Notre-Dame-des-Landes. Une étude qui fait du bruit
27 septembre 2013 - Télégramme
Une contre-étude sur les nuisances sonores de l'actuel aéroport de Nantes, remet en cause l'utilité du projet de Notre-Dame-des-Landes.
Les nuisances sonores ne vont pas augmenter ! C'est l'un des arguments chocs de la contre-étude sur le plan d'exposition au bruit de l'agglomération nantaise du fait de l'actuel aéroport. Certes, cette contre-étude, réalisée par un cabinet privé européen indépendant (Adecs/Airinfra), a été commandée par un collectif d'élus (Cedpa) « doutant de la pertinence » du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Il n'empêche. Selon les conclusions du rapport, qui présente un nouveau plan d'exposition au bruit (PEB) à partir des projections du trafic passager du groupe Vinci (concessionnaire de l'actuel aéroport et du projet de Notre-Dame-des-Landes) et à partir du nombre de mouvements réels d'avions, il n'y a pas lieu de redouter une hausse des nuisances sonores provoquées par l'actuel aéroport.
Des avions mieux remplis et moins bruyants
Car le nombre de vols a progressé beaucoup plus lentement que ce qui était prévu en 2003, lors de l'établissement d'un premier PEB. En effet, le taux de remplissage des avions s'est amélioré comme le prouve la hausse de 9 %, en un an, du trafic passagers relevée par les derniers chiffres. Par ailleurs, la contre-étude tient compte de l'amélioration des modèles d'avions en termes de bruit.
Pas de problèmes de constructibilité
Selon les scénarios proposés à dix ans (2022) et à vingt ans (2032), l'Ile de Nantes, un secteur situé au coeur de la ville où la municipalité entend implanter le futur CHU, ne serait pas touchée par les interdictions de construction d'habitat. Ces restrictions concernent seulement le coeur du PEB, baptisé zone « C ». De même, une zone d'aménagement concerté, actuellement en friche au sud de l'Ile de Nantes, serait, elle aussi, en dehors de cette zone « C ». Pour le Cedpa, « l'argument du bruit qui deviendrait insupportable et empêcherait l'urbanisation de Nantes est un mensonge. Les conclusions de cette étude sont tout à fait en phase avec les conclusions relatives au maintien de l'aéroport de Toulouse (...). Là-bas, le préfet conclut à l'inutilité d'un déplacement ; à Nantes, il conclut l'inverse. Comprenne qui pourra ». Néanmoins, la Commission européenne a estimé le 17 septembre que le projet de Notre-Dame-des-Landes n'était pas en infraction avec la législation, notamment en matière d'environnement. Hier, l'association pro-aéroport « Des ailes pour l'ouest » a estimé que cette étude était « un baroud d'honneur ». Et d'ajouter : « Plus personne n'est dupe sur la partialité et la subjectivité des opposants, idéologues de la décroissance ».
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