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9 décembre 2023 6 09 /12 /décembre /2023 07:23
Gaza : l’ONU dénonce « l’horreur totale » subie par les Palestiniens - L'Humanité, 7 décembre 2023
Gaza : l’ONU dénonce « l’horreur totale » subie par les Palestiniens

Les carnages, les privations endurées par les civils et l’intensification des pilonnages de l’armée israélienne autour de la ville de Khan Younès prennent une dimension qui confine à l’apocalypse. L’ONU s’indigne du sort totalement injustifiable promis aux Gazaouis.

Tandis que les combats continuent de s’intensifier autour de la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, l’ONU a dénoncé, le 6 décembre, l’horreur subie par la population palestinienne, évoquant même une situation « apocalyptique ». Les représentants onusiens et des ONG encore présents sur place dénoncent les conditions dantesques faites aux secouristes internationaux, pris entre bombardements et combats de rue, pour réaliser leurs missions.

Le haut-commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Volker Türk, s’est indigné depuis Genève, où il avait convoqué la presse ce mercredi, de la « punition collective » infligée ainsi à la population civile palestinienne, deux mois après « les horribles attaques du Hamas ». Il a réclamé un arrêt immédiat des hostilités et la libération de tous les otages.

La situation confine à l’apocalypse, a-t-il indiqué, reprenant à son compte le terme employé par le chef des opérations humanitaires des Nations unies, Martin Griffiths, pour témoigner de l’extrême gravité de la situation et de la montée continue des atrocités subies par les civils.

Khan Younès transformée en piège mortel

Le haut-commissaire a ajouté, à Genève, qu’il existe « un risque accru » que les plus graves crimes (génocide, crime contre l’humanité et crimes de guerre) soient commis. Il a demandé que des mesures soient prises « de toute urgence, tant par les parties concernées que par tous les États, en particulier ceux qui ont une influence, pour prévenir » de telles exactions. Il a également fustigé les déclarations déshumanisantes faites « par des responsables israéliens de haut niveau actuels ou anciens, ainsi que par des représentants du Hamas », renvoyant à la possibilité de traduire de tels individus « devant un tribunal compétent ».

À Khan Younès assiégée par l’armée israélienne, des combats et des pilonnages, sans doute les plus acharnés depuis le début de la guerre, se poursuivent pour le contrôle du centre-ville. Ce qui a transformé la cité du sud de la bande de Gaza en piège mortel pour tous les déplacés du Nord qui fuyaient d’autres lieux pareillement expédiés en enfer. L’un d’eux, Khan Yani, interrogé par l’AFP à Rafah, un peu plus au sud, à la frontière égyptienne où il a réussi, vaille que vaille, à fuir à pied, s’exclame : « Nous voulons comprendre. S’ils veulent nous tuer, qu’ils nous encerclent dans un seul endroit et nous éliminent tous ensemble. Mais nous pousser à nous déplacer d’un endroit à l’autre, ce n’est pas juste. »

1,9 million de déplacés

Rafah est désormais l’unique lieu gazaoui où de l’aide humanitaire est encore distribuée. Sur ce territoire, quelque 1,9 million de personnes (plus de 80 % de la population) ont été déplacées et près de la moitié des habitations ont été détruites, selon les chiffres de l’ONU. Martin Griffiths, le coordinateur de l’aide d’urgence de l’ONU, ne décolère pas.

« Aucun endroit, dit-il, n’est sûr à Gaza. Ni les hôpitaux, ni les abris, ni les camps de réfugiés. Personne n’est en sécurité. Ni les enfants. Ni les travailleurs de la santé. Ni les humanitaires. Ce mépris flagrant des bases de l’humanité doit cesser. »

Le chef de l’ONU met en garde contre un « effondrement total de l’ordre public » à Gaza et saisit le Conseil de sécurité

Théo Bourrieau, L'Humanité, 7 décembre 2023

Le secrétaire général de l’ONU, a mis en garde mercredi 6 décembre contre un « effondrement total de l’ordre public imminent » à Gaza, pilonnée par Israël. Antonio Guterres a fait appel à l’article 99 de la Charte des Nations Unies, lui permettant d'« attirer l’attention du Conseil » sur un dossier qui « pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationale ».

« Avec les bombardements constants des forces armées israéliennes, et en l’absence d’abris ou du minimum pour survivre, je m’attends à un effondrement total de l’ordre public imminent, dû à une situation désastreuse, rendant même une assistance humanitaire réduite impossible. » C’est ainsi qu’Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, s’adresse dans une lettre inédite au Conseil de sécurité.

Le chef de l’ONU invoque ainsi pour la première fois depuis son arrivée, le 1er janvier 2017, l’article 99 de la Charte des Nations Unies, pour « attirer l’attention du Conseil de Sécurité sur toute affaire qui, à son avis, pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationale ». Cet article prévoit alors que la présidence du Conseil de sécurité, assurée par chacun des membres à tour de rôle pendant un mois, actuellement occupée par l’Équateur à travers son ambassadeur Cristian Espinosa Cañizares, réunisse le Conseil de sécurité. Ce dernier devrait donc se rassembler vendredi 8 décembre.

« Une catastrophe aux conséquences irréversibles »

« Une situation encore pire pourrait se produire, y compris des épidémies et une pression accrue vers des déplacements de masse vers les pays voisins », écrit Antonio Guterres, constatant que l’aide humanitaire transitant par le point de passage de Rafah, entre l’Égypte et la bande de Gaza, est « insuffisante » et que l’ONU est « incapable d’atteindre ceux qui ont besoin d’aide à l’intérieur de Gaza ». « Nous faisons face à un grave risque d’effondrement du système humanitaire. La situation se détériore rapidement vers une catastrophe qui pourrait avoir des conséquences irréversibles pour les Palestiniens dans leur ensemble et pour la paix et la sécurité dans la région », alerte le secrétaire général de l’ONU, rappelant que « la communauté internationale a une responsabilité d’utiliser toute son influence pour empêcher une nouvelle escalade et mettre fin à cette crise », et appelant les membres du Conseil de sécurité à « faire pression pour éviter une catastrophe humanitaire ».

Cette lettre a d’abord été saluée par une partie de la communauté internationale, notamment par Pedro Sanchez, premier ministre espagnol, qui a exprimé « tout son soutien » au courrier écrit par Antonio Guterres. Mais l’initiative du chef de l’ONU n’a pas plu au ministre des Affaires étrangères israélien, Eli Cohen, ce dernier qualifiant sur X (ex-Twitter), de « danger pour la paix mondiale » le mandat du secrétaire général des Nations Unies. « Sa demande d’activation de l’article 99 et l’appel à un cessez-le-feu à Gaza constituent un soutien à l’organisation terroriste Hamas », a même osé le chef de la diplomatie israélienne.

Pour rappel, dans sa résolution adoptée mi-novembre, après quatre textes rejetés et plus d’un mois de silence sur cette guerre, le Conseil de sécurité n’était parvenu à se mettre d’accord que sur un appel à des « pauses et couloirs humanitaires » dans la bande de Gaza, ni sur un « cessez-le-feu » ni même une « trêve ».

D’autre part, les dirigeants des pays du G7, réunis mercredi 6 décembre en visioconférence, ont appelé à une action « plus urgente » face à la crise humanitaire dans la bande de Gaza, mais aussi à « revenir à un processus de paix plus large » entre Israéliens et Palestiniens et ont réaffirmé leur soutien à la création d’un État palestinien. « Nous restons attachés à un État palestinien dans le cadre d’une solution à deux États qui permette aux Israéliens et aux Palestiniens de vivre dans une paix juste, durable et sûre », ont-ils affirmé dans un communiqué.

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