Séance plénière du 15 décembre 2022
Article 14 du règlement intérieur
Vœu de soutien aux exilés présenté par les 22 élu.e.s du Groupe Finistère et Solidaires au Département du Finistère (dont 3 élu.e.s communistes et apparentés: Jacqueline Héré, Ismaël Dupont, Isabelle Maugeais)
La France est reconnue mondialement comme le pays des Droits de l’Homme, se caractérisant comme une terre d’accueil et de solidarité auprès de celles et ceux qui sont contraints de fuir leur pays, l’extrême misère, la guerre, les conséquences du réchauffement climatique ou encore la dictature. Nous, Conseillères départementales et Conseillers départementaux du Finistère, affirmons notre attachement à cette solidarité humaine envers celles et ceux qui subissent des atrocités qui ne cessent de s’accroître dans notre monde actuel, poussant des enfants, des femmes et des hommes à quitter leur pays au péril de leur vie.
Nous sommes particulièrement attachés à l’engagement de l’ensemble des Départements de France à se mobiliser pour accueillir collectivement les jeunes Mineurs Non Accompagnés, qui ont tous rencontré des parcours traumatisants. Le Département du Finistère est reconnu pour son engagement en faveur de la protection de l’enfance et notamment pour l’accompagnement des Mineurs Non Accompagnés. A compter de 2024, les mineurs confiés aux Départements ne pourront plus être hébergés dans des hôtels. Cette avancée dans la protection des enfants, permettra d’accueillir les exilés mineurs dans les meilleures conditions, avec l’accompagnement de qualité mis en place depuis plusieurs années déjà.
Plus globalement, nous souhaitons que le projet de loi sur l’immigration ne soit pas une énième occasion de stigmatiser les réfugiés en détresse dans le débat public. Cette loi doit garantir des capacités d’accueil temporaire suffisantes pour les personnes en attente de la délivrance d’un titre de séjour sur l’ensemble du territoire. Nous, élus finistériens, serons particulièrement attentifs à ce que la politique migratoire de la France ne soit pas conçue exclusivement au regard des besoins de main-d’œuvre, comme cela semble être le cas dans la stratégie gouvernementale.
En Finistère, des jeunes accompagnés par le Conseil départemental ont pu découvrir la pratique nautique, la culture bretonne, étudier dans l’enseignement supérieur, suivre des formations enrichissantes sans qu’il leur soit imposé une orientation professionnelle précise. Le Département, de par ses compétences, accompagne ces jeunes dans leur parcours d’insertion, avec des contrats jeunes majeurs, pour les aider à se loger, à se déplacer, à s’émanciper et à s’insérer professionnellement, y compris dans des professions à responsabilités. Nous réaffirmons notre attachement à ce modèle finistérien et souhaitons que le futur projet de loi s’inscrive dans cette conception de la solidarité humaine.
Enfin, dans ce même esprit, nous revendiquons que l’État français accompagne les associations aidant ces personnes en détresse et prenne ses pleines responsabilités dans le sauvetage en mer en Méditerranée comme en Manche. De plus, il apparaît nécessaire que les collectivités locales s’engagent également auprès de ces associations comme SOS Méditerranée, acteur majeur de sauvetage en mer, dont le navire Ocean Viking vient de rencontrer de nouvelles difficultés pour mettre à l’abri 230 rescapés.
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