Scandaleux, injuste et révoltant que le sort réservé par les autorités israéliennes à l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri. À l’heure où nous écrivons, une « préaudience » est en cours et deux autres sont prévues pour le mardi 6 décembre. Sa détention administrative arrivée à son terme le 4 décembre, il a été transféré dans un centre de « migrants illégaux » le temps d’une parodie de procès qui doit, sauf retournement stupéfiant, confirmer son expulsion vers la France, et entériner la violation de son droit à vivre avec son épouse et ses enfants dans sa ville natale. Cette expulsion en violation du droit international illustre un phénomène qui s’amplifie. En raison d’une série de lois et de pratiques discriminatoires, les Palestiniens de Jérusalem peuvent se voir retirer leur statut de résident permanent par l’État israélien à tout moment. Human Rights Watch comptabilisait plus de 16 000 victimes de cette révocation depuis 1967. Une pratique qui favorise la colonisation de Jérusalem-Est.
Salah Hamouri a également subi des persécutions à répétition. Les nombreuses détentions arbitraires sans inculpation, sans jugement, n’avaient pas d’autre but que de le briser, d’anéantir en lui toute volonté de lutte pour la défense des droits humains au pays de l’apartheid. Il fallait dissuader et neutraliser un combattant. Peine perdue ! Il n’a pas plié malgré le harcèlement continu. Détenu à la prison de haute sécurité Hadarim, il a subi la pire des violences psychologiques : le placement à l’isolement dans une cellule de 4 m2 sans fenêtre comme sanction à sa grève de la faim, en même temps que 29 autres prisonniers palestiniens. Ses soutiens non plus n’ont jamais désarmé. Restent les efforts jusque-là inaboutis de la diplomatie française, qui a fini par réclamer la libération de Salah et sa résidence en toute liberté à Jérusalem. Cette parole-là se heurte au mur d’impunité qui entoure les pratiques de l’État israélien, ses atteintes aux droits les plus élémentaires des Palestiniens, la répression meurtrière permanente, les discriminations et le blocus criminel de Gaza.
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