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3 mars 2017 5 03 /03 /mars /2017 21:15
Les jeunes avec Fillon appellent... au retrait de François Fillon (faut bien que jeunesse se passe!)
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3 mars 2017 5 03 /03 /mars /2017 21:03
Calais: "L'arrêté de la honte de la maire Les (Faux) Républicains Natacha Bouchart" interdisant les distributions de repas aux migrants (PCF)

Calais : "L'arrêté de la honte de la maire LR Natacha Bouchart" (PCF)


L'arrêté municipal décrété par Natacha Bouchart, maire LR de Calais, interdisant aux associations la distribution de repas aux migrants, est non seulement infâme mais illégal au regard du respect des droits humains fondamentaux. C'est, pour la droite, courir toujours davantage après le FN.
Cette décision insupportable foule aux pieds le principe de Fraternité porté par la République et tout simplement les valeurs humaines les plus élémentaires. Comment justifier d'interdire à des femmes et des hommes de cœur, bénévoles, de venir en aide à des enfants, des jeunes, des femmes et des hommes en détresse, en leur apportant un repas chaud. Il s’agit ni plus ni moins que de la non-assistance à personne en danger.
Cela en dit long sur le projet brutal d'une droite de plus en plus extrême, cultivant elle aussi désormais populisme et xénophobie, tirant toute la société vers le bas sur fond de régressions sociales sans précédent pour tous.

Nous apportons notre totale solidarité aux bénévoles et associations qui viennent en aide aux migrants. Nous demandons à l’État de casser cet arrêté municipal honteux. Nous appelons les forces démocratiques et progressistes, les citoyens à protester contre cet arrêté, à résister face à la haine et aux divisions et à se remobiliser autour de valeurs, de projets et de propositions développant la solidarité et le respect des êtres humains quelle que soit leur origine.

Parti Communiste Français, le 3 mars 2017.

Calais: "L'arrêté de la honte de la maire Les (Faux) Républicains Natacha Bouchart" interdisant les distributions de repas aux migrants (PCF)
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3 mars 2017 5 03 /03 /mars /2017 20:58
La cinquième République finit en fait divers - par Edwy Plenel (Médiapart, 3 mars 2017)
La Cinquième République finit en fait divers
Par Edwy Plenel

La République est à l'agonie : prise en otage par un forcené qui piétine la justice, insulte la presse, méprise les élus et appelle au secours les factieux. Après avoir détruit les partis, corrompu le Parlement, asséché le vote lui-même, elle arrive au terme de son œuvre de destruction démocratique. Il est plus que temps d’en sortir. Avant qu’il ne soit trop tard.

Régime du coup d’État permanent, la Cinquième République aura donc fini par dévorer la politique elle-même. Ses principes, ses valeurs, ses procédures, ses règles, ses partis, ses institutions, ses usages, sa civilité, son sens commun en somme, tout ce qui pouvait y préserver un semblant de culture démocratique partagée par la majorité des partis et des citoyens. Sous nos yeux, la voici qui agonise en fait divers, prise en otage par un forcené qui en saccage tous les symboles et en piétine tous les repères.

Tel un empereur romain illuminé, entraînant son royaume dans sa perte en sacrifiant son peuple, François Fillon, candidat désigné par la primaire de droite, met le feu à tout ce qu’il devrait protéger s’il était devenu président de la République et, à ce titre, gardien de la Constitution. Vouant aux gémonies la justice (« le gouvernement des juges »), les médias (« un assassinat politique ») et les élus (« on fera sans eux »), il rejette toute autre légitimité que celle du pouvoir absolu et de l’impunité totale que lui conférerait une victoire à l’élection présidentielle.

Plus de séparation des pouvoirs, plus de justice impartiale, plus de presse indépendante, plus de délibération collective, seulement le pouvoir personnel. Qui plus est un pouvoir conquis avec le renfort de la rue, François Fillon n’ayant pas hésité, dans cette course à l’abîme, à provoquer une manifestation potentiellement factieuse puisque s’en prenant au fonctionnement démocratique lui-même – le travail de la justice, les enquêtes de la presse, le respect des engagements.

L’homme des messages moralistes sur l’éthique en politique, le gaulliste brandissant la raideur intègre du Général face à ses adversaires, le candidat jurant que le déshonneur d’une mise en examen le ferait immanquablement renoncer dévoile soudain une âme de putschiste, pactisant avec les forces les plus obscures et régressives, jusqu’à compter dans ses soutiens une extrême droite identitaire en croisade contre « l’oligarchie cosmopolite ».

Sorte de Fort Chabrol du présidentialisme français, l’affaire Fillon tient de ces faits divers dont le surgissement extraordinaire dévoile l’ordinaire des dysfonctionnements de la société. Déréglant encore un peu plus une campagne électorale où rien ne se passe comme prévu car, confusément mais unanimement, le peuple souhaite que plus rien ne continue comme avant, elle met à nu l’irresponsabilité foncière de la Cinquième République. Régime d’exception, sans équivalent dans d’autres démocraties, réduisant la souveraineté de tous au pouvoir d’un seul et la complexité démocratique au simplisme autoritaire, elle arrive au terme de sa malfaisance destructrice.

Loin d’avoir préservé un État fort, elle n’a eu de cesse d’affaiblir la République comme maison commune et de protéger la minorité qui se l’est appropriée, professionnels indéboulonnables et interchangeables d’une politique sans vertu. Car qu’est-ce que l’affaire Fillon, entre emploi fictif et clientélisme affairiste, sinon la révélation au grand jour de la corruption du parlementarisme lui-même, à l’abri d’une opacité d’Ancien Régime ? Avatar du bonapartisme français, ce présidentialisme archaïque a détruit de l’intérieur la politique elle-même en tant que procédure collective, supposant la délibération et soumise à des procédures, obligeant à rendre compte aux électeurs et à rendre des comptes aux militants. 

Dressée par son fondateur contre « le régime des partis », elle n’aura eu de cesse de les dévorer jusqu’à l’os comme le montre, par l’absurde, cette campagne électorale irréelle et improbable qui tient plus de la bataille d’égos que du débats d’idées. Emmanuel Macron comme Jean-Luc Mélenchon se sont émancipés de toute procédure partisane, s’imposant dans un dialogue direct avec leurs fidèles, n’étant redevables qu’à eux-mêmes et ne supportant guère le questionnement de la presse. François Fillon ne semble plus appartenir aux Républicains tant sa direction est impuissante face à sa folle dérive. Quant à Benoît Hamon, il est en porte-à-faux avec son propre parti dont la direction est tenue par ses adversaires socialistes. Sans compter Marine Le Pen dont le Front national, loin d’un parti démocratique, est une firme familiale et clanique.

La Cinquième République aura réussi à assécher notre vitalité démocratique. Ce désert d’où peut surgir la catastrophe, par retrait volontaire du plus grand nombre, démobilisation et démoralisation, c’est évidemment l’abstention (à laquelle s’ajoutent les non-inscrits) qui traverse toutes les catégories sociales et qui n’a cessé de croître ces temps derniers. Si l’on s’en tient aux élections législatives, entre 1990 et 2014 dans les pays de l’Union européenne, la France est en tête pour le taux moyen d’abstention (40 %), loin devant le groupe médian (Pays-Bas, Espagne, Allemagne). Elle est de plus le seul pays où l’augmentation de la non-participation est linéaire, passant de 32,5 % au deuxième tour de 1993 à 44,7 % à celui de 2012.

Il ne s’agit pas ici de sacraliser le vote ni d’idéaliser les partis politiques, qui ne sauraient résumer la démocratie, son inachèvement permanent et son invention nécessaire. Mais cette prudence ne peut masquer l’évidence : notre République est aujourd’hui à l’agonie, frayant la route des adversaires de ses idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité. Faute de sursaut démocratique, faute de prise de conscience que, désormais, l’essentiel est en jeu, faute de bonnes volontés pour en faire l’enjeu d’une union populaire pour une nouvelle République, rendue à son exigence démocratique et sociale, la voie sera libre pour un coup de force autoritaire, inégalitaire et identitaire.

Tandis que la présidence de Donald Trump aux États-Unis d’Amérique nous rappelle que les démocraties sont fragiles, toujours au risque de régressions et de destructions issues d’elles-mêmes, de leurs renoncements et de leurs corruptions, il n’est pas inutile de rappeler cette étude américaine, issue d’une fondation, le Peterson Institute, qui en 2014 soulignait que le vrai blocage français n’était ni économique ni social mais démocratique : cette « camisole de force qu’est la présidence » qui entrave le pays, ce « président-monarque qui domine toute la politique française avec un pouvoir considérable inconnu ailleurs en Europe », cet étouffement de la diversité partisane et du pluralisme politique qui fait le jeu de l’extrême droite.

Passé inaperçu, sauf sur Mediapart, cet appel d’outre-Atlantique à une radicale réforme politique proposait de supprimer trois articles de la Constitution, afin de réduire l’omnipotence présidentielle : le pouvoir de nomination-révocation du premier ministre (article 8), le pouvoir de dissolution de l’Assemblée nationale (article 12), la qualité de chef des armées du président (article 15). Il est des projets évidemment plus ambitieux et plus novateurs, notamment dans les programmes des trois candidats issus de la gauche (Hamon, Jadot et Mélenchon, tous d’accord pour une refondation républicaine – et c’est une première) comme dans les propositions de nombre de réseaux citoyens et associatifs. Mais l’essentiel, puisque justement l’essentiel est en jeu, c’est que toutes ces dynamiques convergent au lieu de se disperser et de se concurrencer, au risque de l’affaiblissement et de la division, des rancœurs et des désespoirs, de la défaite en somme.

La Constitution de l’An I de la République française est sans doute la plus radicalement démocratique d’inspiration. Énoncée en 1793, elle n’eut guère le temps de vivre mais nous laisse, dans son préambule, une seconde Déclaration des droits de l’homme aux audaces nombreuses. Dont celle-ci : « Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer la Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures. » En 2018, la Cinquième République aura soixante ans, et ce mois de mai 1968 où la jeunesse et les travailleurs du pays tout entier, rassemblés autour des causes communes de la liberté et de l’égalité, criaient « Dix ans, ça suffit ! », fêtera son cinquantième anniversaire.

Il est bien temps de mettre le calendrier à jour et de dérégler les horloges. Avant qu’il ne soit trop tard.

 

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3 mars 2017 5 03 /03 /mars /2017 20:23

"L'organisation dimanche du rassemblement anti-juges de François Fillon est confiée à la Manif pour tous et Sens commun. L'appel est relayé par d'anciennes gloires du FN. Lâché par une partie de l'appareil Les Républicains, Fillon s'en remet à la "droite hors-les murs" pour relayer ses appels à la sédition. À défaut d'éviter le naufrage de sa candidature, il fait tomber les dernières et fragiles digues entre l'extrême-droite et la droite jadis républicaine. Politique de la terre brûlée: en clair, il prépare le terrain à l'élection de Le Pen. C'est grave."

Rosa Moussaoui, journaliste à L'Humanité

 

Fillon lève le vent mauvais de l'extrême-droite pour sa manif anti-juges (Rosa Moussaoui)
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3 mars 2017 5 03 /03 /mars /2017 19:53

Déclaration du Conseil national du PCF – 3 mars 2017

Défendre les libertés et l’État de droit


La campagne présidentielle se poursuit, depuis plusieurs semaines, dans un climat délétère, sans débat contradictoire pour surmonter les impasses économiques, la crise sociale, les défis écologiques que notre pays affronte. Notre peuple se voit confisquer les enjeux de cette élection.
Mercredi 1er mars, un cap d’une extrême gravité a été franchi. Convoqué par des juges d’instruction en vue d’une mise en examen, François Fillon a osé évoquer un « assassinat politique » et mis les procédures judiciaires concernant les emplois présumés fictifs de ses proches sur le compte d’un « coup d’État des juges ». Dans la foulée, l’hebdomadaire Valeurs actuelles relayait un appel à manifester, dimanche, contre la Justice. Ces démarches séditieuses, convergent avec les violentes attaques de Marine Le Pen contre les juges, les fonctionnaires, les journalistes.
Ce sont la liberté de la presse, l'indépendance de la Justice, la démocratie qui sont attaquées.
Les tirs croisés des candidat-e-s de droite et d’extrême droite dessinent un scénario alarmant pour la démocratie, pour l’État de droit. Ces assauts, venant de ceux qui prétendent exercer la fonction de gardien des institutions minent les fondements de la République. Ils témoignent de la déliquescence, au dernier degré, d’un système politique qui organise la confiscation des décisions, de la parole démocratique et de l’action politique.
Cette confiscation sert les intérêts des forces de l'argent qui œuvrent depuis des mois à étouffer l'expression de toute alternative politique réelle.
Il faudra, très vite, poser la première pierre d’une démocratie nouvelle, sur les ruines de la Ve République.
En attendant, il faut sortir du sentiment d’impuissance, d’amertume et de colère que suscite, chez les citoyen-ne-s, la prise en otage du processus démocratique. L'idée même de la République fondée sur un État de droit est en danger.
Nous en appelons, solennellement, à un sursaut.
Le peuple de France a su, tout au long de son histoire, s’organiser et faire front, chaque fois que les libertés démocratiques étaient prises pour cible. Nous refusons l’enfermement dans une alternative entre le candidat désigné par la Finance et ceux qui portent la tentation factieuse.
Il est encore temps d’initier, dans l’urgence, comme surent le faire nos aîné-e-s par le passé, un processus politique guidé par les principes de démocratie, de justice sociale, de préservation de l’État de droit.
C’est aujourd’hui ce qui nous tient ensemble, en tant que peuple libre, qui est en jeu.
D'ores et déjà des initiatives citoyennes voient le jour, nous appelons à les amplifier partout dans le pays. Nous appelons l'ensemble des forces démocratiques, politiques, syndicales et associatives à organiser dans les jours qui viennent des rassemblements populaires pour la défense des fondements de notre démocratie, de la liberté de la presse et de l’État de droit.

Défendre les libertés et l'Etat de droit - Déclaration du Parti Communiste, 3 mars 2017
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3 mars 2017 5 03 /03 /mars /2017 09:43

Cher Benoît, cher Jean-Luc,

Je suis maire d’une ville où plus d’un enfant sur deux vit sous le seuil de pauvreté. Dans cette ville, la santé est devenue un luxe. Dans cette ville, le plafond de verre contraint une partie de la jeunesse à renoncer à ses rêves. Dans cette ville, des gens ne mangent pas toujours à leur faim…

Cette ville, ma ville, est une ville populaire. Il y manque des médecins, des enseignants, des policiers, des assistants sociaux. Cette ville, c’est Grigny. Mais cela pourrait être n’importe quelle autre ville populaire. Nous sommes victimes de la ségrégation sociale et territoriale, de la discrimination à l’adresse, de ce système qui fabrique de l’exclusion, de la résignation et de la violence.

Les Grignois, comme l’ensemble de nos concitoyens modestes, ne peuvent plus attendre pour l’égalité. Ils ont besoin d’une hausse immédiate des salaires. Il faut redonner des moyens à l’école de la République et renouer avec la police de proximité. Nos concitoyens veulent des logements dignes, des transports de qualité, une énergie propre et moins chère, un environnement respirable. Ils doivent pouvoir se soigner et continuer à être fiers d’un système de sécurité sociale qui émancipe de la loi du plus fort.

Cher Benoît, cher Jean-Luc, à Grigny comme ailleurs, vos carrières, vos querelles, on n’en a rien à faire. L’urgence dans ce pays est sociale. Elle est celle de l’égalité réelle, des droits sociaux, du climat. Ensemble faisons le constat que ce quinquennat est un rendez-vous – encore – manqué pour les classes populaires. Construisons des propositions d’urgence pour les habitants de nos quartiers. Nous voulons la mise en œuvre de droits réels. Nous n’accepterons plus le saupoudrage de la politique de la ville, des politiques dites prioritaires, toutes ces expressions de solidarité, voire de charité.

Je vous invite à Grigny pour que vous vous rendiez compte de l’état de nos vies, de ces peurs face au quotidien, de ces résistances autant que des espoirs immenses. Je vous invite à venir dire aux Grignois, les yeux dans les yeux, qu’ils peuvent attendre cinq ans supplémentaires pour une vraie politique de gauche, que la victoire de la droite populiste, ou de l’extrême droite fasciste, ce n’est pas grave. Que la cure libérale de Macron, ça ne leur fera pas de mal.

Messieurs, la vraie raison de l’engagement à gauche est ici. Elle est dans ces vies qui se brisent face à la précarité, à l’exclusion et à la misère. Au lieu de cela, vous hésitez, vous posez des principes, vous discutez. Et, dans l’entre soi d’une salle de restaurant, vous décrétez que le rassemblement est impossible. L’excuse ? L’Europe. Trop facile !

Tout cela, ce n’est que de la petite politique. Où est le sens du commun ? Où est l’intérêt général dans cette guéguerre ? L’Europe que nous refusons, nous la combattions ensemble dès 2005. Nous pourrions rouvrir le même front en 2017. Mais par votre obstination à chercher le plus petit diviseur commun, vous vous apprêtez à faire perdurer trente années d’inégalités.

Vos divisions tuent l’espoir d’une politique ambitieuse qui pourrait mettre fin à l’insupportable. L’union est un combat quotidien. Dans nos quartiers, nous le mettons en œuvre tous les jours pour survivre. Alors pourquoi pas vous ?

Pire, vous vous apprêtez à dégoûter encore un peu plus de la politique ceux qui ne peuvent plus attendre. Messieurs devant l’Histoire, soyez dignes ! Pour le petit peuple que nous sommes, prenez vos responsabilités, rassemblez-vous ! 

Philippe RIO Maire de Grigny.

Philippe Rio : « À Grigny, on a la fraternité mais il nous manque l’égalité »
Michel Delaporte
Jeudi, 29 Janvier, 2015
L'Humanité
 

Lors d’une réunion, tenue mardi soir, Philippe Rio, maire (PCF) de Grigny, a proposé l’adoption d’un manifeste : la République pour tous, où le diagnostic accablant cède la place à une foule de propositions concrètes adressées à l’État. Il est reçu aujourd’hui à l’Élysée par François Hollande.

À l’entrée du centre socioculturel Sidney-Bechet de Grigny, situé au cœur du futur centre-ville, une affichette noir et blanc, « Je suis Charlie ». Il est 20 heures. Progressivement, habitants, élus, représentants religieux et acteurs sociaux de la ville entrent dans la salle. Au fond de la scène, sur un grand écran de projection, les visages de huit jeunes s’affichent. Huit apprentis journalistes, pour certains originaires de Grigny, qui ont produit une vidéo : Nous, reporters citoyens, refusons les préjugés. Une réponse filmée au contenu de l’article du Figaro paru le 15 janvier 2015 intitulé « À Grigny, la ville de Coulibaly, la théorie du complot va bon train ». Une cinquantaine de personnes ont répondu à l’appel du maire (PCF) de Grigny, Philippe Rio. Depuis les attentats du 7 et 8 janvier dernier, beaucoup de journalistes ont défilé à la Grande Borne, le quartier où a vécu un des trois djihadistes, pour y trouver des explications à l’inexplicable. Entouré de l’ancien maire et conseiller municipal Claude Vasquez ainsi que de Fatima Ogbi, deuxième ajointe socialiste, le maire de Grigny propose d’entamer, avec cette rencontre, « une première étape de reconstruction, après le tremblement de terre ».

16 % des habitants au chômage

Dans sa main, il tient un long texte distribué à chacun. Un projet de manifeste, la République pour tous. Douze pages qui dressent un diagnostic social et territorial accablant. Les chiffres surprennent même une assistance d’acteurs aguerris : 40 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, 40 % sont au chômage à la Grande Borne et 16 % au total dans la ville, près d’un jeune sur deux sorti du système scolaire est sans diplôme, près de 16 % des élèves de troisième ont un retard d’au moins deux ans, 5 % des enfants ayant un trouble du langage doivent attendre plus d’un an pour obtenir un rendez-vous avec un orthophoniste, près de 2 500 dossiers relevant d’infractions et de la justice des mineurs sont en attente de traitement. Voilà la réalité. Voilà les conséquences d’un quotidien qui se craquelle à très grande vitesse. « À Grigny, la fraternité et la solidarité, nous les avons. Il nous manque une chose : l’égalité », tonne Philippe Rio. Dénonçant avec véhémence « une inégalité territoriale délibérément organisée, des logiques de ségrégation construites en partie par les politiques publiques. Qui a abandonné ce navire ? Les gouvernements successifs. Sur la sécurité publique, combien de pétitions avons-nous signées pour pointer la suppression de trente postes de policiers dès 2003 ? Aucune réponse concrète du préfet aux dernières violences constatées sur la Grande Borne ».

Alors, que propose le manifeste ? Il y est clairement demandé « réparation des effets des politiques étatiques d’aménagement du territoire ». Exemple avec le recensement de la population. Tel qu’il est effectué, il n’inclut pas tous les foyers. « Nous estimons que vivent 30 000 habitants à Grigny (contre 27 000 recensés en 2012) et qu’un nouveau calcul des dotations de l’État devrait intervenir sur cette base. » Cela signifierait un surplus de… 15 millions d’euros. « Croire dès lors que les banlieues populaires comme Grigny fabriquent des terroristes est totalement faux. Il est dangereux de réduire à un problème local, un problème qui relève du national et qui concerne chacun où qu’il habite », conclut l’élu. Aminata Gueye, de l’association Afase, prend la parole : « Tous les parents veulent la réussite de leur enfant. Il y a beaucoup de femmes et d’hommes qui se mobilisent à Grigny. L’éducation populaire est essentielle. Je n’en veux pas aux journalistes mais on sait que le seul nom de Grigny fait vendre. Il y a une différence entre informer et déformer. » Aïssata, habitante de la Grande Borne, rebondit : « On doit poser des actes ensemble, sans se disperser. Même si on est dans la pauvreté, on peut être éduqué et fonder des bases solides auprès des parents avec les moyens du bord. » Jacky Bortoli, conseiller municipal et habitant de la Grande Borne, se lève : « On parque les gens sous l’égide d’un office HLM mourant, c’est une féroce machine à fabriquer de la précarité. Cette Grande Borne montrée dans les médias ne se laissera pas faire. Quand Malek Boutih (député socialiste de la 10e circonscription de l’Essonne) insinue que les élus pactisent avec le mal et qu’il parle d’islamo-nazisme à propos des terroristes, il est hors sujet. Il nous faudra lui répondre collectivement », s’emporte-t-il. Une bataille supplémentaire à mener, comme si le reste ne suffisait pas, pour rejeter un verbiage insultant bien éloigné des préoccupations quotidiennes des Grignois.

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3 mars 2017 5 03 /03 /mars /2017 09:38

Ces usagers demandent simplement l’application du principe de précaution

Instalation des Compteurs Linky
Par / 23 février 2017
 
Question écrite 25169.
 
Monsieur Michel LE SCOUARNEC souhaite attirer l’attention de Mme la ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat sur les risques éventuels à l’installation des compteurs Linky. L’exploitant de ce dispositif continue, depuis 2015, son déploiement sur tout le territoire alors que plusieurs zones d’ombres et interrogations persisteraient. En effet, les simulations réalisées permettraient-elles d’apprécier les dangers liés aux ondes électromagnétiques issues des courants porteurs en ligne (CPL) sur le terrain et les consommateurs ?
l’exposition à ces courants est reconnue nocive et classée par l’Organisation mondiale de la santé depuis 2011 « 2B cancérigènes possibles », les mesures associées au Linky resteraient très variables, dépassant pour certaines estimations les limites réglementaires, sachant qu’un probable effet d’accumulation des ondes ne serait pas pris en compte actuellement.

En l’absence d’informations suffisantes, ces installations suscitent de l’inquiétude légitime auprès des citoyens, comme en témoignent les associations créées dernièrement. Ces collectifs de citoyens demandent simplement l’application du principe de précaution. Certaines communes ont d’ailleurs pris des délibérations relatives à la généralisation des compteurs Linky sur leur territoire.

Ainsi, ne serait-il pas préférable de demander à ERDF de surseoir à toute pose de compteur contre l’avis de l’usager ?

C’est pourquoi il lui demande de préciser les éventuels risques que présentent les compteurs Linky ainsi que les dispositions possibles pour les refuser en conséquence.

Réponse de Mme la Ministre à venir

Compteurs Linky: Les usagers demandent simplement le principe de précaution: question du sénateur communiste du Morbihan Michel Le Scouarnec au gouvernement
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3 mars 2017 5 03 /03 /mars /2017 06:53
dessin Amnesty International

dessin Amnesty International

https://www.amnesty.fr/ refugies-et-migrants/ actualites/a-roscoffla- planque-de-lhotel-ritz

Un bâtiment inachevé est devenu un abri pour les migrants, soutenus par une poignée de citoyens.

Pour beaucoup de gens de Roscoff, le disgracieux bloc de béton gris reste une « verrue » dans un paysage de carte postale. Dès le 10 mars 2016, quelques jours après le démantèlement de la zone Sud du camp de Calais, il devient par intermittence le refuge d’une soixantaine d’hommes, de femmes et d’enfants candidats au voyage outre-Manche. Un lieu insalubre, sans eau, offert aux vents salins.

Ninon suit du doigt les lettres KOBANI dessinées avec du ruban adhésif sur les murs de « l’hôtel Ritz », ainsi surnommé par Jacques Q., ou de « l’hôtel Bérouz », comme l’ont ensuite rebaptisé les membres du collectif Roscoff. Un clin d’œil à leur ami iranien parti, finalement, tenter sa chance du côté de Dunkerque. Mais le lieu est également connu sous le nom de « hôtel-béton » pour ne pas dire « hôtel Chapalain », en référence à son propriétaire, le très respecté président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Morlaix. Qu’importe la désignation.

Ce 27 octobre 2016, à quelques encablures des ferrys du port du Bloscon, à Roscoff, dans les « chambres » désertes et sordides du bâtiment inachevé, éventré, Ninon va et vient d’une pièce à l’autre, en sirotant une compote. Comme les adultes qui l’entourent, la petite fille se souvient des longues conversations, des livraisons de bois, d’eau, de nourriture et des goûters improvisés. Les copines d’école ne comprenaient pas très bien la nature de ses étranges escapades ni même qui était ce « Sharif » dont elle parlait sans cesse.

Sharif, Kurde de Syrie, professeur des écoles de 35 ans, a surnommé la petite fille « Mickey ». Parce qu’au coin du feu, assise en tailleur sur un matelas posé sur le sol de ciment froid et humide, elle grignotait les biscuits qu’il lui offrait, du bout des doigts, comme une petite souris. Sharif a survécu à la guerre, aux mers et, après maintes tentatives, a réussi à rejoindre les côtes anglaises, sa destination finale. Il a donné à Ninon le goût du thé noir sucré et lui a appris à baragouiner le kurde. D’elle, il a retenu quelques mots de français: « Bonjour, ça va ? », « Ça va bien, et toi ? ». Et « Je t’aime ». Ces deux-là, même aujourd’hui séparés par la Manche, ne s’oublient pas. « Quand on échange sur Messenger, en anglais, Sharif demande systématiquement des nouvelles de “Mickey” », raconte émue Dominique, la maman de Ninon.

Longtemps le collectif de soutien aux migrants a soigné sa discrétion.

Aujourd’hui encore, les journalistes et les photographes qui approchent le petit groupe pour entrer en contact avec les migrants de Roscoff sont invités à ne pas trop s’obstiner. Ou à changer leur caméra d’épaule. « Cet été, une équipe de France 3 a insisté pour rencontrer les occupants de “l’hôtel”. Faire la lumière sur eux, c’était prendre le risque de les mettre en difficulté. Ils ne le souhaitaient pas de toute façon. On a tenu bon. Finalement, les journalistes ont fait un sujet sur le Jardin Exotique ! », rapporte Paulette, petite femme de 57 ans, montée sur ressorts. Le groupe marchait sur des œufs. « Le Sous-Préfet, une élue du pays de Morlaix, le propriétaire des lieux, avaient été clairs. Tour à tour, ils nous ont dit : on tolère ces migrants. Mais il ne faudrait pas qu’ils soient plus nombreux ». Un ultimatum. Pour continuer à aider, agissez cachés. Sinon, le lieu sera détruit.

LA MOBILISATION S'ORGANISE

Le déclencheur de cette organisation citoyenne est un article paru le 24 mars 2016, dans les colonnes de Ouest-France, titrant photo à l’appui : « Roscoff. Des migrants présents dans un hôtel désaffecté, près du port ». À Morlaix, au sud de Roscoff, le collectif local constitué entre autres pour accompagner les demandeurs d’asile du Centre d’accueil et d’orientation (CAO) de Pleyber-Christ, se met en branle. C’est Pâques. Dominique, 39 ans, ingénieure agricole, suggère aux siens de prendre l’air du côté du Jardin Exotique.

J’avais une idée en tête : constater de mes propres yeux leur présence. J’ai vu de la fumée sortir du bâtiment. Je n’ai pas osé m’arrêter, parce que les filles étaient avec nous.

Dominique, 39 ans, ingénieure agricole

De retour à son domicile de Plouénan, elle envoie un message aux membres du groupe morlaisien et propose d’aller, dès le lendemain, à la rencontre de ceux qui n’ont pas encore de prénoms ni de visages. Arzhel et Esther, la trentaine, se portent volontaires pour l’accompagner. Le premier, persanophone, chef de projet humanitaire, est de retour du camp de Grande-Synthe. Ce 29 mars, en Finistère Nord, les goélands annoncent de mauvais vents. Il pleut des cordes. « Un vrai temps de Toussaint ». Sharif, débarqué sur les côtes autour du 15 mars, contacté par Messenger, témoigne : « Je suis resté presque cinq mois à Calais. Nous étions épuisés par les échecs, de toujours fuir la police, les gaz lacrymogènes. Alors nous avons décidé d’aller à Roscoff et cherché un endroit où nous poser. Nous avons trouvé ce vieux bâtiment crasseux.

C’était un autre enfer, pire que la Jungle. Nous devions dormir à même le sol, sans matelas, ni couverture. C’était sale. Il n’y avait pas d’eau courante. En plus de ça, il faisait froid. C’était insupportable.

Sharif, réfugié

Arzhel rédige un long mail à l’adresse des soutiens connus pour expliquer la situation et surtout l’urgence qu’il y a à vitaliser le lieu glacial et humide. Il précise que les rapports avec la police qui recense les occupants chaque matin (ils sont alors onze), et les voisins sont bons. Mais il omet d’écrire ce qu’il confiera plus tard : « L’un des gars rencontré le jour de cette première visite m’avait dit que, n’ayant rien à se mettre sous la dent, il venait de manger l’herbe trouvée autour du squat… Dans tous les cas, on se devait d’aider ces gens ».

L’appel est lancé. Les Voltigeurs, constitués à Morlaix en janvier 2016 pour collecter le nécessaire vital et le convoyer vers Calais, sont sollicités. « En 24 heures, nous avions de quoi répondre à l’urgence », raconte Dominique. Jacques D., la trentaine, un Roscovite du centre-ville, sans savoir ce qui se tramait du côté de Morlaix, est aussi sur le coup. Depuis quelques jours déjà, il apercevait dans les rues des personnes en errance. Elles allaient, venaient, comme des ombres, « prendre » du Wifi gratuit près de la chapelle Sainte-Anne, ou remplir d’eau des bidons de 5 litres aux toilettes publiques du port ou aux robinets du cimetière. Après Pâques, l’aide est en marche. Michel, le médecin-retraité de Plougasnou a déjà soigné la cheville blessée signalée par Arzhel. Comme souvent dans pareille situation, l’humanité va converger en terrain hostile.

On est juste des gens qui avons aidé et aidons d’autres gens

Marie-Thé

ÉVITER LES PRÉTEXTES À CONFLIT

La quinzaine de volontaires s’organise : « On ne se connaissait pas et on est devenus amis en très peu de temps. Quand on est dans l’urgence, on crée très vite des liens ». Mais aussi : « Ce n’est pas de moi dont il faut parler. Chacun a un rôle bien déterminé mais c’est collectivement que l’on a réalisé tout ça et que l’on poursuit l’aventure ». Et encore : « Ça peut paraître naïf mais, désormais, on est une famille . C’est vrai, on nous a reproché d’être trop entre nous. Mais c’était dans le seul intérêt de nos amis. Les distributions volontaires de nourriture, sans cadre, c’était contre-productif. On soupçonnait deux ou trois d’entre eux d’être des passeurs. Il a alors fallu organiser les distributions dans des caisses en plastique, par groupe. On a vite abandonné l’idée d’un coin repas partagé parce que tout était prétexte à conflit ».

Début avril, « l’album de famille » en témoigne, la vie dans le squat devient plus supportable. Des sourires. Des rires. Des accolades. Les matelas, les couvertures jonchent le sol balayé, nettoyé. Les dons de vêtements et de chaussures affluent. Les hangars, les garages, les préaux des maisons-amies sont réquisitionnés pour stocker la nourriture, le bois, les bidons d’eau ; trier les vêtements, les chaussures. Les machines à laver tournent à plein régime. Sylvie, « la maman », gère la « bouffe ».

Une fois par semaine, Kaelig, se rend au Secours populaire de Morlaix. Là, elle remplit le coffre de sa Kangoo pour nourrir jusqu’à 25 personnes, en mai. « C’était du délire. Le coffre de ma voiture touchait presque la route ! », se souvient la jeune femme. Comme Michel, elle aussi a sollicité les copains : des journées entières à scier, couper, transporter des bûchettes pour réchauffer les pièces béantes, calfeutrées de bâches en plastique bleu et de draps.

Il y avait des gosses. Il faisait quatre degrés le matin. Toi, avec tes chaussettes, au coin de ta cheminée, déjà tu caillais. C’était insupportable de les imaginer dans l’hôtel. On devenait obsédés par le bois !

Dominique

Pour la quinzaine de volontaires, la gestion du squat devient une activité chronophage. Michel court les urgences de l’hôpital de Morlaix. Paulette se plonge dans le droit des étrangers.

Elle se forme auprès de la coordination Grand Ouest. Pour formuler des recours aux obligations de quitter le territoire français (OQTF), rédiger les récits de vie desdemandeurs d’asile, la militante sollicite la Ligue des droits de l’homme, la Cimade, le Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), la Plateforme de soutien des migrants de Calais (PSM), etc. Elle dit : « Berouz pourrait faire la demande de Dublin positif. Avec son histoire, terrible, il est éligible. La LDH est ok pour appuyer la demande s’il va jusqu’au bout. Personne ne l’a encore fait, en France. La PSM ne connaissait pas cette procédure ».

Michel, son binôme, est soufflé : « Elle est incroyable, c’est un vrai disque dur ! ».

LES FRÈRES DE ROSCOFF NE SE FONT PAS PRIER

François, 77 ans, physique de jeune homme, chaussures de sport en cuir brun, pantalon beige et polaire zippée, attend dans la cour de la maison de retraite des Frères de Ploërmel, en centre-ville de Roscoff. Lui aussi a lu Ouest-France du 24 mars. Et, plus tard, en mai, dans le quotidien La Croix, les déclarations du pape François : « Le pire accueil est de les ghettoïser [les migrants] alors qu’il faut au contraire les intégrer ». Les frères de Roscoff suivent les recommandations du Souverain pontife qui, depuis, a précisé son propos. Ils ouvrent les portes de la solidarité fraternelle inter-religieuse. Le 1er juin, après avoir obtenu le feu vert de ses supérieurs de l’évêché de Vannes, le septuagénaire rend disponibles quatre chambres, huit lits, aux occupants du squat. « Ils sont venus visiter les lieux. Certains ont tout de suite été conquis. Sharif, lui, hésitait. Il pensait que le confort d’une chambre avec sanitaires le détournerait de son projet : le passage en Angleterre. Quarante-huit heures plus tard, la maison était pleine ».

Devant l’hôtel Ritz, le prénom du frère s’est vite glissé dans la conversation. Les volontaires chantaient ses louanges. « Un homme remarquable. Et quelle pêche ! Il nous a bien soulagés ! ». En veille permanente sur ce qui se tramait à Roscoff, ils avaient lu dans la presse que les frères, au nombre de cinq, avaient logé pendant dix jours une vingtaine de régatiers. « On s’est dit que s’ils pouvaient héberger des « voileux », ils pouvaient bien accueillir des migrants ! », se rappelle, en riant, Paulette. Fin mai, François reçoit du collectif un courrier précisant les conditions de vie des occupants du squat mais aussi, pour le rassurer, l’organisation bien huilée du petit groupe.

Frère François invite à le suivre dans la petite salle de vie, au rez-de-chaussée. Le traditionnel meuble breton sculpté domine la pièce. Sur la table recouverte d’une toile cirée, un pot de sucre, des biscuits dans une boîte en fer et des sachets de thé noir. Le frère François, un buveur de café, s’est lui aussi mis à l’heure orientale. Ou anglaise, puisque c’est majoritairement le projet de ceux qui échouent à Roscoff. Aslam, un Pakistanais de 34 ans, rejoint la tablée pour rire aux histoires de Paulette et découvrir le règlement intérieur français-anglais rédigé en treize points par son hôte : le ménage, la cuisine, les cours de français mais aussi quelques mots sur l’accueil, la mise à l’abri « pour se reposer, réfléchir, décider ». Son titre : « Pour vivre ensemble ». Aslam lève les sourcils. Il sourit. Il acquiesce. Frère François, en bon père de famille, précise, solennel : « Aslam n’est pas concerné. C’est surtout pour les plus jeunes ! ». Quatre Albanais passent la porte. Ils ont entendu les rires de Paulette. Elle leur montre le panneau blanc, accroché au mur. En anglais, elle dit à Genti, anglophone : « Kaelig passera vous prendre vendredi à 9 h 30 pour les Restos du cœur ». Tous s’assoient. C’est toujours l’heure du thé.

AUCUN SOUTIEN DES ÉLUS

Au fil du temps, la relation aidant-aidé se dissout. Les frontières culturelles tombent. « On est allé à la plage avec eux. Il fallait voir Berouz, avec ses lunettes de soleil. On aurait dit un gamin ! Il disait : Je profite du moment présent », raconte Jacques Q., le polyglotte de la bande, étranglé par l’émotion. Lui et son épouse Gaby, infirmière, gardent le souvenir amusé de leur ami iranien, chez eux, charentaises aux pieds, ceint dans un peignoir d’emprunt après la douche. Kaelig la surfeuse s’interroge encore :

Vous croyez que Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, a accroché les photos que l’on a adressées à son cabinet ?

Kaelig

Genti et Bardi, les deux Albanais, en combinaison de surf, sous les ors de la République ? C’est peu probable. Auprès des élus contactés, le collectif n’a pas reçu et ne reçoit pas de soutien. Ou peu. Stéphane, conseiller municipal (PS) dans l’opposition a obtenu de la mairie de Roscoff des jetons pour accéder aux douches municipales. Et une petite tribune, en novembre, dans le magazine municipal pour formuler un appel aux dons.

La mairie ne nous met pas de bâtons dans les roues. Mais on ne peut pas dire qu’elle nous aide non plus.

Le collectif de soutien aux migrants

Michel a, lui, essayé d’obtenir l’adhésion des confrères du canton. Il a déposé des mots dans les boîtes aux lettres des cabinets médicaux. Pour seule réponse, le silence. Et un fardeau lourd à porter : la déception muette. Au sujet du collectif, Sharif, confie :

«  Roscoff restera une étape importante dans ma vie. Par comparaison avec Calais, un cauchemar, c’était comme un doux rêve (…). J’aime tellement ce groupe que, lorsque je suis arrivé à Cardiff, j’ai eu le sentiment d’avoir perdu quelque chose ».

 

Franchement, après mon passage par la Jungle, ils ont changé l’image que j’avais des Français.

Sharif

Son long message, dans lequel il prend soin d’additionner les attentions de chacun, s’accompagne d’une photo avec un lapin en peluche et un dictionnaire « anglais / français en images ». Un cadeau de « Mickey ».

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3 mars 2017 5 03 /03 /mars /2017 06:07
photo Jean-Luc Le Calvez

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photo Jean-Marc Nayet

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photo Jean-Marc Nayet

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photo Jean-Marc Nayet

photo Jean-Marc Nayet

200 personnes présentes devant les urgences et dans les locaux de la direction. 

Une mobilisation forte, pour que les revendications du personnel soient enfin entendues! 

lettre à la directrice de l'hôpital des personnels

lettre à la directrice de l'hôpital des personnels

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3 mars 2017 5 03 /03 /mars /2017 06:06
Marguerite Duras et Robert Antelme

Marguerite Duras et Robert Antelme

Marguerite Duras, décédée le 3 mars 1996 !


L'élan d'une jeune écrivaine (1914-1950)
Marguerite Duras, de son vrai nom Marguerite Donnadieu, est née le 4 avril 1914 à Gia Dinh, une ville de la banlieue Nord de Saïgon. A l'âge de 5 ans la jeune Marguerite vit toujours à Saïgon lorsque son père Emile meurt, en France. Deux ans plus tard, en 1923, sa mère s'installe avec ses trois enfants à Vinh Long, une ville située dans le delta du Mékong.
Marguerite Donnadieu passe toute son enfance au Viet-Nam. En 1932, alors qu'elle vient d'obtenir son baccalauréat, elle quitte Saïgon et vient s'installer en France pour poursuivre ses études. Elle obtient en 1963 une licence en droit.
Cette même année elle rencontre un certain Robert Antelme qu'elle épousera en 1939. De cette union naîtra en 1942 un premier enfant malheureusement mort-né. Cette période troublé dans la vie de Marguerite Donnadieu sera marquée également par la rencontre de son futur second mari, Dionys Mascolo.
En 1943 Marguerite et Robert Antelme déménage, ils s'installent au 5 rue St Benoît, à Paris, dans le quartier de St Germain des Près. Robert Antelme et Dionys Mascolo se lient d'une profonde amitié et avec Marguerite entrent dans la résistance. En parallèle Marguerite Donnadieu publie un premier ouvrage sous le pseudonyme de Marguerite Duras : Les Impudents (Editions Plon). L'année suivante elle passe chez Gallimard et fournit son deuxième ouvrage, La vie tranquille. 1944 est l'année qui marque l'arrestation de son mari Robert, déporté à Dachau. Marguerite s'inscrit alors au PCF, la Parti Communiste Français. A la libération Robert Antelme est libéré dans un état critique, il rejoint son épouse dans son domicile parisien. En 1947 Marguerite Duras divorce et se remarie avec Dionys Mascolo dont elle aura rapidement un enfant prénommé Jean.
Vers la diversification des activités (1950-1968)
En 1950 Marguerite Duras quitte le PCF, elle publie Un Barrage contre le Pacifique, une œuvre majeure commencée trois ans plus tôt, puis en 1952 Le Marin de Gibraltar, et en 1955 Le Square. En 1957 elle rencontre Gérard Jarlot, avec qui elle va collaborer pour de nombreuses adaptations théâtrales ou cinématographiques. En parallèle sa vie personnelle est bousculée par deux évènements majeurs : elle se sépare de son second mari et sa mère décède.
Poursuivant son œuvre littéraire, Marguerite Duras publie en 1958Moderato Cantabile; alors que les salles de cinéma mette pour la première fois à l'affiche une adaptation d'un de ses livres, Un barrage contre le Pacifique, de René Clément. Ses droits d'auteurs commencent à lui apporter une certaine aisance, ce qui lui permet d'aménager dans une maison individuelle à Neauphle-le-Château. Lancé dans le cinéma, elle signe les dialogues d'Hiroshima mon amour, d'Alain Resnais.
Cette multiplication des activités fait reconnaître Marguerite Duras au niveau national. De 1960 à 1967 elle est membre du jury Médicis. Politiquement marqué à gauche malgré l'abandon de sa carte de membre du PCF, elle milite activement contre la guerre d'Algérie, dont la signature du Manifeste des 121, une pétition sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie, est le fait le plus marquant.
En 1963 elle commence l'écriture du Vice-Consul, puis en 1964 elle publie Le Ravissement de Lol V. Stein, un nouveau roman, et l'année suivante sa première œuvre théâtrale, "Théâtre" (tome I, éditions Gallimard). Active dans les évènements de mai 1968, elle poursuit toutefois la diversification de ses activités théâtrales en créant la pièce "L'Amante anglaise", mise en scène par Claude Régy.
La reconnaissance (1968-1996)
En 1969 elle passe à la réalisation cinématographique avec "Détruire, dit-elle". Puis en 1972 sa maison sert de décor à "Nathalie Granger", son nouveau film, puis elle écrit tour à tour "India Song" et "La Femme du Gange", qu'elle tourne au cinéma (Catherine Sellers, Gérard Depardieu, Dionys Mascolo)
En 1973 "India Song" est transformé en pièce de théâtre et parallèlement en film (sorti en salles en 1975). En 1977 c'est "Le Camion" qui sort au cinéma, un film marqué par l'apparition de Duras en tant qu'actrice (rôle succinct). Cette période prolifique pour elle se poursuit avec la réalisation en 1979 de quatre courts-métrages : "Les Mains négatives", "Césarée", "Aurélia Steiner-Melbourne" et "Aurélia Steiner-Vancouver".
A partir du début des années 80, Marguerite Duras poursuit la multiplication de ses activités avec la réalisation de "Dialogue de Rome", un film commandé par la RAI Italienne, puis suivront "Savannah Bay", "La Maladie de la mort" et en 1984 L'amant, un roman largement autobiographique reprenant la trame de son enfance. En 1985 elle met en scène "La Musica deuxième" au théâtre Renaud-Barrault, puis elle publie "Yann Andréa Steiner" (1992, éditions POL), "Ecrire" (1993, Gallimard) et "C'est tout" (1995, éditions POL)
Marguerite Donnadieu, dit Marguerite Duras s'est éteinte le 3 mars 1996 à son domicile parisien de St Germain des Près.

Marguerite Duras (4 avril 1914- 3 mars 1996): par Robert Clément
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