Dans le journal "La Terre", une expression forte de Fred Giraud au nom de la fédération PCF des Deux-Sèvres sur les procédures judiciaires à l'encontre des opposants aux méga-bassines.
La fédération des Deux-Sèvres du PCF appelle à soutenir les camarades poursuivis, dont un qui a eu un verdict d'un an de prison ferme en août, d'autres d'un an avec sursis, et à soutenir David Bodin, secrétaire de l'UD CGT et militant par ailleurs du PCF, convoqué avec d'autres militants syndicaux opposés aux mega-bassines le 8 septembre au tribunal correctionnel de Niort. Sophie Binet sera présente pour le soutenir le 8 septembre à Niort devant le tribunal. Saint-Soline, un cas d'école de la brutalité et de la violence des pratiques du président Macron et de son gouvernement face au mouvement social, syndical, écologiste, et aux oppositions citoyennes.
Par Frédéric GIRAUD, secrétaire départemental Fédération PCF en Deux-Sèvres.
Le tribunal Correctionnel de Niort a prononcé début août la condamnation à un an de prison pour Loïc S., militant écologiste et « anti-bassines », de la prison avec sursis pour trois autres participants à la manifestation de Sainte-Soline !
En parallèle, le secrétaire de l’Union Départementale CGT du département des Deux-Sèvres, également adhérent du PCF, est cité à comparaître le 8 septembre prochain devant le même Tribunal, au motif de « soupçons d’organisation de manifestation interdite ». Ce camarade sera jugé avec 7 autres militants anti-bassines, de Sud Solidaires, de la Confédération Paysanne, de BNM (Bassines Non Merci), des Soulèvements De La Terre,…
Après le dramatique bilan humain de la manifestation du 25 mars 2023 à Sainte-Soline,
la répression de l’État Macron s’abat sans discernement : garde à vue, tabassage d’un militant chez lui par des « barbouzes », recours à la brigade anti-terroristes, emprisonnement pendant plusieurs semaines avant sa comparution pour Loïc S., traçage ADN, etc… et poursuites judiciaires de plusieurs militants… Mais aucun des gendarmes qui ont blessé des manifestants, y compris très grièvement, ne sont à ce jour poursuivis et ne le seront jamais faute de pouvoir les identifier !!!
Ces actions qui utilisent systématiquement la violence, la peur, l’intimidation et amalgament les manifestants à des factieux ne relèvent en aucun cas d’un État de droit. Elles participent d’une stratégie de pourrissement du mouvement massif et déterminé contre les méga-bassines et contre la privatisation de l’eau. Il en a été de même lors du mouvement contre la réforme des retraites et auparavant, contre les Gilets Jaunes.
Nous saluons le rapport des observateurs de la Ligue des Droits de l’Homme sur les « faits » qui se sont produits lors de la manifestation de Sainte-Soline. Ils sont incontestables : il s’est agi d’« empêcher l’accès à la bassine quel qu’en soit le coût humain ». Rappelons que la bassine n’était alors qu’un trou de terre entouré de grilles !
Nous, militant.es du PCF présent.es lors de cette manifestation, restons choqué.es d’avoir vu un tel déploiement de violence de la part des forces de l’ordre qui ont frappé les manifestant.es présent.es dans les cortèges avec des armes de guerre, grenades de désencerclement, grenades lacrymogènes et assourdissantes, et autres quads armés !… 3200 gendarmes, 9 hélicoptères !
« Quel que soit le décompte exact de l’utilisation des armes à Sainte-Soline, nous retiendrons qu’il a été fait usage de plusieurs milliers de munitions d’armes de guerre dont certaines dysfonctionnaient, mettant encore plus en danger les manifestant•e•s. Elles étaient tirées de manière indiscriminée pendant quasiment deux heures, témoignant d’une intensité exceptionnelle et d’un usage immodéré du recours à la force » (extrait du rapport définitif de la LDH du 10 juillet 2023).
Six experts de l’ONU ont indiqué dans une lettre au gouvernement français leur inquiétude sur les violences policières et plus largement la non prise en compte de la problématique de l’eau par ce gouvernement : « Nous sommes profondément préoccupés par la criminalisation des individus qui manifestent contre les méga-bassines, ainsi que les dérives de la stratégie du maintien de l’ordre…par la poursuite du développement des projets de méga-bassines en France » .
Que faut-il de plus, à ce gouvernement, qui se dit garant de la République, pour reconnaître l’impasse de la répression et l’impasse écologique des méga-bassines ? Des morts ?
Avec le collectif BNM dans lequel le PCF 79 est impliqué depuis le début du mouvement, avec les SDLT, la Confédération Paysanne, l’UD CGT 79, Sud Solidaires, de nombreuses associations, des élu.es politiques dont les élu.es régionaux PCF à la Région Nouvelle Aquitaine, nous demandons un moratoire de tous les chantiers en cours qui permette d’établir un dialogue sur la construction d’un projet de territoire de gestion de l’eau et de l’agriculture, élaboré démocratiquement.
Plus largement, l’eau est vitale et doit être partagée, son accès ne doit pas être source de conflit entre les pays, entre les peuples et entre les régions. Le défi climatique renforce l’exigence d’un nouveau modèle de coopération basé sur l’entraide, inséparable du désarmement et de la consolidation de la paix dans le monde.
Pour le PCF, protéger et défendre l’eau et son usage dans le Marais Poitevin, c’est aussi construire la paix, en France et dans le monde !
Le maintien de l’ordre doit garantir la liberté de manifester, qui est un droit constitutionnel fondamental de notre République. Il doit être respecter point barre.
Pour que vive la paix de l’eau et non la guerre de l’eau !
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