Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 20:19

Articles d' Alternatives Economiques de janvier 2012 (n°309):

 

Des inégalités de patrimoine abyssales.

 

" La publication par l'INSEE des résultats de l'enquête Patrimoine réalisée fin 2009-début 2010 apporte enfin des données fraiches sur l'évolution de la richesse des ménages... Au sein de ce patrimoine, les biens immobiliers dominent avec 62% du total des actifs détenus, contre 20% pour les actifs financiers et 18% pour les biens professionnels. L'enquête montre à quel point cette richesse est mal répartie.

Les 10% les mieux dotés détiennent 46% de la masse des patrimoines, alors que la moitié la moins riche ne se partage que 7% du total.

Si la valeur du patrimoine médian s'établit à 150 200 euros, les 10% les plus riches possèdent au minimum 552 300 euros d'actifs alors que les 10% les plus modestes détiennent au maximum 2700 euros: 205 fois moins! Un rapport qui a augmenté de 30% depuis 2004.

Et qui est sans commune mesure avec l'écart des revenus disponibles, qui ne varient que de 1 à 4,2 entre les 10% les plus modestes et les 10% les plus aisés".

 

Des écarts de revenus qui seraient assez stables (en dehors des plus grosses rémunérations) et moins importants que la plupart des pays de l'OCDE. 

 

Le rapport entre les revenus 10% les plus pauvres et les 10% les plus riches est passé de 1 à 10 à 1 à 15 en 25 ans aux Etats-Unis. Au royaume-uni, dans le même temps, ce rapport est passé de 1 à 8 à 1 à 10.

"Une évolution liée à la forte baisse des taux d'imposition dans ces deux pays pendant la même période. A partir des années 2000, ce mouvement de hausse des inégalités a touché d'autres pays, épargnés jusque là par ce phénomène. C'est le cas des pays d'Europe du Nord, même s'ils restent plus égalitaires. En Suède par exemple, le ratio entre les plus riches et les plus pauvres est passé de 4 à 6 entre le milieu des années 1990 et la fin des années 2000. Même chose en Allemagne où ce ratio grimpe de 6 à 8 en quinze ans, notamment à cause de la forte progression du travail à temps partiel outre-Rhin. Quant à la France, elle fait partie du club restreint des pays où les inégalités sont restées stables depuis 25 ans.

En 2008, les 10% de Français les plus élevés avaient un niveau de vie sept fois plus élevé que les plus modestes, alors que ce rapport est de 9 en moyenne dans l'OCDE.

C'est notamment le caractère fortement redistributif des impôts et des prestations sociales qui permet à la France d'être moins inégalitaire que la moyenne des autres pays riches. Mais si les inégalités sont globalement stables  en France sur les 25 dernières années, cela cache d'importantes variations pendant cette période. Entre 1985 et 1995, elles ont fortement diminué, mais depuis, elles sont reparties à la hausse. Et pour cause: comme l'a recemment noté l'Insee, "l'impôt sur le revenu est à la fois moins progressif et d'un montant relativement plus faible qu'en 1990: il réduit donc moins les inégalités de revenus". Même constat pour les prestations sociales, moins redistributives qu'il y a vingt ans" (Laurent Jeanneau).

 

L'analyse du journaliste sur les écarts de revenu en France se voudrait presque rassurante mais elle ne prend pas en compte des chiffres concernant le bilan économique et social de la présidence Sarkozy, dont le même journal expose un peu plus loin les arêtes (qui nous restent en travers de la gorge):

 

- Les 1000 contribuables les mieux dotés ont reçu 63% des sommes restitués au titre du bouclier fiscal. Les allègements de droits de succession et de donation décidés en 2007 ont fait gagné 2,3 milliards par an aux héritiers (et autant de perdu pour l'Etat), de même que la récente réforme de barême de l'ISF rapportera 2 milliards par an aux plus riches. Avec les réductions de cotisations patronales sur les heures sup, les bas salaires, la suppression de la taxe professionnelle, on comprend pourquoi la dette s'est accrue de 40% en 4 ans, passant de 1212 milliards à 1700 milliards d'euros. 

- Pour les classes populaires et moyennes, des mutuelles plus chères, des hospitalisations, des consultations et des médicaments partiellement déremboursés (franchises, tickets modérateurs), des loyers, des transports, un accès au gaz, à l'énergie beaucoup plus onéreux.    

- 4,8 millions de personnes inscrites à Pôle emploi (un million de plus qu'en mai 2007)

- 400.000 postes détruits dans le secteur marchand, 350.000 dans l'industrie         

- 8 millions de pauvres (1 million de plus qu'en 2007). Rappelons que le RSA "socle", qui remplace le RMI depuis 2008, n'a pas été revalorisé: il représente 467 euros/ mois, soit la moitié du seuil de pauvreté, fixé en 954 euros en 2009. Le taux de non-recours au RSA atteindrait d'ailleurs 68% tant le dispositif est complexe. Le RMI était selon l'INSEE en 1990 de 24% supérieur à son niveau de 2009, le minimum vieillesse de 20% et les allocations familiales de 29%.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011