Le jeudi 29 janvier, Pierre Maille a annoncé que la politique que conduisait son mouvement politique et son gouvernement, à travers notamment les 40 milliards d'euros de cadeaux fiscaux et sociaux cédés aux entreprises sans contrepartie pour l'emploi dans le cadre du CICE et du Pacte de Responsabilité, et la ratification par Hollande, contrairement à ses engagements de campagne en 2012, du Pacte Budgétaire Européen (TSCG), véritable ceinture de contention libérale et austéritaire pour les Etats, allait aboutir à une baisse de 15 millions d'euros des dotations d'Etat au Conseil Général en 2015. En 2016 et 2017, la réduction des moyens sera comparable.
Résultat:
- Le Conseil Général cesse de financer les CIO (Centre d'Information et d'Orientation). Rappelons que le rectorat projette de supprimer 4 CIO dans le Finistère (et 10 en tout en Bretagne): Morlaix, Landerneau, Quimperlé, Concarneau. Pour trouver une orientation professionnelle, les jeunes et leurs familles, les gens qui souhaitent sortir de la précarité, se reconvertir, devront se déplacer à Brest et à Quimper. Vive la proximité!
- Le Conseil Général va réduire de 10% ses subventions dans le domaine du sport et de la culture: 2 millions d'euros d'"économisés", qui vont sans doute fragilisé des associations qui souffrent déjà d'une baisse des engagements des communautés de commune, des communes, du Conseil Régional. Rappelons qu'en 2014, l'austérité et le désengagement public dans le domaine culturel ont produit la destruction de 44000 emplois dans le secteur culturel.
- Une crèche quimpéroise soutenue par le Conseil Général va fermer ses portes.
- le Conseil Général va aussi s'attaquer à l'emploi public, avec le non remplacement des départs à la retraite. C'est bien le but de ces baisses de dotations aux collectivités: diminuer le nombre de fonctionnaires, "des charges pour la collectivité", comme du temps de Sarkozy et Fillon. Quid du service rendu à la population, de la qualité de travail des agents? Des nouvelles missions à assurer pour faire face à la monter de la précarité, au défi de l'accompagnement et du logement des personnes âgées en perte d'autonomie, aux exigences de la transition écologique.
Qui dans le Conseil Général actuel a mis en cause les conséquences de la politique d'austérité pour les Finistériens lors de cette séance d'adieu à Pierre Maille, le "roi du département" pendant 17 ans et cinq mandats? Personne évidemment: PS et UMP, centre social-libéral et droite, qui se partagent les 54 sièges au Conseil Général, ne fixent peut-être pas le curseur de l'austérité et du libéralisme au même endroit, mais ils vont bien dans la même direction... malheureusement.
Faute de s'attaquer au problème du partage des richesses et des ressources de l'Etat à travers une grande réforme fiscale, la remise à plat des exonérations de charges et d'impôts pour les entreprises, ils n'ont que ces mots, de la novlangue neolibérale, à la bouche: "optimisation", "rationalisation", "baisse de la masse salariale", "baisse des dépenses publiques", "efforts à réaliser"...
Cela dit en creux l'urgence que les citoyens et électeurs du Finistère se mobilisent pour introduire un peu de pluralisme au Conseil Départemental en permettant à des élus du Front de Gauche d'y siéger.
Ismaël Dupont
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