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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 19:22

Communiqué envoyé le 25/01/11 à la presse...

Pouvoir jouir d'une retraite apaisée et digne en comptant sur l'appui de la collectivité pour faire face à sa perte d'autonomie est un droit fondamental que l'Etat doit garantir à tous par le biais de la Solidarité Nationale. S'occuper des vieux, c'est s'occuper du futur de chacun, faire vivre une société pour tous les âges.

C'est pourquoi les communistes morlaisiens entendent faire connaître leur inquiétude et leur colère face aux carences des politiques publiques dans le Finistère en matière de prise en charge des personnes âgées. De l'aveu même du président du conseil général, il manque 2000 places en maison de retraite dans le Finistère pour faire face aux besoins liés au vieillissement de la population et on n'en créerait actuellement que 70 par an dans le département, ces maisons de retraite ayant d'ailleurs trop souvent des tarifs journaliers inaccessibles à beaucoup de familles. Rappelons qu'en France les personnes âgées n'intègrent une maison de retraite pour des raisons de santé et de sécurité impératives qu'à 83 ans en moyenne et que 90% des places en maison de retraite construites depuis 2006 le sont dans le domaine privé en recherche de profit (pour un coût de 1500 à 3000 euros par mois en général). Parallèlement, plusieurs personnes âgées handicapées ou malades ont vu leur nombre d'heures d'aides à domicile financées par l'APA (Aide Personnalisée à l'Autonomie) amputé de manière significative par le conseil général, sous prétexte que le contexte économique ne permettrait plus de telles « largesses » de la collectivité.

En réalité, on sait tous que l'Etat a transféré aux conseils généraux des charges qu'il n'a pas compensé, qu'il les a étranglés financièrement en supprimant la taxe professionnelle et en gelant ses dotations tandis que les besoins de la population âgée et précaire augmentaient. L'APA (aide universelle qui variant en fonction des ressources et du degré de dépendance du bénéficiaire dont le montant moyen est de 500 euros) qui devait initialement être financée à 50% par l'Etat et à 50% par les conseils généraux, est aujourd'hui financée à 70% par les conseils généraux. Or, plutôt que de faire le choix de la résistance comme de nombreux départements face à cet assèchement intentionnel des ressources en continuant à couvrir les besoins sociaux, quitte à présenter un budget en déséquilibre pour alerter l'opinion, la majorité PS du conseil général a fait le choix de prolonger au niveau local les politiques de rigueur du gouvernement de droite. Cette résignation au moins-disant social se traduit également par un manque de soutien du conseil général aux 3700 salariés de l'ADMR (Aide à domicile en milieu rural), association historiquement gérée sans quête de rentabilité par des bénévoles, et aux 30000 familles finistériennes concernées par ces interventions à domicile. Le Conseil Général doit s'engager financièrement pour aider l'ADMR 29 et les associations qu'elle fédère à sortir de la mauvaise passe où elles se trouvent du fait de dépenses de prestige superflues et d'une gestion peu rigoureuse et il doit garantir aux personnels intervenant à domicile des plannings et des conditions de travail décents afin que les personnes âgées reçoivent des services de qualité. Rappelons qu'en 2010, il y a eu près de 5000 jours d'arrêt maladie chez les salariés de l'ADMR, ce qui est un signe de conditions de travail stressantes et difficiles qu'a confirmé, si besoin était, la démission en bloc du Comité Hygiène et Sécurité de l'ADMR. Rappelons aussi que si les associations ADMR cessent leurs activités, les familles n'auront d'autre recours que de faire appel aux sociétés privées à but lucratif de services à la personne favorisées par la loi Borloo de 2005 ou d'utiliser du personnel peu qualifié et précaire en chèque emploi-service.

Enfin, comment ne pas dire notre révolte devant le projet gouvernemental de réforme de la prise en charge de la dépendance qui obligerait à souscrire dès 50 ans à une assurance privée pour faire face, à la mesure de ses moyens financiers, à sa dépendance future, et créerait deux tarifs de l'APA selon que l'on accepte ou non la récupération sur le patrimoine que l'on laisse à ses enfants. Cette réforme supprimerait également pour le premier niveau de dépendance, le GIR 4, l'éligibilité à l'APA. C'est un projet profondément régressif et injuste qui, en marginalisant le financement de la prise en charge de la dépendance par la sécurité sociale au profit du financement individuel et familial, augmentera les inégalités entre retraités pour offrir au secteur assurantiel privé un marché très juteux. Nous appelons à l'inverse à la création d'un grand service public sanitaire et social garantissant à tous le droit de bien vieillir, financé par l'impôt redistributif et la cotisation sociale, et regroupant maintien à domicile, structures d'hébergement, hôpitaux et médecine de proximité en garantissant un statut et des formations de qualité au personnel.

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