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3 septembre 2022 6 03 /09 /septembre /2022 12:57

 

Évidemment, cette évolution inquiète beaucoup les tenants du système. Ils veulent à tout prix en limiter la progression. De ce point de vue, le Président français est en pointe. Il l’est tout en redoutant comme tous les zélés gestionnaires du capitalisme mondialisé, un puissant mouvement populaire mettant en cause le système lui-même. Sa sortie en début de Conseil des Ministres fin août a été abondamment commentée notamment pour le choix des mots : l’expression « fin de l’abondance » qui a été à juste titre interprétée comme une véritable insulte pour les gens de peu. Mais il peut y en avoir une double lecture. Celle d’un avertissement à son monde pour continuer leur accaparement des richesses, mais en devenant moins ostentatoire dans leur exposition. Il me plaît à comparer ici deux citations, celle de M. Macron et un extrait du livre « The Great Reset » de M. Klaus Schwab président du Forum de Davos, cette réunion annuelle au cours de laquelle le monde capitaliste se projette pour préserver son avenir. Voici la phrase de M. Macron : « je crois que ce que nous sommes en train de vivre est de l’ordre d’une grande bascule ou d’un bouleversement ». « Nous vivons la fin de ce qui pouvait apparaître comme une abondance », ajoutant « la fin des évidences » avec « la montée des régimes illibéraux et le renforcement des régimes autoritaires ». Ceci n’est pas qu’une phrase. Elle sous-tend un projet politique. Chercher à sauver le système en utilisant les actuelles angoisses et une situation objective marquées par la pandémie et ses effets, la guerre et les bouleversements climatiques. Ainsi dans son livre M. Klaus Schwab explique (p 123) : « De nombreux gouvernements commencent à agir, mais il faut faire beaucoup plus pour faire basculer le système vers une nouvelle norme favorable à la nature et faire comprendre à une majorité de personnes dans le monde entier que ce n’est pas seulement une nécessité impérieuse, mais une opportunité considérable. ». La fameuse bascule ne peut donc être que la résultante d’une bataille politique « pour une nouvelle norme » capitaliste.


Puis quelques lignes plus loin (p 195) le président du Forum de Davos expose les raisons de cette nécessité : « lorsqu’un point de bascule est atteint, l’inégalité extrême commence à éroder le contrat social et se traduit de plus en plus par des comportements antisociaux (voire criminels) souvent dirigés contre la propriété. En conséquence, il faut envisager l’évolution des modes de consommation. Comment cela pourrait-il se dérouler ? La consommation ostentatoire pourrait tomber en disgrâce …. En termes simples, dans un monde post-pandémique assailli par le chômage, les inégalités insupportables et l’angoisse au sujet de l’environnement, l’étalage ostentatoire de richesse ne sera plus acceptable ». La similitude dans l’utilisation des mots et de l’orientation choisie est frappante. Elle est révélatrice de l’inquiétude des milieux dirigeants pour l’avenir du système dont l’efficacité est de plus en plus mise en cause par la croissance des inégalités, les ruptures des chaînes logistiques, les dérèglements climatiques et les guerres économiques et militaires. M. Schwab soulève la question fondamentale : il s’agit pour lui d’éviter « des comportements antisociaux (voire criminels) dirigés contre LA PROPRIETE ».

 

La propriété à laquelle il fait allusion n’est évidemment pas celle du petit artisan, du propriétaire de son logement, ni même à la petite entreprise ou à celle des paysans. Il prévient la minorité qui extorque leur richesse en pillant le travail et la nature d’un lourd risque pour eux. Il a raison. Cela nous donne l’exacte idée du moment inédit que nous vivons et de la nature du combat à livrer. Ces citations et analyses doivent être complétées par celles de M. Macron dans son discours aux ambassadeurs jeudi dernier dans lequel il s’exclame : « Notre système est profondément remis en cause ». Dès lors que les fondés de pouvoir du grand capital mettent la barre à ce niveau, le mouvement populaire, à commencer par les forces communistes, doivent hisser leurs capacités d’interventions, d’innovation et de créativité à la hauteur d’un affrontement qui ne porte plus seulement sur les conséquences des choix du capital sur la vie humaine et animale comme sur la nature, mais met en cause la racine du mal : la domination qu’exerce la propriété privée sur le travail, toutes les activités humaines et la biodiversité.


C’est dans ce contexte que va se tenir la Fête de l’Humanité les 9, 10 et 11 septembre prochain.

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