Aucun citoyen ne peut ignorer la hausse des prix de l'énergie, en particulier du gaz, dont +12,6% au 1er octobre 2021 après 7,9% au 1er septembre, 5,3% en août, 10% en juillet, soit au total 57% pour l'année 2021 avant le déclenchement de la guerre en Ukraine qui a fait exploser les prix.
La facture d'électricité, elle, a augmenté de 10% en 2020 et de 4% début 2022, limitée, pour les usagers d'EDF bénéficiant du TRV (Tarif Règlementé de Vente) par le "bouclier tarifaire" gouvernemental à la veille de la double échéance présidentielle et législatives, alors que la hausse légale aurait dû atteindre 34,5%.
Le 23 septembre 2021, Fabien Roussel député, secrétaire national du PCF interpelait le Président de la république, lui demandant de bloquer les prix de l'énergie, car ce sont des décisions politiques qui organisent la hausse. La principale raison, dont tous les grands médias ne parlent pas, c'est la "libéralisation" de l'énergie. Elle est devenue un "marché" en Europe ou la spéculation s'amplifie, portée par le déficit allemand consécutif à l'arrêt du parc nucléaire de ce pays.
L'explosion du prix de l'électricité sur le "marché de gros européen" est due à une décision absurde des institutions
Européennes qui ont indexé le prix de l'électricité sur celui du MW (MégaWatt) électrique produit par la dernière centrale mise en route, donc au gaz dont le prix a multiplié par 20 depuis début 2021. C'est un choix politique qui pèse sur les collectivités locales avec des hausses allant de 100 à 350%, conduisant au choix d'arrêter l'éclairage public la nuit, à la fermeture des piscines municipales .…
Ce même choix politique qui augmente la facture jusqu'à 816% pour le "Syndicat départemental d'électricité de la Drôme, 900% pour Jacob Delafon dans le Jura, handicape lourdement les entreprises. Des branches industrielles aluminium, sidérurgie électrique, zinc, verrerie, engrais azotés...réduisent leurs productions ou sont à l'arrêt.
Cette libéralisation a été orchestrée par la "Commission Européenne" avec la caution de tous nos gouvernements successifs. La situation en France est singulière. EDF est obligé d'importer des MW alors que naguère la France était exportatrice.
D'une part pendant des années EDF n'a pas eu les moyens d'investir dans un contexte où les gouvernements et des forces politiques orchestraient la "sortie du nucléaire".
D'autre part la période du confinement COVID a retardé les travaux de maintenance du parc nucléaire. Enfin depuis 10 ans les gouvernements successifs ont détruit 12 700 MW de capacités de production, équivalent de 14 réacteurs nucléaires 1ère génération, dont la centrale de Fessenheim, 1800 MW, en parfait état de marche. C'est aussi un choix politique dont les responsables doivent rendre compte.
Enfin EDF entreprise publique est pillée par le dispositif ARENH (Accès Régulé à l'Electricité Nucléaire Historique). L'ARENH oblige EDF à vendre le quart de sa production 120 TW h (Téra Watts heures) à ses concurrents, à 46,2 €. Or dans son rapport du 13 décembre 2021, la Cour des Comptes montre que le coût réel du MW nucléaire est de 64,8 euros. En réalité, les difficultés actuelles du parc nucléaire à produire ses 120 TWh font que les 25% initiaux représentent beaucoup plus que prévus, aggravant encore le déficit. Ce pillage institutionnel paralyse l'entreprise publique.
Aujourd’hui des familles ne vont plus pouvoir se chauffer, devoir choisir entre se chauffer ou se nourrir correctement…
Des communes vont se retrouver en cessation, de paiement, qui plus est avec la cure d’austérité que le PLF 2023 veut leur infliger même si le gouvernement leur promet une enveloppe de 43 millions pour faire face aux coups durs. Des entreprises des commerces vont devoir mettre la clé sous la porte, des stations de ski ne seront asphyxiés, des universités mises en veille, avec des conséquences énormes en termes de chômage, de vie sociale. Tous les ingrédients pour précipiter l’entrée en récession de la France car toutes ces ruptures d’activités auront des conséquences directes sur la croissance. Déjà les prévisions ne sont plus que de 1% pour 2023. Alors dans 3 mois ? !.
Je veux rappeler aussi les interventions sur cette question de plusieurs autres niveaux et qui s’accélèrent en cette période.
- Lettre du 25 janvier du Président de l’AMF à M J Castex alors 1er Ministre pour l’alerter sur la hausse des prix de l’énergie et lui demander de mettre en oeuvre des solutions viables pour les collectivités locales.
- Le 19 septembre, L’AMF demande le retour à l’accès au tarif réglementé pour l’ensemble des collectivités locales.
- Le 20 Septembre, on apprend que M. Jacques Creyssel, délégué général de la fédération du commerce et de la distribution alerte sur le risque majeur pour certains commerces et commerçants qui risquent tout simplement de tirer le rideau car ils ne pourront pas payer leur facture d’énergie. Il demande la déconnexion du prix du gaz et de l’électricité au plan européen, comme cela s’est fait en Espagne et au Portugal.
Les Propositions du PCF :
- Abaissement de la TVA sur la consommation domestique de 20 à 5,5% pour l'électricité et le gaz y compris en bouteilles (usagers + nombreux que abonnés gaz de ville) C'est acquis en Belgique depuis 1er février pour les deux, Espagne depuis 1er juillet pour électricité,1er octobre pour gaz, Allemagne 1er octobre pour gaz (500 euros par foyer a calculé le gouvernement allemand).
- Retour au TRV pour les collectivités locales, ce qui implique de supprimer, ou suspendre l'ARENH (Accès Régulé à l'Electricité Nucléaire Historique) afin de remettre à disposition d'EDF les 120TWh que l'entreprise publique vend à perte à ses concurrent, 100 TWh à 42 Euros le MW, 20TWh à 46,2 quand le marché est de 350 à 600 euros. EDF est obligé d'acheter à ces derniers tarifs les volumes qui lui manquent pour fournir ses usagers Déclaration des 4 syndicats représentatifs d'EDF le 11 juillet 2022 demande aussi sortie ou suspension de l'ATENH : la loi le permet !
- Découpler le prix de l'électricité de celui du gaz formule inventée par la Commission Européenne. Le prix du MW électrique étant indexé sur le prix du MW sortant de la dernière centrale mise en route donc au gaz dont le prix a multiplié par 20 depuis le 1/1/2021.
- Le PCF demande la nationalisation d’Edf et d’Engie pour le retour en maitrise publique et sociale de toutes les productions d’énergie dont les ENR pour sortir notamment du scandale du financement du capitalisme vert et du pillage d'EDF illustré par le tarif de rachat de la production du parc éolien de St Brieuc de la multinationale espagnole Iberdrola : 155 euros le MW le plus cher en Europe et au monde.
Quelques chiffres : tout le monde y passe :
Stations de ski : L’Alpe d’Huez va voir sa facture d’électricité multipliée par 10 de : 2 à 20 millions €. Pour le ski cet hiver, cela va devenir chaud si on peut ainsi s’exprimer avec des centaines d’emplois à la clé.
Communes :
À Saint-Barthélemy-de-Vals, la facture d’électricité passe de 16 800 à31 600 euros (de 18 000 à57 000 euros pour le gaz).
À Mirabel-aux-Baronnies pour une dépense d’électricité de 42 667 euros en 2021, la prévision de 2022 s’élève à77 259 euros, soit une hausse de 81 %.”
Syndicat départemental d'irrigation de la Drôme +816%
Hôpitaux :
L'Hôpital "anticancéreux" Gustave Roussy la hausse est de 190% pour l'électricité, 550% pour le gaz.
Universités :
L'université de Strasbourg qui va fermer deux semaines la dépense électricité/gaz passe de 10 millions d'euros en 2021 à 20 millions, prévision 2023
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Avec hydraulique (13%) et nucléaire (70%) EDF produit l’électricité la plus propre d'Europe. France : 44 grammes de CO2 par KW produit :
Belgique : 134 – Danemark : 175 – Hollande : 332 – Allemagne : 397 – Pologne : 917
Source : European Environment Agency
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