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23 mars 2022 3 23 /03 /mars /2022 11:55
Les premières rencontres annoncées autour de "Femmes d'Alep":
 
- vendredi 25 mars à 17h30 Présentation de "Femmes d'Alep" dans les locaux de Skol Vreizh, à la Manufacture des Tabacs de Morlaix
 
- samedi 26 mars à 16h à Dialogues Morlaix: Présentation du livre "Femmes d'Alep" avec Maha Hassan et Ismaël Dupont et dédicaces
 
- samedi 2 avril à 14h30 à Lampaul Guimiliau, rencontre à la librairie l'Ivresse des Mots
 
- samedi 9 avril, Maha Hassan est invitée d'un festival culturel sur les droits des femmes dans le cadre d'une journée sur les femmes migrantes et réfugiées à Port-de-Bouc près de Marseille, Bibliothèque Boris Vian, à 17h
 
- vendredi 22 avril, 19h, salle des fêtes de Saint-Cadou à Sizun
 
- samedi 23 avril, à 17h, rencontre à la librairie Les Déferlantes, place des Viarmes à Morlaix
 
- jeudi 5 mai, rencontre-présentation du livre à la librairie Livres in Room à Saint-Pol-de-Léon à 18h30
 
- samedi 7 mai, FNAC de Morlaix, de 15h à 18h, Zone commerciale St Fiacre à Plourin-les-Morlaix
 
- Vendredi 13 mai, conférence-débat à Saint-Brieuc, 18h, à l'invitation des Belles Rouges 22, Salle 16 rue Courteline
 
Sortie du livre de Maha Hassan et Ismaël Dupont "Femmes d'Alep" chez Skol Vreizh: les rencontres prévues
Sortie du livre de Maha Hassan et Ismaël Dupont "Femmes d'Alep" chez Skol Vreizh: les rencontres prévues
Une immense joie de voir le roman co-écrit avec mon amie l'écrivaine Maha Hassan publié avec le beau tableau de couverture du peintre kurde syrien d'Afrin Lokman Mohamad, dans le catalogue de notre éditeur Skol Vreizh. A vente cette semaine en librairie.
Un travail littéraire passionnant débuté en décembre 2017, sitôt après notre rencontre à une soirée organisée par Amnesty International sur la guerre en Syrie, un pays et un peuple j'ai appris à aimer à l'été 2010, 6 mois avant la Révolution, et ce roman aux cents visages de femmes qui va déboucher 4 ans et 4 mois après.
Nous allons bientôt vous inviter, chers lectrices et lecteurs futurs, j'espère, à une plongée en profondeur dans la société et la culture syrienne, l'histoire des femmes de ce pays si fascinant et cruel, les drames du patriarcat et de la dictature du clan Assad, la guerre et l'exil, une réflexion puissante sur la dialectique de l'identité multiple et métissée, et les chemins de la liberté d'une écrivaine, née avec des parents analphabètes, mais des grands-mères, arménienne, kurde, arabe, riches d'histoire, dont l'exil aura pleinement libéré la fécondité créatrice.
Merci à notre éditeur, à Jean-René Le Quéau, à Paolig Combot, d'avoir su apprécier ce livre fort, ambitieux et d'une originalité véritable, un sésame pour découvrir l'Orient compliqué et la Syrie d'avant la Révolution et de la guerre civile.
Merci à Maha pour sa confiance, de m'avoir fait partager sa création et sa puissance romanesque pas à pas! Et à tous les amis qui nous ont aidés dans cette entreprise, Patrick Gambache, Guy Darol, et d'autres encore!
 
Née à Alep en Syrie dans une famille kurde, avec un père ouvrier communiste dans une usine de textile, partagé entre idéologie progressiste et conservatisme social, Maha Hassan a vécu une enfance croisée entre la grande ville du nord de la Syrie, aux milieux sociaux très divers, et le village kurde de Metîna, dans la région d'Afrin. Athée mais voilée, avec ses amies du lycée Al-Nil, elle vient à la littérature et au monde des idées par Marx, Gorki, Hemingway, Sartre, Breton, de Beauvoir, Rimbaud qu'elle découvre entre ses 15 et ses 18 ans dans sa chambre du quartier populaire d'Alkhalidiya, à l'ouest d'Alep, d'abord grâce aux brochures et livres qui lui offrent les copains communistes de son père.
Écrivaine et journaliste de langue arabe, elle s'exile en France en 2004 à la suite du printemps kurde, déjà réprimé par Bachar al-Assad. Elle est l'auteur de 13 romans en langue arabe, dont plusieurs ont été sélectionnés pour des prix internationaux de littérature arabe, la plupart publiés au Liban. Deux de ses romans sont traduits en italien, un en néerlandais et un autre est en cours de traduction en Angleterre.
 
Femmes d'Alep - un roman de Maha Hassan
écrit en français avec l'aide de Ismaël Dupont
 
Tout a commencé avec elles : l’Arménienne chrétienne à l'identité enfouie et dissimulée, et Halima, la Kurde musulmane. Deux femmes analphabètes qui ont tissé les fils de mon destin. L’histoire débute donc avec elles : Halima, Amina, Samia, Hanifa, Nadia et… toutes ces femmes qui racontent leurs vies dans ce livre.
“Je suis née pour raconter, pour les raconter. Je suis née femme pour raconter les histoires de ces femmes autour de moi : femmes de ma famille, femmes d'ailleurs, voisines, cousines, amies, rendues étrangères à elles-mêmes. Femmes sorties de l’ombre où elles ont vécu dans l'injustice et la peur, femmes aux vies cabossées par la guerre et l'exil. Je suis née dans cette société orientale tyrannique pour témoigner des expériences des femmes dans ce monde définitivement perdu que fut la Syrie d'avant la Révolution et la guerre civile. Je suis née là-bas pour m'exiler et écrire ce livre rendu possible et nécessaire par la distance et l'éloignement. Je suis née pour raconter et je me suis exilée pour sauver mes histoires.”
Format : 14 X 22 cm, 488 p.,
impression NB, papier bouffant, relié, couverture souple impression couleurs, pelliculée, 22 €
ISBN 978-2-36758-137-8
Sortie du livre de Maha Hassan et Ismaël Dupont "Femmes d'Alep" chez Skol Vreizh: les rencontres prévues
Sortie du livre de Maha Hassan et Ismaël Dupont "Femmes d'Alep" chez Skol Vreizh: les rencontres prévues
Sortie du livre de Maha Hassan et Ismaël Dupont "Femmes d'Alep" chez Skol Vreizh: les rencontres prévues
Sortie du livre de Maha Hassan et Ismaël Dupont "Femmes d'Alep" chez Skol Vreizh: les rencontres prévues
Femmes d'Alep
Les communistes en Syrie, une longue histoire compliquée et une influence certaine.
C’est l’histoire d’un père, analphabète, ouvrier dans une usine de textile des faubourgs d’Alep, qui rêvait d’envoyer sa fille aînée faire des études de sciences politiques en Russie... Ses nièces "nationalistes" kurdes le surnomment Gorbatchev. Nabi, kurde venu du village de Metîna, dont la fille, Maha, publiera à douze ans son premier article dans le journal du Parti communiste syrien Al-Bayraq, pour la plus grande fierté des amis et camarades de son père, tandis que sa première nouvelle sera publiée à 20 ans dans le journal de Mahmoud Darwich au Liban, le poète et résistant palestinien, un autre ancien militant communiste.
C'est l'histoire d'un car de jeunes issus de familles communistes allant sur une journée de vacances hors de leur ville que les services de sécurité arrêtent à un barrage, harcelant ensuite chacun d'entre eux, certains étant arrêtés et torturés, d'autres intimidés, afin de chercher à collecter des renseignements... Une histoire vraie!
« Le Parti communiste a joué un rôle important très tôt dans ma vie. Il m’a préservée contre le destin des filles de mon quartier et de ma famille… Je dois à ce parti de ne pas avoir été éduquée dans une ambiance religieuse qui aurait arrêté le développement de mon esprit critique ».
Parmi les souvenirs lointains d’enfance de la jeune Maha, les visites chez les camarades du quartier, dont les filles chantent dans les chorales du Parti, ou encore, au village paternel kurde de Metîna, dans la région d’Afrin, la visite à Mohammad Medina avec sa tante Farida, un militant sortant de prison, encore handicapé des suites de la torture.
Le communisme a joué un grand rôle dans la vie de Maha : vecteur de culture, c’est grâce aux camarades de son père qu’elle a pu découvrir le monde des livres et des idées, Marx, Lénine, Sartre, Gorki, et bien d’autres ensuite… C’est le communisme qui lui a permis d’avoir des références internationalistes, de vivre dans une ambiance où l’on refusait le sectarisme communautariste, comme l’intégrisme religieux et le nationalisme autoritaire du Baas.
Même si les camarades de son père étaient aussi perméables à la culture patriarcale et clanique dominante, n’avaient pas forcément des femmes libres et émancipées, ils respectaient davantage la liberté de leurs filles, qui, souvent, ne mettaient pas le voile.
Le communisme en Syrie et dans le monde arabe a été fort dans certaines minorités : kurde, chrétienne, druze, alaouite. C’était une promesse universaliste d’égalité et de fraternité humaine, c’était aussi l’espoir d’une société sécularisée où la pensée critique, la création, la liberté individuelle, notamment des femmes, pourraient se déployer plus librement.
Le communisme était aussi une manière de résister au totalitarisme du Parti et de l’idéologie au pouvoir, qui s’attaquait avec la même violence à tous ses opposants, islamistes, ou de gauche, laïcs, et communistes.
Ainsi le livre « Femmes d’Alep » fait référence à Farajallah El Helou, le grand chef communiste libanais, torturé et assassiné par les services de sécurité syriens en 1959.
A l’adolescence de Maha, c’est bien souvent dans des librairies « communistes » d’Alep que l’on trouvait des femmes en jean et sans voile, et des livres dissidents critiquant la religion. C’est là qu’allaient faire provision d’arguments et de connaissance les filles athées voilées du lycée Al-Nil d’Alep.
Toute une partie de la résistance contre la dictature des Al-Assad, le père Hafez, et le fils Bachar, était d’inspiration communiste, même si, peut-être plus encore que dans les pays européens, l’histoire du mouvement communiste, que la dictature a toujours cherché à diviser en même temps qu’elle le réprimait impitoyablement, a été marquée par de nombreuses scissions, divisions et parfois des reniements face à la puissance d'intimidation et de chantage du régime.
Je me souviens que 6 mois avant la Révolution syrienne, à la fête de l'Humanité, il y avait deux stands communistes syriens, dans l'un des opposants persécutés par Bachar, dans l'autre un parti qui tout en s'opposant officiellement au Baas était intégré à un système électoral truqué et sous contrôle.
Toujours est-il que dans la Révolution de 2011, et dans les coordinations civiles de la Révolution, beaucoup des militants aguerris qui pensaient et organisaient la résistance civile étaient soit communistes, soit influencés par cette culture progressiste, universaliste et laïque arabe, également très présente chez les intellectuels, même si beaucoup devaient cacher leurs idées pour ne pas être inquiétés par la dictature.
Le livre « Femmes d’Alep » raconte aussi la résistance de femmes communistes, certaines qui ont vécu des années de clandestinité, cachées ou sous des identités d’emprunt, pendant plusieurs années du temps de Hafez al-Assad pour échapper à l’arrestation et la torture, voire l’élimination. D’autres qui ont combattu, la plupart du temps en manifestant et résistant pacifiquement, par la liberté d’expression et la solidarité concrète, contre la dictature du Boucher de Damas, Bachar al-Assad.
Ce livre raconte la résistance et aussi la persécution, l’exil de ces militants, militants de l’ombre ou intellectuels, et leur amertume face au destin de la révolution syrienne. Leur héroïsme aussi pour continuer à rire du régime, parler-vrai, et librement, sous les bombes, la menace des enlèvements et de l’arrestation par les "moukhabarat" (police secrète) ou les "chabiha" (voyous mafieux ultra-violents à la solde du pouvoir) de Bachar al-Assad.
Ce livre, la deuxième partie notamment, "Héritières de l'exil", est également un hommage à ces héros ordinaires de la Révolution syrienne.
Le Parti communiste en Syrie a commencé à être très influent dans les années 50, dans un contexte de démocratie parlementaire libérale, dans l’opposition. Le Parti communiste du premier député communiste arabe, le kurde Khaled Bakdach, était un parti qui recrutait majoritairement en milieu minoritaire kurde et chrétien. Dans les années 63-68, jusqu’à la prise de pouvoir de Hafez al-Assad, la collaboration du parti Baas au pouvoir en Syrie et de l’URSS était très forte. En 68, le général alaouite Hafez al-Assad, ministre de la Défense, se fait le partisan d'une ligne moins « gauchiste » et plus « pragmatique » du Baas. Les militants communistes sont arrêtés. Et le 6 octobre 1970, Hafez al-Assad prend la tête du pays à 40 ans, en évinçant les membres rivaux de son parti. Il instaure un régime présidentiel autoritaire très personnalisé, s’appuyant sur une institution militaire toute puissance et des services de renseignement et de répression dominés par les Alaouites. Hafez al-Assad engage le « Mouvement rectificatif » réhabilitant le secteur privé et renouant avec les pays arabes, y compris l’Arabie Saoudite. La Syrie intervient contre les Palestiniens dans la guerre du Liban qui a débuté en 1975, avec l’intention de rééquilibrer le rapport de force entre l’OLP et la gauche libanaise d’un côté, et les Phalanges maronites de l’autre. Une « trahison » de la cause palestinienne qui suscite des critiques, y compris au sein du Baas. La Syrie restera engagée au Liban jusqu’en 2005. Dans les années 79-85, Hafez al-Assad exerce sous état d’urgence une répression très féroce contre les Frères musulmans, mais aussi ses opposants de gauche, et les militants communistes. Le régime arrête arbitrairement et torture sans pitié dans ses prisons infernales bien décrites par Mustafa Khalifé dans La Coquille des milliers de suspects : islamistes, démocrates, opposants de gauche.
Le 10 juin 2000, c’est la mort de « l’Éternel » Hafez al-Assad après 30 ans de pouvoir sans partage. Son fils Bachar, 34 ans, lui succède, du fait de la mort de Bassel, le fils aîné et l’héritier pressenti, dans un accident de voiture en 1994. Bachar, qui a fait des études de médecine et d’ophtalmologie à Londres, est présenté au départ comme un président moderne, ouvert aux évolutions. Riad al-Turk, l’opposant de toujours et chef historique du Parti communiste syrien qu’il a fondé en dissidence du parti de Khaled Bakdach, désormais allié au régime, est le premier à critiquer la révision constitutionnelle qui permet à Bachar de prendre la tête de l’état en abaissant l’âge ouvrant droit à l’élection à la présidence de la République.
En janvier 2001 : un autre manifeste portant cette fois la signature de 1000 intellectuels et activistes met davantage l’accent sur des revendications de démocratie et de pluralisme, et des « Comités de revitalisation de la société civile » voient le jour. Bachar tente de se construire une popularité par une hausse des salaires de 25 %, l’autorisation des partis du Front national progressiste de diffuser des journaux en leur nom, la libération de 600 prisonniers politiques, pour la plupart islamistes.
Mais dès février 2001, l’appareil sécuritaire et répressif préservant les privilèges et la mainmise absolue du régime et du clan alaouite au pouvoir se reprend. Le « printemps de Damas » prend fin avec l’arrestation du député et dissident politique Riyad Seif, de Mamoun al-Homsi ainsi que du leader communiste Riad al-Turk, surnommé le Mandela syrien.
Face à la réaction, qu’elle soit basée sur l’autoritarisme militaire mafieux, communautariste et nationaliste, comme celui du parti Baas, ou sur l’islamisme favorisé d’abord par les pays du Golfe et les États-Unis comme parade à l’affirmation du progressisme arabe, le communisme a bien souvent été une force d’émancipation en Syrie et dans le monde arabe, contrairement aux idées reçues qui assimilent communisme et totalitarisme ou négation des libertés individuelles. Le communisme a aussi été un soutien constant aux forces progressistes palestiniennes. Et un vecteur de liberté et d’affranchissement culturel dans la vie sociale et individuelle face aux conservatismes communautaires et religieux.
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