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13 mars 2023 1 13 /03 /mars /2023 11:33
Tawfik Zayyad

Tawfik Zayyad

Communist'Art: Tawfik Zayyad (1929-1994).
 
"Je graverai le numéro de chaque parcelle
de notre terre violée
et l’emplacement de notre village et ses limites
et ses maisons qu’ils ont dynamitées
et mes arbres qu’ils ont déracinés
et toutes les fleurs sauvages qu’ils ont arrachées
afin de me souvenir.
Je graverai inlassablement
toutes les saisons de mes douleurs
toutes les saisons de l’infortune
de la graine
à la coupole
sur l’olivier
dans la cour de ma maison."
 
Tawfik Zayyad est un poète palestinien né à Nazareth en 1929 et décédé en 1994.
Né en Galilée, il étudie la littérature en URSS.
Zayyad était à la fois maire de Nazareth, la plus grande ville palestinienne d'Israël, député communiste à la Knesset (parlement israélien) de 1973 à 1994 et dirigeant du parti communiste d'Israël, le Rakah, qui rassemblait des militants juifs et arabes.
L’une des réalisations les plus marquantes de Zayyad fut d’avoir dirigé avec succès la grève nationale du 30 mars 1976 organisée en guise de protestation contre la confiscation de terres palestiniennes par Israël et qui est aujourd’hui commémorée chaque année comme Journée de la Terre. Quand le gouvernement israélien tenta d’arrêter la grève en allant trouver les maires des municipalités palestiniennes en Israël, Zayyad, dit-on, montra du doigt la foule de plusieurs centaines de personnes massées en dehors de l’immeuble pour soutenir la grève et déclara : « Ce n’est pas vous qui décidez si cette grève a lieu ou pas, mais bien eux ! ». Une telle foi dans le pouvoir des masses et de la lutte de classe est profondément enracinée dans lidéologie communiste, dont Zayyad était un adepte passionné.
Un rapport qu'il coécrit sur les conditions dans les prisons et l'usage de la torture concernant les détenus palestiniens est réimprimé dans le journal israélien Al HaMishmar Il est également présenté aux Nations-Unies par Taoukik Toubi et Taoufik Ziyad après leur visite à la prison Al-Far'ah le 29 octobre 1987. Il est ensuite longuement cité dans un rapport de l'Assemblée générale des Nations Unies en date du 23 décembre 1987, où il est décrit comme « peut-être la meilleure preuve de la vérité des rapports décrivant les conditions inhumaines répugnantes endurées par les prisonniers arabes ».
Alors qu'il est toujours maire de Nazareth et membre de la Knesset, il est tué le 5 juillet 1994 dans une collision frontale dans la vallée du Jourdain, sur le chemin du retour de Jéricho où il venait d'accueillir Yasser Arafat, président de l'OLP, de retour d'exil.
 

Un point important que Sorek fait remarquer dans son livre, c’est que Zayyad et le communisme sont indissociables. La vision de Zayyad était fermement enracinée dans la solidarité de classe, l’anticolonialisme et le cosmopolitisme. De plus, Zayyad n’hésitait pas à défendre ses points de vue, réprimandant même Gamal Abdel Nasser en 1959 – le dirigeant arabe le plus populaire de l’époque, et même à ce jour – d’avoir adopté une position anticommuniste. La foi inébranlable de Zayyad en l’idéologie marxiste modelait sa vision dans le sens d’une réconciliation juste des Palestiniens et des Israéliens et d’un optimisme constant à propos d’un partenariat commun entre Palestiniens et Juifs.

« Il cherchait des ponts vers les Israéliens juifs en raison de sa foi en une humanité partagée, en une affiliation de classe partagée. » (Sorek, p. 282).

Internationaliste et communiste, Zayyad était profondément palestinien. Même s'il a écrit des poèmes en l'honneur des travailleurs et des poètes progressistes du monde, sa poésie se confond avec cette terre tant aimée, cette"terre violée" de la Palestine. Zayyad ressentait la tragique histoire de la Palestine et de son peuple qui lutte toujours pour sa survie. "Le drame que je vis est ma part de vos tragédies" écrivait-il dans l'un de ses poèmes :
 
"Je vous appelle
Je serre vos mains
J’embrasse la terre sous vos pieds
 
Et je dis : je vous donne ma vie
Je vous offre la lumière de mes yeux
Et la chaleur de mon cœur
Le drame que je vis est ma part de vos tragédies.
Face à mes oppresseurs je me suis dressé
Orphelin, nu, déchaussé
J’ai préservé l’herbe verte sur les tombes de mes ancêtres"
 
Comme d'autres palestiniens, Zayyad n'a pas quitté sa Galilée natale ; il voulait, disait-il, garder l'ombre des orangers et des oliviers de la Palestine:
 
"Ici nous resterons
Gardiens de l'ombre des orangers et des oliviers
Si nous avons soif nous presserons les pierres
Nous mangerons de la terre si nous avons faim mais nous ne partirons pas !!
Ici nous avons un passé un présent et un avenir"
 
Sources:
Wikipédia
https://charleroi-pourlapalestine.be/index.php/2020/12/23/tawfiq-zayyad-poete-de-la-resistance-et-la-lutte-palestinienne/
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