La présente situation politique est hautement périlleuse. Un sursaut populaire a permis à notre pays d'éviter le pire. Pour autant, s'endormir sur ces fragiles lauriers serait la plus sûre garantie de la catastrophe à très court terme. Nous voici au pied du mur, condamnés à comprendre vraiment et finement, par-delà nos intuitions, nos discussions, nos perceptions nécessairement partielles, nos inclinations, nos préférences. Comprendre les dynamiques à l'œuvre pour que la vague brune se retire. Comprendre pour agir efficacement et utilement. Comprendre pour œuvrer à dégager ce ciel si lourdement encombré. Pour cela, il n'est pas besoin de grand' messe, de leçons magistrales qui, en deux ou trois tweets, donnent le la définitif. Il s'agit, impérieusement, de prendre le temps d'écouter les analyses, les expériences, de les confronter, de les bousculer au besoin. Écouter tous azimuts pour faire son miel, construire et avancer.
Nous avons donc repensé le programme de l'université d'été de fond en comble pour le mettre au service de cet objectif fondamental. Nous avons ainsi dégagé plusieurs axes.
Le premier porte sur l'analyse de la séquence politique que nous venons de traverser : quelle est cette France qui met ses espoirs dans une victoire de l'extrême droite ? Quelles sont ses motivations ? Au-delà, où en est effectivement le monde du travail, par-delà les représentations qu'on peut parfois s'en faire ? De notre côté, quel regard portons-nous sur nos propres campagnes ? Comment préparer les prochaines ?
Le second concerne les problèmes structurants auxquels notre peuple est confronté. Mettons en débat les réponses, positions et propositions que nous portons.
Le troisième est également incontournable, concentré autour d'un objectif : il nous faut faire un saut d'efficacité pour notre parti, réfléchir à notre organisation pour faire beaucoup mieux de notre collectif humain une force agissante, utile, souveraine.
Le quatrième élargit la focale. On ne peut isoler la France du reste du monde. Les enjeux internationaux sont majeurs et une série d'ateliers les abordera.
Cinquième axe : « faire classe ». C'est sans doute _la_ question décisive de la période : les repères les plus élémentaires sont plus brouillés et, dans ce blizzard, les loups passent pour des chiens et les chiens pour des loups. Affronter théoriquement, politiquement, pratiquement cette question est aujourd'hui un impératif premier. L'université d'été entend y contribuer.
Enfin, dans un monde politique qu'on voudrait enfermer dans des pensées courtes et des phrases petites, qu'il est urgent d'écouter dans sa diversité le monde du travail, de la recherche et de la création. L'université d'été donnera en ce sens carte blanche à des personnalités : sans esprit de délégation de pensée ni d'attente de recette miracle mais avec cette certitude, nous ne construirons pas de chemin de progrès sans écouter ces voix, sans dialogue, sans rencontre.
C'est donc une université d'été exceptionnelle que nous travaillons à organiser au Corum, palais des congrès de Montpellier du 23 au 25 août. Exceptionnelle aussi devra être sa participation si nous voulons qu'elle soit pleinement productive et utile. Chacun y travaille, dans la conscience grave de la situation et des responsabilités que celle-ci fait reposer sur nos épaules.
Guillaume Roubaud-Quashie, directeur de l'université d'été du PCF
Inscriptions : https://www.pcf.fr/ue_24
Questions : universite-ete@pcf.fr
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