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18 mars 2015 3 18 /03 /mars /2015 06:44

ELKABBACH, EN SERVICE COMMANDE ?

Dimanche martin (15 mars) Cécile DUFLOT était sur Europe 1 l’invitée de l’émission le Grand rendez-vous. Invitée ou pus exactement sur le grill, soumise à la question par Jean-Pierre Elkabbach et ses deux acolytes Arnaud Leparmentier et Michel Darmon, « journalistes » de leur état.

Compte-tenu de ses déclarations qui ont fait quelque bruit dans les médias, on pouvait penser que l’ancienne ministre de François Hollande serait interrogée sur les modifications à apporter à une politique dont elle a souligné l’inefficacité ou sur les contours du rassemblement capable de porter une autre politique.

Que nenni ! Bien sûr il y eut l’affirmation maintes fois martelée de l’impossibilité d’un accord entre écologistes et communistes pour cause d’approches différentes sur le nucléaire. Mais, à part cela, une seule question semblait obnubiler Elkabbach et ses comparses : « Que doit faire François Hollande pour que vous reveniez au gouvernement ? »

Question reprise souvent de façon agressive par les 3 journalistes à chaque interruption et elles furent nombreuses. A tel point qu’il fut impossible à Cécile Duflot de développer le moindre argument sur la politique sociale, économique ou environnementale qu’elle souhaitait mettre en œuvre. Elle n’eut pas davantage de succès en ce qui concerne le rassemblement des forces politiques, sociales, associatives et citoyennes nécessaire pour cela.

Une seule question semblait vraiment préoccuper les trois compères : « Quand les écologistes vont-ils revenir au gouvernement comme le réclament certains de vos camarades ? » A croire qu’ils avaient reçu la mission de ramener au bercail , sous la houlette de l’ancien député de Corrèze , les brebis égarées.

Les communistes tiennent à la liberté de la presse comme à la prunelle de leurs yeux. Et cela inclut évidemment la liberté des journalistes. Mais nous exigeons aussi pour les citoyens la liberté d’être informés. Et cela exige un respect absolu de la diversité des opinions, de leur expression et de leur diffusion.

La façon dont les médias ont traité la campagne électorale des départementales montre que dans ce domaine on est loin du compte.

Alain DAVID

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18 mars 2015 3 18 /03 /mars /2015 06:30

Le débat des départementales prévu par RCF Rivages n'a pas eu lieu mardi 17 mars comme initialement annoncé mais se déroulera ce mercredi 18 mars de 18h30 à 19h suite à la défection de Bernadette Malgorn et de Christian Troadec, remplacés par Maël de Calan (UMP) et un candidat UDB.

Je vous rappelle les 2 thèmes: Enfance-famille et Insertion.

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16 mars 2015 1 16 /03 /mars /2015 22:14
Affiche d'Amnesty International-2013

Affiche d'Amnesty International-2013

La guerre civile en Syrie dure maintenant depuis quatre ans. Le bilan humain est effroyable.

Ce conflit a déjà causé 220 000 morts, un million de blessés graves, de gens qui ont tout perdu, et 4 millions de réfugiés dans d'autres pays, principalement le Liban (1,15 million de réfugiés), la Jordanie, la Turquie, l'Irak, l’Egypte dans une moindre mesure. Cette guerre barbare s’est encore intensifiée en 2014, qui a été l’année la plus meurtrière : 76 000 personnes y ont été tués.

En tout, sur ce pays de 23 millions d’habitants en 2011, 11 à 12 millions ont été déplacés, ont dû fuir leur domicile.

La situation humanitaire des populations syriennes, en Syrie et à l’étranger dans les camps de réfugiés, est catastrophique. Le régime de Bachar al-Assad, qui se sent de plus en plus en position de force depuis que les « occidentaux » et leurs alliés font une guerre aux « rebelles » fanatiques de l’Etat Islamique en Irak et en Syrie, utilisant pour alliés les milices chiites du Hezbollah, les forces chiites irakiens, et l’armée loyaliste syrienne, bloque l’accès aux zones « rebelles » par les convois humanitaires. Un article de Benjamin Barthe dans Le Monde du 14 mars rappelle que selon les décomptes de l’ONU, « entre 2013 et 2014, le nombre de Syriens ayant bénéficié des convois d’aide onusiens dans les zones les plus gravement touchées est passé de 2,9 millions à 1,2 million, soit un effondrement de 63%. Sur les 115 demandes de convois soumises au gouvernement syrien dans l’année passée, seulement 50 ont reçu l’agrément de Damas. » Pourtant, le nombre de personnes vivant dans des zones de guerre de haute intensité en Syrie a presque doublé, passant de 2,5 millions en 2013 à 4,8 millions depuis 2015. 80% de la population syrienne vit désormais sous le seuil de pauvreté : l’espérance de vie a chuté de 20 ans en 4 ans, pour tomber à 55 ans.

L’aide internationale pour les camps de réfugiés syriens au Liban, en Jordanie ou en Turquie est très insuffisante et s’est considérablement réduite à mesure que la guerre civile gagnait en férocité et que le nombre de réfugiés augmentait: pour exemple, le budget du service d’aide humanitaire et de protection civile de la commission européenne est tombé de 34 millions d’euros en 2012 à 15 millions d’euros en 2015. Dans beaucoup de camps, on passe l’hiver dans le froid, on ne mange pas à sa faim, on vit dans des conditions sanitaires et de surpopulation déplorables. En décembre 2014, faute de recevoir suffisamment de dons des Etats, le Programme alimentaire mondial a « dû » baisser son assistance mensuelle de 24 à 13 dinars (32 à 17 euros) par personne (et par mois), faute de dons. Handicap International se prépare à réduire ses activités après une nouvelle entaille de 20% dans un budget de 7 millions d’euros (venu de l’UE). « Il y a un désintérêt massif de la communauté internationale pour la crise syrienne, alerte Anne Garella, représentante régionale. Les financements sont inversement proportionnels aux besoins. Les deux tiers de la population sont dans le besoin et les mécanismes d’adaptation s’épuisent » (article d’Hélène Sallon dans Le Monde du 14 mars 2015). Au Liban, l’aide financière internationale aux réfugiés installés depuis des mois est passée de 30 € à 19€ par personne et par mois.

Dans les zones tenues par l’Etat islamique, en raison des attaques contre des humanitaires, de nombreuses associations humanitaires comme MSF ont renoncé à intervenir pour assister les populations en détresse.

La Syrie est-elle abandonnée de tous ?

Pas tout à fait: certains lobbies chrétiens d’Occident s’émeuvent aujourd’hui du sort des chrétiens d’Orient, désormais des cibles de l’Etat islamique. On va même jusqu’à regretter qu’on ait pas davantage soutenu Bachar al-Assad contre la « montée de l’islamisme » ou par exiger qu’on normalise nos relations avec lui au nom de la lutte contre l’islamisme et le djihadisme.

Ils ont raison d’un certain point de vue, malheureusement: l’avenir de communautés chrétiennes qui vivaient depuis presque deux millénaires en Irak et en Syrie est tragiquement compromis et celles-ci ont été et sont toujours victimes d’exactions et d’humiliations terribles de la part des islamo-fascistes de l’Etat islamique.

En même temps, l’indignation ne doit pas être unilatérale. Pour dire les choses naïvement et brutalement, la vie et l’avenir des chrétiens d’orient ont autant de valeur que ceux de la majorité sunnite et musulmane de Syrie.

Les chrétiens ont été pris en otage par le régime de Bachar Al-Assad, qui a cyniquement utilisé la peur de l’islamisme et de la dictature de la majorité sunnite en même temps qu’il renforcerait pratiquement la dimension communautaire du conflit.

Trop longtemps, les autorités religieuses chrétiennes, et une partie des chrétiens de Syrie, notamment la bourgeoisie, ont soutenu le régime sectaire, sanguinaire et corrompu de Bachar al-Assad en y voyant un rempart pour la préservation de leurs intérêts communautaires, alors que de nombreux chrétiens avaient participé à la révolte populaire du printemps 2011.

L’approche des français et des occidentaux sur le conflit syrien est aujourd’hui essentiellement d’ordre sécuritaire. La Syrie est perçue comme un foyer de terrorisme et de progression d’un islamisme radical extrêmement dangereux. On s’inquiète du départ de nos jeunes convertis pour la Syrie, et il y a de quoi, car beaucoup vont se fracasser dans une guerre atroce. On s’inquiète de leur hypothétique retour et de la guerre qu’il pourrait porter en Europe.

On s’inquiète moins de voir les Syriens refoulés d’Europe : seuls les Allemands et les Suédois ont fait un petit effort pour accueillir légalement des réfugiés syriens (10 000). La France, si prompte à donner des leçons au monde entier, qui est l’ancienne puissance colonisatrice de la Syrie entre 1918 et 1945, n’en a accueilli que 500, sur 4 millions. Et cela alors même que l’arrivée des syriens sur les côtes italiennes dans des bateaux de fortune a été multipliée par huit en 2014.

Cette indifférence morale, ce cynisme, cette non-assistance à un peuple qui a traversé une des tragédies les plus terribles depuis la seconde guerre mondiale, inspirent la colère et la nausée.

D’autant que cela succède à l’inaction face au massacre de son peuple par Bachar al-Assad et son armée depuis 4 ans. Nous n’avons pas sérieusement armés les rebelles modérés qui se battaient pour renverser la dictature de Bachar, pour qu’ils puissent au moins défendre la population civile des zones qu’ils contrôlaient contre les bombardements de Bachar al-Assad. Nous n’avons pas réalisé ces « couloirs de protection aérienne » pour protéger les déplacements de civils, empêcher le bombardement des villes et des villages. N’oublions pas que 80% des victimes de cette guerre sont imputables au régime de Bachar al-Assad et à ses alliés : bombardements massifs et indiscriminés, largages de barils d’explosifs sur les populations civiles des villes et quartiers rebelles (Alep notamment, tout au long de 2014), tortures et exécutions extra-judiciaires : autant de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité qui sont directement imputables à ce régime.

Cette guerre civile est aussi un conflit international : avec l'Iran et le Hezbollah libanais à base chiite qui soutiennent le régime de Bachar al-Assad, comme la Russie et dans une moindre mesure le gouvernement à base chiite d'Irak. La Turquie soutient elle la rébellion, comme le Qatar, l'Arabie Saoudite, même si ceux-ci prennent aujourd'hui des distances avec Daesh, l'Etat Islamique, qu'ils perçoivent eux aussi comme une menace.

A partir de mars 2011, le pouvoir de Bachar el-Assad a décidé de mater la révolte populaire, d'abord pacifique et démocratique, par tous les moyens à sa disposition. Dès le départ, ce pouvoir contesté pour son caractère anti-démocratique, ultra-répressif et oligarchique, et aussi parce qu'il condamnait au désespoir et à l'absence de perspectives toute une jeunesse exclue des bénéfices du libéralisme économique et de la vente des industries et services à des firmes privées contrôlées par le clan el-Assad et ses alliés, a tout fait pour discréditer et mater de manière impitoyable une révolte qui au départ n'avait pas de dimension confessionnelle ou communautaire très affirmée.

Dès le départ, il s'est dit menacé par des terroristes islamistes manipulés ou venus de l'étranger alors que l'évidence était qu'il était contesté dans ses pratiques par une grande partie de la jeunesse et de la population avides de liberté, de dignité et d'égalité, et inspiré par l'exemple des printemps arabes et des révolutions tunisiennes et syriennes.

Certes, la base sunnite de la population syrienne se sentait plus qu'une autre humiliée par la domination de l'appareil policier et totalitaire du clan el-Assad, issu d'une minorité culturelle et religieuse en Syrie, les alaouites, représentant 10 à 12 % de la population, et présente surtout dans les montagnes côtières de la côte méditerranéenne et les grandes villes, Damas et Alep.

Les Alaouites à partir de 1970 ont été surreprésentés dans les postes clés de l'armée, de l'appareil sécuritaire, du pouvoir politique et économique.

Mais on trouvait aussi dans les manifestations pour exiger des réformes démocratiques et sociales des alaouites, des chrétiens, des démocrates et progressistes laïcs. En même temps évidemment que des musulmans pratiquants plus ou moins inspirés par l'idéologie des Frères musulmans, mouvement sévèrement réprimé au début des années 1980 par Hafez al-Assad, le père de Bachar, responsable des terribles massacres de Hama en 1982 qui ont fait entre 20 000 et 25 000 morts sur 200 000 habitants (février 1982).

Lisons le témoignage de la militante communiste Nahed Badawie sur les premiers temps de la révolte démocratique syrienne, au printemps 2011, recueilli par François Burgat à Beyrouth en janvier 2013 (cité dans l’excellent recueil d’articles Pas de printemps pour la Syrie. Editions la Découverte, 2014 – sous la direction de François Burgat et Bruno Paoli).

« Parmi les procédés employés par le régime dès le début pour instiller la peur et la haine sectaire, je me souviens de cette petite vidéo terrifiante que nombre de mes amis avaient reçue sur leur téléphone et qui leur avait été communiquée très officiellement sur leur lieu de travail – alors qu’il était dangereux d’avoir sur son portable des vidéos de la révolution. On y voyait un supposé révolutionnaire, clairement identifié comme « salafi », brandir plusieurs secondes une tête qu’il tenait par les cheveux et dont s’écoulait encore du sang. Cette propagande, si grossière soit-elle, avait malheureusement un réel impact sur les gens de condition modeste. Cela ne prenait pas sur les intellectuels et tous ceux qui avaient une certaine capacité d’analyse. Mais je me souviens que même un ami ingénieur, malgré son bagage scientifique, ne mettait pas en doute les plus grossières de ces « preuves ».

Un des moments forts de mon expérience militante, c’est peut-être la première fois où j’ai crié moi-même : « Le peuple veut la chute du régime ! » Il faut rappeler que les autorités ont tué des manifestants dès les premières semaines. Chaque vendredi était donc inévitablement suivi d’une cérémonie d’enterrement qui regroupait dix fois plus de gens que ceux qui avaient participé à la manifestation. Alors le régime s’est mis à ouvrir le feu également sur ces cortèges qui prenaient des allures de manifestations. Il y avait ensuite, peu après ou quarante jours plus tard, les « majalis ‘aza » les cérémonies de condoléances. Ces rencontres ont très vite elles-mêmes pris des allures de manifestations.

Je me souviens tout particulièrement de l’une d’entre elles, dans la cité de Qabun, un quartier de Damas où je n’avais jamais mis les pieds. Un long couloir introduisait au grand espace où se déroulait la cérémonie. Des amis se tenaient à l’entrée pour vérifier qu’aucun des participants ne faisait partie des services de sécurité. Nous défilions ensuite devant les proches et les parents. Des délégations de tous les quartiers, mais également de nombreuses villes du pays, se présentaient fièrement, à voix haute. Comme j’étais accompagnée d’amis venant d’un quartier pouvant faire penser qu’ils étaient chrétiens, lorsque nous sommes entrés, le slogan de nos hôtes alignés dans le couloir est devenu : « Un, un, un, le peuple syrien est un ! » C’était une façon de bien signifier le rejet des manœuvres sectaires du régime. Il y avait dans la salle une tribune et nous avons été invités à nous y installer. En face de moi, j’ai vu une véritable marée humaine. Un des animateurs s’est approché de nous et dans un micro a dit tranquillement : « Le peuple veut abattre le régime ! » et nous avons tous repris en chœur. Puis il m’a tendu le micro. Je ne savais trop que dire. J’ai crié « Un, un, un, le peuple syrien est un ! ». Ce fut un moment très fort, extrêmement émouvant… Ce qui était émouvant dans ce genre de circonstances, c’est cette sensation que les Syriens de confession et de quartiers divers se découvraient les uns les autres pour la première fois. Des gens qui ne se seraient jamais parlé apprenaient à se connaître ».

Au printemps et à l’été 2011, le régime a joué d’une double carte contre les manifestants pacifiques revendiquant la démocratie, la liberté et la dignité : la désinformation pour en faire des personnes manipulées par les islamistes et les étrangers hostiles aux intérêts syriens, la répression cruelle par l’armée et les moukharabat, les services de renseignement de l’armée de l’air, de concert avec les chabbihas, des voyous sans foi ni loi, souvent d’origine alaouite, travaillant autrefois pour les intérêts mafieux des proches du régime, et se comportant en « bêtes fauves » contre les manifestants, puis les insurgés.

« Dans ces premiers mois de la guerre, pour terroriser les révolutionnaires, en leur montrant le sort qui attend ceux qui refusent d’abandonner le combat, les « moukhabarat » commettent des crimes particulièrement abjects, torturant et émasculant un enfant de quatorze ans, tranchant la gorge du chanteur qui a galvanisé durant plusieurs semaines les manifestants à Hama, coupant les jambes d’un homme ayant foulé aux pieds un portrait de Bachar –al Assad. Ils laissent filtrer des scènes insoutenables : séances de torture, égorgement d’un homme, viol de jeunes femmes… Le dévoiement de la révolution pacifique en conflit armé, et peut-être en guerre civile confessionnelle, fait partie de leur projet. Les armes à la main, le régime ne peut être défait » (Wladimir Glasman, dans Pas de printemps pour la Syrie.

Cette stratégie machiavélique de militarisation de la rébellion et de communautarisation du conflit s’accompagne d’une libération et d’une instrumentalisation de prisonniers djihadistes radicaux et salafistes.

La violence de la répression a fatalement engendré une montée en puissance de la réponse militaire et communautaire ou confessionnelle dans la majorité sunnite de la population syrienne (environ 75 à 80% des syriens), la partie de la population sur laquelle la répression s’est abattue avec le plus de violence. Seulement, la plupart des jeunes insurgés en armes se battent au départ, non pour une société islamique, mais, en tant que musulmans fiers de leur appartenance et de leur solidarité face à l’adversité, pour la justice, la liberté, l’égalité, une nation délivrée de Bachar, perçu comme un tyran sans morale aucune. La résistance nationale est première par rapport à l’affirmation religieuse même si celle-ci se renforce avec le durcissement du conflit, la formation idéologique des jeunes recrues et leur expérience de la haine contre le régime « alaouite ».

Les cadres de Jabhat al-Nosra, le futur EIIL Etat Islamique, qui va servir de cheval de Troie dans la rébellion et faire la guerre à l’Armée Syrienne Libre tout autant qu’aux forces de Bachar al-Assad, sont d’abord sortis de prison ou laissés tranquilles et utilisés par le régime après leur retour du djihad en Irak. La violence sectaire et la montée en puissance des islamistes djihadistes fait partie du plan du régime pour obtenir un revirement de la communauté internationale et un renversement des alliances, et se maintenir au pouvoir.

Pourtant, à ce stade du conflit, beaucoup d’observateurs pensent qu’il sera impossible de trouver une solution à tyrannie militaire et à la progression de l’Etat islamique sans rendre possible le départ de Bachar al-Assad et la destruction de son régime criminel honni par les deux tiers au moins de la population syrienne, et sans mettre fin à la domination sans partage des intérêts chiites en Irak. Croire qu’on va faire la guerre efficacement à l’Etat Islamique et l’éradiquer en renforçant de fait la légitimité du régime syrien est sans doute illusoire car l’Etat islamique, quoique ses méthodes et le type de loi islamique dont il se revendique sont étrangers à l’histoire, à la tradition religieuse et sociale syrienne, n’est pas simplement un produit d’importation : il séduit bon nombre de jeunes sunnites qui ont été formés et fanatisés par la guerre et y voient une force susceptible de vaincre le régime honni de Bachar al-Assad.

L’ONU et les états occidentaux, la Russie, et l’ensemble de la communauté internationale, ont une responsabilité écrasante dans la tragédie syrienne.

Nous avons abandonné aux monstruosités de la répression et de la guerre sectaire une population qui ne demandait qu’à vivre libre, en paix, et dans une nation syrienne plurielle.

L’ONU parce qu’à aucun moment elle n’a pu se donner ou trouver (du fait de son organisation héritée de la seconde guerre mondiale) les moyens, en raison notamment du veto russe, de protéger la vie des populations civiles contre un Etat qui faisait la guerre à sa population avec l’appui de l’Iran.

Les Etats occidentaux car ils n’ont pas su, soit armer l’opposition militaire modérée, soit la pousser à la négociation en l’organisant et surmontant les divisions des représentants de l’opposition. Obama en renonçant aux frappes contre le régime syrien suite à l’emploi des armes chimiques contre des quartiers rebelles permis à Bachar al-Assad de continuer à bombarder et soumettre impunément par les moyens les plus barbares la majorité hostile à sa dictature du peuple syrien. Les financeurs d’Arabie Saoudite, du Qatar, de Turquie qui ont pu soutenir et organiser parfois des factions combattantes islamistes peu fréquentables.

Il se trouve aujourd’hui des gens, notamment à l’extrême-droite, pour applaudir Bachar al-Assad ou Poutine qui l’a soutenu contre vents et marée pour affirmer son pouvoir de nuisance face aux « intérêts occidentaux ».

Dans l’opinion même, l’épouvantail de l’Etat islamique tend à réhabiliter a posteriori la dictature prétendument « laïque » de Bachar.

C’est un point de vue basé sur des réflexes de guerre froide, de croisade, ou de culte de la force fasciste, qui ne tient pas compte du droit à la liberté et à la dignité des peuples, qui fait peu de cas du caractère criminel et inhumain de ce régime, de son cynisme profond qui a conduit à la quasi-destruction d’une civilisation héritière d’une longue histoire et marquée par la cohabitation relativement tolérante de confessions et de communautés différentes.

Après la colonisation de la Palestine, la guerre au Liban, celle d’Irak, la guerre en Syrie semble parachever l’agonie d’un certain visage du Proche-Orient, tel qu’il s’est construit en civilisation multiculturelle brillante avant même l’empire Ottoman, depuis l’Antiquité et la conquête musulmane.

Malgré tout, la Syrie et les Syriens doivent pouvoir revivre, sortir de cet enfer.

Ce sont nos frères en humanité et en aspirations, nous ne pouvons continuer à les abandonner.

C’est la responsabilité de nos gouvernements de trouver un chemin pour reconstruire la paix, la sécurité, et construire une démocratie en Syrie. Cela passe peut-être par des négociations sérieuses avec l’Iran.

Ismaël Dupont.

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15 mars 2015 7 15 /03 /mars /2015 08:26

La rente des sociétés d'autoroutes est bien protégée

Le gouvernement s’apprête à enterrer tous les projets de reprise en main des autoroutes, défendus par les députés. La haute administration a phagocyté le groupe de travail chargé de les étudier, afin de tuer toute velléité de changement. Jean-Paul Chanteguet, qui présidait ce groupe de travail, a démissionné.

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14 mars 2015 6 14 /03 /mars /2015 13:48

Selon l'association Adsea 29 (Association départementale pour la sauvegarde de l'adolescence et des adultes du Finistère), plusieurs services "sont menacés pour une chute importante et brutale de leur budget de fonctionnement", selon une décision du conseil général. La somme de 450 000€ a été évoquée.

Ce qui mettrait en péril "le service éducatif en milieu ouvert, le centre d'adaptation et de formation professionnelle mais aussi la Maison des parents".

"Les professionnels s'alarment sur les conséquences qui pèsent sur leur avenir et par voie de conséquence, sur la casse sociale que cela entraînerait inévitablement. En effet, sans nos moyens actuels, nous ne pourrons plus venir en soutien des jeunes les plus fragiles, souvent déscolarisés, isolés, en marge des services de droit commun et parfois en rupture familiale".

Selon ces salariés, cette décision est un mauvais calcul: "A terme, la baisse des moyens pourrait à la fois desservir les mineurs et leurs familles et avoir un coût plus lourd pour la collectivité" (Ouest-France, 14 mars 2015)

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14 mars 2015 6 14 /03 /mars /2015 13:08
Sylvie Lécuillier, François Rippe, Ismaël Dupont, Julien Kerguillec (photo Pierre-Yvon Boisnard)

Sylvie Lécuillier, François Rippe, Ismaël Dupont, Julien Kerguillec (photo Pierre-Yvon Boisnard)

François Rippe répondant à une interview d'étudiants journalistes sur les raisons des progrès du FN en Bretagne

François Rippe répondant à une interview d'étudiants journalistes sur les raisons des progrès du FN en Bretagne

Sylvie Lécuillier et Ismaël Dupont

Sylvie Lécuillier et Ismaël Dupont

Sylvie Lécuillier (photo PYB)

Sylvie Lécuillier (photo PYB)

Samedi 14 mars: les candidats et militants du Front de Gauche sur le marché de Morlaix

Après notre réunion de Plounéour Menez hier, qui a réuni une vingtaine de personnes au restaurant-bar Le Roc'h Trédudon, et où nous avons débattu de l'engagement politique aujourd'hui et des conditions d'émergence d'une mobilisation populaire pour rompre avec les politiques libérales et capitalistes, les militants du Front de Gauche étaient présents avec les candidats Front de Gauche du canton de Morlaix - Ismaël Dupont, Michèle Abramovicz, Julien Kerguillec, Sylvie Lécuillier - sur le marché de Morlaix pour la troisième fois consécutive afin de distribuer des flyers pour nos prochaines réunions publiques et surtout de discuter avec les citoyens.

De nombreux messages de sympathie et d'encouragement nous sont parvenus.

François Rippe et Julien Kerguillec (photo Pierre Yvon Boisnard)

François Rippe et Julien Kerguillec (photo Pierre Yvon Boisnard)

Ismaël Dupont devant la mairie (photo Pierre-Yvon Boisnard)

Ismaël Dupont devant la mairie (photo Pierre-Yvon Boisnard)

Michèle Bourven, Alain David et Ismaël Dupont devant la mairie (photo Pierre-Yvon Boisnard)

Michèle Bourven, Alain David et Ismaël Dupont devant la mairie (photo Pierre-Yvon Boisnard)

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

Les copains de l'ACAT en même temps militaient contre l'usage de la torture en Tunisie par le système judiciaire

Les copains de l'ACAT en même temps militaient contre l'usage de la torture en Tunisie par le système judiciaire

Deux opposants emprisonnés et torturés en Tunisie

Deux opposants emprisonnés et torturés en Tunisie

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14 mars 2015 6 14 /03 /mars /2015 12:54

Pour l’affaire du service d’aide à domicile du CCAS de Plouigneau, qui a fait l’objet d’interventions de notre part auprès de Mme Le Maire (dans la presse et en conseil municipal), et malgré les deux avis défavorables donnés par le centre départemental de gestion, celle-ci maintient sa position de réduire les horaires des deux salariées de 17 h 50 à 5 h 00 par semaine.

Elle se refuse par ailleurs à rechercher toute solution au sein du CCAS ou de la commune pour maintenir ces salariées dans l’emploi.

C’est du licenciement pur et simple !

Le syndicat CGT des territoriaux de Morlaix vient d’informer qu’un rassemblement (autour des intéressées) aura lieu mercredi prochain 18 mars à 17 h 30 devant la mairie de Plouigneau.

Tous celles et ceux qui le peuvent sont vivement invités à participer solidairement à ce rassemblement.

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14 mars 2015 6 14 /03 /mars /2015 12:30

Le point du Collectif Gaspare sur les positions des listes aux départementales sur la Centrale à Gaz de Landivisiau et le compte rendu par les médias de la réunion publique du 12 mars 2015 à Saint Thonan:

Notre questionnaire est un succès, près de 60 % de retour.

- 37 réponses pour un moratoire (EELV, Front de gauche, Nouvelle Donne, UDB, Nous te ferons Bretagne, DVG, ...)

- 27 non-réponse, ou vote blanc, de Finistère et solidaires (PS)

- 44 abstentions, en particulier Alliance pour le Finistère (UMP, UDI, Modem, DVD, ...)

Toutes les réponses http://www.nonalacentrale.fr/?p=6477

Bonnes retombées média également pour la réunion-débat de jeudi à Saint-Thonan en attendant un article sur Mediapart

FR3 An Taol Lagad : http://pluzz.francetv.fr/videos/jt_local_12_13_an_taol_lagad_,118032664.html

Notre questionnaire est un succès, près de 60 % de retour.

- 37 réponses pour un moratoire (EELV, Front de gauche, Nouvelle Donne, UDB, Nous te ferons Bretagne, DVG, ...)

- 27 non-réponse, ou vote blanc, de Finistère et solidaires (PS)

- 44 abstentions, en particulier Alliance pour le Finistère (UMP, UDI, Modem, DVD, ...)

Toutes les réponses http://www.nonalacentrale.fr/?p=6477

Bonnes retombées média également pour la réunion-débat de jeudi à Saint-Thonan en attendant un article sur Mediapart

N'oubliez pas la randonnée "Pas t'au gaz" demain, dimanche 15 mars, à Loc-Eguiner-Ploudiry http://www.nonalacentrale.fr/?p=3088

Bon week-end,
Le Collectif GASPARE

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14 mars 2015 6 14 /03 /mars /2015 07:50

Nous apprenons hier qu'une nouvelle question a été éludée le 5 mars 2015 lors du dernier conseil municipal.

En effet, Mme le Maire aurait pu prévenir le Conseil Municipal de la nouvelle mise en place du Comité Technique (CT) qui remplace le Comité Technique Paritaire (CTP) en charge des questions touchant au personnel communal.

La première réunion du CT a eu lieu le vendredi 13 mars 2015, sans aucune information auprès des repésentants minoritaires.

Il y a moins d’un an, lors du Conseil Municipal du 17 avril 2014, Jean-Paul Vermot avait été désigné pour représenter l’opposition municipale au CTP (Michèle Abramovicz étant suppléante).

Désormais, sans que les désignations fassent l’objet d’une quelconque information de Mme Le Maire, l’opposition municipale est « virée » du nouveau Comité technique.

A ce jour, nous ne connaissons pas l’argumentation de Mme Le Maire sur la nouvelle composition du Comité Technique !

Cela ressemble bien à la rubrique « démocratie participative » du site internet de la ville

désespèrement vide :

AUCUN DEBAT EN COURS !

Les huit élus de l'opposition de gauche à Morlaix

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14 mars 2015 6 14 /03 /mars /2015 07:22
Dette grecque: guide des bobards médiatiques, rétablissement des faits par le Collectif pour un Audit de la Dette (CAC)

Le collectif pour un audit citoyen publie aujourd’hui un petit guide sur les bobards médiatiques sur la Grèce disponible à cette adresse : http://www.audit-citoyen.org/?p=6374

A lire aussi cette étude décapante sur les vraies causes de la dette publique grecque, réalisée par Michel Husson : http://www.audit-citoyen.org/?p=6364

Ces publications s’inscrivent dans une campagne de soutien à la Grèce. Plusieurs actions sont prévues dans le cadre des mobilisations Blockupy, le 14 mars à Paris et le 18 mars à Francfort, avec une grande mobilisation à l’occasion de l’inauguration du nouveau siège de la BCE : http://www.audit-citoyen.org/?p=6358

Sur le site d’Attac vous trouverez aussi plusieurs formes de solidarité concrète avec le peuple grec : https://france.attac.org/actus-et-medias/le-flux/article/quelques-formes-de-solidarite

Bonne journée à toutes et tous,

L’équipe d’animation du collectif d’audit

Grèce : petit guide contre les bobards médiatiques

Posted on 11 mars 2015 par Collectif pour un audit citoyen

Malgré l’ingérence et la pression des dirigeants de l’Union Européenne, le peuple grec a décidé de prendre courageusement son destin en main et d’en finir avec les politiques d’austérité qui ont plongé le pays dans la misère et la récession. Dans les pays victimes de la Troïka, mais aussi dans de nombreux autres pays européens, cette victoire est perçue comme un formidable encouragement à lutter pour mettre un terme à des politiques profitables aux marchés financiers et désastreuses pour les populations.

Mais déjà les grands médias relaient l’idée absurde selon laquelle l’annulation de la dette grecque « coûterait 600 euros à chaque contribuable français ». À mesure que les négociations vont se durcir entre la Grèce et la Troïka, la propagande va s’intensifier et notre travail d’éducation populaire sur la question de la dette publique va devenir de plus en plus décisif. Ces réponses aux idées reçues sur la dette grecque ont vocation à y contribuer. [Version PDF / Version ODT]

Idée reçue n°1 : Annuler la dette grecque: 636 € par Français ?

Le discours officiel sur la Grèce

« Il n’est pas question de transférer le poids de la dette grecque du contribuable grec au contribuable français » (Michel Sapin, ministre de l’Économie, Europe N°1, 2/02), « une ardoise de 735 € par Français » (Le Figaro, 8 janvier), 636 € selon TF1 (2 février).

Pourquoi c’est faux ?

La France est engagée à la hauteur de 40 milliards € par rapport à la Grèce : une petite partie a été prêtée à ce pays dans le cadre de prêts bilatéraux, le reste (environ 30 milliards d’euros) étant apporté en garantie au Fonds européen de solidarité financière1(FESF), lequel a emprunté sur les marchés financiers pour prêter à la Grèce.

Dans les deux cas ces prêts sont déjà comptabilisés dans la dette publique française (environ 2000 milliards €). Leur annulation n’augmenterait donc pas la dette.

La France devra-t-elle débourser ces sommes en cas d’annulation de la dette grecque ? Non, car en fait, la France, comme la plupart des pays, ne rembourse jamais vraiment sa dette. Lorsqu’un emprunt vient à échéance, la France le rembourse en empruntant de nouveau. On dit que l’État fait « rouler sa dette ».

La seule chose que perdraient les contribuables français, ce sont les intérêts versés par la Grèce, soit 15 € par Français et par an2.

La BCE pourrait résoudre facilement le problème de la dette grecque. Elle pourrait rayer d’un trait de plume les 28 milliards qu’elle détient. Elle pourrait racheter aux institutions publiques (États, FESF) les titres grecs qu’ils détiennent, et les annuler également. Ou bien les transformer – comme le demande la Grèce – en obligations perpétuelles, avec un taux d’intérêt fixe et faible, et pas de remboursement du capital. De toute façon une banque centrale ne court aucun risque financier puisqu’elle peut se refinancer elle-même par création monétaire.

Quelles leçons pour la France et l’Europe ?

En France aussi la dette publique est insoutenable et ne pourra pas être remboursée. Les taux d’intérêt sont très faibles aujourd’hui ? Oui, mais c’est parce que la France mène une politique d’austérité qui plaît aux marchés financiers. C’est aussi parce que les investisseurs financiers ne veulent plus courir le risque d’investissements dans le secteur productif. Pour en finir avec cette politique en France et en Europe, il faudra aussi alléger le poids des dettes, d’une façon ou d’une autre : restructuration, remboursement partiel par un prélèvement exceptionnel sur les grandes fortunes, annulation partielle… toutes les hypothèses doivent être étudiées et faire l’objet de choix démocratiques.

Idée reçue n°2 : Quand on doit, on rembourse ?

Le discours officiel sur la Grèce

« La Grèce devra rembourser sa dette » (Michel Sapin, 2 février) « Une dette est une dette. Rembourser est un devoir éthique pour un État de droit » (Marine Le Pen, 4 février)

Pourquoi c’est faux ?

Sauf rares exceptions, un État ne rembourse pas sa dette : il ré-emprunte pour faire face aux échéances. Au budget de l’État figurent les intérêts de la dette, jamais le remboursement de la somme empruntée (le principal). Contrairement à un particulier, l’État n’est pas mortel, il peut s’endetter sans fin pour payer ses dettes. C’est la différence avec l’emprunt d’une mère de famille qui, elle, est obligée de rembourser sa dette.

Mais quand les marchés financiers ne veulent plus prêter à un État, ou exigent des taux d’intérêt exorbitants, et que l’Etat n’a plus accès à la création monétaire de la Banque Centrale de son pays, les choses se gâtent. C’est pourquoi en 2011, quand les banques ont pris peur devant les difficultés de la Grèce, la BCE et les États européens ont du lui prêter.

C’est ce qui leur permet aujourd’hui d’exercer un brutal chantage en menaçant de couper les crédits à la Grèce si son gouvernement maintient les mesures anti-austérité promises aux électeurs: hausse du SMIC et des retraites, ré-embauche des fonctionnaires licenciés, arrêt des privatisations.

De nombreuses expériences historiques de pays surendettés (Allemagne 1953, Pologne 1991, Irak 2003, Équateur 2008, Islande 2011, Irlande 2013…) ont pourtant abouti à la même conclusion : quand la dette est trop lourde (190% du PIB pour la Grèce !), il faut l’annuler et/ou la restructurer pour permettre un nouveau départ.

Chacun sait – même le FMI et la BCE – que l’actuel fardeau de la dette est trop lourd pour la Grèce. Une renégociation est nécessaire, portant sur une annulation partielle, sur les taux d’intérêt et l’échéancier. Il faut pour cela une conférence européenne sur la dette comme ce fut le cas en 1953 pour la République Fédérale Allemande.

Pour être efficace cette conférence doit pouvoir prendre appui sur les travaux d’une commission internationale et citoyenne d’audit de la dette grecque. Cet audit déterminera quelles est la part légitime de la dette, dont il convient de s’acquitter, même avec taux d’intérêt et des délais renégociés, et la part illégitime, qui peut être contestée.

Est légitime la dette contractée légalement pour financer des investissements ou des politiques profitables à la population. Est illégitime la dette qui n’a pas servi les intérêts de la population, mais a bénéficié à des minorités privilégiées. Selon la jurisprudence internationale, une dette peut même avoir un caractère odieux ou être illégale, selon la façon dont elle a été contractée.

Quelles leçons pour la France et l’Europe ?

En France aussi, une démarche large d’audit citoyen est nécessaire pour sensibiliser l’opinion et montrer qui sont les véritables bénéficiaires du système de la dette. Le premier rapport d’audit citoyen publié en mai 2014 a montré que 59% de la dette française pouvait être considérée comme illégitime, de par son origine (taux d’intérêt excessifs, cadeaux fiscaux). Restructurer la dette française dégagerait des ressources pour les services publics, la transition écologique… Nous allons organiser une conférence européenne des mouvements sociaux sur la dette, afin de généraliser la démarche.

Idée reçue n°3 : Les Grecs se sont goinfrés, ils doivent payer ?

Le discours officiel sur la Grèce

La Grèce, c’est une « administration pléthorique, 7% du PIB contre 3% en Europe », une «difficulté à lever l’impôt et à maîtriser les dépenses » (Claudia Senik, économiste)

Pourquoi c’est faux ?

Selon l’OCDE, les fonctionnaires représentaient en Grèce 7% de l’emploi total en 2001, et 8% en 2011, contre 11% en Allemagne et 23% en France (incluant la sécurité sociale). Les dépenses publiques de la Grèce représentaient en 2011 42% du PIB contre 45% (Allemagne) et 52% (France).

Pourquoi donc, avant même la crise financière et la récession, la dette publique grecque était-elle déjà de 103 % du PIB en 2007 ? Une étude récente montre que la flambée de la dette grecque ne résulte pas du tout d’une gabegie de fonctionnaires et de prestations sociales. Les dépenses sont restées globalement constantes en % du PIB, de 1990 jusqu’à 2007. Comme en France, ce sont les taux d’intérêt excessifs et les cadeaux fiscaux qui ont gonflé la dette. Mais en plus, les diktats de la Troïka (Commission européenne, BCE et FMI) ont fait plonger le PIB grec de 25 % depuis 2010, ce qui a provoqué mécaniquement une hausse de 33 % du rapport entre la dette et le PIB !

Les taux d’intérêt exigés par les prêteurs entre 1990 et 2000 ont été extravagants : en moyenne 7,5 % (taux réel corrigé de l’inflation), pour une croissance du PIB de 2,5 %. D’où un effet « boule de neige » : l’État grec s’est endetté pour parvenir à payer ces intérêts exorbitants. Si le taux d’intérêt réel était resté limité à 3 %, la dette publique grecque aurait représenté 64 % du PIB en 2007 au lieu de 103 %.

Concernant les recettes publiques, pour remplir le critère de Maastricht sur le déficit maximum de 3%, la Grèce a très fortement augmenté les impôts dans les années 1990 : de 28% à 42% du PIB. Mais dès l’entrée dans la zone euro en 2001, les riches grecs ont fait la fête. Ainsi entre 2004 et 2008 la Grèce a réduit les droits de succession, diminué par deux fois les taux d’imposition sur le revenu et décrété trois lois d’amnistie fiscale pour les fraudeurs (Études économiques de l’OCDE, Grèce 2009). Les recettes fiscales sont retombées à 38% du PIB. Si elles avaient gardé leur niveau de 2000, la dette publique grecque aurait représenté, en 2007, 86 % du PIB au lieu de 103 %.

Au total, avec des taux d’intérêt «raisonnables» et un simple maintien des recettes publiques, la dette grecque aurait été deux fois plus faible en 2007. Autrement dit on peut considérer que la moitié de la dette grecque était illégitime à cette date : elle a découlé d’une ponction opérée par les créanciers, nationaux ou étrangers, et d’une baisse des impôts au bénéfice principal des plus riches. L’explosion de la dette depuis 2007, quant à elle, est entièrement due à la récession infligée par la Troïka. Elle est donc encore plus illégitime.

Quelles leçons pour la France et l’Europe ?

Le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique a déjà montré que les mêmes mécanismes (taux d’intérêt excessifs et cadeaux fiscaux) expliquent 59% de la dette publique française. En France aussi on pourrait en finir avec les politiques d’austérité si l’on remettait en cause le fardeau de cette dette, par une annulation partielle et / ou des mesures de restructuration.

Idée reçue n°4 : On a aidé les Grecs, ils doivent nous remercier?

Le discours officiel sur la Grèce

« La Grèce doit cesser d’être un puits sans fond » (Wolfgang Schäuble, ministre allemand des finances, 12/02/2012)

Pourquoi c’est faux ?

De 2010 à 2013 la Grèce a reçu 207 Milliards d’euros en prêts des États européens et des institutions européennes assortis de plans de réformes. Il s’agirait « d’aides à la Grèce ».

Une étude d’ATTAC Autriche3 décortique les destinations des 23 tranches de financement imposées à la Grèce de 2010 à 2013. 77 % de ces prêts ont servi à recapitaliser les banques privées grecques (58 Mds €) ou ont été versés directement aux créanciers de l’État grec (101 Mds €), pour l’essentiel des banques européennes et américaines.

Pour 5 euros empruntés, 1 seul est allé dans les caisses de l’État grec !

Le mensuel Alternatives économiques (février 2015) complète l’analyse : de 2010 à fin 2014, 52,8 Mds € de ces prêts ont servi à payer les intérêts des créanciers. Seuls 14,7 Mds € ont servi à financer des dépenses publiques en Grèce.

Ces 207 Mds € ont donc beaucoup « aidé » les banques et les créanciers mais très peu la population grecque. Celle-ci, en revanche, doit subir l’austérité imposée par la Troïka (BCE, Commission FMI) lors de la négociation de ces prêts. De plus, l’État grec doit payer les intérêts sur l’intégralité de ces plans d’aide. Il est endetté encore pour 40 ans, jusqu’en 2054 ; 30 Mds € sont à verser en 2015.

Qui sont les véritables créanciers de la dette grecque et qui décide de son utilisation ? Pour une dette totale de 314 Mds €, les créanciers sont : le Fonds européen de stabilité financière (FESF, maintenant remplacé par le MES, 142 Mds) , les autres États européens (53 Mds), le FMI (23 Mds), le secteur privé (39 Mds), la BCE (27 Mds) et d’autres créanciers privés (31 Mds).

Le Mécanisme Européen de Stabilité (MES), entré en vigueur en 2012, gère désormais les prêts aux États de l’UE. Il contracte des prêts sur les marchés financiers et décide de leur affectation (principalement le sauvetage des banques privées). Les acteurs des marchés financiers se financent auprès des banques centrales, dont la BCE, à des taux très inférieurs à l’inflation. Le siège du MES est au Luxembourg, paradis fiscal bien connu.

À aucun moment, l’État grec n’a la main sur les fonds souscrits par le MES. En plus des réformes imposées par la Troïka, les Grecs payent pour des prêts qui ne leur ont pas été versés et qui pour l’essentiel profitent au secteur de la finance !

Quelles leçons pour la France et l’Europe ?

Les « aides » bénéficient en fait aux banques et sont payées au prix fort par les populations. Entre satisfaire les besoins fondamentaux (nourriture, logement, protection sociale, santé et éducation) ou engraisser les principaux créanciers, le choix va de soi : la priorité n’est pas le remboursement, mais l’audit des dettes publiques et la clarté sur l’usage des fonds des soi-disant « sauvetages ».

Idée reçue n°5 : La Grèce doit poursuivre les réformes engagées ?

Le discours officiel sur la Grèce

Selon Wolfgang Schäuble, ministre allemand des finances, « la Grèce est tenue de continuer sur la voie des réformes déjà engagées, sans aucune alternative, quel que soit le résultat du futur scrutin » (Le Monde 4/01/2014). Ce que François Hollande a confirmé après la victoire de Syriza : « des engagements ont été pris et doivent être tenus » (27/01).

Pourquoi c’est faux ?

L’austérité imposée n’a pas d’autre objectif que de dégager des capacités de remboursement pour les créanciers. Or, l’échec est criant ! Oui, la Grèce a besoin de réformes économiques, sociales et politiques. Mais pas celles de la Troïka – toujours moins d’État, toujours plus de marchés et d’inégalités – qui ont lamentablement échoué. Contre les logiques financières de court terme, trois pistes complémentaires doivent permettre la réappropriation par le peuple grec de son avenir :

(i) Un plan ambitieux de reconquête de l’emploi et de développement économique qui redessine le système productif vers la transition écologique. Ce plan serait bénéfique, contrairement aux affirmations de la Troïka, car 1 euro d’investissement public aura des effets multiplicateurs sur l’investissement privé et l’activité économique aujourd’hui totalement déprimés. Les pouvoirs publics doivent maîtriser le financement de l’activité : par exemple avec la création d’une banque publique de développement, un investissement massif dans l’économie sociale et solidaire, le développement de monnaies complémentaires, la promotion des banques coopératives.

(ii) La priorité à la cohésion sociale et économique contre la compétitivité et la flexibilité. La Troïka a imposé une baisse généralisée des revenus ainsi que la suppression de droits sociaux élémentaires qui ont contracté l’activité sans pour autant réduire la dette. L’État doit donc retrouver son rôle de régulateur et d’accompagnement pour maintenir la cohésion et prendre en compte les besoins socio-économiques du pays. Le partage du travail permettrait la création d’emplois et soutiendrait la demande. Le chômage pourrait baisser rapidement. Ces réformes passeraient par une autre répartition des richesses.

(iii) La refonte de la démocratie et la réforme de l’État au service des citoyens et de la justice sociale. La souveraineté de l’État passe par une fiscalité progressive, la lutte contre la corruption, la fraude et l’évasion fiscales. Ces réformes permettront de redonner des marges de manœuvre budgétaire pour financer le plan de relance, et pour lutter contre les inégalités4 et la pauvreté. Les privilèges détenus par l’oligarchie grecque, comme les armateurs, doivent donc être abolis.

Quelles leçons pour la France et l’Europe ?

L’austérité a échoué, mais des réformes ambitieuses, radicalement différentes, sont possibles et nécessaires. Un audit des dettes publiques des pays européens pourra identifier des pistes pour leur allègement décisif. Il faut une politique économique volontariste pour renouer avec une dynamique d’investissements d’avenir vers la transition écologique. Ceci suppose la redistribution des richesses et la reconquête de la souveraineté démocratique sur l’économie, en particulier en stoppant les privatisations. Ces réformes doivent être coopératives et non soumises à la logique de la guerre économique.

Idée reçue n°6 : L’austérité, c’est dur mais ça finit par marcher ?

Le discours officiel sur la Grèce

« L’austérité, ça paye ! La Grèce repart en trombe. Selon les dernières prévisions de Bruxelles, la croissance sera cette année de 2,5 % en Grèce et 3,6 % l’année prochaine, ce qui fera d’Athènes le champion de la croissance de la zone euro! Le chômage commence à refluer de 28 à 26 %. Bref, au risque de choquer: la détestée troïka a fait du bon boulot!» (Alexis de Tarlé, JDD, 8 février)

Pourquoi c’est faux ?

Les Grecs seraient-ils stupides d’avoir mis fin à une politique qui marchait si bien ? En 2014, le PIB de la Grèce est inférieur de 25,8 % à son niveau de 2007. L’investissement a chuté de 67%. Quel bon boulot ! Le taux de chômage est de 26% alors même que nombre de jeunes et de moins jeunes ont dû quitter leur pays pour trouver un emploi. 46% des Grecs sont au-dessous du seuil de pauvreté, la mortalité infantile a augmenté de 43%. Quant aux prévisions de Bruxelles, à l’automne 2011 elles annonçaient déjà la reprise en Grèce pour 2013. Finalement, le PIB grec a chuté de 4,7% cette année-là.

Tous les économistes honnêtes le reconnaissent maintenant. Les politiques d’austérité imposées par les institutions européennes ont été catastrophiques pour la Grèce et l’ensemble de la zone Euro.

Les classes dirigeantes et la technocratie européenne ont voulu utiliser la crise pour réaliser leur vieux rêve : réduire les dépenses publiques et sociales. Sous les ordres de la Troïka et la menace des marchés financiers, les pays du Sud de l’Europe ont dû mettre en œuvre des plans drastiques de réduction des déficits publics qui les ont menés à la dépression. De 2009 à 2014, la réduction des dépenses a été de 11% du PIB pour l’Irlande, 12,5 % du PIB pour l’Espagne et le Portugal ; 28 % pour la Grèce. Les déficits ont certes été réduits, mais avec un coût social et économique monstrueux.

Et la dette a continué d’augmenter ! Pour la zone euro, elle est passée de 65% à 94% du PIB entre 2008 et 2014. L’austérité n’a pas payé, elle a au contraire enfoncé le continent dans la crise. En réduisant les impôts des hauts revenus et des sociétés, les États ont creusé les déficits, puis ont emprunté aux riches pour financer ces fameux déficits. Moins d’impôts payés d’un côté, plus d’intérêts perçus de l’autre, c’est le bingo pour les plus riches !

Quelles leçons pour la France et l’Europe ?

On demande aux Grecs de payer chaque année 4,5 points de la richesse nationale pour rembourser leur dette; aux citoyens européens, on ne demande « que » 2 points. L’effet est partout le même : toujours plus de chômage, et toujours moins de ces investissements publics qui pourraient préparer l’avenir.

C’est la leçon du calvaire grec. Y mettre fin concerne tous les pays d’Europe car il faut stopper la récession que l’austérité crée partout, et tirer les leçons de la crise pour s’engager dans un autre modèle de développement. Si austérité il doit y avoir, elle doit frapper les plus riches, ces « 1% » qui accaparent la richesse sociale et ont bénéficié du système de la dette. Il faut réduire les déficits et la dette, grâce à une fiscalité plus progressive et une restructuration des dettes publiques.

Idée reçue n°7 : Une cure d’austérité, c’est pas la mort ?

Le discours officiel sur la Grèce

Christine Lagarde, directrice du FMI : « Non, je pense plutôt aux petits enfants d’une école dans un petit village au Niger (…), ils ont plus besoin d’aide que les gens d’Athènes » (en réponse à la question d’un journaliste : « quand vous demandez des mesures dont vous savez qu’elle vont empêcher des femmes d’accéder à une sage-femme au moment de leur accouchement, ou des patients d’obtenir les médicaments qui pourraient sauver leur vie, est-ce que vous hésitez ? » (The Guardian, 25/05/2012). “Nous devrons tous perdre de notre confort“, (George Papandreou, Reuters, 15/12/2009)

Pourquoi c’est faux ?

En fait de réduire les dépenses de « confort », la Troïka a imposé une réduction de 40% du budget de la santé en Grèce. Résultat, « plus d’un quart de la population ne bénéficie plus de couverture sociale, les hôpitaux publics sont débordés et exsangues. La rigueur budgétaire a désorganisé le système de santé publique et entraîné une crise humanitaire » (4 janvier 2015 JDD international).

La tuberculose, la syphilis ont réapparu. Les cas de sida se sont multipliés par manque de moyens pour la prévention. Une étude parue dans le journal médical britannique The Lancet5 tire un bilan terrible : la mortalité infantile a augmenté de 43% entre 2008 et 2010, la malnutrition des enfants de 19%. Avec les coupes budgétaires dans la prévention des maladies mentales, les suicides ont grimpé de 45% entre 2007 et 2011. De nombreux centres pour le planning familial publics sont fermés, ceux qui restent fonctionnent avec un personnel réduit.

Selon Nathalie Simonnot, de Médecins du Monde, « un forfait de cinq euros à la charge des patients a ainsi été instauré pour chaque consultation à l’hôpital public…Pour un retraité qui touche 350 euros par mois, c’est un coût énorme, surtout que la plupart du temps il faut faire plusieurs consultations (…) Les médecins demandent aux patients d’acheter eux-mêmes pansements, seringues et gazes parce que certains hôpitaux sont en rupture de stock ».

Des témoignages de ce genre concernaient naguère l’Afrique. La politique de la troïka, des gouvernements grecs, ont créé un désastre sanitaire qui rend vital un changement de politique, notamment pour la santé. Si les choses ne sont pas encore pire, c’est grâce aux centaines de bénévoles des dizaines de dispensaires grecs, à Médecins du monde, à la solidarité internationale, qui ont limité les dégâts pour ceux qui n’avaient plus accès aux soins. Le nouveau gouvernement grec a raison de vouloir par exemple réembaucher dans les centres de santé les 3000 médecins qui ont été licenciés par la Troïka.

Quelles leçons pour la France et l’Europe ?

On sait maintenant que « l’austérité tue »6. Les responsables des politiques d’austérité se rendent coupables de véritables crimes quand ils imposent des coupes massives dans les dépenses de santé, comme cela a été le cas en Grèce, en Espagne, au Portugal. Il faut partout défendre les systèmes publics de santé contre les privatisations et les restructurations qui ne visent qu’à réduire les coûts au mépris de la santé.

Idée reçue n°8 : De toutes façons la Grèce a déjà capitulé ?

Le discours officiel

« En signant un accord à l’Eurogroupe le 20 février, contrairement aux rodomontades, le gouvernement grec a fini par accepter les conditions de la troïka. Une dure leçon pour les populistes d’extrême gauche comme d’extrême droite ». (Eric Le Boucher, Slate.fr, 21/02)

Pourquoi c’est faux

Le nouveau gouvernement grec refuse les nouvelles réformes proposées par la Troïka fin 2014 : 160.000 licenciements supplémentaires dans l’administration (santé, éducation), une nouvelle baisse de 10% des retraites, de nouvelles taxes, une nouvelle hausse de la TVA.

Ces recettes ont déjà été appliquées et ont mené la Grèce au désastre. En moins de 5 ans, 30% d’entreprises ont fermé, 150.000 postes supprimés dans le secteur public, 42% d’augmentation du chômage, 45% de baisse des retraites, 40% d’augmentation de la mortalité infantile, une hausse de près de 100% du nombre des personnes sous le seuil de pauvreté.

Le programme de Syriza proposait au contraire 1. Une renégociation des contrats de prêts et de la dette. 2. Un plan national de reconstruction immédiate : mesures pour les plus pauvres (électricité et soins médicaux gratuits, tickets-repas…), le rétablissement du salaire minimum de 751 euros, la réinstauration des conventions collectives 3. La reconstruction démocratique de l’État : lutte contre l’évasion et la fraude fiscales, contre la corruption, ré-embauche des fonctionnaires licenciés 4. Un plan de reconstruction productive : arrêt des privatisations, industrialisation et transformation de l’économie par des critères sociaux et écologiques.

Après un bras de fer avec les institutions européennes, le gouvernement grec a obtenu l’abandon des objectifs d’excédents budgétaires délirants prévus dans le mémorandum signé par le gouvernement précédent. De nouvelles aides seront créées : pour financer le chauffage et l’alimentation des ménages les plus démunis. Les conventions collectives seront rétablies. La fraude et l’évasion fiscales seront fortement combattus. Les petits propriétaires endettés ne seront pas expulsés de leur résidence principale.

Mais la Grèce n’est pas libérée de l’austérité. Les nouvelles mesures devront être financées sans accroître le déficit. Les privatisations seront maintenues. La Grèce s’engage à payer l’intégralité de la dette, et à ne pas revenir en arrière sur les privatisations. La hausse du salaire minimum et la restauration des négociations salariales sont repoussées. De nouvelles épreuves de force sont à prévoir dans les mois qui viennent.

Quelles leçons pour la France et l’Europe

Les institutions européennes veulent empêcher la mise en œuvre de l’essentiel du programme de Syriza. Aujourd’hui, il s’agit donc de développer dans toute l’Europe des mouvements coordonnés contre l’austérité, pour la justice sociale, pour empêcher la Troïka et nos gouvernements d’étouffer la Grèce et les alternatives sociales et politiques qui émergent en Europe. Nous proposons notamment l’organisation par les mouvements européens d’une conférence internationale sur la dette et contre l’austérité.

L’audit citoyen des dettes publiques en Europe : un outil pour vaincre l’austérité

Le collectif pour un audit citoyen de la dette publique (CAC) salue le choix du peuple grec de rejeter massivement les politiques d’austérité lors des élections du 25 janvier. Cette victoire ouvre une brèche contre l’Europe de la finance, le diktat des dettes publiques et des plans d’austérité. Engouffrons nous dans cette brèche : une autre Europe devient possible !

Le collectif pour u audit citoyen a déjà publié un premier rapport d’audit citoyen[1], montrant qu’une large part de la dette publique française peut être considérée comme illégitime. Dans la période qui s’ouvre, notre collectif va continuer à proposer aux citoyens et à l’ensemble du mouvement social européen des lignes d’analyse juridiques, économiques, sociales, des arguments et des instruments de mobilisation contre les créanciers qui mettent en coupe réglée les populations.

Avec nos partenaires des autres pays européens, à commencer par la Grèce, notre collectif va intensifier son action pour mettre en débat le caractère illégitime, insoutenable, illégal, voire odieux d’une grande partie des dettes publiques en Europe.

Nous soutenons la proposition d’une conférence européenne sur les dettes publiques. En 1953 l’accord de Londres, annulant plus de 60% de la dette de l’Allemagne de l’Ouest, a permis sa relance, tout comme les annulations de dette de l’Équateur en 2008 ou de l’Islande en 2011.

Nous soutenons la proposition de réaliser un audit des dettes publiques afin d’identifier les responsables et les bénéficiaires réels de ces dettes, et de dégager les solutions qui permettront de libérer le pays de ce boulet.

Nous soutenons également le droit de la Grèce à désobéir à ses créanciers au cas où ils refuseraient la mise en œuvre de ces solutions. Rappelons que les memoranda imposés par la Troïka sont illégaux au regard du droit européen et international.

Tous ensemble, levons le voile sur la responsabilité des créanciers qui profitent des saignées effectuées sur le dos des peuples. Tous ensemble, renforçons une démarche citoyenne de contestation et de remise en cause de cette Europe des 1 %, des spéculateurs et des banquiers. C’est aux populations, trop longtemps victimes des plans d’austérité, de compétitivité et autres « memorandums », qu’il revient de décider de leur avenir : nous voulons mettre à leur disposition tous les outils nécessaires pour comprendre et décider comment sortir de l’étau de la dette en faisant payer non pas les contribuables ordinaires mais les véritables bénéficiaires du système de la dette.

Guide réalisé par : Jean-Claude Chailley, Thomas Coutrot, Alexis Cukier, Pascal Franchet, Michel Husson, Pierre Khalfa, Guillaume Pastureau, Henri Sterdyniak, Sofia Tzitzikou.

Notes :

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