commenter cet article …
Les résultats du vote pour le 37e Congrès sur la base commune fédération par fédération
Résultats de la section PCF du Pays de Morlaix:
Inscrits : 72
Votants : 45 (62,50%)
Blancs ou nuls : 1
Exprimés : 44
- Le temps du commun : 17 (38,64%)
- L’ambition communiste pour un Front de Gauche populaire et citoyen : 18 ( 40,91%)
- Pour une politique communiste : 2 (4,55%)
- Unir les communistes : 6 ( 13,64%)
- Reconstruisons le parti de classe : 1 ( 2,27%)
Au niveau de la fédération PCF du Finistère, résultats définitifs:
562 inscrits (adhérents à jour de cotisation)
330 votants (58,5% de participation)
324 exprimés
6 blancs et nuls
199 votes pour le texte Le temps du commun proposé comme base commune par le CN 61,42%
81 votes pour le texte alternatif n°1 L’ambition communiste pour un Front de Gauche populaire et citoyen 25%
21 votes pour le texte alternatif n°2 Pour une politique communiste 6,48%
16 votes pour le texte alternatif n°3 Unir les communistes 4,94%
7 votes pour le texte alternatif n°4 Reconstruisons le parti de classe 2, 16%
Au niveau régional, voilà ce que donnent le vote des communistes bretons:
Fédération PCF du Morbihan:
468 inscrits
247 votants
6 blancs
241 exprimés
63 voix Le temps du Commun texte du CN 26,8%
139 voix texte alternatif n°1 L'ambition communiste pour un Front de Gauche populaire et citoyen 57,67%
34 voix texte alternatif n°2 Pour une politique communiste 14,10%
2 voix texte alternatif n°3 Unir les communistes 0,83%
3 voix texte alternatif n°4 Reconstruisons le parti de classe 1,24%
Fédération PCF des Côtes d'Armor:
499 inscrits
208 votants
7 blancs
201 exprimés
172 voix Le temps du commun texte du CN 85,57%
19 voix texte alternatif n°1 9,45%
5 voix texte alternatif n°2 2,49%
3 voix texte alternatif n°3 1, 49%
2 voix texte alternatif n°4 1%
Fédération PCF de l'Ille et Vilaine:
414 inscrits
222 votants
7 blancs
215 exprimés
115 voix Le temps du commun texte du CN 53,5%
59 voix texte alternatif n°1 27,44%
16 voix texte alternatif n°2 7,44%
16 voix texte alternatif n°3 7,44%
9 voix texte alternatif n°4 4,18%
Et au niveau national, voici les résultats définitifs:
30127 votants (56,92% des inscrits) ont participé au vote. 944 bulletins blancs et nuls (3,13% des votants). 29183 exprimés.
- Le texte proposé par le Conseil national obtient 14942 voix (51,20%)
- Le texte alternatif 1 obtient 6910 voix (23,68%)
- Le texte alternatif 2 obtient 1575 voix (5,40 %)
- Le texte alternatif 3 obtient 3755 voix (12,87 %)
- Le texte alternatif 4 obtient 2001 voix (6,86 %)
A l'issue de ce vote, comme le précisent nos statuts, le texte proposé par le Conseil national ayant obtenu le plus de suffrages « devient la base commune de discussion de tous les communistes » pour la nouvelle phase du Congrès.
Ce texte doit désormais évolué pour permettre le plus large rassemblement possible des communistes en tenant compte des résultats du vote et de tous les débats des adhérent-e-s dans les sections et les fédérations.
Les congrès locaux sont appelés à mener dans tout le pays ce travail de rassemblement au cours du mois de mai pour contribuer à la qualité du Congrès national organisé du 2 au 5 juin.
Paris, le 6 mai 2016
Le texte proposé par le Conseil national devient donc la base commune de discussion pour la nouvelle phase du Congrès.
Les résultats définitifs du vote seront disponibles dans la journée de demain. Ils seront accessibles sur le site congres.pcf.fr
Les textes proposés au vote des communistes du 2 au 5 mai 2016
Pour découvrir le projet de base commune "Le Temps du Commun" - le texte complet de la base commune , son résumé ou cliquer sur les liens ci-dessous pour une découverte partie par partie avec la présentation par le rédacteur, le texte complet et une version courte pour prendre connaissance rapidement des principaux points de chaque partie.
Ce projet de « base commune » est né de la sérieuse inquiétude que nous sommes nombreux à ressentir à la lecture du projet adopté par le Conseil national.
Nous sommes en accord avec beaucoup de la partie « projet », même si nous ressentons qu’il s’agit davantage d’un texte de propositions pour une politique « de gauche » que de l’énoncé du sens et de la raison d’être communiste dans le monde d’aujourd’hui. Nous nous attachons donc à énoncer quelques repères essentiels d’une ambition communiste d’émancipation humaine en ce 21e siècle.
Sur le Parti, nous trouvons que le lien n’est pas réellement ni clairement établi entre cette raison d’être communiste, la stratégie qu’elle implique, et une conception nouvelle de nos pratiques et de notre organisation. Nous proposons donc de donner à nos transformations un objectif central : faire en sorte de nous immerger dans la société non pas pour lui apprendre ce qu’il y a lieu de faire ou de penser, mais pour contribuer, avec d’autres, à ce que les citoyennes et les citoyens débattent et réfléchissent ensemble et prennent directement les décisions dont dépend leur rassemblement. Leur permettre de s’approprier ainsi la politique est, selon nous, la seule façon de rompre avec le discrédit complet qui est aujourd’hui le sien.
Le cœur de notre inquiétude porte sur la partie consacrée à notre orientation stratégique pour 2017. Plusieurs congrès ont tiré les leçons des expériences de « l’Union de la gauche » et de la « Gauche plurielle» et élaboré une stratégie de rassemblement qui a débouché sur la création du Front de gauche. Certes, le projet de base commune y fait référence et propose de la prolonger. Mais dans les faits, nous constatons que la proposition d’une « primaire à gauche » pour « écarter l’impasse Hollande, Valls et consorts » et «faire émerger, pour l’élection présidentielle, une candidature commune », présentée comme le seul moyen de créer la surprise et de l’emporter au second tour, nous amène en réalité à la recherche d’une candidature commune avec un PS discrédité, reproduisant le schéma ancien de la gauche plurielle.
Ce complet changement de stratégie nous ramènerait des années en arrière à un effacement de nos positions derrière une candidature au mieux social-démocrate, et probablement bien pire au vu de la configuration actuelle des forces. Ce scénario garantirait la victoire de la droite face à une gauche ancienne incapable de recréer l’espoir ; il renforcerait le Front national qui paraîtrait une fois de plus comme la seule alternative ; il serait pour nous une défaite de longue portée.
La seule façon de conjurer les dangers bien réels de la situation est que les femmes et les hommes de gauche qui s’abstiennent – parfois jusqu’à 80% dans certains quartiers populaires – se sentent à nouveau concernés par la politique. Ce résultat n’a aucune chance d’être obtenu par des combinaisons d’appareils visant, même au travers d’une « primaire », à une candidature commune avec un PS qui soutient toujours très majoritairement le gouvernement.
C’est pourquoi nous proposons une autre stratégie : travailler à redonner de l’élan et du souffle au Front de gauche, y renouer le dialogue, et le transformer dans le sens d’un Front populaire et citoyen.
Pour 2017, nous pouvons contribuer dans ce cadre à organiser sous la forme d’assemblées citoyennes des Assises de la transformation sociale et écologique, ouvertes à toutes les forces et toutes les personnes qui veulent travailler à une véritable alternative de progrès humain, y compris les membres et élus du Parti socialiste et d’EELV qui souhaiteraient travailler à une rupture claire avec les politiques libérales.L’Humain d’abord peut en être la base. Des votations citoyennes locales et nationales les concluraient à l’automne.
En donnant aux citoyennes et aux citoyens eux-mêmes le pouvoir de maîtriser les choix de projet et de candidatures à l’occasion des principales échéances politiques de notre pays, cette démarche constituerait une innovation majeure dans la vie politique. Elle manifesterait notre volonté commune de secouer un système politique obsolète qui dépossède les citoyens de leurs pouvoirs et aboutit de surcroît de plus en plus à la paralysie. Elle constituerait un signal très fort susceptible d’identifier une offre politique radicalement nouvelle, d’offrir une perspective au mouvement social et, comme en Grèce ou en Espagne, de mobiliser à nouveau des catégories populaires aujourd’hui résignées à l’abstention. Ainsi serons-nous fidèles à notre raison d’être et pourrons-nous retrouver dans la société le rôle utile qui doit nous identifier.
Avec le concours du gouvernement « socialiste », les capitalistes mènent une offensive implacable pour détruire les conquêtes sociales et politiques du passé. Sous prétexte de lutte antiterroriste, l’Etat d’urgence marque un pas vers un régime plus répressif. Aucun domaine n’est à l’abri de la régression sociale : emploi, santé, logement, éducation, services publics et équipements municipaux, retraites, 35 heures, salaire minimum, Code du Travail, droits syndicaux. Rien n’est sacré, sauf le profit. L’Union Européenne pèse de tout son poids pour imposer l’austérité. L’expérience grecque montre que les dirigeants de l’UE ne reculent devant rien pour défendre les intérêts des capitalistes. Nous devons doter le parti d’un programme d’action à la hauteur de cette situation.
La réalité de l’Union Européenne et les événements en Grèce ont des implications très importantes pour notre programme. Les dirigeants de l’UE ne se laissent pas impressionner par des expressions de souveraineté populaire, comme en témoigne le refus de prendre en compte la volonté du peuple grec lors des élections du 25 janvier et du référendum du 5 juillet 2015. Il en était de même pour le « non » français en 2005. La direction du parti a formulé des propositions pour changer le fonctionnement de l’UE. Mais les travailleurs de France et d’Europe n’ont aucune prise sur la politique de l’UE, qui est au service exclusif de la classe capitaliste.Toute tentative sérieuse de rompre avec l’austérité rencontre une résistance implacable de la part de l’UE. Par conséquent, au lieu d’entretenir l’illusion de sa « réforme », le parti a besoin de s’armer d’une stratégie de lutte contre l’UE, sur la base d’un programme frappant au cœur même des intérêts capitalistes qu’elle représente.
Dans le Manifeste Communiste, Marx et Engels décrivent le réformisme comme l’ambition de « guérir les infirmités sociales au moyen de toutes sortes de replâtrage ». Le réformisme est fondé sur l’idée qu’il est possible de résoudre les problèmes créés par le capitalisme dans le cadre de ce même système. Une politique révolutionnaire ne nie aucunement la nécessité de défendre et, si possible,d’étendre les gains du passé. Les communistes sont pleinement impliqués dans des luttes concrètes sur de nombreux fronts. Cependant, notre programme ne peut se limiter aux revendications « immédiates » et défensives. Il faut ouvrir la perspective d’une rupture décisive avec le capitalisme. C’est pourquoi nous devrions réintégrer dans notre programme la nationalisation – ou « socialisation » – des banques et des grandes entreprises industrielles et commerciales, ainsi que la prise de contrôle par les salariés de toute autre entreprise qui menace de supprimer des emplois, de délocaliser ou de fermer.
Des accords électoraux présentant le PCF comme un « allié » du Parti Socialiste pose clairement problème. Dans les ministères et dans ses instances dirigeantes, le Parti Socialiste défend les intérêts capitalistes sur toute la ligne. Les objectifs politiques des dirigeants socialistes ne se distinguent nullement de ceux des partis de droite.
Nous présentons des propositions pour renforcer les structures du parti et améliorer son fonctionnement interne. Dans les sections locales, les adhérents peuvent s’y exprimer librement, élire les responsables et exercer un contrôle collectif sur l’action du parti. Cette démocratie interne est indispensable à la construction du parti sur des bases saines. Cependant, dans les échelons supérieurs de notre parti, il existe des pratiques qui sont loin d’être démocratiques. La procédure en vigueur pour l’élection du Conseil National (expliquée dans le texte) est une aberration qui n’est pas digne d’un parti qui se veut démocratique. Une démocratisation de notre fonctionnement interne permettrait un rapprochement entre les instances dirigeantes et l’ensemble des adhérents. Elle réduirait le risque de décisions prises en haut qui sont en contradiction avec les idées et aspirations des militants.
Enfin, le texte souligne le caractère internationaliste de notre combat. Les défenseurs de l’ordre établi veulent diviser les peuples selon la couleur de leur peau, leur religion ou leur culture. D’où la propagande contre les migrants fuyant la guerre et la famine dans leurs pays d’origine. Notre lutte pour la solidarité internationale et contre le racisme fait partie intégrante de notre lutte contre le capitalisme en France et dans le monde.
L'existence du PCF, une exigence historique
Les communistes sont confrontés à une défi historique. Le capitalisme s'empare de toute la vie humaine, pousse au paroxysme l'exploitation et le profit, sécrète la crise sociale et politique, impose ses guerres et détruit les nations - quitte à nourrir le terrorisme-pour mieux étendre sa domination. L'écrasement du peuple grec a confirmé la véritable nature de l'UE et de sa monnaie, une dictature contre les peuples.
Notre pays et notre peuple ont plus que jamais besoin d'un parti communiste et pourtant l'existence du PCF est aujourd'hui menacée par les renoncements stratégiques et les tactiques électorales à court terme et inefficaces.Nous nous inscrivons dans le choix national fait par les communistes en 2007, celui de continuer notre parti, de « Faire vivre et renforcer le PCF ».
L'examen stratégique s'impose
Gauche plurielle, collectifs anti libéraux, renoncement à la candidature communiste en 2012, tout cela a fait de notre effacement une condition du rassemblement. Aujourd'hui, il faudrait continuer dans cette voie, choisir entre une primaire antidémocratique conduisant tout droit au soutien à une candidature socialiste ou une fuite en avant dans un Front de gauche émietté dont certains voudraient faire une nouvelle force politique au profit de laquelle le PCF s'effacerait.
L'urgence au contraire, c'est de sortir de l'impasse du renoncement au PCF et de procéder pour cela à l'examen stratégique nécessaire.
Un débat fraternel et sans tabou
Il n'est plus possible que des positions stratégiques, parfois prises sans aucune consultation des communistes, restent intouchables. Ouvrons le débat autour des questions suivantes :
Présidentielles : Ni primaires, ni effacement, la nécessité d'une bataille communiste
Agir pour un monde de paix, la solidarité internationale, combattre le terrorisme. La France doit sortir de l'OTAN
Sortir de l'Union européenne et de l'euro pour engager la sortie du capitalisme.
Luttes et construction politique. : un grand mouvement populaire s'engage en France, le PCF doit investir ce terrain essentiel de construction politique.
Contre le FN, un parti communiste populaire et rassembleur. La réprobation morale ne suffit pas, les fronts républicains ont montré leurs limites. La reconquête de l'électorat passe par la capacité à porter des perspectives de changement crédibles, une autre politique économique, la fin de la précarité et de la concurrence entre travailleurs.
Pour sortir de l'impasse de la gauche, il faut un grand parti communiste, un rassemblement populaire et majoritaire. Le parti sans rassemblement est impuissant, le rassemblement sans parti est inconscient.
Le socialisme, un projet pour la France
Nous appelons à un effort de construction idéologique considérable, s'appuyant sur la théorie marxiste, pour penser une société nouvelle qui mette fin à l'exploitation, aux inégalités et injustices, au pillage des ressources naturelles de la planète et à la guerre. Cette société, nous la nommons le socialisme.
La criminalisation du socialisme et du communisme, l'oubli de l'apport du léninisme, l'abandon du marxisme comme référence théorique, le mépris des expériences socialistes en cours conduisent à une panne idéologique du PCF, incapable de penser la prise de pouvoir et la transformation révolutionnaire dans une société capitaliste développée.
Un programme de rupture
La classe ouvrière doit prendre toute sa place dans la direction du pays pour la maîtrise des moyens de production et d'échanges, des conditions de travail et de vie.
Nous faisons des propositions immédiates pour plus de justice sociale et pour ouvrir le chemin de la rupture avec le capitalisme :
La nationalisations des secteurs clefs du pays, la renationalisation d'EDF-GDF, de la SNCF, de la poste, France Télécom et Air France
Interdiction des licenciements et délocalisations
Réduction massive du temps de travail, augmentation des salaires, pensions et minima sociaux
Rétablissement de la retraite à 60 ans, gestion démocratique de la sécurité sociale
Blocage des prix des produits de première nécessité
Non application des directives et traités européens et sortie de l'Otan
Remise en cause fondamentale de la dette publique
Il faut unir les communistes pour ouvrir la perspective d’un nouveau Front populaire vers le socialisme.
Vive le Parti Communiste Français !
<p class="compose_it_possibility compose_it_bvide" "="" style="text-rendering: optimizeLegibility; margin-top: 0px;">
Résumé
Ce texte se propose comme un outil d’action et de combat. A l’occasion du 37ème congrès du PCF, nous voulons permettre au plus grand nombre de communistes d’exprimer, en direction des adhérents du Parti mais aussi des travailleurs qui y sont attentifs, leur choix de rupture avec la ligne de liquidation réformiste de l’organisation et des positions communistes.
En préalable, notre texte exprime le rejet de la participation, annoncée unilatéralement par la direction, à la caricature politicienne des « primaires de la gauche » (et du lobbying « Mélenchon 2017 » qui suit exactement la même logique). Nous refusons la focalisation sur la présidentielle. Nous refusons de nouvelles illusions électorales et l’insertion du PCF dans la recomposition politique, à « gauche », d’un bloc réformiste de substitution. L’effacement du PCF et de nos positions dans la lutte des classes a coûté suffisamment cher dans la derrière période.
Hollande/Ayrault/Valls ont opéré, notamment avec le « pacte de responsabilité » le plus gros transfert d’argent, du salaire socialisé vers le profit capitaliste. Leur politique prépare encore pire, y compris par la répression des libertés fondamentales, pour le quinquennat suivant et la nouvelle phase, prévisible, de la crise du capitalisme. Englué dans ses compromissions électorales avec le PS, dans la formule politicienne du Front de gauche, le PCF a perdu encore plus de crédibilité et d’influence depuis 2012. Approbation de « l’union sacrée » et de l’état d’urgence après les attentats, alignement sur Tsipras, sa politique ultra-austéritaire contre le peuple grec et sa pédagogie de la résignation, défense obsessionnelle de l’intégration « européenne » : la ligne de la direction du PCF s’est détournée de la colère populaire et des attentes de l’avant-garde de ceux qui luttent, notamment dans les syndicats de tradition révolutionnaire.
Nous refusons que ce congrès précipité enfonce encore plus le Parti dans ce contre-sens, notamment avec les primaires. Nous mettons en discussion une tout autre ligne, des propositions de rupture, notamment avec l’UE. Les grandes batailles qui s’annoncent appellent des positions fortes : pour la sécurité sociale, une défense intransigeante de son financement solidaire, adapté aux besoins, par la cotisation sociale ; pour les services publics, en s’appuyant sur la lutte des cheminots contre la « réforme ferroviaire », le rejet des directives européennes, la défense et la reconquête des monopoles publics gagnés à la Libération ; pour la production, l’agriculture paysanne mise en péril, l’industrie, une constestation du marché capitaliste et la revendication de nationalisations démocratiques.
L’intensification de la crise générale du capitalisme mondialisé conduit à une véritable montée des périls dans le monde, à des guerres dans des régions entières, à des drames comme celui des « migrants ». Plutôt qu’approuver certaines « frappes » au nom de la « lutte contre le terrorisme », le Parti doit reprendre ses campagnes anti-impérialistes, renouer avec la solidarité internationaliste, exiger, plus que jamais, la sortie de l’OTAN et de la défense européenne, agir pour la paix et le désarmement.
Face à la crise du modèle de l’alternance, à la crise générale de la démocratie bourgeoise, le système n’hésite pas à promouvoir dangereusement des partis d’extrême-droite. Notre refus de la banalisation du FN doit aller de pair avec une dénonciation de classe de sa démagogie sociale. Par ailleurs, l’émergence, avec le soutien de l’idéologie dominante, de regroupements politiques soi-disant nouveaux, « modernes », avec un marketing « radical » en surface, mais des positions bien réformistes en profondeur, ne doit pas nous écarter de la priorité au renforcement du parti de classe sur des positions rigoureusement anticapitalistes.
Avec ce texte, nous voulons montrer que, partout en France, des organisations locales du PCF font vivre le Parti sur des bases de lutte, recherchent l’union dans cette voie, dans la réponse aux aspirations et à la colère du monde du travail, qu’elles ont entamé la réappropriation du PCF par ceux qui ont le plus besoin du parti révolutionnaire historique de la classe ouvrière en France, qu’elles travaillent à sa reconstruction.
Nous appelons, à l’occasion de son centenaire, à l’organisation d’une vaste commémoration, pour mettre en débat général, dans le parti et au-delà, de façon critique mais en assumant cette histoire dont l’existence du PCF est indissociable, l’héritage, l’actualité, la fécondité de la Révolution d’Octobre. Ensemble, nous allons détromper ceux qui prédisent que le PCF ne fêtera pas en 2020 son centième anniversaire.
Loi travail. Plainte de l'étudiant grièvement blessé à l’œil à Rennes
Au Conseil de Communauté du lundi 9 mai 2016 à 18h va être mise en débat une délibération qui porte sur le transfert des compétences eau et assainissement des eaux usées, transfert que la loi NOTRe de réorganisation du territoire et des collectivités territoriales rend obligatoire pour 2020 de même que le transfert de compétence de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations (GEMAPI) s'applique de manière obligatoire pour le compte des EPCI.
Dans la délibération soumise au vote le 9 mai, il est écrit "Morlaix Communauté se place dans une démarche volontariste de prise de compétence anticipée en concertation avec les structures en place".
Du volontarisme là où il y a de la contrainte... Mais comme elle vient de son camp politique!
A vrai dire, les élus lors du précédent mandat avaient déjà envisagé une mutualisation de la compétence eau, distribution et assainissement: une étude sur le transfert à Morlaix-Communauté des compétences eau et assainissement avait été lancée en 2012, arrêtée en juillet 2013, puis relancée en juin 2015, avec les nouvelles obligations de mutualisation de la loi NOTRe.
Cette étude portait sur l'état des lieux des structures concernés, des contrats (DSP, régies) pour la distribution de l'eau et l'assainissement, sur les besoins de renouvellement de réseau, sur les conséquences en termes de prix de l'eau d'une mutualisation, avec des scénarios de rapprochement des prix de l'eau sur tout le territoire de Morlaix-Communauté sur plusieurs années de manière progressive.
La recherche de mutualisation à l'échelle communautaire en matière d'assainissement et de distribution de l'eau potable peut s'appuyer sur des arguments sérieux:
- L'idée que le service essentiel qu'est l'accès à l'eau doit être facturé de la même à tous les citoyens, qu'il n'est pas normal que l'on paie des prix très différents d'une commune à l'autre, parfois à 5 ou 10 km d'intervalle.
- L'idée que la mutualisation peut permettre une meilleure prise en compte de la problématique globale de la qualité de l'eau sur le territoire et de la préservation de cette ressource.
- L'idée qu'une gestion unifiée peut permettre de faire des économies d'échelle, de rationaliser, de mutualiser les moyens, de réaliser des investissements qui sont difficiles à réaliser pour des communes rurales pour améliorer le réseau sans que ça coïncide avec une montée rapide du prix de l'eau.
Ce dernier argument est à relativiser toutefois car les communes gèrent déjà leurs compétences sur la distribution de l'eau, l'assainissement, les eaux pluviales en syndicats dont les périmètres peuvent correspondre à des réalités cohérentes pour assurer ces missions.
Par ailleurs, les premières indications données par l'étude et les débats des commissions environnement et Finances ne laissent pas entendre que le service sera moins cher une fois mutualisé (car notamment la prise de compétence communautaire s'accompagnera d'un plan d'investissement et de travaux indispensables qui avaient été différé par les syndicats ou les communes), ni qu'il sera dans un premier temps moins "exigeant" en personnels (obligation de toute façon de réaffecter tous les agents territoriaux en charge de l'eau dans les communes et les syndicats, et de réengager d'autres personnels qualifiés pour gérer les contraintes de coordination et administratives liées à la mutualisation, la renégociation des contrats...), ni que les usagers bénéficieront globalement d'une baisse du prix de l'eau.
Les besoins d'investissement sur l'ensemble du territoire de Morlaix Communauté ont été évalués à 34 millions d'euros sur 10 ans pour l'eau potable (+ 6 millions d'euros pris en charge dans le cadre du schéma départemental du Finistère, au titre des interconnexions) et à 29 millions d'euros pour l'assainissement.
En raison de ces obligations d'investissement pour éviter l'intrusion notamment d'eaux parasites, renouveler les réseaux, l'encours de dette risque de doubler d'ici 2018. N'est-ce pas aussi en raison des investissements que les entreprises gérant l'eau en DSP, Véolia, la Saur, la Lyonnaise des Eaux, n'ont pas réalisés pendant des années? On l'a vu à Morlaix et St Martin des Champs.
Au niveau juridique, chaque commune resterait propriétaire de ses biens, de ses réseaux, stations d'épuration, de pompage, mais c'est la communauté d'agglomération qui assurera l'entretien, les travaux. Actuellement 73 personnes, dont 11 à temps complet sont employés sur le territoire de Morlaix Communauté pour la production, le transport, l'assainissement de l'eau.
Normalement, avec le passage en gestion communautaire, les agents conserveront les mêmes garanties, bénéficieront du meilleur régime indemnitaire, et resteront rémunérés par leurs communes d'origine avec un remboursement par Morlaix Communauté.
La compétence serait gérée par un conseil d'exploitation composé de 15 élus et au niveau des communes et du terrain, par les techniciens, les régies, les conseillers municipaux. Au niveau de Morlaix Communauté, le service pourrait mobiliser de 20 à 30 agents.
L'idée de Morlaix Communauté est d'aller vers un tarif unique de l'eau potable et de l'assainissement pour l'usager à terme, avec un début de lissage progressif en 2020, avec un scénario du cabinet d'étude de lissage des tarifs sur 8 ans (échéance 2028 pour l'égalité) mais qui n'est pas déterminé au niveau des choix de Morlaix Communauté (8 ans, 10 ans, 12 ans à partir de 2020 pour atteindre l'égalité des tarifs suivant les communes?).
Actuellement, les tarifs pour l'eau potable et l'assainissement sont très contrastés:
- pour l'eau potable, de 161€ TTC les 75 m3 pour Morlaix-Saint Martin des Champs à 286€ les 75 m3 pour Lannéanou, avec une moyenne de 196€ le m3. Cela s'explique par plusieurs choses: Régie publique ou DSP, négociations des contrats en DSP, habitat dense ou dispersé, degré d'entretien des réseaux, de prise en compte de la qualité de l'eau et de réduction du gaspillage, nombre d'usagers ...
- pour l'assainissement, les prix varient de 73€ TTC les 75 m3 pour le Cloître St Thégonnec à 284€ les 75 m3 pour Carantec, avec un prix moyen de 196€ TTC les 75 m3 (Morlaix-St Martin sont à 167 € TTC les 75 m3). Les raisons sont identiques (les gestions en régie communale sont globalement moins onéreuses semble t-il) avec en plus la dimension de protection des milieux marins et des plages qui fait sans doute que Locquirec, Plougasnou, Carantec paient plus.
Globalement, dans les projections faites par le cabinet d'étude en tenant compte des besoins d'investissement, de toute façon, toutes les factures augmenteraient d'ici 2025. Soit elles augmenteraient toutes en même proportion suivant les communes.
Soit elles augmenteraient selon des trajectoires de convergence qui feront que la facture de ceux qui payaient le moins augmentera bien davantage que la facture de ceux qui payaient le plus.
D'ici 2020, la mutualisation n'aurait pas d'impact aux dires de Morlaix-Communauté sur le prix de l'eau.
La carte des responsabilités et modes de gestion sur Morlaix-Communauté en terme de production, de transport de l'eau potable, et d'assainissement est très complexe et correspond à la fois à des réalités géographiques et hydrographiques et à des héritages politiques de collaboration.
Le Cloître St Thégonnec, Plounéour Menez, Commana, Penzé, Taulé, Locquenolé gèrent leur eau potable en régie publique, hors de syndicats pour les deux premières communes (régies municipales). La Commune de St Thégonnec gère son eau et son assainissement via une régie publique (Syndicat des Eaux de la Penzé) mais délègue à la Nantaise des Eaux la gestion et le fonctionnement de sa station d'épuration.
Pour l'assainissement le nombre de communes a géré en régie est plus important: Locquenolé, Taulé, Plounéour Menez, Le Cloître St Thégonnec, Commana, Plourin les Morlaix, Plougonven, Plouégat Moysan, Plouégat Guerrand, Garlan, Plouézoch.
Ces choix politiques de la régie ont des incidences sur le prix de l'eau, sa qualité, l'emploi local, les finances communales. On peut avoir certaines inquiétudes sur le devenir de ces régies avec la prise en charge au niveau de Morlaix Communauté.
Pour l'instant, Morlaix Communauté peut prendre la compétence tout en laissant les contrats en cours aller jusqu'à expiration mais il n'est pas certain qu'il y ait une volonté politique de garder ces régies publiques et de profiter de la possibilité d'une gestion communautaire pour faire passer l'ensemble des services sur le territoire en gestion publique. On peut craindre même l'inverse, dans un contexte d'orientation libérale où l'on cherche à faire des économies d'emploi public, la tentation sera grande d'offrir ces marchés plus importants et attractifs pour elles à des multinationales de l'eau.
On peut même se demander si ce n'est pas une des intentions cachées de cette disposition de la loi NOTRe, l'obligation faite aux communes de mutualiser au niveau communautaire, et sans doute demain au niveau du Pays (c'est déjà dans les tuyaux) la gestion de l'eau potable et de l'assainissement.
En tout cas, ce seront les élus de Morlaix-Communauté qui choisiront les modes de gestion et il s'agira d'être vigilants pour qu'ils ne soient pas dessaisis des étapes préalables de réflexion et d'échanges sur les alternatives, les conditions du choix et l'étude des différentes possibilités, au profit d'une gestion technocratique ou ultra-centralisée du renouvellement des contrats, le Conseil communautaire servant ensuite de chambre d'enregistrement pour avaliser ce qui aura été décidé par l'exécutif et les services.
Rien n'interdit que même avec une prise de compétence communautaire, il y ait plusieurs modes de gestion sur le territoire de Morlaix-Communauté: par exemple à Nantes Métropole, 60% des abonnés sont dans le périmètre d'une régie, 40% sous le régime d'une DSP, avec plusieurs délégataires.
Pour les petites communes, la gestion directe communale de l'eau générait des recettes qui vont disparaître. Et elles permettaient de maintenir de l'emploi public au pays qui pouvait aussi être affecté à autre chose qu'à la gestion de l'eau.
La délibération pour mutualiser les compétences eau potable et assainissement au 1er janvier 2017 le reconnaît puisqu'elle prévoit en même temps qu'un "maintien des modes de gestion des services jusqu'à l'échéance des contrats en cours", "la neutralisation des effets financiers du transfert pour les communes (charges aujourd'hui facturées par le budget principal des communes et remboursées par des budgets annexes mais qui ne le seront plus après le transfert, perte de marge de manœuvre en trésorerie)".
A la commission Environnement du 19 avril, à laquelle étaient invités aussi les élus de la commission Finances, plusieurs élus ont exprimé leur scepticisme par rapport aux avantages de la prise de compétence communautaire.
Certains membres de l'exécutif ont laissé entendre que les gains économiques, en terme de réduction de la dépense publique, seraient illusoires à l'issue de cette mutualisation.
Si la compétence sur l'eau avait été prise en 2013, on aurait pu avoir en 2016 500 000€ de DGF (dotations globales de fonctionnement) en plus, c'est à dire une réduction moindre des dotations d'Etat pour Morlaix Communauté (rappelons qu'en 5 ans, de 2012 à 2017, c'est une réduction de 10 millions d'euros des dotations à Morlaix Communauté que nous inflige le pouvoir Hollande-Ayrault-Valls et la majorité parlementaire socialiste à ses ordres), et cela en vertu de la fameuse méthode pédagogique punitive de la carotte et du bâton.
Aujourd'hui, les bénéfices en termes de dotations d'un passage à la gestion communautaire de l'eau et de l'assainissement le 1er janvier 2017, avant la date d'obligation légale, sont bien moins importants et même tout à fait hypothétiques.
L'argument pragmatique pour passer à la mutualisation de manière anticipée serait de pouvoir mieux la réussir en anticipant les choses et en faisant les choses de manière progressive, sans être sous la pression de la date butoir de 2020 et d'un passage non préparé. Quoiqu'il en soit, si on ne peut faire autrement que de gérer de manière communautaire l'eau potable et l'assainissement, il importe que le passage se fasse dans les meilleures conditions et avec les plus grandes garanties pour l'usager et les communes.
En même temps, on peut avoir les plus grandes réserves sur les motivations et les modalités de la loi Notre en termes d'obligations faites aux EPCI de prendre la compétence eau potable et assainissement d'ici 2020: une mutualisation forcée qui contribue toujours plus à vider les communes de leur substance là où il y avait des collaborations librement consenties dans des syndicats, un risque de démantèlement des régies publiques municipales ou inter-communales existantes.
On peut estimer aussi que d'ici 2020, de l'eau peut couler sous les ponts, et que cette obligation appliquée à la hussarde contre l'avis d'une grande partie des élus locaux peut être revue et annulée.
Surtout que le président, le gouvernement, la majorité parlementaire ont de bonnes chances de n'être plus les mêmes.
Quoiqu'il en soit de cette mutualisation à l'horizon 2017 ou après, nous exigeons un service de qualité pour la distribution de l'eau et l'assainissement, avec un prix de l'eau abordable, surtout pour les ménages les moins aisés, et une gestion publique pour éviter de nourrir les profits des actionnaires des multinationales.
Les modes de gestion pour la production et la distribution de l'eau potable sur Morlaix Communauté en 2016
Quatre ans de François Hollande à l'Elysée: la photographie du chômage avant/après
Mémoire des esclavages : animations au Polder, à Brest, mardi 10 mai
http://www.ouest-france.fr/bretagne/brest-29200/memoire-des-esclavages-animations-au-polder-brest-mardi-10-mai-4208593
Ouest-France, Sabine NICLOT-BARON.
Mardi 10 mai, Mémoires des esclavages va animer l’esplanade au bout du Polder et son grand masque en métal de 10 mètres de haut, dédié à toutes les atteintes à la dignité humaine. C’est à cet endroit que l’œuvre grand format du sculpteur Marc Morvan contemple depuis un an la rade de Brest, avec le pont de l’Iroise en toile de fond.
« Nous faisons vivre l’esplanade une fois par an, lors de la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage », explique Max Relouzat, à l’origine du projet, et concepteur de la maquette en bois qui a servi de modèle au sculpteur. Et de souligner : « Une commémoration n’est pas un enterrement. »
D’autant que les atteintes à l’homme et à la liberté continuent encore dans certaines régions du monde. « C’est un moment où on doit parler de l’histoire » en avançant, « sans qu’il soit question de repentance ou de réparation. »
Dédié aux femmesC’est la raison pour laquelle différentes animations seront proposées sur le site l’après-midi du 10 mai : chorales de collégiens à 14 h 30, Yonnbi (musique du monde) de 16 h à 17 h, danse à 15 h, cercle celtique Spered an odet à 15 h 30, lectures de poèmes à 17 h. Le graffeur Nazeem dessinera sur place cinq panneaux géants avec le visage de femmes des cinq continents.
« L’esclavage a 3 000 ans d’histoire, rappelle Max Relouzat. Il faut tirer des leçons pour que s’arrêtent toutes les formes de dépendance qui portent atteinte à la liberté et la dignité humaine ».Cette édition 2016 sera dédiée aux femmes.
Mardi 10 mai, de 13 h 45 à 18 h, sur l’esplanade de la rue des Mouettes, sculpture du Polder. Sur place, boissons et stands.
Siné est mort ce matin. C'est un ami, un compagnon qui nous quitte avec le panache du caricaturiste de génie. J'ai bien connu Siné, quand « l'oeil de Siné » égayait chaque semaine les colonnes de l'Humanité Dimanche. Nous adorions sa plume acerbe, son doigté, son humour noir qui faisait grincer les bourgeois.
Siné c'est d'abord une conscience de classe. Il a toujours su de quel coté de la barricade il était et pour quoi il luttait. Son journal était en vente à la manifestation du 1er mai, comme il l'était chaque année au stand de Noisy-le-Sec à la fête de l'Humanité. Il nous laisse des milliers de caricatures, qui vont continuer à nous faire « marrer » parce qu'elles tapent juste, là où çà fait mal.
J'adresse à sa femme, à toute sa famille, à tous ses proches, amis, lectrices et lecteurs du Siné mensuel, de Charlie Hebdo, et de l'Humanité Dimanche mon salut fraternel, ma solidarité dans ce moment de tristesse.
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF,
Départ de la cérémonie des vœux de l'hôpital parce qu'un syndicaliste a eu le tort de prendre la parole sur un mode critique par rapport à la gestion de la directrice, méthodes syndicales qualifiées de "terroristes", coup politicien du menu unique pour surfer sur la vague de la défiance vis à vis des musulmans et du "communautarisme", nouvelle idéologie néo-conservatrice se parant sous les vêtements de la défense de la laïcité, annulation du conseil municipal du 31 mars le jour même où il devait avoir lieu, Commission Finances de la mairie de Morlaix placée le jour du Conseil Communautaire le 9 mai, expulsion de la défenseuse des droits de son local dépendant de Ti-an-Oll à Morlaix parce qu'elle a eu le malheur de s'opposer à la position du maire de Morlaix sur le menu unique, pression sur les associations dépendant de la mairie, volonté de discréditer en diffamant tout ce qui contredit et qui s'oppose - associations, citoyens, usagers plaignants, élus d'opposition - Agnès Le Brun est clairement en train de déraper sur la voie de l'autoritarisme et d'une manière caricaturale et sectaire, malheureusement trop répandue, d'exercer sa fonction de maire.
Faut-il penser que le surménage lié au cumul des mandats et aux responsabilités au sein des Républicains et de l'AMF entraîne une brutalisation de la pratique politique et une perte de jugement? Ce n'est pas impossible.
Ce que nous n'acceptons pas, c'est le mensonge, c'est la mauvaise foi.
Suite au dernier conseil municipal où elle avait été mise en difficulté par la mobilisation citoyenne des parents des écoles opposés aux modalités du passage au menu unique et par la mobilisation des citoyens et associations dénonçant les restrictions d'accès aux salles municipales, Agnès Le Brun a laissé entendre que les élus d'opposition à Morlaix étaient très souvent absents des commissions municipales.
C'est faux, il y a certes quelques absences, mais elles ne sont pas très fréquentes et pas plus nombreuses que celles des élus de la majorité.
Faut-il rappeler qu'Agnès Le Brun elle-même ne réunit quasiment jamais sa commission Enseignement Supérieur à Morlaix Communauté (elle bénéficie d'une indemnité de vice-présidente pour l'animer), qu'elle est absente des autres commissions de Morlaix-Communauté comme de la Commission Finances de la ville de Morlaix?
Par ailleurs les élus d'opposition, pour les six qui ne sont pas retraités, ont un métier qu'ils exercent en journée et libèrent néanmoins du temps dans la journée pour venir aux réunions de commissions, temps qu'ils rattrapent ensuite ou qui correspond à des heures non rémunérées.
Qu'une élue qui, en cumulant les mandats, touche plus de 7000€ par mois tout en se rendant peu disponible du fait de la multiplication des responsabilités, nous donne des leçons sur nos engagements et notre sérieux, en nous rappelant que nous touchons une indemnité (de 80€) pour exercer notre fonction de conseillers municipaux, c'est la marque d'un toupet extraordinaire.
Plus le mensonge est gros, plus il passe, disent les cyniques.
Pour ma part, en un an, sur une quinzaine de réunions de commissions Finances - Culture et Enseignement- j'ai dû en manquer trois. Ce n'est pas ce qu'on appelle de l'abstentéisme chronique. Au contraire, mon assiduité aux Commissions Culture et Enseignement, qui souvent ont lieu le midi et me font rater une heure ou une heure et demi de travail, me valent de rattraper des demi-journées sur mon jour de congé le mercredi.
A l'inverse, les adjoints de la majorité, qui touchent une indemnité de 1500€ environ, pourraient libérer un mi-temps ou un tiers-temps pour l'exercice de leurs responsabilités d'élus, afin de se rendre plus disponibles pour les Morlaisiens, ce que, semble t-il, ils ne font pas toujours.
En dehors de l'avant premier tour des Municipales de 2014 et de l'entre-deux tours quand il s'agissait de draguer les électeurs du FN et de discréditer la concurrence, Agnès Le Brun avait rarement été aussi loin dans l'agressivité vis-à-vis de l'opposition que dans sa dernière tribune du Morlaix Mag de mai-juin 2016.
Signe de fragilité et de faiblesse poussant à utiliser les arguments les plus saugrenus pour tenter d'invalider la parole qui conteste et met le doigt sur des erreurs et des dérives perçues de beaucoup de Morlaisiens, ou sentiment de toute-puissance née d'une perte de contact avec le réel?
En tout cas, cela n'honore pas la fonction de maire et d'élus de la majorité que d'aller aussi loin dans la mauvaise foi.
Ainsi, Agnès Le Brun veut nous faire passer pour des agitateurs, des gauchistes, des populistes. Elle espère ainsi séduire les majorités silencieuses des petits vieux et petits-bourgeois apeurés par les voyous que nous serions, nous qui pouvons aller à "Nuits debout" tout en exerçant nos fonctions d'élus.
L'élu n'est-il pas aussi un citoyen qui a le droit de se battre contre la loi El Khomri et pour construire une autre société, une autre démocratie, délivrée des caractères oligarchiques de la Ve République? Est-ce faire le jeu des extrêmes que de vouloir transformer des politiques et un système politique qui nourrit la défiance et l'abstention d'une majorité de concitoyens, comme les progrès du vote pour l'extrême-droite?
Sur le menu unique, Agnès Le Brun s'abrite derrière la notion de défense de la laïcité, alors que l'argumentation de ses élus tend plutôt à présenter les conditions de l'intégration des enfants d'origine étrangère comme de l'assimilation aux normes culturelles traditionnelles du pays d'origine, niant le fait même de la diversité culturelle en France, d'une nation plurielle, et faisant à tort des habitudes alimentaires un enjeu de distance par rapport au religieux dans l'espace public. La loi sur la laïcité de 1905 de Jaurès et Briand est une loi de tolérance et de pragmatisme qui rend possible la coexistence des croyances et l'autonomie individuelle indépendamment de toute pression étatique ou sociale, ce n'est pas une loi visant l'uniformisation des modes de vie ou la négation de certaines appartenances culturelles ou religieuses.
Brandir le drapeau de la laïcité pour faire un coup politicien au préjudice de l'équilibre alimentaire ou du bien être des enfants et des familles en laissant entendre que nous aurions un problème à Morlaix avec le "communautarisme" et avec "les musulmans" et que l'intégration suppose l'assimilation, comme le prétend Sarkozy, c'est clairement la détourner de son sens.
Laisser entendre que les élus de l'opposition se battent pour leur petit confort personnel ou partisan quand il réclame l'accès aux salles de la commune pour que les associations et collectifs puissent se réunir, c'est aussi clairement condescendant et insultant.
Madame le Maire veut nous faire passer pour des gosses turbulents et narcissiques qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et de leurs intérêts.
Faut-il qu'elle ait pris la grosse tête et nous toise de cent mille lieux du haut de ses nuages stratosphériques pour utiliser, par calcul ou naturel, ce ton hautain de maîtresse d'école renvoyant ses opposants à leur puérilité?
Tout ceci est très déplaisant mais n'est encore qu'anecdotique par rapport à la véritable dictature qu'exerce Agnès Le Brun sur sa mairie et au refus obstiné de la majorité de considérer d'un esprit ouvert au dialogue et à la construction collective les propositions et arguments de l'opposition, les commissions municipales ne servant que de chambres d'enregistrement, les votes de la majorité étant toujours unanimes, comme si le conseil municipal ne pouvait pas être aussi un lieu de construction de l'intérêt général dans la circulation des idées et des analyses.
S'il y a une chose que nous ne dénierons pas à Madame Le Brun, c'est son habileté politique et politicienne.
Mais l'efficacité politique ne justifie pas tout.
L'esprit de vérité et de justice s'indigne quand, comme elle, on diffame de manière éhontée pour instiller des idées qui restent dans la tête des citoyens.
Ismaël Dupont.
Sur les circonstances, voir cet article de Médiapart:
Les migrants réfugiés au lycée Jean-Jaurès, à Paris, sont évacués par la force
"L'évacuation du lycée désaffecté Jean-Jaurès, dans le XIXe arrondissement de Paris, a été émaillée de violences, mercredi 4 mai au matin. Le sort réservé aux 300 migrants expulsés restait flou dans l'après-midi. La préfecture de police renoue avec ses pratiques expéditives du printemps dernier quand les réfugiés étaient pourchassés dans les rues de la capitale."
MERCREDI, 4 MAI, 2016
HUMANITE.FR
Communiqué des élu-e-s communistes Front de gauche au Conseil de Paris sur l'évacuation des migrants du lycée Jean Jaurès dans le 19ème.
Dès 6 heures ce matin, la préfecture d’Île de France ordonnait l’évacuation des migrants du lycée Jean Jaurès (19e). De nombreux soutiens, dont plusieurs élu-es communistes-Front de Gauche, étaient présent sur place et ont pu observer les conséquences désastreuses du manque de préparation d’une opération marquée par la violence de l’intervention des forces de l’ordre. La préfecture a choisi de donner raison à Valérie Pécresse qui demandait l’évacuation des occupants sans aucune considération pour leur situation sociale des plus difficiles.
Depuis une année, la Ville de Paris est résolument engagée aux côtés des services de l’Etat pour définir des méthodes d’intervention bienveillantes et mener des opérations d’éviction comprenant systématiquement la mise à l’abri et l’accompagnement social des migrants (coordination avec les services sociaux, présence de l’OFPRA, présence de traducteurs, etc.).Pourtant, ce matin la préfecture a délibérément écarté la Ville de Paris de cette opération.
Le résultat est sans appel, plusieurs migrants et militants venus les soutenir ont été gazés et violemment repoussé par les forces de police tandis que les conditions de prises en charge restent des plus opaques et génèrent de nombreuses inquiétudes démultipliées par l’absence de traducteurs au moment de l’évacuation.
Les élu-es communistes-Front de Gauche condamnent fermement cette intervention des forces de l’ordre et demandent au Préfet de Paris de renouer le contact avec la Ville de Paris pour éviter à l’avenir ces opérations lamentables, violentes et dépourvues de tout accompagnement social. Les élu-es communistes-Front de Gauche rappellent leur souhait émis depuis plus d’une année de création d’un guichet unique pour l’accueil des migrants, proposition qui a d’ailleurs été récemment reprise par la Maire de Paris.
Mon ami rennais me racontait hier la manif du 28 avril à Rennes: un hélicoptère survolant la manifestation, des dizaines de rues barrées par des grilles comme à Paris, des CRS tirant au flash-ball du haut des toits, une ambiance de guerre civile installée par le pouvoir, et sur la rue Jean Jaurès, tout un symbole, aux pavés retirés par les jeunes sans qu'ils soient envoyer sur les CRS comme en mai 1968, une pancarte de manifestants qui en dit long " loi travail et jeunesse: nous sommes irréconciliables". La jeunesse de gauche éprise d'idéal risque bien en effet d'être irréconciliable avec ce pouvoir et ces dirigeants socialistes qui sont objectivement ses ennemis.
Et ce sera tant mieux, car sur eux pèsent désormais toutes les couleurs de l'infamie. *
Le journal L'Humanité, mercredi 4 mai, hier a produit un dossier courageux et sans concession sur la brutalisation du mouvement et de la contestation sociale par le pouvoir et la police.
Après un mois durant lequel les casseurs ont pu faire ce qu'ils voulaient, la violence policière s'est déchaînée depuis jeudi (28 avril), se tournant contre les manifestants au projet de loi travail. Elle a poussé des organisateurs à interrompre des défilés, comme à Toulouse, et lors des défilés du 1er Mai, singulièrement à Paris. L'occasion de lancer une nouvelle campagne contre les syndicats en pointe de cette contestation. Autre cible, les jeunes. Des lycéens, dont une bonne partie de mineurs, sont également visés par ces méthodes d'intimidation. Une vingtaine d'entre eux, dont de nombreux mineurs, ont ainsi été mis en garde à vue à Nanterre, plus d'un mois après un blocage d'établissement et malgré des témoignages favorables de parents d'élèves et d'enseignants présents alors. Des voix s'élèvent contre l'instrumentalisation des forces de l'ordre à des fins politiques et demandent à savoir qui, et à quel niveau, a décidé de cette stratégie de la tension. Coïncidant avec le début de l'examen, hier, à l'Assemblée, du texte, elle n'a pas dissuadé CGT, FO, FSU, Solidaires et les organisations de jeunes de maintenir l'expression de leur opposition.
Violences policières: "La volonté de marquer les chairs de la jeunesse"
Flash-ball, tonfas, grenades en tous genres... Les manifestants sont confrontés à l'arsenal policier et le nombre de blessés augmente à une vitesse astronomique. A Paris et en province, les militants témoignent d'une volonté de stopper le mouvement social à tout prix.
Des quartiers en état de siège, des manifs survolées par des drones et des hélicos. Et des blessés, d'innombrables blessés. Un nouveau chapitre s'est ouvert dans l'histoire déjà bien chargée des exactions de la police française.
"C'est complètement dingue, estime Pierre, militant nantais. Lors du CPE, Dominique de Villepin s'inquiétait, du moins publiquement, qu'un jeune ne se fasse tuer. Les socialistes font mieux: ils s'en foutent complètement".
Pierre avait 16 ans lors du CPE et un tir de Flash-Ball l'a privé de l'usage de son œil droit. Alors que la chasse semble ouverte et la bride lâchée sur le cou des agents, Pierre redoute un nouveau Remi Fraisse; "C'est parti très fort, dès le début. Et si ça continue comme ça, la police va finir par tuer un manifestant". Pierre Douillard est auteur du livre l'Arme à l’œil, violence d'état et militarisation de la police.
Derrière les techniques d'"encagement" des cortèges et des policiers qui ne retiennent pas leurs coups, il voit "la volonté politique de marquer les chairs de la jeunesse, le corps des gens, pour casser le mouvement à tout prix. La répression et l'antiterrorisme, ce gouvernement n'a plus que cela pour tenir debout, de toute façon".
Difficile de tenir le compte des lycéens qui se font ouvrir le crâne, des artères sectionnées par les tirs de Flas-Ball, des yeux éclatés et des commotions diverses. "Effectivement, c'est un vrai miracle que personne ne soit encore mort" estime Gaspard Glantz, en insistant sur le terme "miracle". Gaspard est le fondateur du site Taranis News, spécialisés dans la vidéo coup de poing filmée en tête de manif. Depuis 2009, il a observé les affrontements lors du contre-sommet de l'OTAN, ceux de Sivens et de Notre-Dame-des-Landes. "On a franchi un cap par rapport à cette époque. Le niveau de violence policière que j'observais une ou deux fois par an, aujourd'hui, je le vois deux fois par semaine. Et en plein Paris".
Il évoque les tirs tendus de lance-grenades fumigènes Congar, les grenades de désencerclement tirées en l'air alors qu'elles sont censées être utilisées au niveau du sol. "C'est devenu le grand n'importe quoi, explique Gaspard. J'espère qu'il est clair pour tout le monde que la jeunesse de ce pays exprime autre chose que son rejet de la loi travail. Il est temps que le gouvernement entende cela et lâche du lest".
A Paris, la manif du 1er Mai a tourné à la bataille rangée. Juliette, étudiante en anglais, hallucine: "il y avait tellement de lacrymo et de bombes au poivre que même les CRS se sont mis à vomir!"
Dans le trajet entre Bastille et Nation, cinq rangées de policiers ont coupé le défilé en deux, pour séparer le bloc de tête et le reste du cortège. Une fois les gens à peu près immobilisés, ils ont essuyé des tirs de lacrymo et des coups de matraque. "J'ai vu un homme d'une quarantaine d'années s'évanouir au pied des CRS, la police charger les gens assis dans l'herbe à Nation et tirer des grenades lacrymo jusque dans les bouches de métro". Plus tard, à Nuit Debout, Juliette voit "des personnes se faire frapper au sol, dans une atmosphère de guerre civile".
Un photographe présent à la manif du 28 avril raconte comment la BAC et les CRS les ont pris pour cible, à coup de grenades lacrymo et de "Alors, on fait moins les malins!". Selon lui, l'objectif était de les neutraliser et de les empêcher de travailler: "Une fois neutralisés, nous ne pouvions plus prendre de photos des violences".
Ce n'est pas beaucoup mieux en province. Alors que l'usage du Flash-Ball reste -relativement - limité à Paris, c'est un véritable festival à Rennes, Bordeaux, Lyon ou Nantes.
Après avoir été lui-même blessé, le militant nantais Pierre Douillard s'est penché sur l'usage du Flash-Ball. L'engin arracheur d’œil a été mis entre les mains des policiers par Nicolas Sarkozy en 2002 mais ce sont les socialistes qui ont fait monter en gamme les agents, en généralisant l'usage du LBD 40. Cette version "fusil" du Flash-Ball, plus puissante et plus précise, fournit actuellement aux hôpitaux le gros des blessés graves.
"Cette arme a réhabitué les policiers à tirer sur la foule et cela n'a rien d'anodin, pointe Pierre. C'est une rupture avec l'ancienne doctrine du maintien de l'ordre qui consistait à faire barrage et à repousser les manifestants. Aujourd'hui, les policiers nous rentrent dedans et font une utilisation industrielle de leur matériel contre toutes les composantes du mouvement social".
Vincent, un tranquille expert-comptable de 66 ans, en a fait les frais alors qu'il défilait à Lyon le 28 avril. Il se croyait pourtant en sécurité, à une trentaine de mètres de la zone de confrontation. "J'ai été touché par un tir de Flash-Ball et une grenade de désencerclement. Une amie a également été touchée et j'ai été demander de l'aide aux policiers". Ce qui lui a valu un coup de matraque d'un policier énervé, calmé de justesse par ses collègues qui l'ont empêché de frapper le sexagénaire..."
Et ça s'appelle les forces de l'ordre. De l'Ordre Nouveau devrait-on dire, celui de la répression systématique des forces sociales qui résistent et combattent les lois et politiques pro-capitalistes et le système politique oligarchique.
A lire aussi, cet interview (dans le même numéro de l'Huma d'hier) du responsable CGT de la police:
http://www.humanite.fr/tout-est-mis-en-place-pour-que-ca-degenere-606373
Entretien. Gardien de la paix au renseignement territorial, secrétaire général de la CGT police, Alexandre Langlois dénonce une volonté délibérée de « dégoûter les manifestants ». Il raconte les coulisses des violences.
Comment analysez-vous les violences policières qui ont marqué les dernières manifestations contre la loi El Khomri ?
Alexandre Langlois Tout est mis en place pour que les manifestations dégénèrent. Côté renseignement, on constate depuis une dizaine d’années une double évolution, avec des manifestants beaucoup plus pacifiques qu’avant, mais des casseurs toujours plus violents, organisés de manière quasi paramilitaire. Certains de ces groupes sont identifiés avant qu’ils intègrent les manifestations. Mais aucune consigne n’est donnée pour les interpeller en amont.
Vous parlez d’une « volonté délibérée » que les manifestations dégénèrent. Comment cela se traduit-il pour vous, sur le terrain ?
Alexandre Langlois Prenons l’exemple du 9 avril. En fin de journée, nous savons qu’un groupe de casseurs dangereux vient d’arriver gare du Nord pour aller perturber Nuit debout, à République. Une compagnie de CRS se trouve sur leur passage, prête à intervenir. Mais l’ordre leur est donné par la préfecture de se pousser dans une rue adjacente ! Les collègues leur signalent l’imminence de l’arrivée du groupe de casseurs. Mais ordre leur est confirmé de les laisser gagner place de la République, avec les conséquences que l’on connaît ! Par contre, quand il s’est agi d’aller protéger le domicile privé de Manuel Valls, ce soir-là, cette fois les ordres ont été clairs…
Au-delà des casseurs, comment expliquez-vous les ruptures de cortèges, l’usage systématique de gaz lacrymogènes, voire les brutalités policières gratuites ?
Alexandre Langlois C’est important de rappeler que, dans les manifestations, tous les collègues sur le terrain n’interviennent que sur ordre. Si certaines, comme le 1er Mai, se terminent en « souricière » place de la Nation, c’est que l’ordre en a été donné. Le message qui est passé, c’est « casseurs venez, vous pourrez agir en toute impunité, et manifestants ne venez plus avec vos enfants, car c’est dangereux pour vous ». Et à la fin de la journée, les médias ne parlent que des violences, et surtout plus des raisons pour lesquelles les citoyens manifestent. Le pouvoir politique instrumentalise la police, qui sert de bouc émissaire. Cela permet au gouvernement de faire diversion.
Comment les policiers vivent-ils cette situation ?
Alexandre Langlois Nous sommes épuisés. Les collègues souffrent d’une perte de sens de leur métier. Aujourd’hui, on leur demande du rendement statistique et d’exécuter des ordres qu’ils jugent incompréhensibles ou injustes. La police est déshumanisée. On compte un suicide en moyenne par semaine dans notre profession. À la CGT police, nous défendons l’idée d’une force publique à l’usage du peuple, celle de la déclaration des droits de l’homme de 1789, une « force pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée ».
Et Pierre Laurent sur Europe 1 a dénoncé l'usage abusif de la force par la police:
http://www.europe1.fr/politique/pierre-laurent-pcf-denonce-lutilisation-abusive-de-la-force-de-la-part-de-la-police-2737129
http://www.humanite.fr/tout-est-mis-en-place-pour-que-ca-degenere-606373
Lire aussi sur Médiapart:
Violences policières: des manifestants témoignent
"Manifestation le 1er mai © Reuters Mediapart a recueilli les témoignages de douze manifestants, simples témoins ou eux-mêmes victimes de violences policières lors des manifestations du jeudi 28 avril et du dimanche 1er mai à Paris. Ils évoquent des « scènes de guerre » sur la place de la République et dans les rues adjacentes, « une violence inouïe » de la part de CRS ou encore des stratégies de gestion des foules ayant « mis en danger » les manifestants pacifiques."