Nelly CLOAREC. Publié le
Le Département du Finistère compte investir plus de 580 millions d’euros dans la politique sociale en 2024. Entre « prévention » et « efficacité », les divergences de vue se sont exprimées au sein de l’assemblée ce jeudi 14 décembre 2023.
Le Département du Finistère compte mettre 203 millions sur la table en 2024 pour les politiques ayant trait au handicap et 128 millions d’euros pour la prise en charge des personnes âgées. (Photo d’illustration). | ARCHIVES OUEST FRANCE
En 2024, le Département ambitionne d’investir quelque 585 millions d’euros dans le champ social, soit un peu « plus de 16 millions de plus qu’en 2023 », précise Jocelyne Poitevin, première vice-présidente en charge de l’action sociale. « La part du lion dans le budget départemental », selon le président de Calan.
« Prévenir, c’est agir »
Dans les rangs de la gauche, de nombreuses voix se sont élevées. Armelle Huruguen d’abord (Finistère et Solidaires), listant des structures qui ont connu des baisses de subventions (Point écoute jeunes, maison des adolescents…) : « On constate des déconventionnements avec des partenaires historiques, des suppressions de dispositifs qui ont fait leurs preuves mais que vous considérez comme non efficaces. »
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L’élue de Quimper poursuit : « Vous parlez en euros, nous parlons en dégâts humains. Vous faites un choix cynique en vous attaquant à tous ces mécanismes qui font de la prévention. Pour nous, prévenir, c’est agir. »
« Situations indignes »
Kevin Faure rebondit : « La question du coût pour en déduire une notion d’efficacité n’est, selon moi, pas une bonne approche quand on parle d’un service public. »
Le communiste Ismaël Dupont, lui, angle son intervention sur le sort des jeunes exilés, expliquant que « certaines situations nous semblent indignes. Pour nous, et pour nombre d’associations, il est du devoir du Département d’assurer à ces enfants la jouissance pleine et entière de leurs droits ».
« La performance, alliée des plus fragiles »
Maël de Calan dit « assumer » l’évaluation de l’efficacité des dispositifs, « y compris ceux que l’on met en œuvre », assure-t-il. « Cette notion de performance, selon nous, c’est l’alliée des plus fragiles. Pour exemple, on a mis dix postes de conseillers qui rencontrent les allocataires du revenu de solidarité active (RSA) dans le courant du mois qui suit leur inscription. »
Deuxième point évoqué en réponse : le Département finance lorsque le dispositif entre dans son champ de compétence : « Exemple des missions locales : nous continuerons à financer la part de nos missions au profit des populations vulnérables. Mais la contrainte budgétaire doit nous faire regarder d’un œil neuf tous les dispositifs. »
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