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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 18:14

Mercredi 28 octobre, avant la présentation de la liste finistérienne du Front de Gauche aux Régionales, Xavier Compain (tête de liste régionale du Front de Gauche, membre de la direction nationale du PCF) et Sylvie Larue (tête de liste du Front de Gauche dans l'Ille et Vilaine, membre d'Ensemble, avec Catherine Boudigou (médecin à Audierne, membre du Parti de Gauche, tête de liste du Front de Gauche dans le Finistère), d'autres candidats aux Régionales (Noëlle Péoc'h, n°3 sur la liste du Finistère, et François Rippe, n°6 sur la liste), des militants du Front de Gauche, du PCF, d'Ensemble, du Parti de Gauche de Brest et le secrétaire départemental du PCF, Ismaël Dupont, ont rencontré des animateurs du collectif de défense du collège de Kérichen à Brest, Gildas Cloarec et Bruno Robert, et échangé avec eux pendant 1 heure et demi dans au café Celton.

Cette démarche s'inscrit dans une volonté de nourrir nos propositions et notre discours de campagne des luttes de terrain, notamment pour la défense des services publics.

Le 11 septembre dernier, les élus du Conseil d'Administration du collège de Kérichen étaient informés par une lettre du conseil départemental qu'une démarche "de concertation" allait débuter en vue de la fermeture annoncée du collège à la rentrée 2016. Marc Labbey, conseiller général, avait pourtant rassuré les personnels l'an passé, pendant la campagne des départementales, en disant qu'il y avait des garanties pour qu'il n'y ait pas de fermeture dans l'immédiat. C'est que, du fait de resectorisations, des redéfinitions de cartes scolaires, des fermetures d'options ou du refus d'ouvrir des options, le collège de Kérichen s'est affaibli depuis des années, passant de 900 à 280 élèves. L'année dernière, il a perdu le label d'éducation prioritaire REP qui lui donnait quelques moyens d'encadrement supplémentaires. Le collège de Kérichen est tout près de Pontanezen, un des gros quartiers populaires de Brest. La décision, le Conseil Départemental l'a prise avec une séance menée au pas de charge, sans véritable débat, dans l'accord PS-droite, avec 52 délibérations votées ce jour là. Les parents et les enseignants ont appris la nouvelle avec beaucoup de surprise et un fort mécontentement.

Les 3 mois de délai de concertation ne sont qu'un simulacre: la décision est prise, point d'aboutissement d'un long démantèlement. Le discours du Conseil Départemental, c'est: si vous en êtes arrivés là, c'est de votre faute. Il y avait une réunion le 13 octobre avec les représentants des parents, les représentants du CA. A 18h, le conseil départemental avec organisé une pré-rencontre avec les chefs d'établissement du secteur, les représentants de la mairie, manière d'exprimer qu'il ne s'agissait que de travailler les conditions techniques du transfert des élèves. A aucun moment, la voix des parents ou des enseignants et personnels n'a été prise en compte.

Il y a un seul collège brestois dans le secteur qui peut vraiment accueillir des élèves: Pen ar C'hleuz (aujourd'hui: 370 élèves). Les autres élèves du secteur sont saturés ou pas en capacité d'accueillir un afflux de nouveaux élèves issus de Kérichen. Le départ du collège menacerait d'ailleurs à terme l'école primaire.

Ce qui risque de se passer, une concentration d'élèves de catégories sociales défavorisées dans un seul collège avec beaucoup d'effectifs et une gestion humaine plus difficile, la fuite de certains élèves de Kérichen vers le privé. Les études montrent que les collèges de taille humaine (entre 250 et 550 élèves, en gros) présentent de meilleurs résultats que les collèges aux effectifs très élevés.

Il semblerait qu'une des explications de la décision du Conseil Départemental soit une volonté pour la Région de récupérer les locaux du collège de Kérichen pour le lycée qui a des problèmes avec certains de ses bâtiments.

Il y a bien sûr aussi l'argument du côté de l'inspection académique et du rectorat de la volonté de fermer des écoles, et de récupérer des postes dans le Finistère face à la hausse de la démographie scolaire en Ille-et-Vilaine, sachant qu'on ne peut pas faire face à ces nouveaux besoins, en régime libéral d'austérité pour les services publics et de cadeaux au patronat, par des nouveaux moyens financiers, des créations d'établissement sans fermetures et des nouveaux postes.

La fermeture du collège de Kérichen risque de fragiliser des quartiers populaires déjà en difficulté. C'est une erreur pour le maintien ou l'essor de la mixité sociale, objectif affiché pourtant par ce gouvernement.

Dans cette affaire, comme dans bien d'autres, on observe un vrai déni de démocratie. La fermeture du collège s'accomplit au pas de charge, sans mandat issu des élections départementales, sans en avoir jamais parlé pendant les élections départementales de mars 2015, pour ce qui est des élus socialistes brestois. Ce collège, comme celui de Commana, également dans l’œil du collimateur austéritaire, est un facteur de lien social. Le supprimer risque de dévitaliser un quartier comme le bourg de Commana risque aussi d'être dévitalisé. On déplume le Finistère dans le cadre de l'austérité, pour rendre des postes, rendre des moyens financiers.

Le Front de Gauche, nos candidats l'ont dit, soutient la bataille des collectifs de parents et de personnels de Kérichen et du collège de Commana. Nous avons conscience que la mobilisation des parents, des habitants du quartier et du bourg, dans les deux cas, est décisive. Il faut faire pression sur les élus, qu'ils n'oublient pas que leur mandat vient du peuple, pas du PS qui leur demande d'appliquer la politique d'austérité de François Hollande et Manuel Valls sans tenir compte de la qualité de la prise en charge éducative des enfants. En effet, en concentrant les collèges, on diminue le nombre de profs. Un moyen de mobiliser pour la défense de ces collèges est de valoriser leur spécificité, leur apport pour le quartier, les anciens élèves. Le Conseil Départemental, la directrice académique ne fonctionnent qu'au rapport de force: seule une mobilisation significative des parents et des citoyens peuvent sauver ce collège!

C'est d'autant plus essentiel que le nombre d'élèves sur Brest risque d'augmenter les années à venir, c'est l'ADEUPA qui le dit.

Pour l'instant, le PCF, le Parti de Gauche, Ensemble, et donc le Front de Gauche, avec BNC et EELV se prononcent contre la fermeture de ce collège. Mais il y a beaucoup de boulot à faire avec le collectif de défense si on veut faire reculer le Conseil Départemental et l'Inspection académique au nom de la défense du service public de proximité.

Voir aussi: communiqué du PCF Finistère le 19 septembre 2015 paru dans la presse (Ouest-France):

Le Parti Communiste du Finistère : Les collèges Kérichen à Brest et François Manac'h à Commana ne doivent pas disparaître.

Le Parti Communiste du Finistère condamne la décision des services de l'Education Nationale et du Conseil Général de se diriger vers la fermeture des collègues de Kérichen à Brest et le collège de Commana. Il se tiendra aux côtés des personnels et des parents d'élèves pour la défense de ces services publics de proximité qui comptent tant dans un quartier, dans un canton.

Les établissements à petits effectifs ne sont pas forcément moins accueillants pour les élèves ni moins efficaces pour la réussite de tous.

Même quand leur nombre d'élèves diminue sur plusieurs années, ils peuvent se relancer avec le temps, surtout en zone urbaine comme à Brest.

A l'inverse, dans le contexte d'austérité qui altère la qualité des services publics de manière dramatique, ce qui prime, ce n'est pas les besoins sociaux mais des considérations de coût et de rentabilité financière qui sont très éloignés des objectifs d'éducation. Aucune création de collège dans le Finistère n'accompagnera évidemment ces fermetures d'établissement. Les "petits" établissements sont régulièrement menacés ( LP de PLOUHINEC- Le collège de BANNALEC et son internat- PLOUNEOUR-MENEZ- Les Iles du PONANT... ) au nom d'une logique purement comptable et financière.

Il s'agit selon l'administration centrale de "redéployer" des postes; la BRETAGNE étant prétendument "surdotée" par rapport à d'autres académies, et le Finistère devant rendre des postes à l'Ille-et-Vilaine, à la démographie scolaire beaucoup plus dynamique.

Il s'agit aussi et surtout de pouvoir supprimer des dépenses de fonctionnement pour le Conseil Général et l’Éducation Nationale, de réduire les besoins en personnels et en moyens matériels.

Par ailleurs, des projets de regroupement en réseau existent dans les tiroirs (4 ou 5 collèges dans l'orbite d'un "gros" lycée ayant à sa tête un "super-proviseur" doté de pouvoirs accrus ( y compris allant jusqu'au recrutement d'une partie du corps professoral). En fait il s'agit d'abord de "récupérer" des postes d'enseignement et de direction.

Le collège de Commana contribue au maintien de l'activité (logements- emplois-transports) dans le centre-Finistère et participe à la lutte contre la désertification du centre-Bretagne, déjà bien touché par la crise, le chômage et la montée de la pauvreté.

Les candidats du Front de Gauche en campagne: à gauche, Catherine Boudigou, au centre, Xavier Compain, Sylvie Larue, Noëlle Péoc'h, Michel Le goff

Les candidats du Front de Gauche en campagne: à gauche, Catherine Boudigou, au centre, Xavier Compain, Sylvie Larue, Noëlle Péoc'h, Michel Le goff

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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 17:41

Retraites complémentaires : « un scandale social »

Le 30 octobre un accord a été trouvé entre trois syndicats minoritaires (CFDT, CFTC, CFE-CGC) et le patronat, qui s’en réjouit bruyamment, sur l’avenir des régimes de retraites complémentaires. Il s’agit notamment du système de bonus-malus tant voulu par le patronat. La première pierre pour la retraite à 63 ans est posée.

En effet, le patronat et les syndicats signataires s’entendent sur un mécanisme d’abattements et de bonifications. A partir de 2019, un salarié remplissant les conditions pour toucher sa retraite de base à taux plein (c’est-à-dire âgé de 62 ans et ayant cotisé 41,5 ans pour ceux nés en 1957, par exemple) aura le choix entre plusieurs options. Soit il arrêtera de travailler et sa pension complémentaire sera diminuée de 10 % pendant au moins deux ans; soit il restera sur le marché du travail jusqu’à 63 ans, auquel cas le malus ne s’appliquera pas. S’il prolonge sa carrière d’une, deux ou trois années supplémentaires il toucherait un coup de pouce (de 10 % à 30 %).

Le texte de l’accord prévoit la sous-indexation des pensions, d’un point par rapport à l’inflation (manque pour les retraité-e-s de 2,1 milliards d’euros ), et le décalage dans le temps de la revalorisation annuelle des retraites (coût d’1,3 milliard).

Les économies d’ici à 2020 seront principalement portées par les salarié-e-s et les retraité-e-s. Un financement supplémentaire des régimes complémentaires est prévu à 90% par l’apport des salarié-e-s.

Cet accord se traduira par un recul de l’âge réel de départ en retraite, une augmentation de la durée de cotisation et une baisse du montant de pension perçue.

Oui, cet accord minoritaire est un déni démocratique et un vrai scandale social.

Le PCF demande un départ réel en retraite à taux plein à 60 ans pour toutes et tous, une prise en compte de la pénibilité dans le cadre d’un accord majoritaire et une égalité des montants des pensions femmes et hommes à carrières égales. Ces mesures peuvent être financées notamment grâce à l'égalité des salaires femmes-hommes pour augmenter sensiblement le financement de la protection sociale.

Nous portons le principe d’un régime de retraite à prestation définies et non un système à cotisations définies qui se traduirait par une baisse considérable des pensions

Retraites complémentaires: un scandale social (PCF)
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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 15:45


LES SALARIES DE CREDIT MUTUEL-ARKEA, FUTURES VICTIMES COLLATERALES DES TURPITUDES DU GROUPE CREDIT MUTUEL-CIC ?

Si l'on en croit les déclarations récentes, les grandes manoeuvres seraient lancées au sein de la Confédération nationale de Crédit Mutuel en vue de l’absorption, de fait, du Crédit Mutuel-Arkea (dont fait partie le CMB) par l'autre grande fédération du secteur, le Crédit Mutuel-CIC. C'est l'emploi qui risque bien, en particulier en Bretagne, d'être la victime collatérale de cette restructuration bancaire.

On doit malheureusement constater que l'ensemble du réseau Crédit Mutuel, banque prétendument mutualiste et coopérative, en a depuis longtemps abandonné les valeurs et se comporte comme les pires banques capitalistes : politique de rachat de banques commerciales ; rémunération exorbitante des dirigeants ; multiplication de filiales à l'étranger dont plus de la moitié est implantée dans des paradis bancaires et fiscaux ; soupçons, pour ce qui concerne le Crédit Mutuel-CIC d'avoir mis en place un système d'évasion fiscale et de blanchiment par l'intermédiaire d'une filiale en Suisse et à Monaco ; scandale dénoncé récemment par une enquête journalistique que Vincent Bolloré, patron breton et grand ami des leaders socialistes de la Région, a tenté en vain d'étouffer.

Il est temps que les sociétaires des caisses locales et fédérations du Crédit Mutuel reprennent le pouvoir afin de rompre avec ces pratiques et redonner tout leur sens aux valeurs mutualistes, au service d'un autre type de développement de nos Régions donnant la priorité à l'économie sociale et solidaire et au respect de l'environnement.

Les candidats de la liste Front de Gauche "Pour une Bretagne sociale et écologique: l'Humain d'abord!" conduite dans le Finistère par Catherine Boudigou

Catherine Boudigou - Xavier Compain - Sylvie Larue

Catherine Boudigou - Xavier Compain - Sylvie Larue

Les salariés de Crédit Mutuel-Arkéa, futures victimes collatérales des turpitudes du groupe Crédit Mutuel-CIC (Front de Gauche Finistère)
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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 08:38
Hommage d'Alain David à Marie-Paule Kérebel lors de sa cérémonie d'adieu, le samedi 31 octobre

Hier, samedi 31 octobre à Saint Thégonnec, les obsèques civiles de Marie-Paule Kérebel au Centre Funéraire ont donné lieu à une cérémonie extrêmement poignante et forte avec des interventions de Daniel Ravasio, de Alain David, de Lucienne Nayet qui a lu un poème d'Aragon sur Picasso, l'art et la peinture, la passion de Marie-Paule, retraçant l'engagement et la personnalité de Marie-Paule Kérebel, adjointe communiste aux Affaires Sociales de 1977 à 2008 à Morlaix. De nombreux militants du Parti Communiste, du Mouvement de la Paix, de Morlaix Wavel et de l'AFPS, du Front de Gauche, la ministre Marylise Lebranchu, le député Gwenegan Bui, le conseiller départemental Jean-Paul Vermot, des anciens élus PS des majorités auxquelles avait appartenu Marie-Paule Kérebel étaient présents, comme bien sûr de nombreux amis et collègues de travail de cette femme formidable qui nous a quittés après un long combat contre la maladie. Son ancienne collègue à l'hôpital psychiatrique de Morlaix avec des mots très forts et très vrais quelle était la passion et l'éthique professionnelle de Marie-Paule.

Elise Kerebel, la fille de Marie-Paule, a lu un très beau poème de Prévert sur la mort et le deuil, et le pouvoir de renaissance de la vie: "Chanson des escargots qui vont à l'enterrement":

" L'enterrement d'une feuille morte

Deux escargots s'en vont

Ils ont la coquille noire

Du crêpe autour des cornes

Ils s'en vont dans le soir

Un très beau soir d'automne

Hélas quand ils arrivent

C'est déjà le printemps

Les feuilles qui étaient mortes

Sont toutes ressuscitées

Et les deux escargots

Sont très désappointés

Mais voilà le soleil

Le soleil leur dit

Prenez prenez la peine

La peine de vous asseoir

Prenez un verre de bière

Si le cœur vous en dit

Prenez si ça vous plaît

L'autocar pour Paris

Il partira ce soir

Vous verrez du pays

Mais ne prenez pas le deuil

C'est moi qui vous le dis

Ça noircit le blanc de l’œil

Et puis ça enlaidit

Les histoires de cercueils

C'est triste et pas joli

Reprenez vos couleurs

Les couleurs de la vie

Alors toutes les bêtes

Les arbres et les plantes

Se mettent à chanter

A chanter à tue-tête

La vraie chanson vivante

La chanson de l'été

Et tout le monde de boire

Tout le monde de trinquer

C'est un très joli soir

Un joli soir d'été

Et les deux escargots

S'en retournent chez eux

Ils s'en vont très émus

Ils s'en vont très heureux

Comme ils ont beaucoup bu

Ils titubent un p'tit peu

Mais là-haut dans le ciel

La lune veille sur eux".

Jacques Prévet, "Chanson des escargots qui vont à l'enterrement" (Paroles)

Enfin, voici l'hommage que lui a rendu son ami Alain David, élu avec Marie-Paule pendant des années.

HOMMAGE A MARIE-PAULE

Avec le décès de Marie-Paule c’est une page qui se tourne pour beaucoup d’entre nous. Mais sûrement pas une page qui s’efface tellement ont été riches et denses les moments que nous avons partagés avec elle. Dans des domaines différents mais toujours pétris de chaleur et d’humanisme. De convivialité aussi car Marie-Paule aimait passionnément la vie.

Pour les Morlaisiens et bien au-delà, Marie-Paule c’est l’adjointe qui pendant quatre mandats s’est investie sans relâche et a tenu à bout de bras la politique sociale de la ville sous les mandatures de Jean-Jacques Cléach , de Marylise Lebranchu puis de Michel le Goff Y consacrant sans compter son temps et ses forces… Et ce ne fut pas toujours un long fleuve tranquille ! Mais tous, toutes opinions politiques confondues, reconnaissaient à la fois ses grandes qualités humaines et son efficacité

Pour beaucoup de Morlaisiens, Marie-Paule c’était aussi la dame qui les avait aidés à apporter une réponse à leurs difficultés, à remettre le pied à l’étrier, à repartir dans la vie. Toujours avec le plus grand respect de la personne. Car Madame l’adjointe aux affaires sociales ne considérait pas, qu’à travers la politique qu’elle impulsait, et avec quel talent, elle était là pour résoudre des problèmes, pour traiter des cas, (quelle horrible expression !). Non, elle considérait que son rôle était d’aider des femmes et des hommes blessés, meurtris par la vie à se reconstruire. Cette exigence de justice et de respect des personnes, à l’opposé de toute démarche charitable, venait de très loin chez Marie-Paule. Sans doute de son enfance à la Fouasserie, de sa famille, de son expérience en région parisienne et de ses longues années professionnelles en Psychiatrie.

En mesurant tout ce travail me revient à l’esprit cette réunion de 1977 au siège du Parti Rue Haute où nous devions décider qui serait candidat à la mairie et qui serait adjoint. Il n’y avait pas eu de communistes à la mairie de Morlaix depuis trois décennies. Nous étions tous sans expérience municipale. Les débats étaient animés. Les Morlaisiens peuvent se féliciter que nous ayons répondu favorablement à la candidature de Marie-Paule. Car au-delà de sa considérable action dans son secteur de responsabilité elle a beaucoup apporté à la réflexion collective et à l’orientation sociale et citoyenne de la ville.

Même si elle s’est donnée corps et âme à sa mission sociale, je sais que Marie-Paule a beaucoup regretté ne pas avoir pu être adjointe à la culture comme elle en avait à deux reprises exprimé le souhait. Responsabilité dans laquelle elle aurait sans aucun doute apporté la dimension humaniste et pluraliste, l’ouverture et la curiosité, qui étaient les siennes dans tout ce qu’elle entreprenait.


D’autres diraient mieux que moi tout ce qu’elle a pu trouver dans la pratique artistique où elle excellait après avoir cru, pendant trop longtemps, que ce n’était pas pour elle.

Je n’oublie pas la passion qu’elle avait pour son métier, pour la psychiatrie, pour ses malades. Pour le respect de leur dignité. Combien elle regrettait la suppression d’une formation spécifique d’infirmier psychiatrique. Avec les conséquences pour les malades et parfois les difficultés et les souffrances pour le personnel. Bien après son départ en retraite elle continuait à s’y investir et participait à de nombreuses réunions.

A ce sujet me revient en mémoire cette réunion sur la psychiatrie à Rostrenen avec un ponte parisien dans le domaine. En tant qu’élus, on nous avait sollicités en catastrophe pour en assurer l’animation. Marie-Paule avait commencé par dire qu’elle ne s’en sentait pas capable et puis elle avait dit oui et apporté à cette réunion de très haut niveau toute son expérience de terrain et son humanité.

Car elle ne refusait jamais d’apporter sa pierre au combat pour une société plus juste débarrassée de l’exploitation et de l’aliénation. C’est ainsi qu’elle a sans hésiter répondu présente quand je l’ai sollicitée pour nourrir la réflexion de l’Atelier Régional Santé du PCF/FDG sur les problématiques de la perte d’autonomie.

Parce qu’elle refusait l’injustice sous toutes ses formes, Marie-Paule a participé à l’activité et aux initiatives de très nombreuses associations : le Mouvement de la Paix, Morlaix-Wavel dont elle fut une des premières adhérentes, …

Comme elle ne voulait pas que l’action politique se borne à la dénonciation mais ouvre à la population de véritables perspectives de changement, Marie-Paule avait placé beaucoup d’espoir dans le développement du Front de Gauche et sa capacité à être porteur d’une véritable alternative. Elle s’en est préoccupée jusqu’à ses derniers moments.

Marie-Paule laisse le souvenir d’une femme engagée, ferme dans ses convictions mais aussi d’une femme libre. Libre de sa vie, libre de ses choix, libre de ses combats dès lors qu’une cause lui semblait juste. Mais, parce que c’était sa conviction, profondément respectueuse de la liberté des autres. Ce qui n’est pas peu en ces temps où prospère l’intolérance.

Marie-Paule n’a jamais vu dans la politique un moyen de se faire valoir, de faire carrière. Au contraire, son seul objectif était d’être utile à ses concitoyens. Et comme elle a réussi !

Même si je sais qu’elle n’aurait pas aimé que je le dise ainsi, avec la disparition de Marie-Paule les Morlaisiens perdent une grande dame. Et nous, sa famille, ses amis, ses camarades nous allons devoir vivre avec son absence, sans la chaleur de son amitié… sans son exigence aussi.

La meilleure façon de lui rendre hommage c’est de continuer à défendre les valeurs pour lesquelles elle s’est tant battue

Marie-Paule nous en prenons ici l’engagement.

Alain DAVID

Ancien Maire-Adjoint de Morlaix

Hommage d'Alain David à Marie-Paule Kérebel lors de sa cérémonie d'adieu, le samedi 31 octobre
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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 08:30
Samedi 31 octobre: les militants du Front de Gauche et du PCF sur le marché de Morlaix pour distribuer le premier tract régional de la liste "Pour une Bretagne sociale et écologique: l'Humain d'abord!" (photos Pierre-Yvon Boisnard)
Samedi 31 octobre: les militants du Front de Gauche et du PCF sur le marché de Morlaix pour distribuer le premier tract régional de la liste "Pour une Bretagne sociale et écologique: l'Humain d'abord!" (photos Pierre-Yvon Boisnard)
Samedi 31 octobre: les militants du Front de Gauche et du PCF sur le marché de Morlaix pour distribuer le premier tract régional de la liste "Pour une Bretagne sociale et écologique: l'Humain d'abord!" (photos Pierre-Yvon Boisnard)
Samedi 31 octobre: les militants du Front de Gauche et du PCF sur le marché de Morlaix pour distribuer le premier tract régional de la liste "Pour une Bretagne sociale et écologique: l'Humain d'abord!" (photos Pierre-Yvon Boisnard)
Samedi 31 octobre: les militants du Front de Gauche et du PCF sur le marché de Morlaix pour distribuer le premier tract régional de la liste "Pour une Bretagne sociale et écologique: l'Humain d'abord!" (photos Pierre-Yvon Boisnard)
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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 08:29
Impôts locaux des retraités les plus modestes: la bombe à retardement de la 1/2 part a explosé! (CGT Finances)

IMPOTS LOCAUX DES RETRAITES LES PLUS MODESTES : LA BOMBE A RETARDEMENT DE LA ½ PART A EXPLOSE !

Des centaines de milliers de retraités parmi les plus modestes ont vu leurs impôts locaux exploser.

Taxe foncière pour certaines et certains, taxe d'habitation pour la plupart.

Il s'agit d'augmentations énormes puisque parfois la taxe due passe de 0 (le redevable était exonéré) à plusieurs centaines d'euros.

Une somme parfois impossible à payer sauf à demander des délais, à puiser dans les économies ou à demander de l'aide aux proches!

L'origine de ces hausses substantielles remonte à 2008 sous le gouvernement Fillon qui a fait voté dans la Loi de Finances 2009 la suppression de la ½ part supplémentaire pour les personnes veuves, divorcées ou séparées qui avaient un enfant imposé distinctement.

La suppression de ce dispositif fiscal a été progressive à partir de 2009 et totale en 2013.

Il est maintenu pour les personnes ayant élevé seules leurs enfants pendant au moins cinq ans mais n'est plus valable pour les parents isolés ou veufs ayant élevé un enfant.

Si les contribuables imposables ont vu leurs impôts augmenter dès la première année de suppression de ce dispositif, ce sont les contribuables non-imposables, souvent donc les plus modestes, qui en ont subi les effets pour la première fois en 2015.

La perte de la ½ part a en effet entraîné la modification et l'abaissement des plafonds d'exonération liés au revenu fiscal de référence qui par effet mécanique, a augmenté privant les contribuables d'une condition d'exonération de la taxe foncière mais aussi de la taxe d'habitation.

La contribution à l'audiovisuel public est également concernée.

Les accueils des centres des Finances Publiques reçoivent un afflux massif de contribuables désemparés devant cette augmentation de leurs impôts qu'ils n'avaient pas prévue.

Pour la CGT, les conséquences de la suppression de la ½ part doivent être immédiatement annulées et ce de manière rétroactive.

La CGT Finances Publiques demande à la Direction Générale des Finances Publiques de chiffrer avec précision l'ampleur de ce phénomène, et de traiter les difficultés de règlement par des consignes générales de bienveillance et d'humanité vis à vis de ces populations de contribuables déjà malmenées par la non revalorisation suffisante des pensions. Les services d'accueil physique doivent être renforcés en termes d'effectifs d'agents des Finances Publiques formés. Les populations les plus fragiles doivent être reçues dans des conditions dignes et faire l'objet de mesures personnalisées adaptées à leur situation financière dans les délais les plus courts possibles.

La CGT Finances Publiques interpelle le Gouvernement afin de réexaminer le dispositif fiscal d'imposition des personnes retraité-es et demande de manière immédiate le rétablissement de la ½ part pour toutes les personnes vivant seules et ayant élevé au moins un enfant.

La CGT appelle à une mobilisation massive avec et pour les retraité-es le 24 novembre prochain et à une grève massive à la DGFIP le 18 novembre prochain

Communiqué de la CGT Finances Publiques, Montreuil - le 31 octobre 2015

Impôts locaux des retraités les plus modestes: la bombe à retardement de la 1/2 part a explosé! (CGT Finances)
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30 octobre 2015 5 30 /10 /octobre /2015 09:38

SANTE : RESISTONS ET CONSTRUISONS ENSEMBLE

Un recul de civilisation

Le nombre de mouvements sociaux de grèves et de manifestations dans le domaine de la santé illustre bien le recul de civilisation que constitue la politique du gouvernement dans le domaine de la santé.

Une détérioration programmée

Les politiques d’austérité, le projet de loi santé, le projet de loi de financement de la sécurité sociale, le projet de loi budgétaire vont dégrader encore davantage un système de santé issu du programme du Conseil National de la Résistance.

C’est un pilier de l’égalité républicaine qui est gravement remis en cause.

Une gestion de plus en plus technocratique Renforcement de l’autorité sans partage du directeur de l’ARS, rattachement obligatoire à un groupement hospitalier de territoire (GHT), gestion uniquement comptable des établissements sans prise en compte des besoins de la population…

CA SUFFIT !

Pour construire ensemble des alternatives à partir des besoins de la population, nous vous invitons en toute indépendance à UNE RENCONTRE-DEBAT VENDREDI 6 NOVEMBRE à 18 H Salle du Cheval Blanc – Plourin-les-Morlaix

Animée par : Christiane Caro et Alain David de l'Atelier Régional Santé du PCF/FdG

Avec la participation de : Xavier COMPAIN, éleveur, membre du PCF, tête de liste régionale et Catherine BOUDIGOU, médecin, membre du PG, tête de liste départementale

La santé ne fait pas partie des compétences propres de la Région.

Mais la toute puissance sans partage conférée aux Agences Régionales de Santé (ARS) dans le projet du gouvernement impose que le Conseil régional prenne en compte la nécessité d’une politique de santé répondant enfin aux besoins de la population bretonne. C’est le sens de la mobilisation des candidat-es du Front de Gauche aux côtés des hospitaliers et des salariés de la santé.

La santé est l’affaire de tous

Alors construisons-la ensemble !

Régionales: Débat santé du Front de Gauche à Plourin les Morlaix le 6 novembre 2015 avec Xavier Compain et Catherine Boudigou
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30 octobre 2015 5 30 /10 /octobre /2015 08:15
L'Humanité Dimanche: "amalgame des pouvoirs et synthèses des intérêts": le cas du nouveau gouverneur de la banque de France analysé par les Pinçon-Charlot

Pouvoirs et synthèse des intérêts: les puissants défendent leur caste

MONIQUE PINÇON-CHARLOT ET MICHEL PINÇON, SOCIOLOGUES

JEUDI, 22 OCTOBRE, 2015

HUMANITÉ DIMANCHE

La nomination du nouveau gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, venu de BNP Paribas, a suscité l'émoi. On a parlé de conflit d'intérêts. Mais pour Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, cette nomination symbolise au contraire un parfait exemple de synthèse des intérêts telle qu'on la pratique, tout naturellement, dans le beau monde.

La candidature et la nomination, au poste de gouverneur de la Banque de France, de celui qui fut directeur général délégué de la BNP Paribas pendant 12 ans ont soulevé une campagne médiatique autour de la notion de conflit d'intérêts. Comment, s'est-on demandé, cet énarque de la même promotion que Pierre Moscovici saura-t-il oublier son passé de banquier au service d'intérêts privés pour défendre l'intérêt public, assurer la régulation bancaire et éviter tout conflit d'intérêts ?
Ce n'est pas la bonne question. Il s'agit tout au contraire, dans cette nomination proposée par François Hollande et approuvée à une très large majorité, le 29 septembre 2015,par les députés et les sénateurs membres des commissions des Finances de l'Assemblée nationale et du Sénat, de réussir la synthèse des intérêts de l'oligarchie.

Pour les dominants, le réel ne se découpe pas en tranches sans communication entre elles, car dans les affaires tout se tient. La séparation des pouvoirs est donnée en pâture aux classes moyennes et aux classes populaires car, dans les beaux quartiers et les grands cercles, on sait très bien que l'amalgame des pouvoirs au sein d'une même petite caste est la condition pour que ses intérêts soient défendus en tous lieux et en toutes occasions.
Quoi de mieux en effet que de mettre à la tête de la Banque de France un homme de la finance qui connaît non seulement les arcanes du ministère de l'Économie et de la Finance mais aussi celles de la plus grande banque privée de France et d'Europe. François Villeroy de Galhau est donc l'homme idéal, du point de vue de l'oligarchie, pour contrôler le secteur bancaire français et pour représenter la France dans les instances internationales chargées de la régulation bancaire.

DÉCONNECTÉS DU CITOYEN

Une pétition signée par 150 économistes, publiée par « le Monde » du 16 septembre 2015, demandait aux parlementaires de rejeter le choix de l'Élysée de François Villeroy de Galhau pour le poste de gouverneur de la Banque de France. Celuici ne présentant pas « les garanties d'indépendance et d'impartialité nécessaires au contrôle de l'industrie bancaire ». Cette pétition a été critiquée quelques jours plus tard par un député du Parti socialiste, Christophe Caresche, dans « le Monde » du 24 septembre 2015. Il reproche aux économistes de s'égarer « dans une dénonciation de "l'entre-soi" et des "gouvernants déconnectés de leurs concitoyens" qui doit beaucoup à l'air du temps mais qui n'éclaire pas le débat. (...) L'interdiction d'exercer une fonction sur la seule suspicion d'un conflit d'intérêts reviendrait, dans les faits, à ériger un régime d'incompatibilités professionnelles exorbitant ».
Il est vrai que la concentration des pouvoirs au sein d'une petite caste rend le conflit d'intérêts inhérent au fonctionnement même de cette caste qui cumule toutes les positions dominantes de tous les champs de l'activité économique et sociale. L'entre-soi des beaux quartiers et des conseils d'administration, la consanguinité des mariages entre semblables et la sociabilité mondaine assurent la fluidité des informations, voire des délits d'initié, qu'il est bien naïf de vouloir réformer par de simples mesures institutionnelles. Ainsi, la sénatrice socialiste Marie-Noëlle Lienemann a indiqué, à l'issue de l'audition au Sénat de François Villeroy de Galhau, son intention de déposer une loi pour empêcher que se multiplient les conflits d'intérêts. « Ne pourraient être nommées par le président de la République, dans les instances de contrôle et de régulation, que des personnes n'ayant pas travaillé dans des entreprises contrôlées par ces instances, dans les cinq années précédant la nomination », est-il précisé dans le projet de loi.
François Villeroy de Galhau, catholique, est engagé dans la gauche libérale. Il est issu d'une riche famille d'industriels de la faïencerie de l'est de la France, les Villeroy et Boch. Les valeurs intériorisées dans l'éducation aristocratique sont constitutives d'un être socialement construit et font de François Villeroy de Galhau un représentant de la haute noblesse et de ses intérêts, que ce soit à la BNP Paribas

ou à la Banque de France. Le père de ce polytechnicien et énarque était lui-même directeur de banque. De sa femme Odile de La Lande de Calan, il eut cinq enfants dont François est l'aîné. Celui-ci a eu également cinq enfants de son épouse, Florence Gilbert de Vautibault. Ils habitent rue du Faubourg Saint-Honoré, dans le huitième arrondissement de Paris.

Le début de la carrière de François Villeroy de Galhau, inspecteur des finances comme son grand ami Jean-Pierre Jouyet, commence dans le public, comme chargé de mission à la direction du Trésor de 1988 à 1990, puis comme conseiller technique de 1990 à 1993 au cabinet de Pierre Bérégovoy lorsque celui-ci fut ministre de l'Économie, des Finances et du Budget, puis premier ministre. De 1997 à 2000, cet aristocrate sera le directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn, puis de Christian Sautter, ministre de l'Économie et des Finances sous le gouvernement Jospin. Avant de rejoindre la BNP Paribas, il fut nommé directeur général des impôts au ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie de 2000 à 2003. Autant dire que le conflit d'intérêts ne date pas d'aujourd'hui.

À GAUCHE À DROITE, ALLÉES ET VENUES PUBLIC-PRIVÉ

Les allées et venues entre le public et le privé, et ce dans les deux sens, permettent le dépeçage de l'État au profit de la classe des puissants, qui, avec la complicité des politiciens de la droite et de la gauche libérale, font les lois qui transforment leurs intérêts particuliers en intérêt général. « Leurs » lois devenant alors « la loi ». Pierre Moscovici, son camarade de classe, le soutient sans nuances : « Il a les valeurs du service public chevillées au corps. Il avait déjà cette très forte conscience sociale à 20 ans. (...) Ce n'est pas un banquier d'affaires qui passe dans le public, c'est un homme du service public qui a fait un passage dans le privé et revient dans sa maison », a-t-il déclaré au « Monde », le 10 septembre 2015.
C'est donc un homme « indépendant » qui va gouverner la Banque de France, devenue elle-même « indépendante » depuis la loi du 4 août 1993, à la fin du second mandat du président socialiste François Mitterrand. L'autonomie de la Banque de France signifie en réalité sa mise au service des marchés financiers et des intérêts d'une oligarchie aujourd'hui mondialisée. Celle-ci n'a fait que reprendre à son compte la technique néolibérale des financiers imposant leurs diktats aux États, avec une Banque centrale européenne, elle aussi déclarée « indépendante ».

Dans la guerre que la classe dominante mène contre les peuples, la bataille idéologique est intense avec un détournement des mots et de leur sens, utilisés à contresens pour mieux piéger le gibier.

Deux sociologues au paradis. Tout est dit ­ ou presque ! ­ dans le titre du dernier ouvrage de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, « Tentative d'évasion (fiscale) ». Le couple de sociologues, terreur des beaux quartiers, tente une évasion fiscale et tape sans complexe à la porte d'HSBC Suisse, à Genève. Celle-là même qui employait Hervé Falciani, l'informaticien qui a révélé les noms de milliers de fraudeurs et les montages sulfureux mis en place par la banque vers des paradis plus exotiques. Alors ça ne marche pas, bien sûr ! Trop connus, les Pinçon, et de toute façon pas assez riches pour que l'on s'y attarde. Mais ce n'est pas grave, puisqu'il s'agissait bien évidemment d'un prétexte à un voyage dans les hauts lieux de l'évasion fiscale, sport réservé aux gens de la haute.La Suisse, le Luxembourg, le « paquebot » de Bercy où s'organisent, dans l'entre-soi et la mansuétude, le dégrisement des repentis et la remise au pas compréhensive des pris au collet. De la sociologie qui se lit comme un polar.

L'Humanité Dimanche: "amalgame des pouvoirs et synthèses des intérêts": le cas du nouveau gouverneur de la banque de France analysé par les Pinçon-Charlot
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30 octobre 2015 5 30 /10 /octobre /2015 07:18

Lors du prochain conseil municipal de la ville de Morlaix aura lieu le débat d'orientation budgétaire pour 2016.

Celui-ci est lourdement impacté par la politique austéritaire du gouvernement VALLS-HOLLANDE-MACRON pour financer les 40 milliards de cadeaux au MEDEF et par la réduction de la Dotation Globale de Fonctionnement de l'Etat à hauteur de 9,6% en 2015 pour l'ensemble des collectivités. C'est tout simplement énorme!

Les concours financiers de l'Etat en faveur des collectivités - qui sont souvent des compensations de transferts de charge ou de pertes d'autonomie fiscale- diminueront de 3,7 milliards en 2016 par rapport à 2015, cette baisse se poursuivant ensuite à l'identique en 2017. Morlaix a perdu 450 000 € de dotations entre 2014 et 2015 et perdra à nouveau environ 470 000€ de dotations d'Etat entre 2015 et 2016. En tout, entre 2012 et 2017, le manque à gagner pour la ville en dotations de l'Etat équivaudra à plus de 3 millions d'euros, sachant que du côté des autres collectivités qui co-financent les projets, Morlaix Communauté, le département du Finistère, la région Bretagne, les ponctions sont comparables... L'application de la réforme des rythmes scolaires, même sans TAP institués formellement, présente de surcroît un reste à charge pour la ville de 110 000 euros environ.

Cela a des impacts réels sur les capacités d'investissement pour des projets utiles socialement, sur le personnel puisque l'obsession de la ville devient alors la maîtrise "de la masse salariale" par le gel des salaires, la limitation des progressions de carrière, l'absence d'embauche et la diminution des postes, la productivité accrue, les réorganisations: travailler plus pour gagner autant.

Le plan pluriannuel d'investissement de la ville de Morlaix est assez nébuleux, et hormis le projet de rénovation du musée (+ de 13 millions d'euros d'investissement, avec des travaux s'étalant entre 2016 et 2022) et l'aménagement du quartier de la gare, on perçoit mal à ce stade les priorités et les prévisions d'investissement de la ville.

Lors du prochain Conseil Municipal de Morlaix, les élus auront aussi à se prononcer sur le marché d'électricité, le marché de maintenance informatique, les projets finançables du Plan Educatif Local, la réécriture du règlement intérieur des cantines des écoles, avec la nécessité pour les parents de planifier plus d'une semaine-10 jours avant les jours où leurs enfants ne mangeront pas à la cantine sans quoi les repas sont facturés pour éviter le "gaspillage alimentaire". Plus de 6347 repas gaspillés à l'année l'an passé, nous dit-on, pour 200 jours d'école, mais cela ne fait "que" (c'est déjà trop, c'est vrai!) 32 repas gaspillés par jour en moyenne, soit 5 ou 6 par école publique en moyenne, et il faut compter les cas de force majeure: maladies des enfants, autres raisons. Il est donc excessif de parler comme certains élus de la majorité d'un manque de "civisme" des parents qui inscrivent les enfants sans les faire manger, d'autant plus qu'actuellement, c'est jour par jour que les enfants disent le matin s'ils mangent ou non à la cantine et que les services de la cuisine centrale font des prévisions globales.

Nous voterons aussi sur la convention du Contrat "Enfance-Jeunesse" avec la CAF, sur le nouveau régime d'indemnités des agents, sur des opérations immobilières.

Rappelons que les séances de Conseils Municipaux sont publiques et qu'il est instructif pour un citoyen d'y assister, que c'est même nécessaire dans une démocratie vivante, d'autant que cela rend aussi les élus comptables de leurs actes et propos.

Ismaël Dupont.

Prochain conseil municipal de Morlaix: le jeudi 5 novembre à 18h30
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30 octobre 2015 5 30 /10 /octobre /2015 07:00
Eliane Assassi, sénatrice communiste de Seine St Denis

Eliane Assassi, sénatrice communiste de Seine St Denis

Nous devons nous déterminer en examinant cette Charte et ses conditions d’application

Ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires -

Monsieur le président, madame la garde des sceaux, mes chers collègues, le débat qui se déroule aujourd’hui revient de manière récurrente depuis une vingtaine d’années : quelle place pour les langues régionales dans la République, dans notre patrimoine culturel et dans notre histoire ?

Certes, il s’agit d’un sujet difficile, qui peut être source de polémiques vives, comme nous avons pu encore le constater en commission des lois voilà quinze jours ; néanmoins, reconnaissons-le, il peut aussi être passionnant, car, après tout, nous parlons aujourd’hui d’êtres humains.

Pour ma part, je pense que c’est par le travail que l’on peut démêler des situations inextricables et apaiser des tensions. C’est ce travail que j’ai tenté modestement de mener au nom de mon groupe, lequel est profondément engagé depuis des décennies en faveur de la diversité linguistique et pour le développement des langues régionales.

Aujourd’hui, nous examinons un projet de loi constitutionnelle autorisant la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Nous devons donc nous déterminer en examinant ce texte et ses conditions d’application éventuelles en France. Nous devons comprendre ce que la charte apporte de plus que l’article 75-1 de la Constitution, voté en 2008 dans les termes suivants : « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France. »

Cette révision constitutionnelle a pour objectif premier de remédier à la contradiction entre la charte et notre Constitution qui a été constatée par le Conseil Constitutionnel dans sa décision du 15 juin 1999 et qui reste actuelle.

Le Conseil constitutionnel considère qu’« il résulte de ces dispositions combinées que la Charte européenne des langues régionales accorde des droits spécifiques à des ″groupes″ de locuteurs de langues régionales ou minoritaires à l’intérieur de ″territoires″ dans lesquels ces langues sont pratiquées portent atteinte aux principes constitutionnels d’indivisibilité de la République, d’égalité devant la loi et d’unicité du peuple français. »

Il poursuit : « En outre, en prévoyant que les États devront faciliter ou encourager l’usage des langues régionales dans la vie publique, l’article 7, paragraphe 1 est également contraire à la Constitution. La Charte rattachant la justice, les autorités administratives et les services publics à la vie publique, ses clauses sont contraires à la règle selon laquelle la langue de la République est le français. »

Pour sortir de cette contradiction, dont il faut reconnaître qu’elle est assez fondamentale, le Gouvernement propose, dans son projet de loi, que soit prise en compte dans la Constitution elle-même une déclaration interprétative, annoncée le 7 mai 1999, qui écarte l’application par la France d’un certain nombre de dispositions.

Parmi les dispositions relatives à « la vie publique » évoquée par l’article 7 précité, certaines paraissent, en effet, pleinement contradictoires avec nos principes républicains. C’est le cas, par exemple, de l’article 9-1, toujours situé dans cette deuxième partie, selon lequel « les parties s’engagent à prévoir dans les procédures pénales que les juridictions, à la demande d’une des parties, mènent la procédure dans les langues régionales et/ou minoritaires. »

Le 1-2 prévoit de « garantir à l’accusé le droit de s’exprimer dans sa langue régionale ».

Le 1-3 oblige à prévoir que « les requêtes et les preuves écrites ou orales ne soient pas considérées comme irrecevables au seul motif qu’elles sont formulées dans une langue régionale ou minoritaire. »

Il en va de même pour les procédures administratives et civiles. Ces articles sont tout à fait justifiés pour des pays, en particulier ceux de l’Est européen, où la diversité linguistique est une réalité bien établie, qui mérite une reconnaissance, y compris sur le plan institutionnel.

Pour notre pays, il s’agit d’une remise en cause de l’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539, que vous avez évoquée, madame la garde des sceaux, laquelle établit le français comme langue de la justice de la France.

Même si cela commence à dater et même si c’est un roi, François Ier,…

M. François Bonhomme. Un grand roi !

Mme Éliane Assassi. … qui a pris cette ordonnance, elle a permis de faire un pas en avant considérable vers l’unification de notre pays, dans la lente édification de la nation.

Remettre en cause ce texte mériterait, à mon sens, plus qu’une après-midi d’échanges. Ce serait même, me semble-t-il, au peuple d’en décider ! Le gouvernement de M. Jospin l’avait bien compris, en annonçant, en 1999, une déclaration interprétative visant à limiter pour notre pays l’application de la Charte.

D’autres domaines que la justice sont concernés frontalement, comme l’administration et l’enseignement. Là où le bât blesse, c’est sur l’analyse de la portée juridique de cette déclaration interprétative.

M. Philippe Bas, rapporteur. Exactement !

Mme Éliane Assassi. Soit elle s’impose – peu de gens soutiennent cette thèse – et notre pays se trouverait en porte à faux avec ses engagements européens, car la Charte européenne se trouverait vidée d’une partie significative de son sens. Soit elle a peu de valeur, ou n’en a aucune, et la portée de la remise en cause de certains principes républicains serait considérable.

M. Philippe Bas, rapporteur. Tout à fait !

Mme Éliane Assassi. La présentation du projet de loi constitutionnelle est en elle-même assez curieuse. La charte n’est pas jointe, et encore moins la déclaration interprétative. Madame la garde des sceaux, permettez-moi de vous dire que cela ne favorise pas la clarté de nos débats !

En revanche, l’avis du Conseil d’État du 30 juillet 2015 est limpide, quelle que soit l’opinion que l’on ait de cette juridiction.

M. Philippe Bas, rapporteur. Nous en avons une bonne opinion !

Mme Éliane Assassi. Le Conseil d’État déclare : « Cette déclaration contredit l’objet de la charte, qui vise, dans des stipulations qui, en vertu de l’article 21 de ce traité, ne peuvent faire l’objet de réserves, à donner des droits aux groupes de locuteurs d’utiliser leur langue dans la sphère publique. Sa mention dans la Constitution aurait une double conséquence.

« En premier lieu, la référence à deux textes, la Charte et la déclaration, difficilement compatibles entre eux, y introduirait une contradiction juridique.

« En second lieu, elle produirait une contradiction entre l’ordre juridique international, exposant tant à des incertitudes dans les procédures contentieuses nationales qu’à des critiques des organes émanant du Conseil de l’Europe et chargés de l’application de la charte ».

M. Philippe Bas, rapporteur. C’est limpide !

Mme Éliane Assassi. Le Conseil d’État exprime de manière assez diplomatique, je dois le dire, l’idée que cette déclaration n’a qu’une valeur toute relative dans l’échelle des normes, car, rappelons-le, les traités internationaux, en particulier européens, ont une valeur supérieure aux normes françaises.

M. Alain Anziani. Mais pas à la Constitution !

Mme Éliane Assassi. J’ai voulu être assez précise dans cette première partie de mon propos, car j’estime qu’il ne faut pas se tromper de débat. Pour l’immense majorité des défenseurs et des promoteurs de langues régionales, l’enjeu n’est pas, me semble-t-il, de remettre en cause la cohérence de la République et de dénier au français son caractère fondateur de notre nation.

Nombre de défenseurs de ces langues, dont je suis, avec un certain nombre d’élus de mon groupe, parmi lesquels notamment Éric Bocquet ou Michel Le Scouamec et d’autres encore, sont actifs et déterminés à ne pas laisser étouffer, voire mourir ces éléments essentiels de notre patrimoine culturel. Ils sont également de chauds partisans de la préservation du français face à la pression de plus en plus forte de l’anglais – ce n’est pas Éric Bocquet qui me contredira ! – comme langue de la mondialisation et symbole de domination des puissances financières.

N’opposons surtout pas les langues régionales au français ! Ce serait entraîner, à terme, l’extinction des deux.

Tout le monde peut être d’accord sur un point : les langues régionales sont en danger. Le comité consultatif pour la promotion des langues régionales, mis en place le 6 mars 2013, a d’ailleurs établi, le 15 juillet 2013, un diagnostic largement négatif sur l’état de notre patrimoine linguistique. Il constate une baisse régulière du nombre des locuteurs, y compris dans les zones transfrontalières.

Ce comité, comme de très nombreux partisans de la préservation de ces langues, s’accorde sur un élément : l’importance de la transmission et de l’enseignement.

Curieusement, une question n’est jamais abordée, ou si peu – je ne l’ai d’ailleurs pas entendue cet après-midi –, celle des moyens. Revivifier le patrimoine linguistique exige un investissement financier important, de l’État comme des collectivités territoriales.

M. Philippe Bas, rapporteur. Mais oui !

Mme Éliane Assassi. Qui peut prétendre ici que le dogme de la réduction des dépenses publiques, malheureusement largement partagé sur les travées de cet hémicycle, est conciliable avec un effort important, nécessaire et urgent de promotion de langues régionales ? Qui peut prétendre ici, mes chers collègues, qu’il va aider les élèves à affronter les grandes difficultés d’apprentissage du français ?

Les deux vont de pair, car si l’enseignement d’une langue régionale est privilégié pour un jeune enfant, les conditions d’acquisition du français devront être garanties, et cela dans un contexte d’apprentissage particulier, nécessitant une formation spécifique pour les enseignants.

Ne pas débattre des moyens quelque peu colossaux qui sont nécessaires – je ne parle pas des obligations comprises dans la charte elle-même – placerait inévitablement notre discussion dans la stratosphère.

Sur les travées du groupe CRC, bien loin de scander : « Pas de moyens, pas de sauvetage des langues régionales », nous affirmons notre volonté de placer cet objectif culturel au premier rang des choix budgétaires à venir. En la matière, madame la garde des sceaux, il faut de l’ambition, beaucoup d’ambition !

L’essor du français a nécessité, à travers les siècles, un effort considérable. Qui est prêt ici à engager aujourd’hui l’effort de la nation dans la promotion et la préservation des langues régionales ?

Des lois existent pour la promotion des langues régionales, depuis la loi Deixonne, la première en son genre, jusqu’aux dispositions relatives à l’enseignement contenues dans la récente loi relative à la refondation de l’école, ou, plus proche de nous encore, l’inscription de la promotion de ces langues dans les compétences régionales par l’article 1er de la loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, dite « loi MAPTAM », qui comprend ces mots : « Pour assurer la préservation de son identité et la promotion des langues régionales ».

Nous l’affirmons sans hésitation : la diversité des langues régionales et des cultures est une richesse à l’échelle de la planète, comme à l’intérieur de chaque nation.

Pour nous, la valorisation de la richesse linguistique en France et dans le monde participe de la défense de la langue française, langue de la République et de la résistance au rouleau compresseur d’une monoculture liée à un impérialisme économique, culturel et consumériste.

Le Gouvernement a d’ailleurs envisagé 39 engagements puisés dans les 98 proposés par la troisième partie de la charte, qui, elle, à la différence de la deuxième partie, ne s’impose pas dans son intégralité.

M. Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des lois à l’Assemblée nationale et rapporteur de la proposition de loi constitutionnelle n° 1618 visant à ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, faisait cette confession étonnante dans son rapport, que je vous invite à lire, mes chers collègues. Je cite la page 41 : « Les 39 engagements pris, ou plus exactement ″envisagés″, par la France lors de la signature de la charte, ce qui n’est pas la ratification, je le rappelle, peuvent donc, en dépit de l’absence de ratification, être mis en œuvre sans aucunement heurter notre loi fondamentale ».

Ce n’est pas moi qui le dis ! Je le répète, c’est écrit dans le rapport de M. Urvoas.

M. Jacques Legendre. C’est vrai !

Mme Éliane Assassi. Le comité consultatif précité, mis en place par Mme Aurélie Filipetti, alors ministre de la culture et de la communication, avait justement pour objectif de faire le point sur la mise en œuvre de ces engagements sans attendre une hypothétique révision constitutionnelle qui, d’ailleurs, n’était pas incluse dans les quatre projets constitutionnels, qui sont pour le moment mort-nés, déposés sur le bureau de l’Assemblée nationale au printemps 2013.

Pourquoi, tout à coup, reprendre le créneau de la révision constitutionnelle alors que les objectifs peuvent être atteints par d’autres voies, comme le plaide le comité consultatif ?

M. Philippe Dallier. Parce que les élections régionales approchent !

Mme Éliane Assassi. Pas seulement, monsieur Dallier ! Au reste, vous êtes un peu mal placés pour tenir ce genre de propos, car vous agissez de la même façon. J’en veux preuve la proposition de loi qui vient d’être déposée sur le bureau du Sénat !

N’est-ce pas Mme Filipetti qui, le 6 mai 2013, dans des réponses à des questions écrites sénatoriales, disait que « ce n’est pas seulement l’article 2 de la Constitution qui est en œuvre, ce sont les principes eux-mêmes sur lesquels tout notre édifice législatif est fondé. C’est aussi une haute montagne, si ce n’est infranchissable, qui est devant nous. »

Pourquoi cette obstination, qui risque d’ailleurs, par un effet boomerang, de mener à un échec préjudiciable au développement des langues régionales, alors que les 39 engagements constitueraient, une fois appliqués, des avancées très importantes de l’enseignement à la publication en langue régionale des actes administratifs, des œuvres audiovisuelles, au droit d’emploi des langues régionales dans l’entreprise ?

Je crains, madame la garde des sceaux, mes chers collègues, une fixation sur le débat constitutionnel, alors que tout peut être fait, que tout doit être fait, dans le cadre du droit commun.

Nous le savons tous ici, notre société est profondément en crise. La République et la cohésion de notre pays sont minées par l’inquiétude sociale, le chômage de masse, la précarité. Des forces tentent quotidiennement de dresser les uns contre les autres, de trouver des boucs émissaires. La Constitution d’un pays doit, selon notre lecture, être porteuse d’unicité, du vivre ensemble.

Je le répète, les sénatrices et sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen ont, depuis des décennies, été aux côtés des défenseurs des langues régionales. Lors de la réunion de notre groupe, des avis différents se sont exprimés, non pas sur le fond, mais sur les moyens de parvenir à la valorisation de notre patrimoine linguistique.

J’espère, madame la garde des sceaux, que vous saurez nous apporter au cours du débat des éléments convaincants sur la nécessité d’intégrer dans l’ordre constitutionnel la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, qui, pour le moment, me semble loin d’être établie.

J’attends, dans le même temps, de connaître la nature des moyens visant à mettre en œuvre les engagements pris par la France en faveur des langues régionales.

Je souhaite, avec mon groupe, sortir des postures politiciennes – c’est l’une des raisons pour lesquelles nous ne voterons pas la question préalable –, pour que soient prises des décisions concrètes et efficaces en faveur de la diversité linguistique. C’est cela que ceux qui sont profondément attachés à ce patrimoine attendent, et rien d’autre !

Dans la suite du débat parlementaire au Sénat, les sénateurs du groupe communiste ont voté contre la motion proposée par la droite enterrant la demande de révision constitutionnelle du gouvernement pour ratifier la charte européenne des langues régionales et minoritaires. Voilà comment Christian Favier, sénateur du Val de Marne, a justifié le positionnement:

" Lors de la discussion générale, ma collègue Éliane Assassi a, d’une part, précisé quelle appréciation nous portions sur la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires et, d’autre part, réaffirmé sans ambiguïté notre soutien de longue date à la promotion des langues régionales - langues profondément populaires, qui sont le ferment de la langue française.

À nos yeux, mes chers collègues, le fait de soutenir la démarche de préservation du patrimoine linguistique n’entre certainement pas en contradiction avec les principes républicains d’unicité et de respect de la langue française comme langue de notre Nation.
La discussion générale l’a montré, les uns et les autres ont des lectures très différentes de la charte européenne, mais une chose est sûre : cette charte va beaucoup plus loin que la simple reconnaissance des langues régionales ou qu’un encouragement à leur préservation.

Un vrai débat existe sur sa portée juridique, en particulier dans la sphère dite de la vie publique, c’est-à-dire dans les domaines judiciaires ou administratifs. Ce débat, monsieur le rapporteur, vous ne pouvez pas nous en priver !

Il n’est pas bon, estimons-nous, d’y mettre un terme d’entrée de jeu. La discussion sur le contenu du projet de loi constitutionnelle doit avoir lieu pour apporter les éclaircissements et la sérénité nécessaires, et sortir de postures idéologiques bien éloignées des préoccupations de l’immense majorité des populations.

Nous voterons donc contre la motion tendant à opposer la question préalable en soulignant, comme Éliane Assassi l’a déjà fait, que le débat sur les moyens à mettre en œuvre pour une réelle sauvegarde et promotion des langues régionales doit également avoir lieu.

J’ai bien entendu, madame la garde des sceaux, les précisions que vous avez apportées quant aux moyens actuellement consacrés au sujet par le Gouvernement. On peut malgré tout considérer que le niveau auquel ces moyens sont portés demeure relativement modeste au regard de l’ambition affichée dans ce projet de loi constitutionnelle".

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