Des organisations de chômeurs et de précaires ont été reçues le 15 mars par Michel Sapin, le ministre du Travail.
Pas dans n'importe quel contexte: montée du chômage, de la pauvreté des inégalités et de la désespérance sociale avec la crise, les licenciements boursiers, la politique d'austérité. Suicide de Djamal Chaab à Nantes le 13 février, suivi par plusieurs tentatives d'immolations de chômeurs devant Pôle Emploi. Souffrance au travail des salariés de Pôle Emploi complètement débordés du fait du manque de moyens humains et dégoûtés par la réorientation de leur métier vers une politique de radiation et de tri des hommes en fonction de leur employabilité.
Elles attendaient des réponses claires et précises sur la nécessité de redonner à Pôle Emploi les moyens de fonctionner de manière efficace et humaine, et une mise en oeuvre rapide de mesures d'urgence:
- un moratoire sur les indus.
- la mise en oeuvre rapide des préconisations du médiateur de Pôle Emploi en matière de radiations, notamment concernant les nombreux abus de radiations pour "absence à convocation".
- le déclenchement automatique d'une allocation de solidarité (RSA, ASS) pour les fins de droits.
- le rétablissement intégral de l'Allocation Equivalent Retraite.
- l'augmentation substantielle des minima sociaux
- le rétablissement de la Dispense de Recherche d'Emploi
- mise en place d'un fonds scocial d'urgence à l'emploi.
Le moins que l'on puisse dire est que Michel Sapin n'a pas donné satisfaction aux demandes des chômeurs, refusant même de les écouter jusqu'au bout. Et c'est ce qui se prétend être un gouvernement de gauche !
Voici le communiqué du MNCP, Mouvement national des Chômeurs et Précaires:
Les organisations de chômeurs ont été reçues ce matin par le ministre du Travail lors d’un comité national de liaison de Pôle Emploi. Elles y ont porté les mesures d’urgence sur lesquelles elles attendaient la réponse du ministre : arrêt des radiations, moratoire sur les indus, fonds social pour les chômeurs…, toutes mesures qui permettraient de redonner un peu d’oxygène aux chômeurs et aux précaires dans cette période de crise insupportable.
Au lieu d’annonces en faveur des précaires, les associations de chômeurs se sont confrontées au silence d’un ministre impuissant et coincé dans son obsession de la dette, dogme insupportable par lequel le gouvernement se prive des moyens d’agir.
Tout au plus avons-nous appris que nous serions consultés d’ici juillet sur la réforme de la loi sur les droits et devoirs des chômeurs et sur les moyens de Pôle Emploi.
Devant un tel niveau d’insuffisance et face au mépris d’un ministre qui s’échappe avant la fin de l’échange, les associations de chômeurs, porteuses d’urgences collectives et de la souffrance de moins en moins supportable vécue au quotidien par les chômeurs, s’apprêtent donc à réagir.
Le gouvernement nous refuse la négociation, nous allons donc tout mettre en œuvre pour l’y amener, par la mobilisation collective des chômeurs et de leurs associations.
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