78% des Français approuvent la révision de la loi éliminant la notion "de situation de détresse" pour justifier l'accès à l'avortement dans le cadre de la loi Veil. 45% des catholiques pratiquant seraient également favorables à cet amendement, selon un sondage BVA-i Télé réalisé cette semaine.
Pourtant, certains députés UMP ont à l'inverse déposé un amendement visant à dérembourser totalement l'IVG (par la sécurité sociale), amendement Jean-Philippe Poison (non pardons Poisson: l'homme est sourcilleux sur le respect de la vie... mais moins sur celui de l'auto-déremination des femmes) qui a reçu 7 votes favorables seulement, tous UMP, à l'exception de Jacques Bompard, et 4 abstentions. Jacques Bompard, le maire d'extrême-droite d'Orange, s'est illustré par la radicalité de son propos, voulant dit-il "montrer la réalité des foetus déchirés": "220000 enfants sont supprimés chaque année"... Marion Maréchal-Le Pen a également plaidé évidemment contre l'abandon de la référence à la situation de détresse. Comme François Fillon qui a qualifié l'article 5 C du projet de loi sur l'égalité hommes-femmes de "faute morale et politique" quand le très cabotin Jean-Louis Borloo craignait lui qu'"on ouvre la boîte de Pandore".
Le député UMP Nicolas Dhuicq a lui osé l'insulte suprême à la souffrance des jeunes filles qui se voient contraintes d'avorter, tout à son racisme anti-jeunes et à sa vision pétainiste de la société : "Je pense à l'ensemble de ces adolescentes qui ont déjà subi quatre ou cinq interruptions volontaires de grossesse"...
A l'inverse, Marie-George Buffet a rappelé l'évidence: "La décision pour une femme d'avorter est une décision lourde, et le chemin qu'elle doit ensuite emprunter est parfois difficile (...). Tout cela ne va pas être effacé par l'amendement. Celui-ci dit juste que la femme décide, que la femme fait ce qu'elle veut".
Najat Vallaud-Belkacem, une bonne ministre de l'égalité homme-femme à qui l'on doit aussi la pénalisation du client de la prostitution, ce rapport de domination fondé le plus souvent sur la contrainte et la misère, a elle conclu: "En mettant fin à cette notion (de détresse) nous préservons les femmes d'une régression", en citant l'Espagne où le gouvernement de droite s'apprête à un recul historique sur le droit à l'IVG. Un exemple pour certains à droite.
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