Près de 200 citoyens ont rejoint un prix Nobel de la paix japonais, ce dimanche 26 janvier 2025, à portée de vue de la base militaire de l’Île-Longue (Crozon) pour réclamer la destruction des armes nucléaires.
Entre la tempête Herminia, le matin, et le retour de la pluie, en début de soirée, la météo a accordé une trêve ensoleillée à la presqu’île de Crozon, ce dimanche 26 janvier, dans l’après-midi. Presque 80 ans plus tôt, le 9 août 1945, au-dessus d’un village situé à 5 km de Nagasaki, le ciel de Shigemitsu Tanaka s’était, lui aussi, soudainement illuminé. « De blanc. J’ai ressenti du vent puis un bruit. J’ai pensé que la montagne venait d’exploser. »
C’était la bombe A. L’enfant de 4 ans découvrira, le lendemain, en se rendant en famille dans la grande ville japonaise, pour aider les victimes, les ravages atroces de l’arme atomique : « Des gémissements, une odeur ignoble ».
C’est le souvenir des dizaines de milliers de blessés irradiés dont quantité rendront l’âme dans les années suivantes, s’ajoutant à l’effroyable liste des morts sur le coup, de la bombe, sans oublier ses survivants, appelés qui pousse le Japonais à continuer de témoigner et militer, inlassablement, partout dans le monde « pour la destruction totale de l’arme nucléaire ». Présent, ce dimanche, au port du Fret, à Crozon, le coprésident de Nihon Hidankyo, association prix Nobel de la paix 2024, a répondu à l’invitation du Mouvement de la paix et de la CGT.
Pétition mondiale
Environ 175 militants de différentes associations et groupes politiques bretons (dont le député de Brest LFI Pierre-Yves Cadalen) ont rempli la bien trop petite, pour le coup, salle Ursule ou ont attendu, dehors, banderoles et drapeaux au vent, la fin des échanges avec l’illustre hôte. Ensemble, en scandant « Hiroshima, Nagasaki, ça suffit », ils ont formé un cortège jusqu’au bout du quai du Fret.
Avec l’Île-Longue, base des sous-marins de la force de dissuasion nucléaire française en arrière-plan, ils ont lu, en français puis en japonais, l’appel mondial, sur les réseaux sociaux, d’une pétition soutenant « l’élimination totale des armes nucléaires ». En invitant tous les pays, France en première ligne, à signer le traité sur l’interdiction des armes nucléaires, engageant l’élimination de « ces armes d’épouvante et d’extermination massive des populations, voire d’anéantissement de toute vie sur Terre ».
« La guerre, c’est le fait des élites, la paix, elle, peut venir de la population »
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