Les politiques libérales mènent la France et l'Europe dans le mur.
La France est devenue un pays de bas salaires, d'emplois précaires. C'est un symptôme de notre grave affaiblissement productif qui débouche sur une augmentation du chômage aux conséquences dramatiques.
C'est toujours plus de compétition au service des marchés, toujours plus de cadeaux au patronat par les sommes colossales accordées au titre du CICE, sans aucune garantie de créations d'emplois. Rien ne différencie sur le fond les politiques menées par les gouvernements de Hollande et celles de Sarkozy.
La loi MACRON vient concrétiser ces orientations avec un seul fil conducteur : déréguler, déréglementer. Cette loi ne prévoit rien d’autre que la liberté d’exploiter. C’est un texte contre les libertés de 99 % de la population.
Du pouvoir d'achat pour relancer la croissance
Les salaires doivent repartir à la hausse, sans quoi il n'y aura pas de ressources pour faire repartir la consommation et favoriser ainsi l'emploi, pas de moyens pour financer la protection sociale, pas assez de rentrées fiscales et donc moins de services publics.
Répartir autrement les richesses
Ce sont les travailleurs qui créent les richesses. Ils sont donc en droit de réclamer une autre répartition de celles-ci en leur faveur. Un des enjeux essentiels de ces élections départementales est une prise en charge plus solidaire de la perte d’autonomie et du vieillissement, compétence essentielle du département. Il y a des besoins criants en termes d’adaptation de la société, des équipements et des services aux personnes âgées. De financement de nouvelles maisons de retraite, de foyers logement, de l’APA. Tout cela ne peut pas se faire à moyens constants. Dans une France ruinée par la guerre en 1945, on a su trouver les ressources pour créer la Sécu et le système des Retraites, et on ne serait pas capable aujourd’hui de faire contribuer les hauts revenus et la finance à la construction de nouveaux droits à l’autonomie pour les personnes âgées ?
Réforme territoriale, réforme libérale
Cette réforme n'est ni plus ni moins qu'un outil au service de la politique libérale suivie par le gouvernement Hollande-Valls.
Cette réforme territoriale a trois objectifs : imposer l’austérité, attiser la concurrence entre les territoires et ouvrir de nouveaux espaces de profit pour les marchés, tout en détruisant la démocratie locale.
Le nouveau découpage des régions s'est fait sur un coin de table, a été décidé de façon autoritaire et technocratique, en refusant tout dialogue avec les élus et les citoyens.
Ainsi, après l'absence de consultation des conseils régionaux et généraux concernés par les fusions de régions, il faut souligner que l’alliance de l’UMP et du PS a ôté tout pouvoir d’intervention aux citoyens dans ce processus de modification des territoires de la République ; l’obligation de référendums locaux a été ainsi supprimée.
Pour notre part, nous refusons ce recul démocratique, tout comme nous refusons les fusions de régions fondées sur des visions dépassées. Avant même d’organiser cette nouvelle carte des régions, la logique aurait voulu que soient examinées en priorité les fonctions et les compétences de ces nouvelles collectivités régionales, pour déterminer l’espace qu’elles devraient occuper.
De même, avant de réfléchir aux périmètres de ces nouvelles institutions locales, il aurait fallu également s’interroger sur les moyens financiers et humains dont elles pourront disposer pour exercer leurs nouvelles compétences.
Il ne faut pas se cacher que des régions de grande taille, disposant de compétences très élargies et d’un pouvoir réglementaire, portent le germe d’une organisation fédéraliste se substituant à notre République une et indivisible. Certains comparent nos régions aux Länder allemands, évoquant leur action et leur puissance respectives, mais oublient de dire qu’ils sont non pas l’expression d’une République dont l’organisation est décentralisée, mais les structures politiques d’un État fédéral, où les lois ne sont pas les mêmes suivant que l’on habite à l’ouest ou à l’est du pays.
L’adaptation du territoire au libéralisme sacrifie les structures démocratiques pour mieux s’éloigner de l’intérêt général.
Par ailleurs, ce projet défend une conception de l’État recentré sur ses missions régaliennes, conception promue par les idéologues du libéralisme et leurs traités européens, afin de réduire les dépenses publiques.
Cet aménagement du territoire aura pour conséquence d’approfondir le fossé entre les régions à fort potentiel économique et les autres. Les régions riches ne vont certainement pas tirer vers le haut les régions les plus pauvres ; elles seront en réalité de véritables trous noirs, qui aspireront l’essentiel des richesses.
En fait, derrière ce redécoupage des régions, sous couvert de renforcer l’attractivité de leur territoire, se cache un projet politique bien plus vaste, celui d’une réorganisation complète de notre République.
C’est un chambardement de nos institutions locales qui se prépare, une réduction des lieux d’expression de la souveraineté populaire.
Le gouvernement veut faire disparaître les départements
Dans le projet gouvernemental, la disparition des départements est planifiée., tout comme d'ailleurs celle de communes, par l'obligation de fusions, pour ce qui concerne les plus petites.
Demain les intercommunalités se substitueront aux assemblées communales et les grandes régions aux départements. C’est un recul démocratique sans précédent et nous allons évidemment le combattre avec détermination.
En effet, personne ne peut croire que l’on va renforcer la démocratie dans notre pays, répondre à la crise de la représentation qui s’élargit, en réduisant le nombre d’assemblées élues, en réduisant le nombre d’élus locaux de proximité, pour la plupart bénévoles, en éloignant toujours plus les citoyens des lieux de décision et de pouvoir.
Le gouvernement prétend que c'est la constitution de régions fortes et compétitives qui va permettre de répondre aux besoins de la population.
Il n'en est rien ! Ce renforcement de la compétitivité va accentuer encore le dumping fiscal et le dumping social déjà à l'œuvre et qui font déjà tant de ravages.
Nous voulons des départements au service de la population
Aujourd'hui le département continue d’avoir une place tout à fait essentielle dans l’organisation de notre République et pour répondre aux besoins de solidarité et de cohésion sociales de notre pays.
Le département c'est actuellement l'action sociale pour près de 30 % de ses dépenses (personnes âgées, personnes handicapées, enfance..) ; l'éducation (collèges et personnels TOS...) ; les transports (voirie, transports routiers des personnes et transports maritimes...) ; l'aménagement des territoires (ports maritimes, équipement rural, aménagement foncier, gestion de l'eau...) ; la compétence culturelle (bibliothèques, archives, protection du patrimoine...), autant d'actions de proximité dont les lieux de décision s'éloigneraient encore des citoyens.
Pour notre part, nous restons attachés à l’organisation de notre République, à ses trois niveaux de collectivités, même si nous pensons que d’importantes modifications doivent être mises en œuvre pour en démocratiser toujours plus le fonctionnement, pour améliorer les services publics locaux, développer tous les partenariats possibles, monter des projets communs entre collectivités territoriales, dans le respect de toutes les parties prenantes, pour renforcer l’efficacité de l’action publique et toujours mieux répondre aux besoins et aux attentes de la population.
Nous militons donc pour un changement radical, démocratique et social, pour une VIe République qui place le peuple devant toute chose et l’humain au centre de tout.
Il faut une grande décentralisation qui organise la République pour répondre à l’exigence démocratique ; décentraliser l’organisation.
Dans ce cadre le département a un rôle moteur à jouer.
Nous sommes favorables à une VIe République, sociale et démocratique, qui redonne du pouvoir au peuple au travers de nouvelles institutions, à tous les niveaux, du local au national, et au travers de collectivités territoriales construites sur la coopération et non sur une forme d’intégration contrainte, librement administrées par des assemblées élues, aux pouvoirs renforcés, et non transformées en simples guichets déconcentrés des politiques de l’État. C'est pourquoi doit être restauré au profit des départements le principe de la compétence générale que le gouvernement vient de remettre en cause, et qui lui permettraient d'intervenir pour aider directement ou indirectement le développement économique.
Il n'y a pas de fatalité
Nous ne sommes pas condamnés à la morosité dans laquelle on veut nous enfermer.
L'urgence est de stopper la machine infernale de l'austérité : fermer le robinet du pacte de responsabilité, ouvrir en grand le chantier d'une réforme fiscale, briser le tabou patronal et gouvernemental en matière de salaires, mobiliser pour la sécurité sociale, protéger et promouvoir l'investissement public des collectivités locales.
La gauche n'est pas morte. Cette gauche c'est celle qui vibre et ne lâche rien, qui veut changer réellement la société.
Un grand sursaut national et citoyen est nécessaire
Il faut ouvrir une autre voie, reconstruire l'espoir, autour d'un programme de redressement mettant résolument le cap à gauche sur la base de trois piliers :
- un plan de lutte immédiat contre les gâchis de la finance et une relance sociale et écologique qui engage le redressement du pays,
- une refondation démocratique vers une 6éme République,
- le retour vers une parole forte, non alignée et indépendante de la France pour changer l'Europe et l'ordre du monde.
Créer un large front populaire
Le Front de Gauche a pour ambition de relever cet immense défi. Il agit pour construire un large front populaire, associant partis voulant la transformation sociale, écologique et démocratique, et citoyens et rendre possible à nouveau l’espoir de progrès et la dynamique citoyenne majoritaire sans laquelle aucune politique de changement ne sera possible.
Les élections départementales constituent un moment fort pour afficher les exigences de la population et mettre en échec les politiques qui tournent le dos aux intérêts des citoyens.