Un traité européen signé, malgré les promesses électorales, sans la moindre modification ; l’austérité imposée à la population alors que les robinets sont grands ouverts pour les grandes entreprises ; un accord concocté par le MEDEF et accepté par certains syndicats qui met à mal le droit du travail et supprime les garanties dont bénéficient encore les salariés ; un gouvernement « de gauche » qui transforme cet accord liberticide en projet de loi qu’il impose à sa majorité de voter tel quel ; un ministre des finances chargé de lutter contre la fraude fiscale qui possède depuis 20 ans un compte non déclaré à l’étranger et qui, jusqu’au dernier moment ment au pays et aux parlementaires déclarant « sur l’honneur » qu’il n’en a jamais eu ; …
Tout cela illustre l’effarante porosité, les accointances toxiques qui existent au sein de l’oligarchie économique, politique et médiatique qui, depuis des dizaines d’années, toutes alternances confondues, tient le haut du pavé au service exclusif de l’appétit et des exigences de l’argent-roi.
Ce n’est pas ce qu’ont voulu celles et ceux qui , en battant Sarkozy il y a moins d’un an, espéraient un changement de politique. On comprend leur désillusion, leur amertume, leur colère, leur dégoût et la nausée qui les saisit parfois.
La droite, devenue subitement amnésique par rapport à ses responsabilités dans la situation du pays, et l’extrême-droite veulent en tirer profit. L’ancienne majorité en lorgnant sur les possibles progrès de 2014 et le Front National en développant dans tous les médias généreusement mis à sa disposition le thème du « Tous pourris ! ».
Dans ce contexte la responsabilité de tous ceux qui veulent un véritable sursaut est énorme. Face aux flots de démagogie des uns et à la volonté de minimiser la situation en la ramenant à la dimension d’une dérive personnelle de Cahuzac des autres, il s’agit, sans exclusive, de rassembler contre la Finance et l’austérité toutes les forces qui ont voulu le changement en mai dernier. Il s’agit de montrer que ce système et ce régime touchent à leur fin. Qu’ils sont incapables de répondre aux besoins et aux défis de notre temps. Qu’il est indispensable et urgent de révolutionner la démocratie.
C’est le sens de la grande marche pour la VIème République du 5 mai à Paris qui se donne pour objectif d’ouvrir la voie à une véritable alternative politique dans notre pays.
Depuis trop longtemps notre peuple est privé du droit de peser véritablement sur les choix qui concernent et sa vie et l’avenir du pays.
Le refus obstiné de la proportionnelle qui seule permet de représenter fidèlement l’opinion des Français, la généralisation de la délégation de pouvoirs, la marche permanente vers un bipartisme institutionnalisé n’ont pas d’autre objectif que de maintenir indéfiniment la mainmise de cette oligarchie sur tous les aspects de la vie du pays, quelle que soit l’opinion des Français.
Il est urgent de remettre les choses à l’endroit et de redonner réellement au peuple la primauté que lui reconnaît la constitution lorsqu’elle affirme qu’il est à l’origine de toute souveraineté.
L’heure n’est donc ni au « tous pourris » ni au « coup de balai » mais au rassemblement de toutes celles et tous ceux qui veulent prendre leur place dans la construction de cette Nouvelle République.
Alain DAVID
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