Nous avons quitté le « 44 Le Pelletier » pour regrouper l’ensemble de nos secteurs de travail et nous sommes en 1971 quand commence l’installation dans ce bâtiment.
L’Internet n’existe pas. C’est dans les journaux français et étrangers, les hebdomadaires et les revues spécialisées que les différents secteurs de travail puisent l’information nécessaire à la compréhension du monde, des intérêts qui s’y affrontent et des voies de sa transformation.
Sous l’impulsion de Georges Gosnat va se mettre en place un service qui n’existait pas réellement au « 44 Le Pelletier », le Service central de documentation (SCD). La responsabilité en est confiée à Guy Pélachaud, ingénieur des Arts et Métiers.
Le SCD s’installe sur une partie du 1er étage
Son objectif, assurer une veille pour constituer des dossiers analytiques.
Le SCD était organisé en trois départements de veilles et d’une bibliothèque :
- Veille politique principalement sur les écrits et positionnements politiques du pouvoir et des autres partis et tout ce qui avait un rapport avec la lutte idéologique, et une revue de presse quotidienne.
- Veille à l’international sur les positions de partis en Europe et dans le monde, sur les pays socialistes et sur la communauté européenne.
- Veille sur les entreprises, informations économiques, bilans d’entreprises, études par régions et départements.
La bibliothèque gérait les abonnements des hebdomadaires et des revues, achetait les livres incontournables dans tous les domaines et repérait des « idéologues » pour alimenter la réflexion et enrichir nos connaissances. Les articles étaient photocopiés, découpés et collés pour réaliser des fiches analytiques.
La photocopieuse/trieuse était tenue par Marc Poulton, ancien directeur de France-URSS, retraité bénévole qui éditait également chaque matin, à 7h30, la revue de presse faite très tôt par un étudiant pour qu’à 9 h tous les dirigeants du Parti puissent en prendre connaissance.
Certains documents étaient édités à l’imprimerie du 1er sous-sol sur machine Offset tenue par Alain Vermeersch, dit « Gutemberg » ou « Gugu »
C’est encore au SCD qu’a été faite, très tôt, l’expérimentation du minitel, dirigé par René Le Guen, Michel Dauba et par Guy Pélachaud ; une équipe s’est constituée autour de Yann Le Pollotec et de jeunes camarades comme Serge Leblond, Lubin Chantrelle, Martine Louaire, Pascal Carreau… Le « 3615 PCFDOC », un nouveau moyen de s’informer pour les organisations du Parti et de communiquer, entre elles et envers l’extérieur, vers le grand public et les organisations de masse ou professionnelles.
Elle s’appuie sur la documentation du Comité central enrichie de milliers de dossiers quotidiennement tenus à jour à l’aide, en moyenne, de 900 coupures de presse choisies parmi 50 quotidiens, 250 hebdomadaires, 600 revues, 300 publications étrangères.
Le nec plus ultra sera le traitement des résultats électoraux : remonté des résultats par les fédérations, puis saisie le soir même. Et le lendemain matin très tôt, des camarades, au nombre desquels Gérard Fournier qui deviendra l’administrateur du siège, se rendaient dans les gares récupérer les journaux régionaux pour compléter les résultats. Ce dispositif fut tellement efficace que nous mettions les résultats en ligne avant le ministère de l’Intérieur.
L’autre partie du 1er étage était occupée par plusieurs secteurs et revues.
Le SCD côtoyait sur le même étage la Section économique sous la responsabilité de Philippe Herzog et à laquelle participaient Jean Fabre, Anicet Le Pors, Jean-Claude Poulain, Paul Bocarra, Henri Claude, Jean Chatain... Il y avait aussi la revue Économie et politique qui existe toujours.
Il y avait également la Section agraire dirigée par André Lajoinie, avec Fernand Clavaud, Jean Flavien... et aussi une camarade, Marie-Louise Petit, qui épluchait la presse internationale, et cette camarade avait même connu Lénine.
Gérard Pellois
En collaboration avec Gérard Streiff,
Gérard Fournier, Serge Leblond, Alain Vermeersch
commenter cet article …