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21 février 2016 7 21 /02 /février /2016 10:05
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21 février 2016 7 21 /02 /février /2016 09:13

Dans le Finistère, la fronde qui menace la FNSEA
"© DR Des éleveurs finistériens multiplient les actions, en marge des organisations syndicales. Ils ont visé la chambre d’agriculture de Quimper et une coopérative. Les premiers frappés par la crise, les jeunes sont les plus actifs dans ce mouvement. « Plus personne ne dirige personne », commente un syndicaliste."

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20 février 2016 6 20 /02 /février /2016 17:59

"La violence de classe ne peut s'exercer sans la complicité et la collaboration du personnel politique au pouvoir" (Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot)

Cette connivence entre les gouvernants et les dominants est démontrée.

Quand il prononce son discours du 6 mai 2012 où il déclare au Bourget que son véritable adversaire "n'a pas de nom, de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, pourtant il gouverne.

Cet adversaire, c'est le monde de la finance", François Hollande a pour trésorier de campagne Jean-Jacques Augier, alors actionnaire de deux sociétés offshore aux îles Caïman, paradis fiscal des Caraïbes. Quelques jours après son discours du Bourget, Hollande dédramatise la situation pour la presse anglaise: "La gauche a été élu au gouvernement pendant quinze ans, au cours desquels nous avons libéralisé l'économie et ouvert les marchés à la finance et aux privatisations". Sa conclusion est clair: "il n'y a pas à avoir peur".

"Les visages et les noms de la finance lui sont en effet beaucoup moins inconnus qu'il ne l'a laissé entendre. Rappelons quelques-uns de ses amis ou de ses proches.

Jean-Pierre Jouyet, fils de notaire, est inspecteur général des finances après son passage à l'ENA où il a fait partie de la promotion Voltaire, celle de François Hollande.

Et c'est donc tout naturellement qu'ils ont rédigé ensemble le livre La Gauche bouge avec trois autres socialistes (Jean-Yves Le Drian, Jean-Pierre Mignard, Jean-Michel Gaillard) sous le pseudonyme de Jean-François Trans". On y lit: "Finis les rêves, enterrées les illusions, évanouies les chimères. Le réel envahit tout. Les comptes doivent être forcément équilibrés, les prélèvements obligatoires abaissés, les effectifs de la police renforcés, la Défense Nationale préservée, les entreprises modernisées, l'initiative libérée". Ou encore: "Ce n'est pas par calcul ou par malignité que la gauche a accepté de laisser fermer les entreprises ou d'entamer le pouvoir d'achat des Français. C'est par lucidité. Refuser ces évolutions et c'en aurait été fait de la perspective d'une gestion régulière du pays par la gauche". Il s'agit d'oublier "nos frasques égalitaristes". Au passage ces trans-courants de la droite du PS affirment tout de go: "Il n'y a donc plus pour les socialistes de perspective concevable d'union avec le Parti Communiste français". Prolongement naturel de liens nouées antérieurement, les allées du pouvoir sont peuplées de gens appartenant aux milieux d'affaires et au monde de la finance et depuis longtemps, bien des notables socialistes se sont pâmés d'aise à pouvoir frayer avec la "bonne société". François Hollande, 31 ans, est alors conseiller référendaire à la Cour des Comptes et maître de conférence à Sciences Po. Jean-Yves Le Drian, 38 ans, agrégé d'histoire, est député-maire de Lorient. Ces bourgeois de pouvoir disent leur credo libéral tout de go: "Il ne s'agit plus à la fin du XXe siècle d'assurer la représentation politique de la classe ouvrière alors que les catégories sociales perdent en cohésion et que le salariat s'est profondément recomposé, ou de renforcer encore l'Etat-Providence alors que celui-ci parvient de plus en plus difficilement à se financer et que les risques traditionnels sont correctement couverts".

Fini la lutte des classes, vive l'individualisme, la mondialisation économique et financière. Face " au capitalisme salvateur et au marché libérateur, prétendent en 1985 nos rénovateurs du PS, jamais les Français n'ont été aussi frileux devant les mutations, craintifs face à l'avenir, pessimistes sur leur destin, hostiles au changement et à la mobilité". Le travail lui aussi est devenu un "coût" qu'il faut baisser.

Jean-Pierre Jouyet, socialiste, très ami du couple formé alors par François Hollande et Ségolène Royal, n'hésite pas à collaborer avec la droite quand son intérêt l'exige. Directeur du Trésor de 2000 à 2004, il sera nommé par Nicolas Sarkozy, lorsque celui-ci devient ministre de l'Economie, "ambassadeur chargé des questions économiques". Dès l'élection de Sarkozy en 2007, il devient secrétaire d'Etat aux Affaires Européennes, poste qu'il quitte en 2008 pour la présidence de l'Autorité des marchés financiers.

Son épouse, Brigitte Taittinger, fille de Claude Taittinger et de Catherine de Suarez d'Aulan, est membre, selon le Bottin mondain, de l'Association d'entraide de la noblesse française (ANF). Elle a eu cinq enfants de son premier mariage avec le comte Nicolas de Warren, puis un enfant avec son second mari, Jean-Pierre Jouyet. Elle travaille dans le marketing et le luxe e a coprésidé Baccarat de 1997 à 2005, elle est aujourd'hui PDG des parfums Annick Goutal. Elle organise des dîners auxquels François Hollande est toujours le bienvenu. Autour de la table, son cousin germain, Christophe de Margerie, le P-DG de Total depuis 1974, vient apporter les dernières nouvelles du CAC 40 à ceux qui sont au cœur de la politique et des finances. Jean-Pierre Jouyet a été nommé par Hollande le 19 octobre 2012 à la tête de la Caisse des dépôts et consignations, le bras financier de l'Etat. Il est également le président de la Banque publique d'investissement (BPI), créée pour venir en aide aux petites et moyennes entreprises.

Matthieu Pigasse est membre du Parti socialiste et soutien inconditionnel de la candidature de François Hollande à l'Elysée, tout en étant banquier d'affaires à la tête de Lazard France et Europe. Il a travaillé au cabinet de Dominique Strauss-Kahn à Bercy. Puis il a continué chez Laurent Fabius où il a contribué à quelques privatisations. Il doit son entrée chez Lazard à Alain Minc mais c'est par goût personnel qu'en 2009, il a acheté l'hebdomadaire culturel Les Inrockuptibles.

De la même promotion Voltaire que François Hollande, on trouve Henri de la Croix de Castries. De sensibilité catholique et conservatrice, ce directeur général du groupe d'assurance AXA, neuvième groupe du monde, après avoir été suffisamment proche de Nicolas Sarkozy pour faire partie des invités de la fameuse fête du Fouquet's le 6 mai 2007, a soutenu la campagne de François Hollande avec une contribution de 7500 euros au cercle animé par Jean-Jacques Augier.

Jean-Hervé Lorenzi, professeur d'économie à Paris Dauphine, président du Cercle des économistes, a participé en tant qu'expert aux réflexions du candidat François Hollande. Il est également conseiller du directoire et banquier-conseil de la Compagnie Edmond de Rotschild Banque, administrateur de BNP Paribas Assurance et membre du Conseil de Surveillance de la compagnie financière Saint-Honoré.

Emmanuel Macron, jeune associé-gérant de la banque Rothschild, est devenu secrétaire général adjoint de l'Elysée puis ministre de l'Economie sans être membre du PS ni s'être présenté une fois devant le suffrage universel.

Cette liste de la finance sans nom et sans visage n'est pas exhaustive et il faudrait y ajouter André Martinez, qui a rencontré François Hollande en 1973 à HEC. Il fut responsable mondial du secteur hôtellerie de la banque américaine Morgan Stanley et c'est lui qui a représenté le candidat Hollande au forum de Davos en janvier 2012. Il y a encore Marc Ladreit de Lacharrière, actionnaire de la troisième agence de notation mondiale, Fich Ratings, qui a été l'un des fondateurs de la fondation Agir contre l'exclusion (FACE), créée par Martine Aubry, alors ministre du travail, en 1993. Nicolas Dufourcq, inspecteur des finances qui a participé à la privatisation d'une filiale de France Télécom, Wanadoo, et qui a été directeur financier de Cap Gemini, est nommé à la tête de la Banque Publique d'Investissement (BPI) censée aider les entreprises en difficulté.

"Comment croire que les socialistes, dans leur grande majorité, pourraient mener une politique plus équitable à l'égard des travailleurs alors qu'ils sont formés dans les mêmes grandes écoles que les patrons et les politiciens de droite: ENA, Sciences Po, HEC et bien entendu Harvard? Coupés du peuple avec le cumul des mandats - sur les 297 députés du groupe socialiste de l'Assemblée Nationale, on compte 207 cumulards - nombre d'élus socialistes, dans le souci de faire progresser leur carrière en politique, ont rejoint les intérêts de la classe dominante dont ils sont devenus les alliés objectifs. L'ensemble de la classe politique française pratique très majoritairement le cumul des mandats. Sur 577 députés, on n'en compte que 109 ne siégeant qu'à l'Assemblée Nationale. Et seuls 84 sénateurs sur 348 sont dans ce cas".

Ouvriers et employés qui constituent 52% de la population active, sont quasiment inexistants à l'Assemblée Nationale et au Sénat.

***

Un ministre socialiste bien introduit dans le monde des affaires: Pierre Moscovici

Le commissaire européen aux affaires économiques Pierre Moscovici, néo-libéral du PS depuis longue date, était avant de devenir le mandataire de la finance à Bruxelles "bien en phase avec les réseaux qui comptent. Membre du cercle de l'Union interalliée, à deux pas de l'Elysée, rue du Faubourg-Saint Honoré, il fréquente aussi le Siècle, dont les célèbres dîners, réunissant l'élite des hommes politiques et des journalistes, ont connu un certain succès médiatique, malgré la discrétion de l'Automobile Club de France qui les accueille place de la Concorde.

Pierre Moscovici fut aussi, de 2004 à 2012, l'un des vice-présidents du Cercle de l'Industrie... A ce poste, il a fréquenté le grand patronat qui constitue l'essentiel de ce cénacle. On y rencontre 41 P-DG ou directeurs généraux, de Christophe de Margerie (Total) à Jean Cyril Spinetta (Air France KLM), de Patrick Kron (Alstom) à Guillaume Pepy (SNCF). Le président de cette puissance assemblée est Philippe Varin, P-DG de PSA Peugeot Citroën... Ce cercle fut fondé en juin 1993 par Raymond H. Lévy, président de Renault, et par Dominique Strauss-Khan, qui avait été ministre délégué à l'Industrie et au Commerce Extérieur dans les gouvernements de Cresson et de Bérégovoy de mai 91 à mars 93...

Pierre Moscovici a été député de la circonscription de Sochaux-Montbéliard, fief de Peugeot, et tout naturellement il est le président de l'ACSIA, qui n'est autre que l'association des collectivités sites d'industrie automobile. La séparation des pouvoirs n'existe plus dans la classe dominante. La collusion des élites va de soi. A travers une intense sociabilité, cette classe sociale est la seule à être aussi mobilisée, au-delà même de certains clivages politiques, avec, pour point commun, l'adhésion au libéralisme économique. Les variantes d'orientation ne sont pas sans importance pour les travailleurs, mais un véritable changement de la condition des plus pauvres ne saurait venir d'agents sociaux englués dans la logique du profit capitaliste".

Première partie de la restitution du chapitre III de La violence des riches (Zones, 2013 - 17€)

L'oligarchie dans la France de François Hollande, enquête de Michel Pinçon et Monique Pinçon Charlot (La violence des riches, 2013)
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20 février 2016 6 20 /02 /février /2016 12:43
Une tribune parue dans le journal "Libération", signée conjointement par Clémentine Autain, (Ensemble) , Olivier Besancenot, (NPA) , Eric COQUEREL, (Parti de gauche) , Gérard Filoche, (PS) , Willy Pelletier, (Fondation Copernic) , Pierre Laurent, (PCF) , Eric Beynel, (Solidaires) , Fabrice Angei, (CGT) et Noël Daucé, (FSU)

Sous ce quinquennat, les salariés ont perdu des droits. Nous n’accepterons pas que la loi El Khomri les réduise davantage.

Le projet El Khomri veut simplifier les licenciements pour favoriser les embauches ? Mais d’expérience on le sait, simplifier les licenciements simplifie juste les licenciements. Et gonfle les dividendes.

Depuis un siècle, le patronat dénonce ce «carcan» que serait le Code du Travail. «Vos lois sociales coulent une industrie déjà fragile», lançait en 1909 le sénateur Touron, président de l’Association de l’industrie et de l’agriculture françaises, à René Viviani, ministre socialiste du Travail, sous l’impulsion duquel fut écrit le premier Code. En 2006, Laurence Parisot eut ce cri du cœur : «La liberté de penser s’arrête là où commence le Code du travail.»

Manuel Valls et François Hollande veulent alléger le Code du Travail. Pour quel profit ?

Contre le chômage ? Sous Nicolas Sarkozy, la mission Combrexelle a passé ce Code à l’acide, supprimant 1,5 million de signes, 500 lois. Un Code light va booster l’embauche, disait la droite. Il n’a créé aucun emploi. Car même l’OCDE le reconnaît : une législation protectrice des salariés n’influe pas sur la destruction ou la création de postes.

Dans ce pays, on ne parle jamais des salariés carbonisés au travail. Victimes innommables d’une guerre économique innommée. Mais chaque année, ce sont 500 accidents mortels au travail, 700 suicides, 650 000 accidents avec arrêts, 4500 handicapés directement liés au travail. Des chiffres ? Non, des vies. Renvoyées au chômage, à la précarité, à la misère. Ruinées. Invisibles. Méprisées.

Le code du travail n’est ni obèse ni illisible. Il permet déjà aux employeurs trop de dérogations défavorables aux salariés. Il n’est pas assez directif, pas assez contrôlé, assez appliqué : les agressions envers des agents de l’inspection du travail ont été multipliées par quatre en dix ans, les suites judiciaires données à leurs procès-verbaux sont en chute libre, les moyens alloués à l’inspection du travail sont continuellement restreints.

Les pistes de réforme du Code du travail, énoncées à ce jour, sont inacceptables.

Le référendum d’entreprise ? Il délégitime l’intervention syndicale. Il permet plus de pressions patronales, plus de chantages aux licenciements. Chez Smart, il aurait permis à la direction d’appliquer directement son projet de 39 heures payées 37. A la Fnac, il risque d’obliger au travail le dimanche.

Au-delà de 35 heures, les heures sup devront être «compensées» et non plus majorées de 25% comme aujourd’hui ? Emmanuel Macron dit la vérité: c’est la fin des 35 heures. A présent les syndicalistes partent sur la base de 25 % à 50 % de majoration des heures supplémentaires pour négocier. Quelle sera la «compensation» ? Nettement moins, à coup sûr.

Mme El Khomri projette d’augmenter par accord d’entreprise la durée du travail ? Ce sera donc travailler plus pour gagner moins. Son texte empile d’ailleurs les dispositions contre les salariés. Pour abaisser les indemnités de licenciement en cas de licenciement abusif, pour dissuader les salariés d’attaquer l’employeur aux Prud’hommes, pour l’obliger à revoir à la baisse ses conditions de travail, etc. Le projet El Khomri, c’est l’employeur-roi !

Mais ce que l’on sait du projet El Khomri n’est qu’un début. Tant d’autres pistes inquiètent. Car les rapports Combrexelle et Badinter sapent certains soubassements du droit du travail en réduisant leur champ d’application.

Le principe de faveur, par exemple. Il fixe qu’en cas de contradiction entre la loi, le contrat de travail ou une convention collective, la règle la plus favorable s’applique au salarié. M Combrexelle ne l’accepte que si «la loi n’en dispose pas autrement».

L’obligation de reclassement, qui pose qu’un employeur doit tout mettre en œuvre pour reclasser son salarié avant un licenciement économique. «Sauf dérogation prévue par la loi» rétorque le rapport Badinter. Ce qui crée pas mal de brèches : supprimer l’obligation de reclassement des licenciés pour motif économique et pour ceux rendus invalides, notamment.

Lisons l’article 13 de ce rapport : «Le contrat de travail est à durée indéterminée. Il ne peut être conclu pour une durée déterminée que dans les cas prévus par la loi.» N’est pas reprise la formulation en vigueur : le CDI est «la forme normale et générale de la relation de travail». Est-ce simple hasard ? N’est pas réaffirmé le garde-fou actuel aux dérogations : le CDD ne doit répondre qu’aux besoins temporaires de l’entreprise. Pourquoi cet oubli ? Quand le Medef rêve d’un recours sans frein aux CDD.

L’article 1 proclame : «les libertés et droits fondamentaux de la personne sont garantis dans toute relation de travail. Des limitations ne peuvent leur être apportées que si elles sont justifiées par l’exercice d’autres libertés et droits fondamentaux ou par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise…» Mais il s’agit du Code du travail, non ? Alors pourquoi évoquer la «personne» et pas des salariés ? En droit, les mots comptent. Effacer les salariés, c’est ne parler ni des employeurs, ni des pouvoirs patronaux. C’est reproduire la philosophie libérale contractualiste, où le contrat de travail est accord pur des volontés pures entre personnes égales.

Cet article, d’ailleurs, place le bon fonctionnement de l’entreprise sur le même plan que les libertés fondamentales. Comme dans le traité de Lisbonne qui met au même rang la dignité des personnes, le droit de propriété et la liberté d’entreprise.

Dans la lettre installant la Commission Badinter, Manuel Valls déclare : «la double fonction assignée au droit du travail est de plus en plus mal remplie. Alors qu’il doit à la fois protéger les travailleurs et sécuriser les entreprises pour leur permettre de se développer…». Mais ce n’est pas là, et ce ne doit pas être, la mission du Code du travail.

Comme le stipule l’article L. 120-3, ce Code vise à borner le «lien de subordination juridique permanent à l’égard de l’employeur». Depuis 1910, et à chaque avancée sociale, il eut cette fonction. Le premier Code provient des résistances ouvrières. Aujourd’hui, les luttes des salariés visent souvent à renforcer cette barricade juridique qu’est le Code. Le rendre protecteur des entreprises, c’est écrire l’histoire à l’envers.

Ensemble, dans les mois qui viennent, nous allons défendre les droits des salariés et jeter les bases d’un Code du travail qui les protège.

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20 février 2016 6 20 /02 /février /2016 07:29
Le doux rêve de la Centrale à Gaz de Landivisiau: si pure, si propre, si vertueuse dans les images de synthèse des porteurs de projet.

Le doux rêve de la Centrale à Gaz de Landivisiau: si pure, si propre, si vertueuse dans les images de synthèse des porteurs de projet.

C'était une grande réunion d'éducation populaire, un beau moment de démocratie citoyenne aussi.

120 personnes de la région de Landivisiau, de tous horizons politiques et socio-professionnels, avec beaucoup de nouvelles têtes, qui sont sorties de cette réunion regonflées sur les chances, désormais très grandes, de faire reculer l'Etat et la région sur la construction de cette Centrale à Gaz de Landivisiau virtuellement construite et gérée par Direct Energie qui est un vrai scandale politico-financier que, dans son langage, la Commission Européenne, et plus précisément les services de la Commissaire à la concurrence, Mme Verstager, ont souligné aussi.

Pour rappel, en 2012, le choix avait été fait le 29 février de situer à Landivisiau l'emplacement de la nouvelle Centrale électrique à cycle combiné Gaz de 450 MW que Jean-Yves Le Drian avait intégré au Pacte électrique breton de manière solitaire et unilatérale, sous la pression de considérations qui nous échappent, d'un deal avec le pouvoir Sarkozy-Besson, avant de la soumettre à l'information et au vote de ses élus du Conseil Régional qui ont voté sans moufter, en dehors des élus EELV et d'un élu UDB. Le 28 février au soir, la CRE, la commission de régulation de l'énergie, établissait un classement entre les 3 propositions de prestataires pour la centrale:

- EDF et sa proposition à Brennilis, ses 35 000 salariés, ses 16 centrales conventionnelles et ses 20 centrales nucléaires, et quelques Turbines à Combustion d'appoint dont 5 dans le Finistère (Dirinon, Brennilis...).

- Enel, l'équivalent italien de d'EDF.

- Et Direct Energie, 282 salariés, qui ne gèrent que quelques unités hydro-électriques et qui n'est qu'un groupe financier achetant et revendant de l'électricité nucléaire d'EDF pour faire de la spéculation sur la dérégulation du marché de l'énergie à la faveur de la loi Nome. Direct Energie dont l'actionnaire principal était Stephane Courbit, un homme clef de la bande du Fouquet's, un ami de Sarkozy, au passé et aux amitiés troubles.

Direct énergie n'a jamais construit de centrale à gaz ni aucune centrale tout court, elle n'a fait qu'acheté celle de Pont-sur-Sambre au cours d'une opération financière. Pour prétendre construire celle de Landivisiau, la boîte à fric prospérant sur les privatisations de l'énergie s'est associée au groupe allemand SIEMENS en consortium.

Le 28 février au soir, la CRE donne son avis. Le 29 février, le choix de Landivisiau est fait. De l'ultra-rapide, de l'ultra-efficace.

Une drôle de disposition accompagne la signature de l'accord avec Direct Energie: au titre de la CSPE (Contribution au Service Public de l'Electricité) que paie tout usager sur sa facture d'électricité, les citoyens verseront 40 millions d'euros chaque année pendant 20 ans que la centrale à gaz produise de l'électricité ou pas. Le montant de la CSPE a augmenté de 550% en, 12 ans. A l'origine, il s'agissait à travers cette taxe sur la facture d'électricité d'aider les gens qui ne peuvent pas payer l'électricité, de financer leur accès aux droits, de financer le développement des énergies renouvelables et la solidarité dans l'accès à l'électricité pour les zones éloignées, les îles. Désormais, selon les mots du sénateur Husson, cette CSPE est devenue un véritable "fourre-tout" qui peut désormais financer une subvention exorbitante pour une entreprise privée, qu'elle produise ou non de l'électricité.

Après l'introduction d'un des porte-paroles du collectif "Landivisiau doit dire non à la Centrale", Emile Turlan, élu d'opposition à Landivisiau, Hubert Person et Jean Corbel, ce dernier ancien ingénieur production thermique chez EDF, ont présenté et décrypté le rapport de 27 pages de la Commission Européenne.

Celui-ci est le produit d'un rapport interactif entre la commission européenne et le gouvernement français à partir du 7 janvier 2015, quand l'Etat français a interrogé l'UE sur la légalité de la prime: pour la première fois en Europe, une entreprise aurait pu construire une centrale à l'aide d'une subvention de 40 millions d'euros par an pendant 20 ans.

Normalement, une Centrale Cycle Combiné Gaz CCG fonctionne 8000 heures dans l'année au plus. Dans le projet d'appel d'offre de l'Etat, on parlait d'un fonctionnement possible de 3000 à 4000 heures dans l'année alors que la centrale avait d'abord été "vendue" aux Bretons en disant qu'elle était là pour absorber les périodes de pic de consommation. En réalité, les cycles combinés gaz en France fonctionnent actuellement entre 600 et 700 h par an en moyenne mais la moitié sont en sommeil, et trois sont sous cocon. Cette centrale CCG avec un rendement prévu de 54% ne pourrait prétendre à la CSPE, prévue pour encourager les productions d'électricité alternatives, sobres et vertueuses.

Les critiques de la Commission Européenne:

- Au moment de donner son avis en 2012, la CRE avait émis des réserves sur la date prévue par Direct Energie de mise en service de la structure. A l'origine, la Centrale de Landivisiau devait être inaugurée en 2016. Des pénalités financières étaient prévues en cas de retard. Mais elles n'ont pas été chiffrées proportionnellement à la durée du retard. Un cas tout à fait étrange.

- La commission a des doutes sur la proportionnalité de la mesure 450 MW de la Centrale à Cycle Combiné Gaz pour les besoins de la Bretagne. En effet, les menaces de black-out qui ont été agités pour faire accepter la centrale relèvent du fantasme. Le dernier black-out électrique, c'est à dire un effet domino entraînant une perturbation de tout le réseau national, date de décembre 1978. Les turbines de Brennilis et Dirinon, avec 80 à 100 heures de fonctionnement dans l'année, suffisent et sont en état de marche jusqu'en 2025. Elles remplissent tout à fait leur office pour les passages de consommation de pointe l'hiver. L'axe Lorient-St Brieuc transportant 225 000 volts est une bretelle reliant la partie sud et la partie nord de la Bretagne qui sécurise l'approvisionnement en électricité.

La commission européenne note que "la mesure est en l'espèce discriminatoire à l'égard d'autres technologies que la Centrale Cycle Combiné Gaz" : turbines TAC, méthaniseurs, éolien, éolien offshore.

Par ailleurs, l'accord pour la Centrale à Gaz de Landivisiau ne prend pas en compte le projet européen (une étude de 3 millions d'euros) de connexion par des câbles sous-marins de l'Irlande et de la Bretagne pour alimenter la Bretagne en électricité produite par des éoliennes. Le préfet de région, encore une fois pour dissimuler les alternatives à la Centrale à Gaz sous pression de Le Drian, de la région et du gouvernement, avait dit: on n'en parle plus.

- La Commission considère que la subvention de 40 millions d'euros par an pendant 20 ans à Direct Energie est injustifiée et constitue une distorsion de concurrence. En langage technocratique, cela donne: "La Commission ne peut pas exclure que la compensation qui sera retirée par le lauréat de l'appel d'offre n'excède pas ce qui est nécessaire pour couvrir tout ou partie des coûts occasionnés par l'accomplissement des obligations de service public".

La Commission a des doutes concernant l'analyse du degré d'utilité publique de la Centrale à Gaz et de la subvention financière par le ministère des affaires étrangères (qui discutait avec la Commission sous l'autorité de Laurent Fabius et qui n'a pas transmis les pièces capables de justifier de l'intérêt social de la Centrale Cycle Combiné Gaz de 450 MW à Landivisiau). La Commission laisse entendre qu'une telle aide financière annuelle à Direct Energie viole l'encadrement des compensations pour les services et constitue une distorsion de concurrence. En effet, d'autres CCG ont été construites sur le territoire français par des entreprises allemandes ou suisses sur leur fond propre, avec peu de rentabilité directe d'ailleurs. Direct-Energie serait la seule entreprise à bénéficier d'une subvention mirobolante pour la Centrale à Gaz de Landivisiau. Or, celle-ci ne correspond pas à une obligation de service public.

En effet, la dernière évaluation chiffrée officielle des besoins en production d'énergie de la Bretagne date de 2006, pour justifier à l'époque la Centrale à Gaz de Ploufragan au départ portée par GDF Suez. EDF et RTE en étaient l'auteur et elle mentionnait un besoin en production d'électricité de 150 MW. Un besoin de 150 MW dans la région de Saint Brieuc, aujourd'hui mois vrai avec l'installation de la THT.

En réalité, conclut Emile Turlan, l'appel d'offre de "l'Etat est pourri", ne repose sur aucune évaluation sérieuse des besoins, "l'Etat le sait", d'où sa difficulté à donner des documents probants dans ses échanges avec la Commission Européenne.

- Comprenons bien le modèle économique potentiel de Direct Energie pour cette centrale: EDF achète, elle a l'obligation de le faire, quels que soient les besoins réels, de l'électricité à Direct Energie à 95% du prix de marché SPOT. Et Direct Energie a le droit depuis la loi Nome d'acheter de l'électricité nucléaire vendue moins chère à EDF, comme cela, au-delà de ses 40 millions d'euros d'aide financière par an pendant 20 ans (800 millions donc au bout du compte), Direct Energie se fait de l'argent sur le dos des investissements de la collectivité. "C'est un vrai scandale financier de l'Etat, tonne avec raison Emile Turlan. Ça suffit! Si l'Etat n'a pas d'argent, comme il le prétend, il n'en a pas non plus pour ça. Sinon, il y a des tas de besoins sociaux qui méritent la priorité".

La Commission Européenne se prononce sur le manque d'utilité d'une centrale proportionnée comme celle portée par Direct Energie à Landivisiau et sur le manque de justification et même le caractère illégal de l'aide financière annuelle attribuée à Direct Energie (contraire aux traités encadrant la concurrence, les compensations aux prestations de service par l'Etat). Elle ne se prononce pas sur les pollutions engendrés par la centrale, la problématique de la lutte contre le réchauffement climatique, du développement de la sobriété énergétique, des économies d'énergie et des modes de production renouvelables.

Néanmoins, la Commission qui a laissé un mois à l'Etat français pour produire ses justifications et apporté des réponses à ces interrogations, ces réserves et ces critiques, a un pouvoir d'attaquer l'Etat et Direct Energie en Cour Européenne de Justice. Il y a un précédent, une Centrale à Gaz allemande flambant neuve dont le fonctionnement a été interrompu sur décision européenne.

Le Tribunal Administratif de Rennes avait renvoyé le collectif "Landivisiau doit dire non à la Centrale" dans les cordes en disant qui n'était pas habilité à se constituer plaignant par rapport au manque de fondement du projet de Centrale à Gaz et à ses dimensions financières interlopes avec un appel d'offre pour le moins bizarre. Désormais, l'affaire est jugée en cour administrative de Nantes suite à un appel du collectif. La Commission Européenne n'a pas eu la même complaisance et indique bien dans son rapport que le projet de Centrale à Gaz de Landivisiau repose bien sur du vide et des mensonges.

Le vent a tourné sur ce projet: bizarrement, personne, ni le gouvernement, ni la région Bretagne, ni la commune de Landivisiau n'a réagi au rapport de la Commission Européenne. Les opposants à la Centrale à Gaz, qu'on voulait faire passer pour des égoïstes (on en veut bien, mais pas au fond de son jardin), des "anti-tout préférant s'éclairer et se chauffer à la bougie", des "rigolos" voient quasiment tous leurs arguments essentiels validés par le rapport de la Commission Européenne.

Désormais, l'Etat, la Région, Direct Energie ont à qui parler et tous les citoyens de la région de Landivisiau qui désespéraient de devoir subir cette centrale ultra-coûteuse qui très certainement, n'aurait eu qu'une activité éphémère et inutile, retrouvent de l'énergie et de l'espoir pour se battre.

Compte rendu de la réunion du vendredi 19 février par Ismaël Dupont,

élu PCF-Front de Gauche à Morlaix et à Morlaix-Communauté

Membre du collectif "Landivisiau doit dire non à la Centrale"

Pour mémoire:

Motion présentée au Conseil Communautaire du lundi 6 octobre 2014 - Morlaix-Communauté

( la même motion a été présentée au Conseil Municipal de Morlaix quelques semaines plus tard)

Par Ismaël Dupont, élu Front de Gauche de Morlaix

Sans débat public contradictoire ni consultation des citoyens, une Centrale à Gaz pourrait s'implanter à Landivisiau, construite et gérée par Direct Energie, à 20 km de Morlaix, et moins de 10 km de certaines communes de Morlaix-Communauté.

L'installation d'une Centrale à Gaz à l'ouest de la Bretagne a été décidée probablement sous la pression de l’état dans le cadre du Pacte Électrique Breton voté par une majorité de conseillers régionaux de Bretagne.

L’État qui avait le choix entre trois projets industriels portés respectivement par EDF à Brennilis, Enel à Briec, et Direct Energie à Landivisiau, a choisi le projet de Direct Energie, un groupe financier qui n'a jamais construit de centrale à Gaz en France et dont l'objectif essentiel est de se positionner comme distributeur d'électricité en vendant plus cher au consommateur l'électricité d'origine nucléaire qu'EDF est obligé de vendre à ses concurrents dans le cadre de la dérégulation européenne et de la libéralisation du marché de l'électricité portée par la loi NOME.

Parmi les actionnaires principaux du groupe Direct Energie, faut-il rappeler qu'il y a Stephane Courbit, un proche de l'ancien président Nicolas Sarkozy. De là à penser qu'il a été récompensé par l'ancien président et son ministre Mr Eric Besson, il y a un pas que les esprits chagrins n'hésiteront pas à franchir...

Cette Centrale à Gaz serait construite à proximité immédiate de la ville de Landivisiau, ayant ainsi un effet sur la dévalorisation de l'environnement, de la valeur des biens immobiliers, et sous doute aussi sur la santé des habitants et la qualité des produits agricoles puisqu'une Centrale à Gaz émet des particules fines.

L'impact global sur l'environnement et le climat est loin d'être positif puisqu'une centrale à gaz consomme de l'énergie fossile qu'on ne trouve pas en France et qui est appelée à s'épuiser et à renchérir à court terme et produit des gaz à effet de serre. Au moment où la France va organiser la conférence sur le Climat en 2015, c'est regrettable que l'on s'engage dans ces projets du passé.

S'il est loin d'être avéré que cette Centrale à Gaz soit par elle-même rentable sur la durée, il est certain en revanche qu'elle coûterait très cher au citoyen puisque Direct Énergie percevrait une prime annuelle de presque 42 millions d'euros pendant une durée de 20 ans renouvelable une fois, prime financée par la Contribution au Service Public de l'électricité (CSPE), et donc payé par l'usager sur sa facture d'électricité.

La construction du gazoduc et de la ligne THT sera aussi en partie financée par le contribuable. Cet argent n'aurait-il pas été mieux employé à développer les énergies renouvelables et l'aide à la rénovation thermique des logements sociaux et anciens ? Cela n'aurait-il pas créé davantage d'emplois ?

Au nom de quel intérêt général construirait-on cette Centrale à Gaz?

La France exporte déjà 13 % de son électricité. La Bretagne n'a jamais connu les « black out » lors des pics de consommation que l'on met en avant pour justifier la construction de cette centrale et, de toute façon, pour être rentable, cette Centrale devrait être beaucoup plus plus qu'une centrale d'appoint et fonctionner quasiment toute l'année. La Bretagne est insérée dans une région bien plus vaste pour ce qui est de la production et de la distribution d'électricité : en quoi devrait-elle être auto-suffisante et indépendante en matière énergétique ?

Au vu de ces différents arguments, les élus du Conseil de Communauté et de Morlaix-Communauté affirment leur opposition à l'installation d'une Centrale à Gaz à Landivisiau et leur volonté que le pacte électrique breton soit réactualisé pour gagner en cohérence sur le plan de la nécessaire transition écologique tout en misant sur le développement des nouvelles filières d'activité qui y sont associés.

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20 février 2016 6 20 /02 /février /2016 06:39

Déjà plus de 1200 signatures ont déjà été collectées pour la pétition pour le maintien de la déchetterie à Plougonven et un schéma cohérent des déchetteries sur le territoire de Morlaix-Communauté.

Jusqu'ici, c'est surtout sur des points de signature de la pétition situés dans des commerces de Plougonven, Guerlesquin, Lannéanou, Botsorhel que les citoyens ont voulu marquer leur attachement à ce service public de proximité essentiel qu'est la déchetterie de Toulivinen, la plus récente installée sur le territoire de Morlaix-Communauté, et qui est aujourd'hui rayée de la carte dans les deux scénarios envisagés par l'exécutif de Morlaix-Communauté.

Ceux-ci s'accompagnent tous deux d'une réduction de nombre de déchetteries et de plate-formes de déchets verts, avec malgré tout un plan d'investissement de près de 9 millions d'euros pour celles qu'on modernise ou les nouvelles que l'on crée.

Pour la déchetterie de Plougonven, une déconstruction coûterait autour de 125 000€ alors que sa construction avait coûté 370 000€ en 2006! Veut-on de ce gâchis d'argent public, alors même que la qualité et l'accessibilité du service proposé aux citoyens baisse, et que Morlaix-Communauté veut augmenter le taux de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères et de la taxe d'habitation?

Un "collectif citoyen pour le maintien de la déchetterie de Plougonven et un schéma cohérent des déchetteries sur le territoire" a été créé le vendredi 19 février à Saint-Eutrope.

Il prévoit de continuer le combat en y associant un maximum d'habitants de Morlaix-Communauté qui actuellement ne sont nullement tenus informés, nullement consultés, pas plus que les simples élus communautaires, même membre de la commission environnement, sur les projets de fermeture, de rénovation et de création de déchetteries sur le territoire.

Cette question de la gestion des déchets est trop importante et représente des enjeux sociaux, environnementaux, financiers trop lourds pour qu'on la laisse à la discrétion de quelques élus qui ne pensent que rentabilité, économies sur le personnel, et amortissement des baisses de dotations de l'Etat (10 millions d'euros entre 2014 et 2017 de retirés à Morlaix-Communauté).

C'est tous ensemble que nous gagnerons la préservation de notre déchetterie de Plougonven.

Des présences sur le marché de Guerlesquin et de Morlaix sont prévues dans la semaine à venir. Le collectif va aussi prendre rendez-vous avec le maire de Plougonven Yvon Le Cousse et rencontrer les élus de Morlaix Communauté.

Toute la population est appelée à signer la pétition pour éviter l'éloignement des habitants du sud-est de Morlaix Communauté par rapport aux déchetteries et maintenir nos services publics, ici comme ailleurs.

A l'heure où le gouvernement retire des moyens à presque tous les services publics, quand il ne les privatise pas au fur et à mesure, et où l'exécutif de Morlaix Communauté dans son "projet de territoire" ne fait quasiment aucune référence au service public, nous pouvons nourrir les plus grandes inquiétudes. Mais nous savons aussi que l'implication citoyenne pour les services publics, le droit à la consultation des citoyens et le développement durable peut payer, si elle est suffisamment forte.

Déjà 1200 signatures pour le maintien de la déchetterie de Toulivinen à Plougonven: un collectif citoyen a été créé ce vendredi 19 février à Saint-Eutrope
Déjà 1200 signatures pour le maintien de la déchetterie de Toulivinen à Plougonven: un collectif citoyen a été créé ce vendredi 19 février à Saint-Eutrope

Vous êtes habitant de Morlaix Communauté, vous pouvez signer et faire signer la pétition.

Les pétitions sont à renvoyer, les plus remplies possible, à Martine Carn/ 2, Dour Vian/ 29 640 PLOUGONVEN

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20 février 2016 6 20 /02 /février /2016 06:30
Projet de rénovation à Kerfraval: les habitants inquiets de n'avoir aucune réponse d'Aiguillon Construction sur le sort de quatre bâtiments en face de la cour d'école de l'école Jean Piaget
Projet de rénovation à Kerfraval: les habitants inquiets de n'avoir aucune réponse d'Aiguillon Construction sur le sort de quatre bâtiments en face de la cour d'école de l'école Jean Piaget
Projet de rénovation à Kerfraval: les habitants inquiets de n'avoir aucune réponse d'Aiguillon Construction sur le sort de quatre bâtiments en face de la cour d'école de l'école Jean Piaget

Quatre bâtiments centraux de la résidence d'"Aiguillon", organisme HLM et promoteur privé, "Les jardins du Launay", dénommés sur les plans d'Aiguillon G H P Q, ont été retirés du plan de rénovation des bâtiments de la résidence "Les Jardins du Launay" qui touche aujourd'hui 14 bâtiments et 280 logements où, par tranches successives de travaux, à partir de janvier 2016, Aiguillon Construction, avec un plan de financement de 5,5 millions d'euros, largement subventionné par l'argent public, pratiquera les indispensables désamiantage, restauration, rénovation, isolation qui s'imposent depuis des années.

Ces travaux de rénovation, d'isolation thermique et de désamiantage étaient plus que nécessaires car les bâtiments de cette résidence à l'architecture novatrice et audacieuse et à la qualité de vie attestée par les habitants, la proximité des écoles et des services, étaient plus que nécessaires, tant les appartements étaient durs à chauffer, dégradés et humides pour certains d'entre eux.

La résidence du Launay, bâtie sur un marécage avec des matériaux et des méthodes de construction bon marché parfois inadaptés en dépit de la conception originale et intelligente des bâtiments et des logements mettant l'accent sur la vie sociale, les espaces de jeu, de détentes, les jardins, avait déjà fait l'objet d'une rénovation dans les années 1980 suite à un mouvement de protestation contre la dégradation rapide des logements et de rétention de loyers des locataires de ces immeubles HLM.

A l'époque, il y avait beaucoup de mixité sociale à Kervraval, grâce à la présence de l'école Freinet Jean Piaget à côté et au caractère novateur du bâti et à la qualité de vie qu'il proposait alors pour les familles.

L'architecte Weber, initiateur du projet, qui avait dû payé des sommes énormes suite aux malfaçons des bâtiments et aux plaintes qui s'en étaient suivies, avait été quasiment ruiné.

Depuis, pendant des décennies, aucuns travaux d'importance n'ont été réalisés dans les bâtiments de Kerfraval et les locataires se plaignaient à raison de logements qui se dégradaient et qui ne correspondaient plus aux normes de confort et d'isolation en dépit du soin qu'ils apportaient à l'aménagement de leurs appartements.

Aiguillon, voyant que des travaux étaient prévues à Pors-ar-Bayec sur les logements Habitat 29, a peut-être pris la mesure de l'urgence de pratiquer ces rénovations pour ne pas dévaloriser son parc en comparaison, et favoriser une fuite des locataires, et a donc programmé finalement ces travaux.

Seulement, dans la première rencontre de la direction régionale d'Aiguillon avec les locataires, il était question de rénover 17 bâtiments, c'est à dire la totalité.

C'est d'ailleurs ces informations là qu'avaient alors la mairie de Morlaix et qui se trouvent sur son site internet.

Or, en janvier 2016, un permis de rénovation a été délivré par la mairie qui ne concerne que 14 des 17 bâtiments, et qui laisse de côté les quatre bâtiments au milieu d'un fer à cheval ouvert sur la cour de récréation de l'école Jean Piaget, dont celui qui contient les bâtiments accueillant des personnes rattachées aux Genêts d'Or.

Or, on parle d'un déménagement possible de ces locataires des Genêts d'Or qui dont les locataires seraient relogés ailleurs. Tous ces logements individuels seraient peut-être difficiles à relouer pour Aiguillon. L'organisme HLM veut-il en profiter pour raser les bâtiments afin d'affecter les terrains à un autre programme de construction?

Les locataires des ces bâtiments G H P Q, 3-4-5 rue des Bouleaux, qui n'avaient pas été conviés à la 3ème réunion avec Aiguillon Construction pour parler des travaux, réunion où les représentants de la direction régionale d'Aiguillon, très professionnels de la com' et du marketing, ont présenté un beau diaporama d'images de synthèse sans vouloir répondre à des questions dérangeantes et en prenant de très haut les locataires, nourrissent de fortes inquiétudes.

On a refusé de leur dire si les bâtiments non concernés par le programme actuel de rénovation seront bien rénovés plus tard ou non. On ne leur a pas dit non plus pourquoi ils avaient été soustraits du programme de rénovation.

Des raisons techniques liées à la quantité d'amiante, à des difficultés particulières au bâti ont été invoquées, ces bâtiments ont exactement la même structure que les bâtiments voisins, même si les terrasses d'origine ont été couvertes de vérandas.

Par ailleurs, s'il y a trop d'amiante dans ces bâtiments et qu'on le savait, c'est irresponsable d'avoir laissé les locataires vivre dedans pendant des années.

En réalité, il s'agit plus probablement, c'est du moins l'hypothèse que l'on peut faire à cette étape, d'un prétexte pour démolir et faire autre chose à la place sur le grand terrain central laissé vacant.

Or, des dizaines de locataires habitent là, dont pas mal de femmes seules à faibles revenus, certaines avec des enfants, mais aussi des personnes âgées qui se sont habituées à leurs appartements et s'y plaisent et se voient mal déménager à leur âge. Cela a été dit aux représentants d'Aiguillon, qui n'ont pas montré beaucoup d'empathie ni de prise en compte véritable de la dimension humaine, d'où une réunion qui est devenue assez houleuse le 17 décembre. C'était le jour du Conseil Municipal et les représentants de la majorité municipale n'étaient donc pas présents.

Le représentant d'Aiguillon a dit qu'en cas de destruction des bâtiments, ces personnes seraient relogées mais que pour l'instant, il ne pouvait pas répondre à la question du maintien ou pas des bâtiments, sans plus d'explication à donner.

Aux personnes qui ont mis en avant les aménagements coûteux qu'elles avaient financés à leur frais (cuisine aménagée, douche, parquet...) sur leur appartement, on a répondu de manière humainement peu acceptable: "quand vous êtes le locataire, on ne se prend pas pour des propriétaires".

Depuis, aucune réponse aux lettres, aux coups de téléphone. Aiguillon à Rennes a même raccroché au nez d'une représentante de la CLCV !

Au bureau local d'Aiguillon, sur place, on n'est pas non plus habilité à donner des informations aux locataires.

Certains travaux sur des portes de parking à ouverture électrique dégradés ne sont pas réalisés depuis des semaines sur les bâtiments non concernés par les travaux, sans que les locataires arrivent à savoir pourquoi.

Une pétition a circulé dans Kerfraval pour demander à ce que ces bâtiments G H P Q fassent aussi l'objet d'une rénovation et ne soient pas détruits: plus de 70 locataires ont signés cette pétition.

Elle a été remise hier en mairie de Morlaix, aux services techniques par une habitante que j'ai accompagnée, et Mr Guilcher, adjoint à l'urbanisme et aux travaux, nous a dit qu'un rendez-vous avait lieu vers le 6 mars avec Aiguillon Construction pour éclaircir le sort de ces bâtiments et évoquer aussi le site de l'école de Troudousten.

Maintenant, les locataires de ces logements attendent qu'on leur dise la vérité, qu'on les traite comme des adultes et qu'ils aient accès à l'information. Ils veulent être respectés. Ils veulent rester vivre dans leurs logements et que ces logements soient rénovés comme les autres.

La mairie de Morlaix, qui travaille avec Aiguillon sur plusieurs dossiers, a des arguments pour faciliter cela.

Ismaël Dupont, conseiller municipal d'opposition, PCF-Front de Gauche à Morlaix

Morlaix, le vendredi 19 février 2016

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20 février 2016 6 20 /02 /février /2016 06:00

Ah! Cette fameuse détention administrative dont se délecte tant le gouvernement et la "justice" israélienne. Héritière du droit colonial britannique, celle du fameux mandat sur la Palestine, elle est utilisée de la même manière par Tel-Aviv. Au trou, pour six mois, emprisonnement renouvelable autant qu'il le faut. Comme le veulent les maîtres. Nul besoin de donner des raisons. Le droit n'existe plus. Est-ce là l'attitude d'un pays qui s'autoproclame "la seule démocratie du Proche-Orient"?

Des milliers de Palestiniens (peu importe qu'ils soient hommes, femmes ou mineurs) sont incarcérés à ce titre. Parmi eux, le journaliste palestinien Mohamed Al Qiq. Le Shin Beth, la sécurité intérieure israélienne, l'accuse d'être un membre actif du Hamas, considéré comme "terroriste" par Israël, les Etats-Unis et l'Union Européenne. Nul besoin de preuves. Notre confrère a été mis en prison comme un vulgaire prisonnier de droit commun. Et l'on sait, par des organisations israéliennes comme B'Tselem, que la torture est un quotidien des geôles israéliennes. Etre membre du Hamas serait donc un élément suffisant pour embastiller un Palestinien?

Mohamed Al Qiq a toujours dénoncé cette incarcération. Il est entré en grève de la faim pour dénoncer une arrestation et une détention arbitraire. Pour être entendu, il observe une grève de la faim depuis le 25 novembre. Il entend dénoncer "la torture et les mauvais traitements qu'il a subis pendant son interrogatoire" a indiqué Addameer, une organisation palestinienne de défense des prisonniers. "Il a perdu la capacité de parler et a du mal à entendre", selon son avocat. Transféré dans un hôpital, il est toujours, en réalité, sous contrôle des autorités judiciaires israéliennes.

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) vient de dénoncer les mesures prises contre ce journaliste et vient d'interpeller Benyamin Netanyahou.

Pierre Barbancey, L'Humanité du 19 février 2016

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20 février 2016 6 20 /02 /février /2016 05:43
Fête du Viaduc - 1er Mai - Tableau de Marie-Paule Kerebel

Fête du Viaduc - 1er Mai - Tableau de Marie-Paule Kerebel

Ce 1er mai 2016, la 52e fête du Viaduc du Parti Communiste du pays de Morlaix dédiée à Marie-Paule Kérebel

La 51 ème édition de la fête du Parti Communiste à Morlaix qui aura lieu le dimanche 1er mai 2016 place Allende sera dédiée à notre camarade et amie Marie-Paule Kerebel, ancienne adjointe communiste aux Affaires Sociales, décédée il y a quelques mois.

A cette occasion, une expo-vente de ses tableaux aura lieu, animée par Elise Kerebel et Lucienne Nayet.

Mona Jaouen sera l'invitée vedette de la fête du Viaduc pour la partie musicale.

Le plateau artistique sera complété par le trio "Quenderu" (cousin en vieux breton) avec Joël CORRE (petite cornemuse), Dominique CORRE (accordéon) et le chanteur de chants marins.

Mona Jaouen (Ouest-France)

Mona Jaouen (Ouest-France)

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20 février 2016 6 20 /02 /février /2016 04:12

Dans cet article, la section du PCF de Morlaix appelle à souscription pour acquérir un local: "pour le payer, il nous faudra chaque année des centaines de milliers de francs... Rappelons qu'une souscription régionale est ouverte pour la "Maison du Parti à Morlaix" - CC.P Louis Ollivier 2202-37 Rennes".

"La campagne pour les élections législatives est commencée. Le 25 septembre à La Madeleine se tiendra le premier meeting organisé par le Parti Communiste pour soutenir notre candidat Alphonse Penven"

Dans la 4ème circonscription, Alphonse Penven, maire de Huelgoat et Conseiller Général depuis 1945 (il fut élu à 32 ans à une écrasante majorité: il était prisonnier de guerre pendant la seconde guerre mondiale, s'est évadé en 1941 et est entré dans la résistance), avec comme suppléant Michel Derrien, instituteur à Morlaix, obtiendra aux législatives de 1967 19,4% au 1er tour (contre 15,8% en 1962) et se désiste en faveur du PSU Roger Prat (26,7% au 1er tour) qui est élu avec 50,1%.

Le PCF Morlaix organise sa deuxième fête du 1er Mai à la Madeleine (ou sous les Halles s'il pleut...): "Notre Finistère" (supplément à l'Humanité Dimanche) -18 septembre 1966
Le PCF Morlaix organise sa deuxième fête du 1er Mai à la Madeleine (ou sous les Halles s'il pleut...): "Notre Finistère" (supplément à l'Humanité Dimanche) -18 septembre 1966
Dans le même numéro de L'Humanité Dimanche, supplément 4 pages "Notre Finistère": Le Finistère était bien représenté à la fête de l'Huma... avec 6 stands: le stand de la Fédé tenu par les sections de Concarneau et de St Pol de Léon, la section de Brest-Centre, de Brest-Arsenal, de Kerhuon, de l'Union des Jeunesses Communistes, de l'Union des Femmes Françaises

Dans le même numéro de L'Humanité Dimanche, supplément 4 pages "Notre Finistère": Le Finistère était bien représenté à la fête de l'Huma... avec 6 stands: le stand de la Fédé tenu par les sections de Concarneau et de St Pol de Léon, la section de Brest-Centre, de Brest-Arsenal, de Kerhuon, de l'Union des Jeunesses Communistes, de l'Union des Femmes Françaises

Et pour se régaler, heureusement qu'il y a "les Supers centres Leclerc"

Et pour se régaler, heureusement qu'il y a "les Supers centres Leclerc"

Notre Finistère (supplément à l'Huma Dimanche) 4 septembre 1966: il y a 50 ans!

Notre Finistère (supplément à l'Huma Dimanche) 4 septembre 1966: il y a 50 ans!

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