /janvier /2015 17:58

 

Résistant sous l'occupation, emprisonné pour son premier film, passé du côté du FLN pendant la guerre d'Algérie, membre du groupe Medvedkine après mai 1968, défenseur de l'autonomie bretonne, le cinéaste René Vautier est mort le 4 janvier en Bretagne. Il avait 86 ans.

Le grand public a pris conscience de son existence en 1972, lorsque Avoir vingt ans dans les Aurès a été présenté à Cannes, à la Semaine de la critique. Le film racontait la désertion d'un soldat français en Algérie qui refusait l'exécution sommaire d'un prisonnier algérien. Mais ce n'est pas l'histoire de René Vautier. Il a passé le conflit algérien de l'autre côté, son itinéraire l'ayant porté depuis longtemps dans le camp des colonisés.

Né le 15 janvier 1928 à Camaret, dans le Finistère, ce fils d'ouvrier rejoint la Résistance en 1943. Après la guerre, il suit les cours de l'IDHEC et adhère au parti communiste. En 1950, la Ligue de l'enseignement le charge de réaliser un film sur l'éducation française en Afrique subsaharienne. Vautier détourne la commande et évoque une réalité méconnue : le travail forcé, les violences des autorités coloniales contre les populations entre la Côte d'Ivoire et le Mali. Le film qu'il rapporte de ce que l'on appelait alors l'A.O.F., Afrique 50, est non seulement censuré (il le restera quarante ans), mais vaut à son auteur une condamnation à un an de prison, exécutée dans les prisons militaires.

 

 UN FOCUS SUR L'ALGÉRIE

Au moment du déclenchement du conflit algérien, René Vautier part pour l'Afrique du Nord, d'abord pour la Tunisie, où il tourne deux courts métrages avant de gagner l'Algérie, aux côtés de maquis du FLN. Il y tourne deux documentaires, Une nation, l'Algérie, aujourd'hui perdu et L'Algérie en flammes. Cette collaboration lui vaut d'être poursuivi par les autorités françaises et René Vautier reste en exil jusqu'en 1966.

Peu après son retour en France, il rejoint en 1967 le groupe Medvedkine formé à Besançon autour de Chris Marker. Cette coopérative destinée à donner une image cinématographique des luttes ouvrières inspire René Vautier qui s'établit finalement en Bretagne où il fonde l'Unité de production cinématographique de Bretagne.

C'est dans ce cadre qu'il produit ses deux longs métrages de fiction Avoir vingt ans dans les Aurès et La Folle de Toujane (1973). D'Avoir vingt ans, Louis Marcorelles dira dans ces colonnes qu'il s'agit du « film le plus libre, le moins conformiste que nous ayons vu en France depuis longtemps ». Le cinéaste tourne aussi des documentaires sur les luttes ouvrières Quand tu disais Valéry (1975) ou Quand les Femmes ont pris la colère (1976) coréalisé avec Soazig Chappedelaine.

En 1972, René Vautier entre en grève de la faim après que le refus d'un visa d'exploitation pour le film Octobre à Paris, réalisé par Jacques Panijel après le massacre des manifestants algériens à Paris le 17 octobre 1961. Vautier voulait enfin sortir le film à travers sa société de distribution, et ne cesse sa grève qu'après avoir reçu du ministre de la culture de l'époque, Jacques Duhamel, l'assurance que les critères politiques n'entreront plus en ligne de compte dans les décisions de la commission de contrôle cinématographique.

En 1981, l'UPCB ferme, faute de financement, mais René Vautier ne cesse pas pour autant de tourner, des films sur les essais nucléaires dans le Pacifique, sur l'immigration, sur la Résistance. En 1985, lors du procès qui oppose Le Canard enchaîné à Jean-Marie Le Pen au sujet des tortures infligées par ce dernier pendant la guerre d'Algérie, l'hebdomadaire produit le témoignage d'une des victimes du lieutenant Le Pen, Ali Rouchaï que le cinéaste a tourné à Alger. René Vautier est aussi l'auteur de plusieurs ouvrages dont Caméra citoyenne - Mémoires, publié en 1988.

Lire notre interview avec René Vautier datant de 2007 : "Je filme ce que je vois, ce que je sais, ce qui est vrai"


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2015/01/04/mort-du-cineaste-francais-rene-vautier_4549027_3382.html#A0RDji57ZfwRhfWc.99

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5 janvier 2015 1 05 /01 /janvier /2015 17:55
Première réaction de Louis Aminot, de Brest (Finistère), écrite le 4 janvier 2015.
Tristesse, émotion, vaine colère. René Vautier est mort ce dimanche 4 janvier 2014. Rongé par un mal impitoyable, nous savions René fragilisé et mal en point. Parfaitement informé et conscient de la dangerosité de son mal, René ne l'ignorait pas, ses jours étaient comptés.
Il lui était arrivé d'en rire devant ses visiteurs embarrassés et penauds. Ma chance, mon culot ou mon inconscience, au choix, font que j'ai "rencontré" René pour la première fois à Quimper, en janvier 1973. Je travaillais alors à l'Arsenal de Brest, c'était donc un samedi. Emplie d'émotion ma visite insolite fut plus que discrète et furtive. René avait engagé une grève de la faim contre la censure cinématographique. Depuis 1970, le PCF comptait deux Fédérations en Finistère. Brestois, je n'avais donc rien à faire à Quimper qui relevait du Sud. Mais voilà, moi-même en délicatesse (histoire tristement rocambolesque) dans le Nord, ma curiosité était trop forte. Je voulais savoir et comprendre ce qui conduisait cet immense cinéaste militant, auteur du tout récent et magnifique "Avoir vingt ans dans les Aurès", à passer outre la sacro-sainte action collective et à mettre ostensiblement sa "peau dans la balance". Ainsi, nous devînmes amis. Je peux en témoigner, René aimait la compagnie des plus jeunes militants communistes, surtout lorsqu'ils se révélaient pacifiquement audacieux. "C'est bien d'être un peu turbulent", précisait-il.
De ce fait, nous avons travaillé au plus près avec lui au moment du naufrage de l'Amoco Cadiz, en 1978, et de la préparation de son film "Marée noire, colère rouge".
Une épopée riche d'enseignements politiques. Dans l'instant, je me souviens surtout de cette éblouissante rencontre plus récente, de l'été 2011, chez lui à Cancale. La magie de la connivence avec Arezki Metref, journaliste d'origine algérienne, Yvonne Lagadec et André Le Gac faisait son oeuvre de fraternité. Jean-Claude Salaun n'avait pu se libérer. Une immense tendresse respectueusement partagée inondait son atelier. Résistant, antifasciste, anticolonialiste, créateur, inlassable chasseur d'image de la vraie vie, "un homme est mort". Ainsi, l'avait-il écrit à propos d'Edouard Mazé, assassiné par la police le 17 avril 1950, à Brest. Avec tous les progressistes et les militants de la Paix pour la liberté des peuples, je pleure un grand bonhomme. Il faut lire ses mémoires "Caméra citoyenne", aux Editions Apogée. Ses combats, ses créations, ses images, irrigueront longtemps nos pensées et nos propres combats. Adieu René. Ton courage vit et vivra en nous.  

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4 janvier 2015 7 04 /01 /janvier /2015 13:07

La souffrance des syriens fuyant les atrocités de la guerre et le manque de perspective dans les camps de réfugiés des pays frontaliers s'est rappelée à nous de manière odieuse pendant la période des fêtes avec les dérives des cargos Ezadeen, battant pavillon du Sierra Léone et censé transporter du bétail vivant, et celle du Blue Sky M, avec 850 migrants à son bord pour ce dernier, 450 migrants syriens pour le premier.

200 000 refugiés selon l'ONU ont tenté de traverser la Méditerranée en 2014, dix fois plus qu'en 2012: 3400 en sont morts!

Parmi ces 200000 migrants qui ont tenté de traverser la Méditerannée jusqu'à l'Europe, 60 000 sont syriens, 10 000 afghans, 34 000 érythréens, 7000 somaliens, 20 000 sub-sahariens, 5000 palestiniens, 9000 maliens, 9000 nigérians, 7000 gambiens, 4300 bangladeshi. Sur 22,8 millions que comptait la population syrienne en 2011, 3,2 millions sont réfugiés dans les pays frontaliers (1 million en Turquie, 1,1 million au Liban, 640 000 en Jordanie, 228 000 en Irak). En 2014, près de 10000 enfants syriens ont trouvé refuge en Italie, contre 3 fois moins l'année précédente (source Libération). 

Dans le cas des deux cargos qui ont deffrayé la chronique ces derniers jours, les immigrants ont été lamentablement abandonnés avec les navires poubelles par les marins par une mer démontée et ces cargos se seraient sans doute abîmés sur les côtes ou en mer sans sauvetage.

Transporter 500 passagers qui paie entre 3000 et 5000 dollars le passage, ça peut rapporter jusqu'à 2 millions d'euros.

Au-delà du manque de scrupules et de l'avidité des passeurs, trop souvent exclusivement pointés du doigt dans une approche répressive, ces tragédies posent plus que jamais la question de la politique d'accueil de l'Europe et de la France vis à vis de ces demandeurs d'asile en droit de pouvoir vivre en sécurité, dans le respect de leurs droits humains, et d'avoir un avenir, qu'ils soient syriens, érythréens ou autre.

Ouest-France consacrait ce week-end un article très renseigné à la question. Derrière les chiffres affolants, il y a des hommes, des femmes, des enfants, qu'on laisse souffrir quand ils tentent de sauver leur peau et leur avenir dans une indifférence étatique confondante:  

" Le trafic en Méditerranée change d'échelle

Année record

L'an dernier, plus de 207 000 migrants ont traversé la Méditerrannée (3419 y ont laissé la vie), selon l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR). "C'est presque trois fois plus que le précédent pic connu, soit environ 70000 en 2011" note l'UNCHR. 

"Pour la première fois, en 2014, les personnes orginaires de Syrie et d'Erythrée sont devenues une composante essentielle de ce flux tragique, à hauteur de 50% du total".

De Mare Nostrum à Triton 

Après le drame de Lampedusa, en 2013, où 366 migrants avaient trouvé la mort, l'Union Européenne avait lancé la mission Mare Nostrum. L'Italie a mobilisé 900 soldats et 32 navires. L'opération a permis de secourir 150 000 personnes, mais elle avait aussi un coût: 9 millions d'euros par mois (sic!!! que vaut une vie humaine! ce budget européen, c'est même pas le budget annuel d'une municipalité de 15000 habitants en France). Depuis le 1er novembre, Frontex, l'Agence pour la surveillance des frontières de l'Union Européenne, a remplacé Mare Nostrum par Triton.

Celle-ci mobilise 21 navires, 4 avions, un hélicoptère, et 65 officiers. Son coût est plus faible: 2,9 millions d'euros par mois. Mais en face de ces moyens nautiques et aéronautiques, les passeurs ont changé de moyens et d'échelle.

Loin des petits bateaux de pêche

Les passages de Syriens ou d'Erythréens à bord de navires marchands se développent rapidement. Le Blue Sky M , avec 850 migrants, et l'Ezadeen, avec ses 450 passagers, ont eu des précédents. Le 20 décembre, en Italie, 800 migrants étaient recueillis à bord d'un cargo de 70 m parti d'un port turc et lui aussi abandonné par son équipage. 

Le 9 décembre, 580 personnes ont débarqué du Sandy, un paquebot battant pavillon congolais, toujours en Italie. Le 22 novembre, à Chypre, le Haj Zaher, battant pavillon de Tanzanie était secouru avec 228 migrants. On est très loin des quelques dizaines de personnes s'entassant sur des bateaux de pêche". 

 

Pour éviter ces traversées dans des conditions très dangereuses et souvent mortelles, livrées au bon vouloir de modernes négriers, il y a une solution simple: que les pays riches d'Europe comme la France attribuent des permis de séjour et des droits d'asile dans les ambassades et consulats du Proche Orient (Jordanie, Liban, Turquie pour les réfugiés syriens) et d'Afrique pour les réfugiés qui ont tout perdu et s'entassent actuellement par milliers dans des camps où la vie est plus que précaire, dans des pays qui sont déjà instables et fortement inégalitaires. Ces immigrés, souvent qualifiés, peuvent s'intégrer à nos pays et leur apporter quelque chose. Le bilan fiscal et économique de l'immigration en France est positif, comme le montre un certain nombre d'experts. Il suffit de voir ce que les immigrés du Proche Orient, d'Afrique, d'Asie peuvent apporter aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Canada, comme dynamisme médical, économique, scientifique, et culturel pour voir qu'il est non seulement immoral et inhumain, mais complètement stupide du point de vue du rayonnement de nos pays, de fermer la porte à ces demandeurs d'asile.

Ismaël Dupont

 

Lire aussi, Centre d'actualité de l'ONU

 

refugies-syriens-en-Mediterannee.jpg

 

  2 janvier 2015 – Face au phénomène de cargos de migrants laissés à la dérive par des trafiquants en mer Méditerranée, le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson, a exprimé vendredi son inquiétude et jugé nécessaire des efforts énergiques pour y remédier.

M. Eliasson a discuté vendredi de ce sujet avec le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, le Représentant spécial du Secrétaire général pour les migrations internationales et le développement, Peter Sutherland, et le Directeur général de l'Organisation internationale des migrations (OIM), William Swing, a indiqué le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU dans une note à la presse.

« Ils ont discuté des migrations internationales et de ce qui apparait comme une tendance effroyable en matière de traite des êtres humains s'agissant des migrants - l'abandon de grands cargos par les trafiquants en Méditerranée », a-t-il précisé.

Selon la presse, deux jours après le sauvetage d'un cargo à bord duquel se trouvaient des centaines de migrants, les garde-côtes italiens ont pris le contrôle vendredi 2 janvier d'un autre bateau en perdition au large des côtes italiennes. Le navire marchand, qui transportait 450 migrants, avait été abandonné par son équipage.

Le trafic de migrants a causé la mort de 3.000 personnes en Méditerranée rien que pour l'année 2014, contre 700 morts l'année précédente.

Saluant les efforts de sauvetage en cours, notamment par la marine et les garde-côtes italiens, le Vice-Secrétaire général des Nations Unies a souligné la responsabilité de tous les États membres pour assurer la protection et les droits humains des migrants. Il a noté qu'il y avait un besoin urgent d'examiner les causes profondes du phénomène et de faire des efforts énergiques pour y remédier.

 

« Le système des Nations Unies continuera ses efforts, de concert avec les gouvernements concernés, l'OIM et d'autres parties prenantes, afin de répondre aux défis que représentent les migrations à travers le monde », a ajouté le porte-parole du Secrétaire général.

De son côté, le Directeur du bureau Europe du HCR, Vincent Cochetel, a estimé que l'utilisation de cargos représentait une nouvelle tendance « qui ne peut plus être ignorée par les gouvernements européens ».

« Il faut de toute urgence une action concertée européenne en mer Méditerranée. Il faut aussi accroître les efforts pour sauver les gens en mer et pour fournir des alternatives légales à ces voyages dangereux », a-t-il dit dans un communiqué de presse. Le HCR a remercié les autorités italiennes pour leur réaction aux derniers incidents.

  

    

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4 janvier 2015 7 04 /01 /janvier /2015 12:22

Dans le sillage de l’écrivain Renaud Camus, Éric Zemmour prétend que le peuple français subit un « grand remplacement » dont il devrait se défendre en expulsant de son territoire les musulmans. Cette pensée, déclinée en fiction par Michel Houellebecq, n’est pas une opinion dont il faudrait débattre mais une idéologie potentiellement meurtrière qui renoue avec les pires aveuglements de la catastrophe européenne.

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4 janvier 2015 7 04 /01 /janvier /2015 11:11

Ouest-France - 3 janvier 2015

Engagement emblématique du candidat Hollande, la taxe à 75% sur les rémunérations dépassant 1 million d'euros (c'est tout de même une somme!) s'en va discrétement. Elle portait sur les revenus de 2013 et 2014. Manuel Valls avait confirmé en octobre que cette mesure ne serait pas reconduite. 

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3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 20:13

Morlaixmag n° 135

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3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 19:40

Les politiques libérales mènent la France et l'Europe dans le mur.

La France est devenue un pays de bas salaires, d'emplois précaires. C'est un symptôme de notre grave affaiblissement productif qui débouche sur une augmentation du chômage aux conséquences dramatiques.

C'est toujours plus de compétition au service des marchés, toujours plus de cadeaux au patronat par les sommes colossales accordées au titre du CICE,  sans aucune garantie de créations d'emplois. Rien ne différencie sur le fond les politiques menées par les gouvernements de Hollande et celles de Sarkozy.

La loi MACRON  vient concrétiser ces orientations avec un seul fil conducteur :  déréguler, déréglementer. Cette loi ne prévoit rien d’autre que la liberté d’exploiter. C’est un texte contre les libertés de 99 % de la population.


Du pouvoir d'achat pour relancer la croissance

Les salaires doivent repartir à la hausse, sans quoi il n'y aura pas de ressources pour faire repartir la consommation et favoriser ainsi l'emploi, pas de moyens pour financer la protection sociale, pas assez de rentrées fiscales et donc moins de services publics.

 

Répartir autrement les richesses

Ce sont les travailleurs qui créent les richesses. Ils sont donc en droit de réclamer une autre répartition de celles-ci en leur faveur. Un des enjeux essentiels de ces élections départementales est une prise en charge plus solidaire de la perte d’autonomie et du vieillissement, compétence essentielle du département. Il y a des besoins criants en termes d’adaptation de la société, des équipements et des services aux personnes âgées. De financement de nouvelles maisons de retraite, de foyers logement, de l’APA. Tout cela ne peut pas se faire à moyens constants. Dans une France ruinée par la guerre en 1945, on a su trouver les ressources pour créer la Sécu et le système des Retraites, et on ne serait pas capable aujourd’hui de faire contribuer les hauts revenus et la finance à la construction de nouveaux droits à l’autonomie pour les personnes âgées ? 

 

Réforme territoriale, réforme libérale

Cette réforme n'est ni plus ni moins   qu'un outil au service de la politique libérale suivie par le gouvernement Hollande-Valls.

Cette réforme territoriale a trois objectifs : imposer l’austérité, attiser la concurrence entre les territoires et ouvrir de nouveaux espaces de profit pour les marchés, tout en détruisant la démocratie locale.

Le nouveau découpage des régions s'est fait sur un coin de table, a été décidé de façon autoritaire et technocratique, en refusant tout dialogue avec les élus et les citoyens.

Ainsi, après l'absence de consultation des conseils régionaux et généraux concernés par les fusions de régions, il faut souligner que  l’alliance de l’UMP et du PS a ôté tout pouvoir d’intervention aux citoyens dans ce processus de modification des territoires de la République ; l’obligation de référendums locaux a été ainsi supprimée.

Pour notre part, nous refusons ce recul démocratique, tout comme nous refusons les fusions de régions fondées sur des visions dépassées. Avant même d’organiser cette nouvelle carte des régions, la logique aurait voulu que soient examinées en priorité les fonctions et les compétences de ces nouvelles collectivités régionales, pour déterminer l’espace qu’elles devraient occuper.

De même, avant de réfléchir aux périmètres de ces nouvelles institutions locales, il aurait fallu également s’interroger sur les moyens financiers et humains dont elles pourront disposer pour exercer leurs nouvelles compétences.

Il ne faut pas se cacher que des régions de grande taille, disposant de compétences très élargies et d’un pouvoir réglementaire, portent le germe d’une organisation fédéraliste se substituant à notre République une et indivisible. Certains comparent nos régions aux Länder allemands, évoquant leur action et leur puissance respectives, mais oublient de dire qu’ils sont non pas l’expression d’une République dont l’organisation est décentralisée, mais les structures politiques d’un État fédéral, où les lois ne sont pas les mêmes suivant que l’on habite à l’ouest ou à l’est du pays.

L’adaptation du territoire au libéralisme sacrifie les structures démocratiques pour mieux s’éloigner de l’intérêt général.

Par ailleurs, ce projet défend une conception de l’État recentré sur ses missions régaliennes, conception promue par les idéologues du libéralisme et leurs traités européens, afin de réduire les dépenses publiques.

Cet aménagement du territoire aura pour conséquence d’approfondir le fossé entre les régions à fort potentiel économique et les autres. Les régions riches ne vont certainement pas tirer vers le haut les régions les plus pauvres ; elles seront en réalité de véritables trous noirs, qui aspireront l’essentiel des richesses.

En fait, derrière ce redécoupage des régions, sous couvert de renforcer l’attractivité de leur territoire, se cache un projet politique bien plus vaste, celui d’une réorganisation complète de notre République.

C’est un chambardement de nos institutions locales qui se prépare, une réduction des lieux d’expression de la souveraineté populaire.

 

Le gouvernement veut faire disparaître les départements

Dans le projet gouvernemental,  la disparition des départements est planifiée., tout comme d'ailleurs celle de communes, par l'obligation de fusions, pour ce qui concerne les plus petites.

Demain les intercommunalités se substitueront aux assemblées communales et les grandes régions aux départements. C’est un recul démocratique sans précédent et nous allons évidemment le combattre avec détermination.

En effet, personne ne peut croire que l’on va renforcer la démocratie dans notre pays, répondre à la crise de la représentation qui s’élargit, en réduisant le nombre d’assemblées élues, en réduisant le nombre d’élus locaux de proximité, pour la plupart bénévoles, en éloignant toujours plus les citoyens des lieux de décision et de pouvoir.

Le gouvernement prétend que c'est la constitution de régions fortes et compétitives qui va permettre de répondre aux besoins de la population.

Il n'en est rien !  Ce renforcement de la compétitivité va accentuer encore le dumping fiscal et le dumping social déjà à l'œuvre et qui font déjà tant de ravages.

 

Nous voulons des  départements au service de la population

Aujourd'hui le département continue d’avoir une place tout à fait essentielle dans l’organisation de notre République et pour répondre aux besoins de solidarité et de cohésion sociales de notre pays.

Le département c'est actuellement l'action sociale pour près de 30 % de ses dépenses (personnes âgées, personnes handicapées, enfance..) ; l'éducation (collèges et personnels TOS...) ; les transports (voirie, transports routiers des personnes et transports maritimes...) ; l'aménagement des territoires (ports maritimes, équipement rural, aménagement foncier, gestion de l'eau...) ; la compétence culturelle (bibliothèques, archives, protection du patrimoine...), autant d'actions de proximité dont les lieux de décision s'éloigneraient encore des citoyens.

Pour notre part, nous restons attachés à l’organisation de notre République, à ses trois niveaux de collectivités, même si nous pensons que d’importantes modifications doivent être mises en œuvre pour en démocratiser toujours plus le fonctionnement, pour améliorer les services publics locaux, développer tous les partenariats possibles, monter des projets communs entre collectivités territoriales, dans le respect de toutes les parties prenantes, pour renforcer l’efficacité de l’action publique et toujours mieux répondre aux besoins et aux attentes de la population.

Nous militons donc pour un changement radical, démocratique et social, pour une VIe République qui place le peuple devant toute chose et l’humain au centre de tout.

Il faut une grande décentralisation qui organise la République pour répondre à l’exigence démocratique ; décentraliser l’organisation.

Dans ce cadre le département a un rôle moteur à jouer.

Nous sommes favorables à une VIe République, sociale et démocratique, qui redonne du pouvoir au peuple au travers de nouvelles institutions, à tous les niveaux, du local au national, et au travers de collectivités territoriales construites sur la coopération et non sur une forme d’intégration contrainte, librement administrées par des assemblées élues, aux pouvoirs renforcés, et non transformées en simples guichets déconcentrés des politiques de l’État. C'est pourquoi doit être restauré au profit des départements le principe de la compétence générale que le gouvernement vient de remettre en cause, et qui lui permettraient d'intervenir pour aider directement ou indirectement le développement économique.

 

Il n'y a pas de fatalité

Nous ne sommes pas condamnés à la morosité dans laquelle on veut nous enfermer.

L'urgence est de stopper la machine infernale de l'austérité : fermer le robinet du pacte de responsabilité, ouvrir en grand le chantier d'une réforme fiscale, briser le tabou patronal et gouvernemental en matière de salaires, mobiliser pour la sécurité sociale, protéger et promouvoir l'investissement public des collectivités locales.

La gauche n'est pas morte. Cette gauche c'est celle qui vibre et ne lâche rien, qui veut changer réellement la société.

 

Un grand sursaut national et citoyen est nécessaire

Il faut ouvrir une autre voie, reconstruire l'espoir, autour d'un programme de redressement mettant résolument le cap à gauche sur la base de trois piliers :

 -          un plan de lutte immédiat contre les gâchis de la finance et une relance sociale et écologique qui engage le redressement du pays,

 -          une refondation démocratique vers une 6éme République,

 -          le retour vers une parole forte, non alignée et indépendante de la France pour changer l'Europe et l'ordre du monde.

 

Créer un large front populaire

 Le Front de Gauche a pour ambition de relever cet immense défi. Il agit pour construire un large front populaire, associant partis voulant la transformation sociale, écologique et démocratique, et citoyens et rendre possible à nouveau l’espoir de progrès et la dynamique citoyenne majoritaire sans laquelle aucune politique de changement ne sera possible.

Les élections départementales constituent un moment fort pour afficher les exigences de la population et mettre en échec les politiques qui tournent le dos aux intérêts des citoyens.

 

 

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3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 19:20

Cela se passe à l'hôpital de Morlaix, unité Alzheimer de Guervenan à Plougonven: une infirmière contractuelle (diplômée mais sur contrat temporaire en attente d'être stagiairisée et titularisée) qui donnait pleinement satisfaction se voit notifier le 24 décembre qu'elle ne reprend pas le service le lendemain.

Ses collègues apprennent le départ forcé et expéditif à leur retour des congés pour les fêtes.  

Quel respect humain pour des agents du service public!

Comme cela, 14 infirmières contractuelles n'ont pas été renouvelées en cette fin d'année sur l'hôpital de Morlaix.

Tristement banal:  l'administration hospitalière, désormais formée au management néo-libéral sur le modèle de l'entreprise, et encouragée à employer ces méthodes qui dégradent la qualité de la prise en charge et des conditions de travail des personnels par l'ARS et la politique d'austérité de l'Etat, dont le secteur de la Santé et l'hôpital public sont les premières victimes, subordonne tout à la rentabilité financière.

A l'hôpital de Brest-Carhaix, c'est 190 emplois que l'on supprime.

A l'hôpital de Douarnenez, on voudrait fermer le bloc opératoire et d'autres services.

A Concarneau, on ferme les urgences.

Dans le même temps, l'Etat tend à favoriser les cliniques privées qui héritent des activités rentables, parfois pratiquées par des médecins de l'hôpital, et qui sont considérées comme complémentaires de la fonction publique hospitalière.

C'est la casse progressive mais méthodique d'un système de santé qui était parmi les plus efficaces et protecteurs du monde.

Au nom de la rationalité de ceux qui percoivent la santé comme une marchandise comme les autres.

Avec les personnels des hôpitaux, les citoyens doivent redoubler de vigilance pour ne pas que leurs services hospitaliers continuent à se dégrader.  

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