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17 juillet 2014 4 17 /07 /juillet /2014 09:31

HUMANITE Dimanche (20 au 26 juillet 2014)

Pierre-Henri LAB

 

 

Les idées libérales ne sont pas seulement ringardes. En plombant la croissance, elles conduisent à une nouvelle poussée du chômage et creusent les déficits tandis que la pauvreté et les inégalités explosent. Ce faisant, elles alimentent une crise politique qui pourrait bien engloutir la gauche.

Leurs idées ne sont pas seulement ringardes, elles sont aussi dangereuses. La politique poursuivie par le gouvernement alimente la crise. Après l’INSEE, c’est au tour du FMI de revoir à la baisse ses prévisions pour la croissance  en France. Selon le Fond Monétaire International, celle-ci ne devrait pas excéder 0,7% en 2104 alors que le gouvernement tablait sur 1%. Cette faiblesse est essentiellement due à sa politique d’austérité. S’appuyant sur des calculs du ministère des finances la députée socialiste rapporteure du budget, Valérie RABAULT, a reconnu que « le plan d’économie de 50 milliards d’Euros pour la période 2015 – 2017 aurait un impact négatif sur la croissance de 0,7% par na ». moins de dépenses publiques, c’est en effet moins d’investissements, donc au final moins d’activités. A cet impact négatif, il faut ajouter celui des mesures qui conduisent à une réduction du pouvoir d’achat. Le gel du SMIC et des salaires dans le public et le privé, celui des pensions de retraites ont aussi un impact récessif. Dernier moteur de la croissance, la consommation est désormais en berne. Selon Bercy, elle a reculé de 1,3 point au premier trimestre.

Conduites au nom de la réduction de la dette, les politiques d’austérité ne font au final que l’alimenter. Leur effet récessif creuse les déficits car il entraine une baisse des rentrées fiscales. La dette française atteint désormais 1985,9 milliards d’Euros et représente 93,6% du PIB. Elle était de 1318,6 milliards d’Euros en 2008 et représentait 68,2% du PIB.

Inégalités et pauvretés en progrès.

En plombant la croissance, la politique du gouvernement aggrave le chômage qui concerne désormais 5,320 millions de travailleurs (inscrits en catégories A, B et C, c'est-à-dire ayant pas ou peu travaillé). Rappelons que, pour stabiliser ce dernier, il faudrait un taux de croissance au minimum de 1,5% par an. Or, selon la rapporteure du budget, Valérie RABAULT, le plan d’économies de50 milliards d’Euros va à lui seul « entrainer la suppression de 250 000 emplois d’ici 2017 ».

Austérité salariale, gel des pensions et des prestations sociales, initiés sous le quinquennat précédent et poursuivis par l’actuelle majorité, accentuent le développement de la pauvreté et creusent les inégalités. Selon une étude de l’INSEE publiée le 2 juillet dernier, la pauvreté a progressé de 0,3 points entre 2010 et 2011 pour atteindre 14,3% de la population soit 8,7 millions de personnes. Côté inégalité, l’étude révèle qu’entre 2007 et 2011, les revenus des ménages les 20% les plus riches ont progressé de 10%.

Désastreuse sur le plan économique et social, l’action du gouvernement aggrave aussi la crise politique. En reniant sa promesse de changement, François HOLLANDE a généré déception et colère. Son entêtement malgré deux sanctions électorales et une impopularité record, transforme petit à petit la crise politique en crise institutionnelle et démocratique.

Pour poursuivre sa politique en dépit du rejet dont elle fait l’objet, le gouvernement s’emploie à étouffer toute contestation. Le Parlement est réduit à une simple chambre d’enregistrement tandis que que la réforme territoriale vise, entre autres, à empêcher que localement puissent être poursuivies des politiques différentes de celles poursuivie nationalement.

Quant au « dialogue social », le gouvernement l’a instrumentalisé  pour mettre en œuvre sa politique pro patronale. Il refuse systématiquement que le bien-fondé de celle-ci et des mesures qui la composent soient débattus. Réforme des retraites, pacte de responsabilité, les conférences sociales n’ont servi qu’à faire avaliser ses choix. La négociation ne peut porter que sur de maigres mesures d’accompagnement qui, comme en témoigne le report de la mise en œuvre du compte pénibilité, peuvent être remises en cause à tout moment en cas de mécontentement patronal. Et si, malgré cela, des conflits sociaux éclatent, le gouvernement choisit alors la voie de l’affrontement comme en témoigne la récente grève à la SNCF contre la réforme ferroviaire et celle à la SNCM.

Montée de l’abstentionnisme, forte progression de l’extrême-droite  … la fuite en avant libérale du gouvernement entraine aussi la gauche vers le chaos L’ensemble de ces composantes sort gravement affaibli des dernières élections. Ebranlée jusque dans ses bastions, la gauche est désormais confrontée à une crise idéologique. Associée jusqu’à présent au progrès et à la justice sociale, la gauche glisse, sous l’impulsion de François HOLLANDE et de Manuel VALLS, vers un libéralisme mâtiné de réformes sociétales. Pas sûr qu’elle y survive …

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