Sophie Prévost, Le Télégramme - 22 avril
Capitaine Houat va se séparer de son site de production du Diben d'ici l'automne.
L'annonce a été faite lors d'un Comité central d'entreprise à Lanester (56), hier matin.
C'est la douche froide dans la commune.
Ce sera donc la fermeture.
Formulées depuis plusieurs jours par des membres du personnel (Le Télégramme d'hier), les craintes pour l'avenir du site de mareyage des Viviers de la Méloine étaient bien fondées.
La direction de Capitaine Houat, basée à Lanester (56) a confirmé, hier matin, qu'elle comptait se séparer du site de production plouganiste d'ici octobre prochain.
37 salariés s'apprêtent donc à perdre leur emploi.
12.000 tonnes des produits transitent annuellement par le Diben, pour alimenter plus de 1.500 magasins en France et 360 à l'étranger.
Surprise et amertume Informée par téléphone, à 9 h, hier matin, le maire Nathalie Bernard cachait mal sa surprise et son amertume : « C'est forcément une très mauvaise nouvelle. Nous allons être très vigilants pour les 37 salariés actuels des Viviers, qu'il va falloir accompagner, en veillant à ce que le Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) leur soit le plus favorable possible. Je ne m'étais vraiment pas figurée un tel scénario.
Capitaine Houat a réalisé de nombreux investissements dans les ateliers, ces dernières années. L'activité avait l'air de se maintenir. Et les Morbihannais nous ont toujours dit qu'ils appréciaient Plougasnou pour la qualité de l'eau, et parce qu'ils manquaient de surface à Lanester... ».
Transfert à Lanester
Présentée lors d'un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire, cette décision résulte d'un plan de réorganisation global de l'entreprise, par ailleurs filiale d'Intermarché
. Afin, dit-elle, « de renforcer ses parts de marché », Capitaine Houat fait le choix de renforcer ses sites de Lanester et de Boulogne-sur-Mer.
L'activité cuisson de coquillages et de crustacés de Plougasnou sera transférée sur le site morbihannais. Dix postes devraient d'ailleurs y être proposés aux anciens salariés plouganistes, dans le cadre du PSE.
Moins rentable depuis deux ans, l'activité « produits vivants » du Diben sera, elle, complètement stoppée d'ici l'automne.
Capitaine Houat serait à la recherche d'un repreneur sur cette partie. « Nous l'y aiderons du mieux que nous pourrons », mentionne, pour sa part, Jean-Luc Fichet. Propriétaire du foncier et des hangars, Morlaix communauté vit également comme « une douche froide » l'annonce d'hier. Abattement chez les salariés Chez les salariés aussi, qui ne sont pas nombreux à vouloir s'exprimer, c'était l'abattement, hier.
Même si l'information, concernant une possible fermeture des anciens viviers historiques de la commune, circulait, semble-t-il, depuis plusieurs mois. « Ces hangars sont très grands. Ils auront du mal à trouver repreneur », glisse ce Plouganiste, retraité du site depuis six mois. Pour le Diben, c'est en tous cas une sacrée page qui se tourne. Les Viviers de la Méloine (anciens viviers Primel), avec leurs 1.300 m² de bassins, ont été dans les années 1990 le plus grand vivier d'Europe. Intégré au groupement des Mousquetaires en 1997, devenu Capitaine Houat en 2012, ils étaient également l'un des principaux employeurs de la commune.