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16 février 2023 4 16 /02 /février /2023 06:30
Ouest-France
En Finistère, le débat sur la réforme des retraites s’invite en session du conseil départemental

Publié le Rosemary BERTHOLOM

Sans surprise, la majorité départementale et l’opposition n’ont pas la même appréciation du projet de réforme des retraites. Maël de Calan, président, a répondu à l’opposition alors que les trois groupes l’ont interpellé sur cette actualité.

Depuis plusieurs semaines, chaque semaine, plusieurs milliers de personnes manifestent dans les rues de Quimper et dans tout le département pour protester contre la réforme des retraites.

Depuis plusieurs semaines, chaque semaine, plusieurs milliers de personnes manifestent dans les rues de Quimper et dans tout le département pour protester contre la réforme des retraites. | VINCENT MOUCHEL

Cette actualité s’est invitée en séance plénière. Maël de Calan, président du conseil départemental du Finistère, avait déjà apporté son soutien à la réforme des retraites, lors de ses vœux, le 20 janvier 2023. Il en a à nouveau parlé alors que Kévin Faure, coprésident de l’opposition Finistère & Solidaires, l’a interpellé sur ce projet.

« Vous défendez une vision néolibérale, portée sur le mérite par le travail, et défendez un recul de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans, c’est ce que je considère une politique de droite ; je défends une vision d’une société juste, équitable et protectrice, portée sur l’émancipation et la liberté des individus, et je combats tout report de l’âge légal de départ à la retraite, c’est ce que je considère une politique de gauche. Le clivage est clair et nécessairement nous n’abordons pas les politiques départementales avec les mêmes priorités. » Philippe Guillemot (Oui la Bretagne) et Pauline Louis-Joseph-Dogué (Finistère d’avenir) ont également déclaré être contre cette réforme des retraites.

« Je suis partisan de la retraite à 65 ans »

Réponse Maël de Calan : « Avec mes collègues, nous estimons que nous avons suffisamment de grands sujets de politiques publiques à évoquer dans cet hémicycle pour ne pas transformer l’assemblée départementale en petite Assemblée nationale. »

Toutefois, il argumente sa position : « Je la soutiens, c’est parfaitement exact. Je suis partisan de la retraite à 65 ans. Je réponds. Pas pour soutenir ou critiquer le gouvernement ou tel aspect de la réforme. Chacun ici, de séance plénière en séances plénière, n’oublie pas de mentionner qu’il manque de l’argent en France. La dépense publique n’a jamais été aussi élevée dans l’histoire de notre pays. Il manque de l’argent pour l’école, pour la santé, le logement, le handicap, les Ehpad – et il en manquerait considérablement plus si entre 2002 et 2004, un gouvernement courageux n’avait pas décidé de porter l’âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans –, pour l’environnement, pour l’enfance… Bref, il manque des milliards partout. »

« Il n’y a pas de recette magique »

Pour Maël de Calan, « Il n’y a pas de recette magique, tous les leviers doivent être mobilisés. Un an de report de l’âge de départ à la retraite rapporte 10 milliards d’euros à l’État. Et ce sont des milliards qui peuvent être investis dans les services publics. Naturellement, les carrières longues doivent être prises en compte. L’égalité hommes-femmes également. Je rappelle le niveau dramatique des petites retraites, notamment des petites retraites agricoles, c’est un fléau dans notre département. Si nous pensons qu’il manque des milliards pour les services publics, nous ne pouvons pas refuser toute réforme qui aboutit à travailler plus pour créer ces milliards qui manquent à la France. »

« Il faut prendre la mesure de la mobilisation »

Un argumentaire qui ne convainc pas l’opposition. « En tant qu’institution politique, nous devons nous interroger sur une telle réforme déconnectée de son objet principal : la question du travail. Il s’agit davantage d’une vision comptable, paramétrique et budgétaire, basée sur des hypothèses inquiétantes, plutôt qu’une réelle réforme sociale ou un réel projet de société » , estime Kévin Faure.

Ismaël Dupont alerte : « Il faut prendre la mesure de la mobilisation. » Selon l’élu communiste, « il faut un référendum ».

https://www.ouest-france.fr/bretagne/finistere/en-finistere-le-debat-sur-la-reforme-des-retraites-s-invite-en-session-du-conseil-departemental-aa243458-a88f-11ed-aeeb-69381795ad8f

Conseil Départemental du Finistère du 9 février - Ismaël Dupont répond à Maël de Calan sur son soutien à la réforme des retraites Macron

Entre 1:22 et 1:25 sur la vidéo de la séance plénière du Conseil Départemental du 9 février 2023

Monsieur le président, cher.e.s collègues,

J'ai été un peu surpris par rapport à l'argument que vous avez donné pour justifier votre soutien à la réforme des retraites en opposant l'argent qui manquait pour les services publics, les EHPAD, l'éducation, la santé, et la nécessité de financer ces retraites. Je voulais vous rappeler monsieur le président que ce n'était pas principalement l'Etat qui finançait les retraites des salariés mais les cotisations sociales payées par les employeurs et les salariés. L’État verse ses cotisations au titre de ses fonctionnaires mais si on veut s'intéresser au déséquilibre du financement des retraites, il faut principalement se tourner du côté des baisses de montant des cotisations sociales. C'est lié au chômage qui frappe notre pays depuis les années 80, c'est lié aussi aux politiques de lutte contre le chômage d'inspiration néo-libérale qui se traduisent par des politiques de baisse des cotisations sociales notamment sur les bas salaires, c'est lié à la politique d'individualisation du rapport au travail où on préfère donner des primes plutôt que d'augmenter les salaires intégrant les cotisations sociales, et c'est lié également à des politiques qui favorisent plutôt les actionnaires des entreprises. Parce que si l’État manque d'argent pour tout comme vous l'avez dit, monsieur le président, ce qui est vrai en partie, c'est bien parce que d'un autre côté le coût du capital augmente et que depuis la période de la crise sanitaire notamment chaque année les revenus des milliardaires augmentent de 50% à 100% et c'est le cas des grands groupes du CAC 40 et des dividendes versés aux actionnaires. Il n'y a qu'à voir hier le chiffre de 17 milliards de reversement à ses actionnaires par l'entreprise Total. Cette réforme des retraites a essentiellement pour but de réduire le coût du travail pour favoriser les profits des entreprises et notamment des grandes entreprises et de nourrir la spéculation en favorisant l'émergence des fonds de pension, mais pour la grande masse de la population ça va se traduire par une baisse drastique des pensions par le jeu des décotes et c'est ce qu'ont bien compris les finistériens qui ont été présents comme jamais dans la rue depuis 1995 et 2010, et ce n'était pas 36 000 personnes qu'il y avait dans la rue le 7 février dernier dans notre département, mais bien plutôt 50 000, et 70 000 le 31 janvier. Donc je pense qu'il faut prendre la mesure de cette mobilisation. Cela fait plus de 20 ans qu'on avait pas vu 2,5 millions de personnes dans la rue dans notre pays pour des journées de mobilisations syndicales. Une réforme qui est rejetée par 75% des Français et que le gouvernement voudrait nous imposer de force via un tour d'artifice réglementaire et un raccourcissement du débat parlementaire. Sur cette réforme les Français doivent avoir la parole et il faut un référendum. On ne peut pas s'attaquer à un des piliers de notre république et de notre contrat social sans consulter les Français. 

Ismaël Dupont

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