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5 septembre 2016 1 05 /09 /septembre /2016 19:49
Caravane de solidarité avec la Grèce: initiative du collectif Grèce-Bretagne Solidarité pour la santé pour tous

Dans le cadre de la quinzaine de solidarité du 1er au 14 octobre précédent le départ de la caravane, Bretagne Grèce solidarité santé organise une rencontre autour de la santé pour tous et toutes le 8 octobre à la maison de quartier de Villejean à Rennes de 14 h à 18h.

Hélène Derrien Présidente de la coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité et Patrick Dubreil Président du syndicat de la médecine générale ont confirmés leur participation au débat austérité santé.

Il est aussi possible d'annoncer dès maintenant que le démarrage ouest de la caravane aura lieu à la Pointe du Raz, commune de Plogoff rendez-vous à 10h30 le mardi 4 octobre. Venez nombreux.

Pointe du Raz Athènes 4038Km.

La première étape sera Douarnenez de 13h à 15h avec prise de parole et collecte de matériel médical et médicaments. Nous envisageons un arrêt proche de l'hôpital qui est un lieu de haute lutte contre les conséquences de l'austérité dans le domaine de la santé.

Une étape en fin d'après midi probablement à Quimper.

Le 5 nous seront à Concarneau vers 10h30. Autre lieu de combat.

Pour le sud Bretagne contactez nous suraveclesgrecscornouaille@gmail.com pour le sud Finistère

et aveclesgrecs56@yahoo.fr pour le Morbihan ou au 06 80 06 05 76

Cordialement René Touriguine

--
"Nous devons devenir le changement que nous souhaitons voir dans le monde."
Mohandas Karamchand Gandhi

http://aveclesgrecs.com/

Bonsoir

Dans le cadre de la quinzaine de solidarité du 1er au 14 octobre précédent le départ de la caravane, Bretagne Grèce solidarité santé organise une rencontre autour de la santé pour tous et toutes le 8 octobre à la maison de quartier de Villejean à Rennes de 14 h à 18h.

Hélène Derrien Présidente de la coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité et Patrick DubreilPrésident du syndicat de la médecine générale ont confirmés leur participation au débat austérité santé.

Merci aux organisateurs de rapidement nous informer sur le programme complet de cette journée afin de pouvoir lui donner la publicité qu'elle mérite en l'intégrant à la construction de la caravane.

Il est aussi possible d'annoncer dès maintenant que le démarrage ouest de la caravane aura lieu à la Pointe du Raz, commune de Plogoffrendez-vous à 10h30 le mardi 4 octobre. Venez nombreux.

Pointe du Raz Athènes 4038Km.

La première étape sera Douarnenez de 13h à 15h avec prise de parole et collecte de matériel médical et médicaments. Nous envisageons un arrêt proche de l'hôpital qui est un lieu de haute lutte contre les conséquences de l'austérité dans le domaine de la santé.

Une étape en fin d'après midi probablement à Quimper.

Le 5 nous seront à Concarneau vers 10h30. Autre lieu de combat.

La suite est encore à organiser mais des discussions sont en cours pour Quimperlé et Port-Louis.

La suite se dessine mais il est trop tôt pour l'annoncer mais vous avez peut être des suggestions ?

Pour le sud Bretagne contactez nous suraveclesgrecscornouaille@gmail.com pour le sud Finistère

et aveclesgrecs56@yahoo.fr pour le Morbihan ou au 06 80 06 05 76

Cordialement René Touriguine

Caravane de solidarité avec la Grèce: initiative du collectif Grèce-Bretagne Solidarité pour la santé pour tous
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5 septembre 2016 1 05 /09 /septembre /2016 19:38
Solidarité avec l'Irlande: débat du PCF avec Pierre Laurent et des représentants du Sinn Fein: 35 ans après la grève de la faim, la perspective d'une République unifiée?
Solidarité avec l'Irlande: débat du PCF avec Pierre Laurent et des représentants du Sinn Fein: 35 ans après la grève de la faim, la perspective d'une République unifiée?
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5 septembre 2016 1 05 /09 /septembre /2016 19:28
Concert de Claude Couamme le 23 septembre à Moëlan sur Mer

Un événement sportif inopiné nous a obligés, le 10 juin dernier à décaler notre soirée "Chansons pour la Paix" au vendredi 23 septembre prochain.

Nous retrouverons donc ce jour là, Claude COUAMME accompagné par Patrick Le Gall aux claviers et Dominique Robineau à la guitare, pour le spectacle "Chansons pour la paix"

A bientôt

Dominique Gontier

Les Amis de la Sardine Rient

Claude Couamme chant

Patrick Le Gall Piano Accordéon

Dominique Robineau guitare

D'une rive à l'autre, d'un siècle à l'autre le voyage se poursuit. Après « La victoire de Jaurés » (novembre 2014) et les « intellectuels et la grande guerre, autour de Louis Aragon » (mars 2015) , redécouvrons avec Claude Couamme le patrimoine contemporain des « Chansons pour la Paix »

vendredi 23 septembre 2016 20h30 salle Anne Follézou

Port de Brigneau Moëlan sur Mer

On apporte son boire et son manger pour l'afteur avec les musiciens.

Participation aux frais d’organisation de la soirée 10€ renseignements/réservations :06 74 44 04 90./02 98 71 12 36

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5 septembre 2016 1 05 /09 /septembre /2016 19:00
Droit de réponse de Michel Kernaleguen et du NPA sur un article du "Chiffon Rouge" touchant Pierre Guéguen et Marc Bourhis, fusillés concarnois de Châteaubriant
Droit de réponse de Michel Kernaleguen et du NPA sur un article du "Chiffon Rouge" touchant Pierre Guéguen et Marc Bourhis, fusillés concarnois de Châteaubriant
Droit de réponse de Michel Kernaleguen et du NPA sur un article du "Chiffon Rouge" touchant Pierre Guéguen et Marc Bourhis, fusillés concarnois de Châteaubriant

Chers lecteurs,

Nous publions ici à sa demande une lettre de Michel Kernaleguen, débattue et validée par le NPA Bretagne, adressée aux administrateurs du "Blog Le Chiffon Rouge" voulant rectifier un article parlant de la mort de Pierre Guéguen et de Marc Bourhis.

Cette lettre reçue par courrier au local de la section du PCF Morlaix a été publiée sur le blog Anti-K.org l'économie anticapitaliste.

(http://www.anti-k.org/2016/07/20/verite-et-hommage-a-propos-de-pierre-gueguin-et-de-marc-bourhis-deux-des-fusilles-de-chateaubriant-le-22-octobre-1941/)

Hommage à Pierre Guéguen et Marc Bourhis, Fernand Grenier à Concarneau pour une conférence sur la lutte du PCF dans la résistance contre le fascisme renaissant - Le Beffroi, organe de la section de Concarneau du PCF - Janvier 1960

Sur le fond, même si l'hommage de Fernand Grenier à Guéguen pouvait prêter à confusion en 1960, nos camarades du NPA ont raison: Pierre Guéguen n'était plus membre du PCF au moment où il a été exécuté.

Nous écrivions nous-mêmes dans l'article "Communistes" de Bretagne écrit en 2014 l'essentiel de ce que dit Marc Kernaleguen dans une notice sur Pierre Guéguen: Communistes de Bretagne (1921-1945)

" Pierre Guéguen

Un autre élu communiste breton notable de l'entre-deux guerres est le maire de Concarneau depuis 1935 Pierre Guéguin, né en 1896 à Quimerc'h, ancien soldat et lieutenant pendant la guerre de 14-18, qui a fait partie des 27 fusillés de Chateaubriant, assassiné à 51 ans le 22 octobre 1941, avec son ami Marc Bourhis, instituteur à Trégunc et maire-adjoint à Concarneau, membre du PCF de 1930 à 1933, militant de l'Ecole Emancipée, la tendance syndicaliste-révolutionnaire de l'enseignement, puis membre de groupuscules d'extrême-gauche d'extrême-gauche (le POI, puis le Parti Ouvrier et Paysan de Marceau Pivert, pacifiste et trotskiste). Pierre Guéguin avait adhéré à la SFIO en 1919, rejoint le Parti Communiste en 1921, et était devenu maire et conseiller général de Concarneau. En 1936, il avait porté les couleurs de la Gauche Unie et du Front Populaire mais avait été battu. En août 1939, il rejette le pacte germano-soviétique et le dit publiquement le 1er septembre 1939 en Conseil Municipal. Il est immédiatement exclu de toutes les instances du PCF, accusé de déviationnisme trotskiste. Et en octobre 1941, c'est même avec beaucoup de méfiance qu'il sera accueilli au camp de Châteaubriant avec Pierre Bourhis par les autres otages communistes, mis en quarantaine selon un témoignage de détenu communiste dans Le Monde en 1985, Mr Robert D." .

Notre propos n'est assurément pas de falsifier le passé, de minimiser les torts que le Parti Communiste a pu avoir dans cette époque de stalinisme et de discipline de guerre, vis-à-vis de ses militants hétérodoxes et anciens militants, tout particulièrement ceux qu'il qualifiait de trotskistes et qui, à notre sens, restent bien évidemment des communistes. Ni d'occulter les dégâts du pacte germano-soviétique.

C'est pourtant bien selon nous en tant que communiste, ancien élu du Front Populaire, que Pierre Guéguen a été choisi par Pucheu pour être exécuté à Châteaubriant après l'assassinat du lieutenant-colonel Hotz par des résistants communistes à Nantes. Je ne crois pas pour ma part que, dans d'autres hommages que j'ai pu citer, à titre de documents, celui de Pierre Le Rose, notamment, il y ait une volonté délibérée d'annexer au crédit du PCF le martyre de Guéguen et Bourhis. Seulement, ils ont été tués en tant que communistes, même s'ils n'étaient plus membres du PCF, et depuis longtemps pour ce qui est de Marc Bourhis.

Les événements de la Libération que citent la lettre étaient inconnus de nous et sont évidemment fort tristes, si c'est bien comme ça que ça s'est passé.

Par contre, nous ne pouvons approuver ce que dit Marc Kernaleguen des motivations et de la mentalité des résistants communistes car c'est démenti par tant de témoignages et de lettres de condamnés à mort. Non, les militants communistes n'étaient pas devenus des nationalistes anti-boches, oui ils restaient le plus souvent des internationalistes, pour les plus formés politiquement d'entre eux, et savaient distinguer entre un Allemand et un nazi. "Je meurs sans haine pour le peuple allemand", disait Manouchian. C'est encore Jean-Pierre Timbaud , secrétaire général de la fédération des métaux CGT , les métallos ,élite alors (avec les mineurs) de la classe ouvrière, fusillé aussi à Châteaubriant le 22 octobre 41, qui crie avant de tomber: " Vive le Parti Communiste Allemand !" Les communistes n'ont pas attendu 1941 pour lutter contre le fascisme au nom de l'internationalisme et d'idéaux humains universels.

En tout cas, notre but n'est pas de raviver des controverses historiques ou de ferrailler avec le mouvement trotskiste sur un passé conflictuel. Oui, l'engagement trotskiste, la distanciation vis à vis du stalinisme, à cette époque, avaient certainement leur légitimité. Non, tous les communistes "loyalistes" n'étaient pas des crapules ou des sectaires, leurs dirigeants non plus. Et surtout, aujourd'hui, face au retour au premier plan de l'extrême-droite et d'une droite pro-riches et réactionnaire, qu'elle soit incarnée par la ligne Valls-Hollande ou par celle Sarkozy-Juppé, nous avons autre chose à faire qu'à nous diviser entre adversaires de la domination capitaliste et des idées fascistes et réactionnaires.

Néanmoins, il est normal de corriger des inexactitudes et de rétablir des vérités si on pense qu'elles sont occultées et la critique est salutaire, d'autant que nul n'est infaillible et que pour ma part, je découvre l'histoire régionale du PCF et du mouvement ouvrier au fur et à mesure, et au fil des lectures, que j'ai plaisir à faire partager à d'autres, sans revendiquer la rigueur d'une démarche de vérification historique exhaustive.

Nous remercions donc Michel Kernaleguen de nous avoir transmis son examen critique du texte publié.

Ismaël Dupont

Voici d'autres documents sur le même sujet:

"A propos d'une ignominie: être dignes des 27": Pierre Le Rose rend hommage à Pierre Guéguin et Marc Bourhis, fusillés de Chateaubriant concarnois (L'Unité, journal communiste de Concarneau, novembre-décembre 1979)

L'étincelle: journal de la Résistance communiste de Concarneau, Mai 1944- Juin 1944: un document exceptionnel des archives Pierre Le Rose

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5 septembre 2016 1 05 /09 /septembre /2016 15:46

En plein cœur de l'été, le gouvernement a dégainé pour la 3e fois consécutive le 49-3 pour passer en force la loi travail. Cette loi, véritable change à l'emploi, vise à aggraver et généraliser la précarité en facilitant les licenciements..N'acceptons pas la régression sociale généralisée des salarié(e)s, ni la dictature patronale et gouvernementale. C'est par des actions dans les entreprises, et des manifestations qu'il nous faudra passer pour gagner le retrait de cette loi et la défense de nos acquis.

Ensemble, manifestons le 15 septembre prochain pour l'abrogation de cette loi et la satisfaction de nos revendications dans nos entreprises.

Manifestation: le jeudi 15 septembre 2016 - 11h30 - Place de la Maire à Morlaix.

Julien Tanguy

Secrétaire de l'union locale CGT de Morlaix.

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4 septembre 2016 7 04 /09 /septembre /2016 20:01

Vendredi dernier dans Le Télégramme, Agnès Le Brun éventait un secret de polichinelle, à savoir qu'elle avait choisi, grâce à ses relations d'avant 2012, et à un choix tactique face à la concurrence interne incarnée par Maël de Calan, le très libéral porte-parole de la droite au Conseil Départemental du Finistère, juppéiste de circonstance, de faire campagne en 2016 pour les Primaires de la droite au côté de l'ex-président Nicolas Sarkozy et qu'elle allait être son oratrice et sa représentante pour les questions d'éducation.

Voilà qui éclaire bien rétrospectivement le coup de force il y a six mois de la suppression - sans débat ni concertation - des plats alternatifs proposés ponctuellement aux enfants de culture musulmane et végétariens. Prétendre défendre la laïcité en créant de faux débats médiatisés sur l'identité nationale et en jouant la carte de la peur de l'islam au nom du "ici on est chez nous", voilà qui ressemblait tout à fait en effet à l'approche de la question scolaire par Nicolas Sarkozy.

Le bilan du président des riches et du Fouquet's parle de lui-même en la matière.

80 000 postes supprimés dans l'éducation sous le quinquennat Sarkozy entre 2002 et 2007, le rappel des retraités pour des heures supplémentaires, l'encouragement aux heures sup' plutôt qu'au recrutement, la formation initiale des enseignants jetée aux orties, un nombre de candidats au CAPES passant de 92000 en 2004 à 28000 en 2011, la remise en cause des RASED, de la scolarisation à moins de 3 ans, la mise en concurrence des établissements et l'instauration de logiques managériales à marche forcée, une préoccupation exclusive pour l'ascenseur social d'une poignée de jeunes des quartiers scolairement très prometteurs au détriment du tout venant des élèves des quartiers populaires, voilà le bilan éducatif des 5 ans de présidence Sarkozy. Sans compter les discours passéistes et caricaturaux sur le prêtre et l'instituteur IIIe République qui valaient bien mieux que nos modernes éducateurs.... Résultat: 21% des enseignants ont voté Sarkozy en 2012 au second tour des présidentielles.

C'est qu'ils avaient bien compris que l'ex-candidat de la défunte UMP voulait supprimer 30% des postes d'enseignants, augmenter le temps de travail des enseignants du secondaire, accentuer le pouvoir des chefs d'établissement sur la carrière et l'évaluation des professeurs, accentuer la différenciation des parcours au niveau collège, renforcer l'apprentissage au détriment de l'accès à la culture générale des élèves s'orientant vers des métiers manuels.

En 2016, Nicolas Sarkozy nouvelle manière ne change rien à l'essentiel. Il veut créer un service militaire obligatoire uniquement pour les décrocheurs non diplômés et en échec dans leur insertion scolaire et professionnelle, les enfants de pauvres en somme... Il veut des stages de remises à niveau obligatoires pour les enfants en difficulté à l'école primaire... pendant les vacances! "Ah, tu ne l'aimes pas l'école, et bien, tu vas continuer à en manger!... Privé de vacances!" En matière de philosophie éducative, Sarkozy, comme la droite en général, préconise plus de sélection, plus de différenciation des parcours selon les classes sociales, et un retour aux fondamentaux et à une vision de l'école qui vise l'assimilation des valeurs nationalistes plus que l'émancipation intellectuelle et l'accès à une culture diversifiée.

Ce sont donc ces "valeurs" là que Madame Le Brun va devoir défendre en tant que porte-parole de Nicolas Sarkozy sur les questions éducatives.

Celles-ci et d'autres, ultra-libérales au profit des riches et du MEDEF, liberticides pour le reste de la population, incarnées par les mesures défendues au sein de la droite par Nicolas Sarkozy: le refus du droit d'asile et de l'accueil des réfugiés, la suppression du regroupement familial et du droit du sol, l'interdiction du voile à l'université, le renforcement des lois liberticides, le rétablissement des peines plancher, la retraite à 69 ans et l'enterrement définitif des 35 heures (le nouveau patron des Républicains, le très droitier Laurent Wauquiez, celui qui a toujours l'air de parler à des abrutis, préconise le passage à 42 ou 45 heures de la durée hebdomadaire du travail, Sarkozy propose de porter à 37h la durée normale du travail dans la fonction publique), la réduction encore plus drastique des dépenses publiques (passer de 57% du PIB à 50%, soit un plan d'austérité de 150 milliards d'euros en 5 ans, 3 fois pire que ce qu'a fait Hollande, avec les conséquences que l'on sait), la suppression de 300 000 postes de fonctionnaires (c'est sûr qu'avec cela, les collectivités locales et l'éducation nationale, la santé et la justice, vont aller mieux!), la suppression de l'ISF et une baisse de l'impôt sur le revenu favorable aux plus riches, de nouveaux allègements de fiscalité pour les entreprises, le doublement du CICE qui n'a fait que gonfler les dividendes des actionnaires, la remise en cause du "monopole" des syndicats sur les élections professionnelles (en réalité la volonté de continuer à casser les syndicats), l'extension du service minimum là où les salariés et les syndicats ont encore un peu de pouvoir de pression, la baisse plus rapide des indemnités chômage pour inciter ces "fainéants de chômeurs" à travailler et accepter n'importe quel poste payé au rabais.

Alors oui, certes, Agnès Le Brun est en plus d'une ambitieuse, ce qui est plutôt la règle dans le milieu, une femme de ressources, une communicante brillante, une travailleuse, et on ne s'étonne pas que ses qualités puissent lui valoir d'être remarquée en haut lieu et lui promettre un destin potentiel de ministre en cas de victoire de son champion.

Mais pour nous, l'important n'est pas de se réjouir que Morlaix produise des "champions" politiques - on en a eu d'autres, et on a pu observer les grandes retombées pour la ville et le territoire - mais plutôt de regarder au contenu de ce qu'ils défendent, de ce qu'ils se proposent de faire à la France et aux Français.

Et là, franchement, ce n'est pas beau à voir.

En campagne pour sortir Morlaix de la spirale du déclin et travailler à améliorer la qualité de vie des morlaisiens, oui, et là, on vous accompagne dans le débat et sur le terrain des traductions concrètes avec nos propositions, nos analyses, parfois convergentes, parfois contradictoires.

En campagne pour Sarkozy, franchement, c'est peut-être un pari à tenter du point de vue d'un plan de carrière, mais est-ce bien raisonnable connaissant la malhonnêteté, la brutalité, le manque de scrupule, le caractère fort peu républicain de ce (sale) type prêt à tout, à commencer par agiter des campagnes xénophobes et à appliquer 80% du programme du Front National si c'est ce qui lui permet d'être élu?

Vous auriez envie, vous, qu'un président "spécialiste médical" de ce type s'installe à Morlaix?

Ismaël Dupont.

Agnès Le Brun en campagne pour Sarkozy, Le Télégramme- 2 septembre 2016 (la photo date de 2012, quand Sarkozy candidat avait été invité à Morlaix par Agnès Le Brun)

Agnès Le Brun en campagne pour Sarkozy, Le Télégramme- 2 septembre 2016 (la photo date de 2012, quand Sarkozy candidat avait été invité à Morlaix par Agnès Le Brun)

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4 septembre 2016 7 04 /09 /septembre /2016 19:00

Poussée de l’extrême droite en Allemagne

3 SEPTEMBRE 2016 | PAR THOMAS SCHNEE

L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) a devancé le parti d'Angela Merkel aux élections locales du Mecklembourg-Poméranie, le fief de la chancelière allemande. C'est la première fois que l'AfD devance la CDU, dans un scrutin qui s'est déroulé un an après la décision de Merkel d'ouvrir les frontières aux réfugiés.

L'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel, devancée par le parti social démocrate (SPD) mais aussi par le mouvement anti-immigration Alternative pour l'Allemagne (AfD), a dû se contenter dimanche de la troisième place aux élections régionales du Land de Mecklembourg-Poméranie occidentale, selon les sondages réalisés à la sortie des urnes. D'après les projections des médias allemands, la formation de droite radicale, qui dénonce la politique d'accueil des réfugiés de la chancelière, a remporté 21,4% des suffrages.

C'est la première fois que l'AfD devance la CDU. Le scrutin s'est déroulé un an jour pour jour après la décision de Merkel d'ouvrir les frontières aux réfugiés qui étaient bloqués en Hongrie et un an avant les élections législatives fédérales, où elle pourrait briguer un quatrième mandat. Le SPD, qui gouverne ce Land rural sur le bord de la Baltique avec la CDU depuis 2006, a recueilli 30,2% des voix, contre 35,6% lors de la précédente élection en 2011, tandis que la CDU est passée de 23% des voix il y a cinq ans à 19,8. C'est son plus mauvais résultat dans cette région de l'ex-Allemagne de l'Est où la chancelière a entamé sa carrière politique après la chute du mur de Berlin.

Voici l'article que nous avions publié avant le résultat des élections :

Berlin, correspondance.- L’Alternative pour l’Allemagne, le parti islamophobe qui monte en Allemagne, devrait battre un nouveau record électoral dimanche lors de l’élection du parlement du Land de Mecklenburg-Vorpommern (Nord-Est). Pour l’AfD, l’élection de dimanche est idéale pour impressionner à bon compte les électeurs allemands qui doutent. D’abord, bien que ce petit Land soit une des régions les moins peuplées d’Allemagne (1,6 million d’habitants, soit 2 % de la population), le scrutin bénéficie d’une grosse couverture médiatique, notamment parce qu’il inaugure la « super-année électorale », qui s’achèvera par l’élection du Bundestag en septembre 2017. Ensuite, dans une région qui ne compte pourtant que 1,2 % d’étrangers et 8 000 réfugiés sédentarisés, la problématique est au cœur du message électoral populiste et efface tous les autres enjeux régionaux : « Le Mecklenburg est comme les autres Länder de l’ex-RDA, glisse le spécialiste de l'extrême droite Hajo Funke. Il y a très peu d’étrangers. Mais on en a particulièrement peur. »

« Nous avons le taux de chômage le plus bas depuis la réunification et nous avons créé 50 000 nouveaux emplois sur les dix dernières années », tente de rappeler le ministre-président social-démocrate Erwin Sellering dans ses meetings électoraux. Celui-ci vante son budget équilibré, des chantiers navals modernisés avec des carnets de commandes bien remplis, ou encore une industrie touristique en plein boom, qui fait du Land la région la plus touristique d’Allemagne. Mais rien n’y fait. « Le problème du Land, c’est qu’il existe d’énormes disparités entre les zones côtières et urbaines qui décollent et des espaces ruraux qui se dépeuplent et où l’on ferme écoles et hôpitaux, analyse Hajo Funke. Le souvenir du marasme économique et du chômage massif d’après la réunification est aussi bien présent. La peur d’être à nouveau déclassé est forte. L’AfD joue dessus et fait des réfugiés les boucs émissaires de toutes les craintes et problèmes. »

Ces peurs ne sont pas nouvelles et ont déjà été exploitées avec succès dans les années passées. L’AfD arrive en effet sur une terre déjà largement défrichée par le Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD). Ainsi, le Mecklenburg-Vorpommern est, avec la Saxe, le seul Land qui a élu des députés NPD dans son parlement. En Saxe, ceux-ci se sont maintenus pendant deux législatures, avant d’être remplacés par les candidats plus « présentables » de l’AfD en 2014. Au parlement de Schwerin, capitale du Mecklenburg, le NPD est en revanche toujours présent (6 % des voix) et espère se maintenir : « Au nord-est, le NPD est là depuis longtemps et a tissé des liens étroits avec les confréries néonazies. Il y a un réseau brun très bien ancré, violent et sensible aux thèses xénophobes de tous bords », explique le chercheur Hajo Funke. Ancien présentateur radio bien connu dans la région, et tête de liste de l’AfD, Leif-Erik Holm a d’ailleurs fait savoir qu’il n’excluait pas par principe d’épisodiques coopérations parlementaires avec les néonazis du NPD.

La surexposition des réfugiés dans la campagne électorale est alimentée par d’autres facteurs. Alors que « l’allié » turc est en pleine dérive guerrière et autoritaire, et que l’Allemagne a connu fin juillet les premières attaques terroristes sur son territoire, les politiques de sécurité, d’accueil et d’intégration des réfugiés restent forcément au premier plan du débat politique national. Et l’élection de dimanche arrive un an tout juste après le « grand tournant » de Merkel.

Le 28 août 2015, la chancelière s’était fait violemment huer par des militants d’extrême droite lors de la visite du foyer d’accueil d’Heidenau. Émotionnellement affectée, comme elle le concédera plus tard, Mme Merkel avait prononcé trois jours plus tard le fameux « Nous y arriverons », slogan qui symbolise désormais sa politique. Le 2 septembre 2015, le monde entier a été secoué par la terrible photo du corps du petit Aylan, rejeté par les flots sur une plage turque. Enfin, c’est le 4 septembre 2015 que l’Allemagne et l’Autriche ont décidé d’ouvrir leurs frontières à des dizaines de milliers de migrants coincés en Europe de l’Est. Pour certains, cette décision a permis d’éviter une vaste catastrophe humanitaire et un drame politique. Pour d’autres, elle a provoqué un appel d'air migratoire déstabilisateur pour l’Allemagne et l’UE.

Sous la pression d’événements extérieurs, comme les agressions sexuelles du jour de l’an à Cologne, ou internes à sa famille politique, où elle est de plus en plus contestée, mais aussi face aux sondages et à l’attitude peu solidaire des pays de l’UE, la chancelière allemande a depuis mis beaucoup d’eau dans son vin. Et a nettement infléchi sa politique de la « bienvenue ».

Parmi les lois et mesures votées au cours de l’année écoulée, on relèvera le rétablissement partiel des contrôles aux frontières, un nouveau droit d’asile qui limite le regroupement familial, facilite les expulsions et permet l’assignation à résidence des réfugiés. Ou encore un accord négocié avec la Turquie, s’engageant à bloquer une bonne partie du flux de réfugiés en échange de plusieurs milliards d’euros. Parallèlement, de multiples mesures financières et réglages organisationnels ont été adoptés au niveau fédéral et régional pour faciliter l’intégration linguistique et professionnelle des réfugiés.

Depuis le début 2016, l’Allemagne n’accueille plus que quelques centaines de réfugiés par jour, contre une moyenne quotidienne de 6 800 en novembre 2015. L’Agence fédérale pour les réfugiés et les questions migratoires (BAMF) prévoit moins de 300 000 nouveaux réfugiés en 2016, contre 1,1 million en 2015. Et la catastrophe prédite par Pegida ou l’AfD n’a pas eu lieu, entre autres grâce aux millions de bénévoles venus aider des communes souvent débordées. Mais après l’accueil, le temps de l’intégration est venu : « Ils doivent maintenant apprendre la langue et un métier. Nous avons encore un très, très long chemin devant nous », reconnaît Susanne, une énergique retraitée berlinoise, qui ne compte plus les vêtements donnés pour les réfugiés qu’elle a triés ces derniers mois.

Tout cela n’empêchera pas le succès attendu par l’AfD dimanche. Mais ce revers est déjà pris en compte dans les stratégies des grands partis. Malgré la tentation, ceux-ci refusent de se laisser emporter par la rhétorique haineuse et facile de l’AfD : « On relève pour l’instant une influence faible de la pensée de l’AfD sur les programmes et déclarations des autres partis. Le seul dirigeant qui s’est vraiment laissé aller à faire de la récupération est le conservateur bavarois Horst Seehofer qui a, de ce fait, fortement affaibli son camp », relève le politologue Hajo Funke.

Dans une interview accordée mercredi dernier au quotidien munichois Süddeutsche Zeitung, Angela Merkel a choisi d’adopter une position pédagogique et critique sur sa politique. « De nombreux réfugiés sont déjà arrivés en Europe en 2004 et 2005, et nous avons laissé l’Espagne et les pays frontaliers se débrouiller avec», a-t-elle reconnu, en défendant une meilleure collaboration entre pays européens, mais aussi avec les pays d’origine des migrants. Ce faisant, la chancelière allemande a aussi fait comprendre qu’elle comptait bien résister aux sirènes populistes et xénophobes. « La chancelière agit par conviction et elle attend un revers dans le Mecklenburg, prévoit Hajo Funke. Elle a aussi reconnu que l’Allemagne ne supporterait pas un nouveau million de réfugiés. Mais ce n’est pas cela qui va la faire abdiquer. Au contraire, elle va probablement s’engager à renforcer les mesures d’intégration. » Même si sa popularité doit en pâtir.

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4 septembre 2016 7 04 /09 /septembre /2016 18:36
Ordre du jour du Conseil Communautaire de Morlaix-Communauté (CCI de Morlaix) le lundi 12 septembre 2016 à 18h

Le lundi 12 septembre 2016 à 18h aura lieu le Conseil de Communauté de rentrée de Morlaix Communauté.

Les Conseils de communauté suivants seront le lundi 3 octobre (avec le vote sur le choix de gestion pour les transports publics), le 14 novembre et le 19 décembre.

A l'ordre du jour de ce conseil communautaire du 12 septembre à 18h:

- Installation de Pierre Le Goff, nouveau maire de Guimaëc, comme conseiller communautaire titulaire, et de André Nedellec, 1er adjoint, comme suppléant pour la commune de Guimaëc

- Remplacement de Georges Lostanlem au SPANC, à l'ULAMIR, à la CLECT, à la commission Accessibilité

- détermination du nombre de vice-présidents: l'exécutif communautaire voudrait créer deux postes de vice-présidents supplémentaires (plus de personnes à satisfaire, plus d'indemnités à verser, et peut-être aussi une manière de dessaisir certains élus de certaines compétences, pour des raisons... techniques ou politiques, on le saura très vite!)

- Election de ces vice-présidents. On ne connaît toujours pas leurs domaines de compétence et il n'y a pas eu d'appel à candidatures. Tout cela est comme d'habitude très démocratique... Petits arrangements entre amis du PS et de la droite...

- Décisions budgétaires modificatives

- Attribution d'un fonds de concours à la commune de Garlan en vue du projet de restructuration de la mairie et de mise aux normes Personnes à Mobilité Réduite.

- Fixation des taux de la TEOM (taxe d'enlèvement des ordures ménagères) tenant compte de la fusion de St Thégonnec et de Loc-Eguiner

- Création d'une mission de préfiguration compétences Eau et assainissement

- Création d'un deuxième poste de directeur général adjoint: Morlaix Communauté sera bientôt une "véritable armée mexicaine" où il y aura plus de cadres que de simples employés et d'exécutants... Et le rôle des élus dans tout ça! On est vraiment là dans une dérive technocratique: on déshabille les communes, lieux du débat démocratique et du lien avec les citoyens, de leurs compétences, et on crée des mastodontes qui gèrent entre services, quelques élus triés sur le volet, bureaux d'études, CCI et entreprises... Tout cela sans que le citoyen et l'élu de base n'ait vraiment son mot à dire dans la construction de la décision publique!

- Attribution d'une subvention de 3 000€ à l'association AADI présidée par Jean-Claude Breton et qui compte 111 membres, pour le festival "Armor India". AADI, dont le président est à l'initiative d'un projet d'institut franco-indien à Morlaix et Lorient, demandait une subvention de 5000€, sachant que beaucoup de spectacles, de venues d'artistes et d'intellectuels et de réservations de salles dans le cadre du festival Armor India sont financés sur fond privé.

- Attribution d'une subvention de 3200 € au comité des fêtes du Ponthou pour le 42ème Grand Prix du Viaduc

- Attribution de subvention aux clubs de handball de Morlaix-Plougonven (proposition de 12000€, pour 14000€ demandés en 2016) et de l'Union sportive de Taulé (8000€)

- Attribution d'une subvention de 15 000€ au CCAS de Morlaix

- Attribution d'une subvention pour les horaires élargis de l'accueil Petite Enfance à Morlaix

- Convention de cofinancement pour l'aménagement des abords du nouveau collège de Plounéour Menez. Participation de 120 000€ de Morlaix Communauté

- Rapport d'activités de 2015 de SOTRAVAIL - SPL et SEML (société publique de gestion des déchets dont Morlaix Communauté fait partie des communautés d'agglomération actionnaires) et SYMEED 29 (syndicat mixte pour la gestion durable des déchets du Finistère).

- Rapport annuel 2015 sur le prix et la qualité du service public d'assainissement non collectif

- Aide financière à la réhabilitation des installations d'assainissement non collectif

- Mise en place du SAGE Léon - Trégor. Les intitulés des objectifs du Sage sont l'amélioration de la qualité de l'eau, la préservation du littoral, l'amélioration de la fonctionnalité des milieux aquatiques et naturels, la sécurisation de la ressource en eau potable, la lutte contre les inondations, les submersions marines et l'érosion côtière

- Convention de partenariat avec la CCI de Morlaix

- Détermination de la taxe de séjour touristique pour l'année 2017

Voir le compte rendu officiel du Conseil Communautaire du 4 juillet 2017

Conseil communautaire du 4 juillet 2016: bref compte rendu avec les photos de Pierre-Yvon Boisnard

Conseil Communautaire du 4 juillet 2016 (compte rendu du Ouest-France et du Télégramme)

Les interventions d'Ismaël Dupont, élu communautaire du Front de Gauche, consignées dans le compte rendu officiel de Morlaix Communauté:

- Délibération D16-138 Objet : Création d’un contrat d’accompagnement dans l’emploi Rapporteur : Guy Pouliquen - Le CAE a pour objet de faciliter l’insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés particulières d’accès à l’emploi. Les collectivités territoriales sont autorisées à établir ce type de contrat. Morlaix Communauté peut donc décider d’y recourir. Cette démarche nécessite un engagement à former en interne le candidat retenu, et à rechercher des formations extérieures en lien avec Cap Emploi et/ou la Mission Locale. L’État prend en charge au minimum 80 % (au maximum 95 %) de la rémunération correspondant au SMIC et exonère les charges patronales de Sécurité sociale. La somme restant à la charge de Morlaix Communauté est donc minime. Il est proposé le recrutement d’un CAE à temps complet, pour intégrer le service des Systèmes d’information et afin de permettre au candidat retenu d’acquérir des qualifications dans ce domaine. Il s’agit d’un contrat à durée déterminée d’une période de 6 mois minimum et 24 mois maximum, renouvellements inclus.

Ismaël Dupont souhaite savoir si le poste auquel correspond ce contrat est durable ou non : s'il est durable, pourquoi ne pas passer directement à l'embauche d'un CDI ? La rémunération au SMIC ne correspond pas forcément aux qualifications de la personne, et il s'agit encore d'un contrat précaire. On sait que les collectivités, l'État, l'Éducation Nationale à travers l'emploi des personnels ATOS, sont champions en matière de contrats précaires, souvent justifiés par la gestion sociale du chômage de longue durée. Ce serait préférable de créer des emplois stables quand on a l'assise financière pour le faire.

Ce contrat d'aide à l'emploi correspond au poste que Morlaix Communauté peut offrir aujourd'hui et à sa volonté d'utiliser ce type de contrat pour permettre à des personnes de sortir de la précarité, répond Jean-Luc Fichet. Il ne s'agit pas pour l'instant d'un poste pérenne, mais de l'ouverture d'un contrat d'accompagnement dans l'emploi en matière d'informatique.

***

- Objet : DSP Transport - Protocole transactionnel et avenant à la convention de DSP - Compensation tarifaire Rapporteur : Jean-Luc Fichet

Morlaix Communauté gère, par le biais de la DSP, plusieurs équipements et services (Auberge de Jeunesse, Aéroport, Espace aquatique, Transport). Dans le cadre de ses prérogatives de délégant, Morlaix Communauté se doit d’assurer un contrôle régulier de ces activités (comme cela a d’ailleurs été rappelé dans le récent rapport de la CRC). Ainsi Morlaix Communauté a diligenté une mission d’audit sur l’ensemble des contrats en cours. Le présent rapport concerne le contrat relatif aux transports publics, le Conseil de Communauté étant saisi des conclusions concernant les autres activités à la rentrée 2016. Le réseau urbain TIM est géré dans le cadre d'une DSP (Délégation de service public) attribuée à la société Kéolis Morlaix pour une durée de huit ans (2009-2017). Morlaix Communauté verse chaque année une contribution à Keolis Morlaix qui correspond à la différence entre les charges d'exploitation prévisionnelles et l'objectif de recette fixé dans le contrat. Ces deux éléments sont actualisés tous les ans selon la formule prévue au contrat. Pour 2014, la contribution financière forfaitaire s'est élevée à 1 998 000 € HT. La collectivité verse également une compensation tarifaire, dont le versement vise à dédommager le délégataire des réductions de tarifs ou de l'octroi de gratuité accordés à certaines catégories d'usagers par l'autorité organisatrice. Pour 2014, la compensation s'est élevée à 64 600 € HT. L'audit a eu pour objectif de juger et de contrôler la bonne adaptation des clauses du contrat par rapport aux équilibres économiques du service délégué et à la qualité des services rendus aux usagers. À partir des rapports d'activité et de l'ensemble des documents transmis par le délégataire, l'audit a permis d'établir que les clauses générales du contrat étaient respectées. L'analyse contractuelle et financière de la convention de DSP a cependant mis en exergue des incohérences sur le calcul des compensations tarifaires en lien avec la contribution financière forfaitaire. Il a ainsi été relevé que Morlaix Communauté versait deux fois la compensation tarifaire. Une première fois au prévisionnel, à travers la contribution financière forfaitaire. Une seconde fois au réel, sur la base des factures émises pour chaque usager bénéficiant de la gratuité des transports. Cette double facturation relève d'une contradiction juridique au sein de la convention de DSP. C'est pourquoi, eu égard à la présence d'une incohérence entre les montants indiqués dans l'article 21.3 et dans l'annexe VIII de la convention de DSP et à la bonne foi des parties, il a été convenu entre les deux structures sur la base d'un accord négocié : ➢ que les compensations versées pour les années 2009 à 2012 ne seraient pas rétribuées à la collectivité ; ➢ que les compensations tarifaires dues pour un montant total de 225 299 € HT pour la période du 1er janvier 2013 au 30 juin 2016 seraient rétribuées à Morlaix Communauté, engagement formalisé par la mise en place d'un protocole transactionnel ; ➢ que la régularisation du calcul de la compensation tarifaire pour la période du 1 er juillet 2016 au 1er juillet 2017 s'effectuerait par la passation d'un nouvel avenant à la convention de DSP. Il est proposé au Conseil de Communauté : • d'autoriser le Président à signer un protocole transactionnel, valant engagement réciproque entre Morlaix Communauté délégant, et Kéolis Morlaix délégataire, afin d’épurer la situation antérieure couvrant la période 2009-2016 (1er semestre), • d’autoriser le Président à signer un avenant afin de régulariser la période restante du contrat de DSP du 1er juillet 2016 au 1er juillet 2017.

Ismaël Dupont ne comprend pas l'objet de la délibération. Si ces compensations ont été payées deux fois, entre 2009 et 2016, en vertu d'une erreur dont la collectivité aurait pu être informée par Kéolis, pourquoi leur faire cadeau de la moitié de la somme ? M. Dupont a bien compris qu'il y avait eu une négociation à ce sujet. Mais sachant qu'un renouvellement de contrat de DSP est en vue, la collectivité était en position de force, et c'était son droit et son devoir de récupérer la totalité de la somme, soit 500 000 euros. La question est légitime, reconnaît Jean-Luc Fichet, pour qui cela a été aussi la première question posée. Le problème, c'est que l'on constate que si Kéolis aurait pu le remarquer, Morlaix Communauté, le délégant, aurait aussi pu le remarquer. C'est lié au fonctionnement de Morlaix Communauté et à l'absence d'un contrôleur de gestion, qui aujourd'hui est en poste et regardera plus finement la manière dont est utilisé l'argent public et dont sont menés les contrats avec les partenaires. Après différents échanges avec Kéolis et rapprochement des services juridiques de la collectivité, le constat est que si Morlaix Communauté demande la totalité de la somme, et que Kéolis ne reconnaît pas que la faute lui est imputable totalement, on part sur de l'arbitrage auprès des tribunaux, ce qui peut durer très longtemps, sans qu'on soit sûr de l'aboutissement. D'où ce compromis à 50/ et l'avenant à la convention pour ne pas reproduire deux fois la même erreur. Comme toutes les transactions, celle-ci n'est sans doute pas entièrement satisfaisante. On pourrait penser espérer 500 000 €, mais dans 7 ou 8 ans, et dans le meilleur des cas en ayant raison, ce qui juridiquement, aujourd'hui, n'est absolument pas prouvé. Quant au fait d'être en position de force du fait d'une renégociation, il ne faut pas mélanger les choses. Le protocole transactionnel proposé est à sortir de la relation qu'a Morlaix Communauté avec Kéolis et du service rendu, qui est un bon service. On ne peut conditionner à une erreur non signalée le fait d'être à nouveau candidat à une DSP. On n'en n'a pas le droit. Bernard Guilcher souligne qu'il y a eu 10 avenants sur ce contrat. Et la délibération mentionne bien que « l'audit a permis d'établir que les clauses générales du contrat étaient respectées »

Abstention d'Ismaël Dupont sur cette délibération.

***

Délibération D16-152 Objet : Modes de gestion transport - Lancement de la procédure de DSP

Ismaël Dupont a plaidé à de nombreuses reprises pour une régie publique des transports. L'analyse des comptes de Kéolis sur plusieurs années montre une certaine complexité, une certaine opacité de ses comptes, dont la délibération précédente apporte une nouvelle preuve. L'analyse fine des comptes montre des frais de direction régionale et des frais de siège qui permettent un transfert des bénéfices de Kéolis vers la maison mère, donc vers ses actionnaires (la SNCF pour moitié, des fonds de placement canadiens, AXA, la Caisse des Dépôts et Consignations). Une régie publique ou une SPL permettrait de suivre en direct l'évolution des besoins, les recettes pouvant être redistribuées dans l'investissement ou dans une amélioration du service. Aujourd'hui la collectivité paie les bus et les investissements, l'entreprise ne gère que le personnel et les services commerciaux : il n'y a pas de raison que la collectivité ne puisse pas le faire. Ismaël Dupont ne vote pas contre cette délibération, car le choix sera pris en octobre. Par contre il regrette que dans le rapport de présentation des modes de gestion, le dimensionnement du réseau de transports péri-urbains soit déjà inscrit dans le marbre, puisqu'il est question de 4 à 7 lignes péri-urbaines. Or il n'y a pas eu de débat approfondi sur ce schéma de transports ni sur les possibilités budgétaires qui pourraient être libérées pour lui. Dans le cadre du contrat de territoire, il était possible d'avoir un débat sur les priorités budgétaires de Morlaix Communauté. Ismaël Dupont pense que le transport, la lutte contre le réchauffement climatique, la mobilité des habitants constituent une priorité à prendre en compte. Y aura-t-il une évaluation financière d'un passage en régie publique ou en SPL, de la même façon qu'il y aura une évaluation financière d'un renouvellement de DSP ?

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Délibération D16-154 Objet : Nouveau maillage des déchèteries et axes de travail déchets verts et encombrants Rapporteur : Jean-Luc Fichet

Ismaël Dupont constate que les nouvelles lois imposent une mise aux normes des déchèteries, sur laquelle Morlaix Communauté est déjà en retard, ayant pris le temps de réfléchir à ce sujet. Cependant, pour la population, il y a parfois une perplexité qui s'installe, car le réseau des déchèteries n'est pas si ancien que ça. Une déchèterie longtemps menacée, celle de Plougonven, était la dernière installée. Elles ont coûté de l'argent aux communes. Il y avait donc des interrogations sur la nécessité de les reconstruire ou de réduire l'offre de déchèteries de proximité. Ce débat s'inscrit sur le fond d'une réduction drastique des dotations budgétaires. Morlaix Communauté perd 1 million d’euros de recettes cette année, et sur l'ensemble du mandat, c'est une perte de 10 millions d’euros de dotations d'État qui n'arrivent plus à la collectivité. C'est à mettre en balance avec les 8 millions d’euros que va coûter ce nouveau maillage de déchèteries. Ismaël Dupont salue l'action des collectifs citoyens pour défendre ce service public de proximité, le collectif de Plougonven qui a fait signer plus de 1 500 pétitions pour le maintien de sa déchèterie, et celui de Saint-Thégonnec, qui a fait signer plus d'un millier de pétitions. Ces collectifs visaient à sensibiliser les citoyens à leur intérêt local, mais aussi à 2013 2014 2015 tonnages encombrants 53 55 40 tonnages ferraille 29 34 24 total tonnages 82 89 64 total inscrits réels 713 656 530 total heures agents mobilisés 733 700 545 une question d'intérêt général. On voit que la lutte peut payer, puisque le bureau d'études qui avait réalisé la première étude sur le nouveau maillage prévoyait la suppression de la déchèterie de Plougonven, et la décision finale est de la réhabiliter. Ismaël Dupont fait savoir que Guy. Pennec, aujourd'hui absent, lui avait reproché en commission Environnement de crier au loup avant d'avoir toutes les informations et d'avoir transmis les informations à ces collectifs citoyens. Ismaël Dupont pense que le rôle d'un élu n'est pas de contracter avec les autres élus pour décider ensemble dans leur coin sans impliquer la population. Son rôle est de donner à la population les moyens de se saisir des affaires qui la concernent et d'intervenir dans le débat si les élus ne prennent pas l'initiative de les associer aux discussions. Il entend bien qu'il y a eu une discussion avec l'ensemble des élus locaux des communes concernées, mais il n'y a pas eu de réunions publiques pour exposer les enjeux de ce nouveau schéma de déchèteries et les différentes possibilités qui pouvaient exister. Ismaël Dupont le regrette et s'abstiendra sur cette délibération pour deux raisons : elle prévoit la suppression de la déchèterie de SaintThégonnec, remplacée par une déchèterie commune à Pleyber-Christ et Saint-Thegonnec, qui, motif de satisfaction, aura une amplitude d'ouverture plus importante ; ce n'est pas forcément une bonne idée de réduire l'offre de ramassage des encombrants, même si c'est mieux que la supprimer totalement, car quand on réduit l'offre, on réduit aussi la demande, et on se donne à terme des arguments pour supprimer tout à fait le service. Il considère qu'il faut veiller à conserver un service de proximité en matière de déchets, ce pourquoi il défend la collecte au porte-à-porte et pas les conteneurs enterrés : on investit dans du matériel pour supprimer des emplois, et c'est moins confortable pour le citoyen. C'est pour cela qu'il faut défendre un réseau de déchèteries important pour une véritable proximité du service. L'intérêt commun est que les citoyens n'aillent pas bazarder leurs déchets dans les champs ou en dehors des zones prévues pour permettre le recyclage de ces déchets.

***

Délibération D16-159 Objet : Port de Primel-Le Diben - Réorientation des principes d’aménagement du site portuaire Rapporteur : Yvon Le Cousse

Ismaël Dupont va dans le même sens que Thierry Desmarres. La délibération le satisfait plutôt, car elle dit les évolutions du monde de la plaisance et la nécessité de dynamiser le port de Primel. Mais va-t-on lancer de nouvelles études ? Il y a déjà eu 1 million d’euros d'études, comme l'a souligné Thierry Desmarres, dont 500 000 euros à la charge de Morlaix Communauté. Ou bien la réflexion restera-t-elle communautaire, en impliquant les élus communautaires sur la base des projets qui existent déjà et notamment d'un projet qui n'a pas réellement été pris en compte, celui de l'Association pour un petit port breton sympa, qui avait fait l'étude pour un port de 300 places entre la cale et les viviers de la Méloine, qui n'a jamais été prise en considération puisque l'on était dans la défense d'un projet surdimensionné, de 22 millions d’euros, une somme à imaginer dans le contexte d'austérité budgétaire actuel. Ismaël Dupont pense que le projet d'aménagement du port de Plougasnou doit d'abord être destiné à la dynamisation du secteur de Plougasnou, à la réalité des besoins de la plaisance. Il ne peut y avoir de concurrence avec le dynamisme touristique de la région roscovite et son tourisme de standing. Il faut plutôt réfléchir en termes de complémentarité, avec une certaine modestie, en collant aux usages de la plaisance locale. L'aménagement du port de Primel devra respecter la zone humide – défaut majeur du précédent projet - et l'intégrité du paysage.

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4 septembre 2016 7 04 /09 /septembre /2016 16:00
Un dossier qui remet dans son contexte la guerre en Syrie, 5 ans de violences barbares et 300 000 morts après le déclenchement des hostilités (centre d'information des peuples de Grenoble)

Nous avons découvert ce dossier documentaire du centre d'information inter-peuples de Grenoble, une association de solidarité internationale fondée en 1980. Il est membre du RITIMO (Réseau des Centres de documentation et d’information pour le développement durable et la solidarité internationale), sur les étapes et les origines de la guerre en Syrie.

Il nous fait l'honneur de citer un long et douloureux article du Chiffon Rouge écrit en 2015:

"Syrie : l’enfer jusqu’à quand ?" Ismaël Dupont 16 mars 2015

Syrie: l'enfer, jusqu'à quand?

Depuis janvier 2016, date de parution de ce dossier, et mars 2015, date de parution de l'article, des choses ont changé sur le terrain, il y a eu des renversements d'alliance successifs, des évolutions des acteurs (Turquie, régime de Bachar par rapport aux kurdes...), mais la Syrie est plus que jamais enfoncée dans l'enfer d'une guerre civile, régionale, communautaire, politique, aux acteurs cyniques tandis que toute une partie du peuple syrien souffre mille maux.

Lire aussi:

Samar Yazbek entr'ouvre les "Portes de la terre du néant" en Syrie

"La rage et la lumière. Un prêtre dans la révolution syrienne", un témoignage vibrant du père Paolo Dall'Oglio sur la tourmente syrienne

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4 septembre 2016 7 04 /09 /septembre /2016 08:37
Le clan Bongo, un demi-siècle de règne et de pillage (Rosa Moussaoui, L'Humanité

Le chaos qui guette le Gabon est le résultat logique, terrible, prévisible, de cinquante ans de compromissions françafricaines et de pillage néocolonial. Et jusqu’au bout, le régime autoritaire et corrompu d’Ali Bongo a pu compter sur l’appui de Paris. Durant la campagne électorale, les opposants n’ont-ils pas été réprimés avec la contribution du « savoir-faire sécuritaire » français ? Au nom de la coopération militaire et policière entre les deux pays, la place Beauvau a détaché un commandant de police français à Libreville pour y occuper la fonction de conseiller spécial du commandant en chef des forces de police nationale gabonaises. Il est toujours en poste…

Le clan Bongo, un demi-siècle de règne et de pillage

ROSA MOUSSAOUI

VENDREDI, 2 SEPTEMBRE, 2016

L'HUMANITÉ

Avec la proclamation contestée de la réélection d’Ali Bongo Ondimba, le Gabon s’embrase. Prêt à tout pour garder ses prébendes, le clan présidentiel joue la carte de la répression et du chaos. Des méthodes dictatoriales trop longtemps appuyées par Paris.

Alors que le Gabon bascule dans la violence, comment ne pas repenser au slogan de campagne du président sortant ? « Je veux la paix, je soutiens Ali ! » proclamait Ali Bongo Ondimba. Sous-entendu, moi ou le chaos. Le satrape a hérité de son défunt père le goût du pouvoir. Pas le talent de fin manœuvrier, et c’est au prix d’un artifice grossier que le président sortant veut se succéder à lui-même. Au terme de l’interminable compilation des résultats de l’élection présidentielle du 27 août, de miraculeux procès-verbaux sont venus lui sauver la mise. Leur provenance ? La province du Haut-Ogooué, fief du clan Bongo. Là, Ali Bongo obtient 95,46 % des suffrages, avec un taux de participation tutoyant les 100 %. De quoi réduire à néant l’avance de 65 000 voix enregistrée dans les huit autres provinces par son concurrent, Jean Ping. Cet ancien cacique du régime, proche de Bongo père, a occupé de hautes fonctions, dont celles de chef de la diplomatie et de président de la Commission de l’Union africaine. Il fut un temps le compagnon de la sœur aînée d’Ali Bongo, Pascaline, gardienne d’un magot paternel disputé, dont il a eu deux enfants. Et c’est en 2014 seulement, entre brouilles d’affaires et querelle politico-familiale, que Ping est passé dans les rangs de l’opposition. Avec, en ligne de mire, l’élection présidentielle. À 73 ans, ce Gabonais de père chinois, fin connaisseur des arcanes du régime, a su rallier des figures de l’opposition comme des cadres du régime en rupture de ban. Au point d’incarner l’alternance, faute d’offrir une alternative. Dès le lendemain du scrutin, il revendiquait la victoire, mettant Bongo en garde contre la tentation du passage en force. Déjà, se profilait le spectre des violences postélectorales de 2009. La succession dynastique avait alors provoqué des heurts meurtriers, surtout à Port-Gentil, la capitale économique, où le consulat de France avait été incendié et les installations de Total prises pour cible.

Ali Bongo avait pu compter, alors, sur l’appui des bataillons d’intervention rapide (BIR), l’unité d’élite de l’armée camerounaise dépêchée au Gabon par le dictateur Paul Biya. Des militaires de la plus ancienne base permanente de la France en Afrique avaient été « sollicités » eux aussi, officiellement pour sécuriser les représentations diplomatiques et « protéger les Français ». À Paris, Nicolas Sarkozy s’était empressé d’adouber l’héritier en lui adressant de chaleureuses félicitations. Il faut dire qu’une longue histoire de présence militaire et de prédation économique lie la France à son ex-colonie et, surtout, au clan Bongo, avec son demi-siècle de règne et de pillage. Parrain de la Françafrique, grand argentier des campagnes électorales hexagonales, Omar Bongo avait bâti un solide et lucratif système d’accaparement de la rente pétrolière et des richesses du pays, au détriment de son peuple.

Ces richesses n’ont jamais profité aux Gabonais

Avec une superficie inférieure à 268 000 kilomètres carrés et 1,8 million d’habitants, le Gabon est l’un des plus petits pays d’Afrique. L’un des plus riches aussi, avec ses ressources naturelles exceptionnelles, à commencer par le pétrole, dont l’exploitation est dominée par le géant français Total. Les nombreuses filiales d’entreprises françaises implantées dans le pays tirent profit des bois précieux et des ressources minières (manganèse, fer, uranium, diamants, etc.). Longtemps, les inévitables pourcentages à concéder ont offert aux acteurs de la Françafrique une précieuse chasse gardée… Avant la montée en puissance de la concurrence chinoise, sud-africaine ou encore brésilienne. Quoi qu’il en soit, ces richesses n’ont jamais profité aux Gabonais, privés d’infrastructures et de services publics de base. « Ce peuple est bafoué depuis cinquante ans. Une oligarchie s’est accaparé toutes les richesses du pays, tandis que les deux tiers de la population croupissent dans la pauvreté. Il n’y a pas de logements, pas de routes, pas d’écoles dignes de ce nom et les hôpitaux sont des mouroirs. Le peuple ne peut plus se ranger derrière un tel régime. Les électeurs ont massivement choisi l’alternance. D’où la révolte à laquelle nous assistons », résume la chercheuse Laurence Ndong, auteure du livre Gabon, pourquoi j’accuse (L’Harmattan, 2016).

Mercredi, après le verdict de la commission électorale, une violente répression s’est abattue sur les protestataires descendus dans la rue. Dans la nuit, des éléments de la garde républicaine, qualifiée de « milice présidentielle » par les opposants, ont fait irruption au QG de campagne de Jean Ping. « Il y a deux morts et plusieurs blessés de source sûre », indiquait le candidat au terme de ce brutal assaut. Jeudi, dans le centre-ville de Libreville quadrillé par la police et l’armée, les carcasses de voitures calcinées, les ruines de barricades nocturnes et la façade noircie du palais Léon Mba, siège de l’Assemblée nationale, témoignaient encore des affrontements de la veille. Le pouvoir brandit l’étendard de la chasse aux « pillards » mais dans les camions qui transportent par dizaines les suspects vers les commissariats, les poings sont levés, on chante la Concorde, l’hymne national. Le ministre gabonais de l’Intérieur, Pacôme Moubelet-Boubeya, évoquait jeudi soir le chiffre de mille arrestations.

De timides prises de distance de la France

Cette stratégie de maintien au pouvoir à tout prix est d’abord le symptôme d’une impasse politique majeure. Le chaos qui guette le pays est le résultat logique, terrible, prévisible, de cinquante ans de compromissions françafricaines et de pillage néocolonial. Et jusqu’au bout, le régime autoritaire et corrompu d’Ali Bongo a pu compter sur l’appui de Paris. Durant la campagne électorale, les opposants n’ont-ils pas été réprimés avec la contribution du « savoir-faire sécuritaire » français ? Au nom de la coopération militaire et policière entre les deux pays, la place Beauvau a détaché un commandant de police français à Libreville pour y occuper la fonction de conseiller spécial du commandant en chef des forces de police nationale gabonaises. Il est toujours en poste… « D’après certains témoignages, l’armée gabonaise utiliserait des armes françaises, notamment des fusils d’assaut de type Famas, pour tirer actuellement sur les civils gabonais », s’alarme l’association Survie, en rappelant que le gouvernement français se vantait, en 2014, d’avoir formé 4 000 militaires gabonais.

Les timides prises de distance de ces derniers jours augurent-elles une rupture avec la ligne de soutien inconditionnel au clan Bongo qui prévaut depuis cinquante ans ? Dans le sillage de la responsable de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, le Quai d’Orsay s’est prononcé, mercredi, pour la publication des résultats de tous les bureaux de vote. Le lendemain, dans un communiqué aux accents cauteleux, François Hollande condamnait « avec la plus grande fermeté, les violences et les pillages, ainsi que les menaces et attaques portées contre les partisans des principaux candidats » et appelait « toutes les parties à la retenue et à l’apaisement, ce qui suppose un processus garantissant la transparence sur les résultats du scrutin ». À Libreville, à Yaoundé, à Djibouti, à N’Djamena, à Brazzaville, la France défend la transparence, la démocratie et les droits humains. Mais, surtout, ses intérêts économiques et ses parts de marché.

« La France, 50 ans de soutien au régime Bongo »

L’ONG Survie a déploré hier dans un communiqué l’hypocrisie de la France, qui a lancé un appel au calme après un demi-siècle de soutien au régime Bongo. « Le gouvernement français appelle aujourd’hui (hier) à la fin des violences, ainsi qu’à la publication des résultats bureau par bureau, adoptant une posture de soutien à la démocratie. Survie rappelle que la France n’a pourtant fait que soutenir, depuis cinquante ans et jusqu’à aujourd’hui, le régime du clan Bongo », rappelle l’organisation, spécialisée dans la dénonciation de la Françafrique. « La France a continué à soutenir le régime, lui octroyant de nombreuses marques de reconnaissance diplomatique (réceptions à l’Élysée, déplacements de ministres français). Ce soutien s’exerce notamment via la coopération militaire et sécuritaire auprès de l’armée et la police gabonaise, celles-là même qui tuent actuellement les civils gabonais »,ajoute Survie. Selon elle, la France aurait formé près de 4 000 militaires gabonais qui utiliseraient des armes françaises comme des fusils d’assaut de type Famas. « Encore aujourd’hui, de nombreux coopérants français sont présents au sein des forces de sécurité gabonaises, notamment auprès de la garde présidentielle, clé de voûte du système sécuritaire du clan au pouvoir », dénonce Survie.

Rosa Moussaoui

journaliste

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