La comédienne a été arrêtée par les autorités iraniennes. Militante du droit des femmes, Taraneh Alidoosti a soutenu à maintes reprises les mouvements de contestation qui ont suivi la mort de Mahsa Amini. Sur Instagram, la semaine dernière, elle dénonçait l’exécution de Mohsen Shekari pour son implication dans les manifestations.
Vous l’avez peut-être vue dans les films d’Asghar Farhadi À propos d’Elly ou le Client, oscar du meilleur film étranger. Plus récemment, elle était à l’affiche de Leïla et ses frères, sélectionné cette année en compétition à Cannes. La comédienne Taraneh Alidoosti est en prison depuis samedi. Militante du droit des femmes, elle a soutenu à maintes reprises les mouvements de contestation, nés à la suite du décès de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, le 16 septembre. Elle avait succombé après trois jours de coma et une arrestation par la police des mœurs à Téhéran pour « port de vêtements inappropriés ».
« Toute organisation internationale qui regarde ce bain de sang sans réagir représente une honte pour l’humanité. » Taraneh Alidoosti
« Taraneh Alidoosti a été arrêtée en raison de ses actions récentes en publiant de fausses informations et contenus, et pour incitation au chaos », précise Tasnim, l’agence semi-officielle de la République islamique. « Toute organisation internationale qui regarde ce bain de sang sans réagir représente une honte pour l’humanité », avait dénoncé l’actrice de 38 ans sur Instagram, le 8 décembre, après la pendaison de Mohsen Shekari, condamné pour « guerre contre Dieu ».
Déjà en novembre, elle avait promis de rester dans son pays et de « payer le prix » qu’il faudrait pour défendre ses droits. Elle avait pris la décision d’arrêter de travailler pour soutenir les familles des victimes des manifestations. Selon une collaboratrice de Farhadi, elle serait à la prison d’Evin à Téhéran, tristement connue pour les mauvais traitements infligés aux détenues.
À l’instar de milliers d’Iraniens et d’une quarantaine d’étrangers détenus dans les geôles de la République islamique, le monde du cinéma paie un lourd tribut à la répression de la révolte populaire. En juillet, les cinéastes Mohammad Rasoulof, Mostafa Aleahmad et Jafar Panahi ont été emprisonnés pour une tribune contestant l’attitude des autorités lors d’une manifestation. Ils sont toujours en détention.
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