Résolution du Conseil national du PCF
18 septembre 2022
Réunis en conseil national, les communistes appellent en premier lieu à faire du mercredi 21 septembre une grande journée de mobilisation pour la paix et la fin des conflits armés partout dans le monde. Nous appelons à la mobilisation contre la guerre en Ukraine, décidée et déclenchée par le pouvoir russe, afin d’y mettre un terme et de conjurer les risques qui l’accompagnent. L’OTAN, renforcée par l’escalade guerrière en cours, légitime des logiques dangereuses de confrontation, de remilitarisation de l’Europe et d’augmentation des dépenses d’armement.
Nous appelons la France à agir pour une solution diplomatique, seule solution pour mettre un terme aux souffrances humaines qu’elle engendre et écarter le risque d’utilisation d’armes de destruction massive et d’armes nucléaires et celui d’une extension du conflit qui pourrait déboucher sur une nouvelle guerre mondiale. Cela passe par une conférence européenne pour la paix et la sécurité collective avec l’ensemble des États.
Après un été marqué par l’inflation grandissante alors que le CAC 40 tutoie des records ainsi que par les conséquences du dérèglement climatique, la rentrée se fait sous la menace de la récession et la montée des problèmes énergétiques. En cette rentrée, des millions de nos concitoyennes et concitoyens affrontent d’immenses difficultés face à la hausse des prix et la casse par le pouvoir des services publics d’éducation et de santé.
Ces événements révèlent la profondeur des crises en cours qui ont toutes en commun d’être nourries par le capital et qui s’alimentent mutuellement. Pour conjurer la crise capitaliste et relever les défis de ce siècle, l'heure est à construire un renouveau du communisme français.
La politique du pouvoir et de l’union des droites, faite de gros cadeaux aux profits, de petits chèques aux milieux populaires et de nouvelles régressions sociales, ne permet pas de répondre à l’exigence d’une vie digne pour chacune et chacun et aux défis économiques, sociaux et énergétiques. Réforme de l'assurance chômage, réforme des retraites, budgets d'austérité pour la sécurité sociale et l’État, restrictions énergétiques... c'est un programme de classe, un programme de combat pour faire payer la crise au peuple qu’annonce Emmanuel Macron en cette rentrée. La situation est d’autant plus grave que le Rassemblement national, à l’influence décuplée à l’Assemblée nationale, cherche à exploiter la première occasion offerte par la crise de régime pour développer sa politique raciste et xénophobe.
Relever les défis du travail et de l’énergie
Le chômage touche aujourd’hui près de 6 millions de nos concitoyens et la précarité se renforce avec plus de 100 000 personnes supplémentaires qui ont eu recours à l’aide alimentaire depuis le début de l’année. Des centaines de milliers de salariés démissionnent tandis que de fortes pénuries d’emploi se font jour dans de nombreux domaines.
Face à la crise du marché du travail capitaliste et aux exigences sociales et écologiques, le PCF lance une grande campagne pour faire du travail, de l’emploi, de la formation et de l’intervention des salarié.e.s un enjeu central du débat politique, mettre en échec les réformes programmées, notamment celles de l’assurance chômage et des retraites, obtenir des avancées immédiates telle la hausse des salaires, des indemnités chômage et l’amélioration des conditions de travail, des embauches et faire grandir l’exigence d’une sécurisation de l’emploi et de la formation pour garantir à chacun.e le droit à un emploi ou une formation dans une sécurité de revenus.
Le PCF appelle également toutes les forces vives du pays à mener ensemble une grande campagne unitaire contre le projet gouvernemental de recul de l’âge de départ en retraite et à construire un contre-projet pour une réforme des retraites digne du XXIe siècle.
En outre, à quelques mois de l’hiver, beaucoup de nos concitoyen.ne.s ont cette même question en tête : vais-je pouvoir payer mes factures d'énergie, ne pas souffrir du froid ou devoir choisir entre me nourrir correctement, me déplacer ou me chauffer ?
Face à l’inquiétude populaire devant la hausse des prix de l’énergie et pour relever le défi énergétique, après l’appel de Fabien Roussel à une résistance républicaine des collectivités et celui de maires communistes et de gauche, le PCF appelle à faire grandir la mobilisation avec les salariés, les élus, les collectivités et la population pour une maîtrise publique de l’énergie, des formations et des embauches massives, pour sortir le gaz et l’électricité du marché européen comme l’Espagne et le Portugal et fixer les prix en fonction de la réalité des coûts de production par EDF et Engie qui doivent devenir des établissements publics sous maîtrise sociale et collective. En effet, il est nécessaire tant pour les collectivités, que pour les entreprises et nos concitoyen.ne.s que le prix de l’énergie baisse.
C’est fort de cette ambition et de ces propositions que Fabien Roussel engage avec les communistes un tour de France des régions pour poursuivre le dialogue initié en grand avec les Français.es lors de l’élection présidentielle, des élections législatives et des luttes récentes.
Développer les mobilisations sociales
C’est fort de cette ambition et de ces propositions que les communistes appellent les Français.es et les forces vives du pays, forces de gauche et écologistes de la Nupes et au-delà, forces syndicales et associatives à contribuer en priorité à la réussite de la journée du 22 septembre pour la santé publique et de la journée interprofessionnelle du 29 septembre pour l’emploi et les salaires.
La mobilisation unitaire des salarié.e.s, de leurs organisations syndicales, sur leurs lieux de travail, par la grève et toute forme d’actions, est un élément central du combat pour les salaires, l’emploi, la défense des retraites contre la domination capitaliste. Dans toutes les mobilisations à venir, le travail en commun et le respect des organisations syndicales est un gage d’élargissement et de succès.
Notre objectif est de réussir ces journées et aussi les mobilisations qui vont suivre, dont la marche nationale annoncée par plusieurs organisations, en travaillant à co-construire avec les organisations syndicales.
C’est en ce sens que nous appelons toutes les organisations d’ores et déjà parties prenantes de l’initiative du 16 octobre à créer les conditions avec nous d’un élargissement du rassemblement en perspective de la réunion unitaire du 4 octobre prochain. Ce travail unitaire exigeant est pour les communistes une nécessité pour décider de la participation de notre parti à la marche proposée.
Le PCF contribuera dans la durée à développer les mobilisations sociales les plus larges pour mettre en échec la politique de Macron et des droites, obtenir des avancées immédiates pour le peuple, les salarié.e.s et faire grandir l’exigence de changements radicaux, sociaux, écologiques et démocratiques, pour dépasser les logiques capitalistes. Il appelle notamment à participer aux mobilisations féministes du 28 septembre pour l’IVG et du 25 novembre contre les violences sexistes et sexuelles.
Enfin, le Conseil national du PCF lance ce jour la préparation du 39e Congrès de notre parti qui se tiendra les 7,8 et 9 avril 2023 et envisage de le réunir à Marseille si les bonnes conditions matérielles d’organisation le permettent.
Paris, le 18 septembre 2022
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