Dans la vie de tous les jours, quand il est question des retraites, et alors qu’un Français sur deux et les trois-quarts des 50-64 ans ont déjà effectué une simulation sur leur âge de départ à la retraite, deux questions sont le plus généralement posées :
- « Quand pourrai-je prendre ma retraite, à quel âge ? »
- « Quel sera le montant de ma pension ? »
La jeune génération ne se pose le plus souvent aucune des deux - ou malheureusement pas assez - ; tout comme les travailleurs ubérisés. Quand ils se projettent et qu’ils imaginent ce que pourrait être leur vie après le travail, ils doutent de la possibilité de bénéficier de notre système de retraite qui doit garantir « un niveau de vie satisfaisant, sécurisé et anticipé ». Quant aux retraités, beaucoup d’entre eux s’inquiètent de l’évolution de leur pension dans les années à venir.
De contre-réformes en contre-réformes au cours des trente dernières années, le pessimisme sur notre système de retraites s’est installé. Mais en comparaison avec d’autres pays européens, la population française refuse à une très forte majorité (les trois quarts) le recul à 65 ans de l’âge du départ à la retraite.
On ne le dira jamais assez, il existe toujours une passion française pour l’égalité et pour la justice sociale. Cette passion a survécu, malgré la démolition sociale du rouleau compresseur libéral qui a tant abimé le pays et fracturé notre société, malgré un climat idéologique et politique qui peut aller au pire. Cette passion a eu des années funestes et des printemps pourris, pour paraphraser le poète, mais elle est toujours là.
Dans les enquêtes d’opinion, une majorité de personnes juge par ailleurs qu’une réforme est nécessaire du fait des inégalités face à la retraite, notamment en ce qui concerne les inégalités entre les femmes et les hommes.
Dans un rapport présenté au CEN le 10 octobre dernier, Olivier Dartigolles, animateur du groupe de travail sur le dossier des retraites, a exposé la campagne du PCF pour « une bonne retraite ». Les retraites sont un bien commun, un bien social commun dans la filiation directe du Programme des jours heureux du Conseil national de la Résistance. C’est de cela dont le macronisme, la droite et l’extrême droite ne veulent pas. Les ressources de la protection sociale et des caisses de retraites sont celles qui sont créées par ceux qui travaillent.
Une réforme pour une bonne retraite est possible et nécessaire.
Le programme présidentiel des « jours heureux » proposait « une loi pour rétablir la retraite à 60 ans à taux plein avec une pension à 75 % du revenu net d’activité. Dans le privé sur les 10 meilleures années ; pour le public, un droit d’option la plus favorable entre les dix meilleures années de salaires avec les primes, ou les six derniers mois de traitement indiciaire ; un départ à 60 ans avec une pension à taux plein garanti pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec une prise en charge des cotisations pour les périodes de non travail (chômage, formation, études, congé parental, maladie, invalidité) ; des départs anticipés pour les personnes exerçant des métiers pénibles ou ayant des carrières longues ».
En février 2020, Pierre Dharréville et le groupe à l’Assemblée nationale ont déposé une proposition de loi « pour une retraite universellement juste ».
Pour une telle réforme, il faut dépenser plus pour les retraites. Avec deux mesures centrales : un prélèvement sur les revenus financiers des entreprises pour les dissuader de placer leurs profits en titres financiers et les pousser à les utiliser ; plutôt, pour des investissements porteurs d’emplois et d’efficacité économique moduler les cotisations patronales pour agir sur les entreprises et changer leur relation à l’emploi.
Si le pouvoir ne retire pas sa réforme pour imposer un recul de l’âge de départ, le PCF propose que l’avenir des retraites soit décidé par un référendum. C’est au peuple de décider. Et c’est d’autant plus important que le débat sur les retraites est étroitement lié aux questions décisives de l’emploi, du travail, des conditions de travail et de son sens, des salaires, de la création et de la répartition des richesses.
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