Au cinquième étage
Lorsque l’on arrive au cinquième étage, nous retrouvons les fauteuils « Lounge Alta en acier » dessinés par Oscar Niemeyer et sa fille Anna-Maria, réalisés en collaboration avec les frères Schulmann - Théodore et Michel - fabricants (éditeurs), distributeurs français de mobilier.
Au mur, le poème de Paul Éluard « Liberté, j’écris ton nom ». Écrit en 1941, il paraît clandestinement en 1942 dans un recueil intitulé Poésie et vérité 1942 et à Alger dans la revue poétique Fontaine de Max-Pol Fouchet. Il sera édité par Les Éditions de Minuit en 1945.
Après la mort de Paul Éluard en 1952, les Éditions Seghers approchent Fernand Léger qui enlumine ce poème dans un livre accordéon, de quatre pages. C’est à partir de cet ouvrage qu’a été réalisée la tapisserie exposée à l’étage. Elle fut tissée en avril 1963, dans les Ateliers Tabard Frères et sœurs à Aubusson.
Sur la gauche, à l’extrémité du bâtiment, la salle de l’Exécutif national, anciennement appelé Secrétariat général. Elle ouvre sur chacune des façades de l’immeuble, les plafonniers suspendus suivent rigoureusement la forme de la table qui fait penser à une barque.
C’est dans cette salle que le 27 juin 1972, fut signé le Programme commun de gouvernement PCF/PS en présence de Georges Marchais, secrétaire général du PCF et de François Mitterrand, premier secrétaire du Parti socialiste. Le ralliement des Radicaux de gauche finalisera le rassemblement de la gauche sur un programme commun de gouvernement, le 12 juillet 1972. C’est de nouveau dans cette salle que se tiendront les discussions en vue de son actualisation.
Ce cinquième étage est occupé par les bureaux des membres de la direction du PCF, au nombre desquels, toujours dans ces années 70 : Georges Marchais secrétaire général, Gaston Plissonnier à la coordination du travail du Bureau politique et du secrétariat, Jacques Duclos président du groupe communiste au Sénat, Charles Fiterman secrétaire de Georges Marchais, André Vieuguet responsable de l’Organisation, Paul Laurent coordination des problèmes communs des fédérations de la région parisienne, Gustave Ansart de la Commission centrale de contrôle politique.
Au sixième étage
Le restaurant
« Les cuisines sont traitées comme des bureaux, c’est-à-dire un lieu de travail normal, avec, des fenêtres, une vue sur l’extérieur, et ça idéologiquement c’est tout à fait important. » C’est en ces termes que Jean Deroche évoque le restaurant dans une émission de France-Culture en juillet 2020, consacrée à « Oscar Niemeyer, architecte populaire » dans le cadre d’une série « Bâtisseurs » autour de 40 portraits d’artistes majeurs.
C’est dans « ce bureau » que travaillaient cinq camarades pour préparer les repas, servir et veiller aux locaux.
À la sortie de l’ascenseur, des murs recouverts de carreaux de faïence bleus et blancs, les azulejos typiques du Portugal. Ils sont l’œuvre d’Athos Bulcão, céramiste, qui a suivi Oscar Niemeyer depuis son implication dans les constructions de Brasilia.
Les portes en verre du restaurant arborent deux autocollants, « Le fumet oui. La fumée non », qui avec humour précisent qu’ici, contrairement aux autres lieux du bâtiment, à cette époque, on ne fume pas.
Les portes d’entrée poussées nous avons à gauche les cuisines où étaient préparés les repas, devant nous le comptoir où ils étaient servis et sur la droite la grande salle de restaurant aux grandes vitres laissant entrer la lumière et la vie du quartier. À chaque extrémité, un patio, celui de gauche dispose d’un petit escalier en colimaçon qui mène à la terrasse.
Gérard Pellois
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