Le 26 juillet 2022, Thibault Camelli, Chargé d’affaires à la Délégation de l’Union européenne auprès des Nations unies au nom de l’Union européenne et de ses États membres au Conseil de sécurité, a rappelé lors du débat public du Conseil que l’UE était opposée à la politique de colonisation d’Israël et préoccupée par l’expansion des colonies illégales et les violences contre les civils ; que l’UE condamnait la violence des colons et demandait une nouvelle fois une enquête approfondie sur le meurtre de la journaliste Shireen Abu Akleh, que l’UE réaffirmait l’impératif d’un cessez-le-feu à Gaza.
Lire l’intégralité de la déclaration de M. Thibault Camelli traduite par l’AFPS :
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil de sécurité,
J’ai l’honneur de prononcer cette déclaration au nom de l’Union européenne et de ses États membres.
Les pays candidats, la Macédoine du Nord et le Monténégro, se rallient à cette déclaration.
L’UE est préoccupée par les tendances négatives persistantes sur le terrain, notamment l’expansion des colonies illégales, les violences contre les civils commises par toutes les parties, les attentats terroristes et la multiplication des démolitions et des expulsions, qui menacent gravement la solution à deux États. L’UE réaffirme son attachement à un règlement juste et global du conflit israélo-palestinien, fondé sur la solution des deux États, avec l’État d’Israël et un État de Palestine indépendant, démocratique, d’un seul tenant, souverain et viable, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité et dans la reconnaissance mutuelle, et avec Jérusalem comme future capitale des deux États.
L’UE condamne tous les actes de violence et demande que les responsables rendent des comptes. L’UE déplore l’augmentation de la violence qui non seulement entraîne des pertes tragiques en vies humaines, mais alimente également les tensions et l’animosité. L’UE condamne fermement les attentats terroristes perpétrés récemment en Israël et reste attachée à la prévention et à la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. L’UE condamne fermement l’augmentation de la violence des colons et demande que les responsables rendent des comptes. L’UE est profondément préoccupée par le nombre de plus en plus élevé de victimes, y compris des enfants. L’UE rappelle que tout recours à la force doit être proportionné et conforme au droit international, y compris le droit international des droits de l’homme et le droit humanitaire, et ne doit être appliqué qu’en dernier ressort, lorsqu’il est strictement inévitable pour protéger des vies. L’UE demande une nouvelle fois qu’une enquête approfondie soit menée sur le meurtre de la journaliste Shireen Abu Akleh, qui couvrait une opération de sécurité israélienne en Cisjordanie occupée, et que les responsables soient traduits en justice.
L’opposition de l’UE à la politique de colonisation d’Israël et aux mesures prises dans ce contexte, y compris à Jérusalem-Est, et en particulier dans les zones sensibles telles que E1, est bien connue. L’UE réaffirme que les colonies sont illégales au regard du droit international et demande l’arrêt de toutes les activités de colonisation. Des actions telles que la construction de la barrière de séparation au-delà de la ligne de 1967, les démolitions et les confiscations - y compris de projets financés par l’UE -, les expulsions, les transferts forcés, y compris de Bédouins, les avant-postes illégaux, la violence des colons et les restrictions en matière de circulation et d’accès menacent gravement la solution des deux États et ne feront qu’aggraver un climat déjà tendu. L’UE est préoccupée par l’augmentation des démolitions et des expulsions, y compris à Jérusalem-Est. Il sera important de ne pas procéder aux démolitions et expulsions prévues.
L’UE rappelle l’importance particulière des lieux saints et demande le maintien du statu quo mis en place en 1967 pour le Mont du Temple / al-Haram al-Sharif, conformément aux accords antérieurs et compte tenu du rôle particulier de la Jordanie. Soulignant la nécessité de respecter le statu quo également pour les lieux saints chrétiens, l’UE rappelle qu’il importe de maintenir la coexistence pacifique des trois religions monothéistes. L’UE suivra de près l’évolution de la situation et ses conséquences sur le terrain et reste prête à contribuer davantage à la protection et à la viabilité de la solution des deux États.
L’UE réaffirme qu’il est impératif de consolider le cessez-le-feu à Gaza et rappelle sa position sans équivoque selon laquelle les tirs de roquettes, les lancements d’engins incendiaires et les autres attentats commis par le Hamas et d’autres groupes terroristes sont inacceptables. L’UE appelle à une nouvelle levée des restrictions, en soulignant la nécessité d’un accès humanitaire sans entrave à Gaza. L’UE demande à toutes les parties de prendre les mesures nécessaires pour apporter un changement fondamental à la situation politique, sécuritaire et économique dans la bande de Gaza, y compris la fin du bouclage et l’ouverture complète des points de passage, tout en répondant aux préoccupations légitimes d’Israël en matière de sécurité.
L’UE demande une nouvelle fois à l’Autorité palestinienne d’organiser sans plus tarder les élections nationales qui ont été reportées et engage toutes les factions palestiniennes à s’engager de bonne foi dans le processus de réconciliation, à adhérer aux accords antérieurs, à renoncer à la violence et au terrorisme, à reconnaître le droit d’Israël à exister et à s’engager à respecter les principes démocratiques, y compris l’État de droit. Les institutions palestiniennes démocratiques fondées sur le respect de l’État de droit et des droits de l’homme sont essentielles pour le peuple palestinien et, en définitive, pour la solution à deux États.
La société civile palestinienne doit être autorisée par toutes les parties à s’acquitter librement de son importante mission, tandis que la liberté d’expression doit être préservée. L’UE rappelle la nécessité de faire en sorte que les responsables de la mort de Nizar Banat rendent des comptes. L’UE est fière du soutien qu’elle continue d’apporter à la société civile, qui contribue aux efforts de paix et à l’instauration d’un climat de confiance entre Israéliens et Palestiniens. L’UE demande instamment aux parties de s’abstenir d’utiliser la législation antiterroriste pour porter atteinte à la société civile et à son précieux travail et à ses contributions à la recherche de la responsabilité.
Jusqu’à ce qu’une solution juste, équitable, convenue et réaliste soit trouvée à la question des réfugiés, conformément au droit international, l’UNRWA reste indispensable pour fournir la protection nécessaire et les services essentiels aux réfugiés palestiniens, soutenant ainsi la paix et la stabilité dans la région. L’UE continuera à soutenir l’UNRWA dans tous ses domaines d’activité, y compris à Jérusalem-Est. Nous nous félicitons de l’annonce faite récemment par le Comité ad hoc de l’Assemblée générale concernant les contributions volontaires à la conférence de l’UNRWA du 23 juin et nous appelons tous les partenaires à augmenter leurs contributions à l’UNRWA.
L’UE encourage la poursuite du dialogue entre les parties afin de rétablir un horizon politique et d’ouvrir la voie à la relance du processus de paix dans les meilleurs délais. L’UE se félicite des mesures visant à améliorer les moyens de subsistance des Palestiniens et demande que soient mis en œuvre les engagements pris lors de la réunion du comité de liaison ad hoc qui s’est tenue à Bruxelles le 10 mai. À cette fin, l’UE rappelle l’importance d’un dialogue approfondi entre les parties et encourage l’assouplissement des restrictions aux déplacements des Palestiniens. Parallèlement à la nécessaire réforme de l’Autorité palestinienne, cela contribuera également à améliorer sa situation budgétaire désastreuse.
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