Quelques heures après la fin des débats à l’Assemblée sur la loi sanitaire, le candidat PCF s’est rendu à Villejuif dans un centre adapté aux besoins locaux.
Il n’est pas encore 14 heures, en ce jeudi ensoleillé, et déjà une quarantaine de personnes attendent leur tour. Bienvenue dans la nouvelle halle des sports Colette-Besson, à Villejuif (Val-de-Marne), transformée depuis le début de l’hiver en centre de vaccination. Quelques heures après l’adoption par l’Assemblée nationale du passe vaccinal et deux jours après l’insulte lancée par le chef de l’État à l’encontre des non-vaccinés, le candidat PCF à l’élection présidentielle, Fabien Roussel, s’y est rendu pour démontrer l’imposture de l’invective. Alors qu’il est situé au cœur d’un quartier populaire, « le succès (du lieu) a été salué par l’ARS », se félicite le maire de la ville, Pierre Garzon (PCF). Ici, nulle envie « d’emmerder » les Français non vaccinés, mais plutôt de convaincre, expliquer, dialoguer. « C’était notre préoccupation depuis le début », explique l’édile, pour qui « l’enjeu est culturel, de proximité et pédagogique ». Toute la question du fameux « aller vers », parfois mis en avant par le gouvernement mais dont l’application réelle laisse à désirer.
Ici, on reçoit tout le monde et sans rendez-vous
Sur place, Fabien Roussel questionne, s’enquiert du travail des personnels municipaux, des infirmières, des agents d’accueil. « Qui est là pour sa première dose ? Ou bien le rappel ? » lance le secrétaire national du PCF à la cantonade. Une main se lève. Un jeune homme attend d’être primo-vacciné. « Je me suis laissé convaincre », lance-t-il. Il habite dans la ville, non loin du centre. À ses côtés, Jean-Pierre, 66 ans et Villejuifois de toujours, raconte : « Mon médecin m’a convaincu, j’étais réticent au début. J’ai quelques pathologies, du diabète, de la tension… J’ai eu le Covid pendant les fêtes. Je n’ai eu aucun symptôme… » Difficile de savoir si c’est entièrement grâce au vaccin, mais Jean-Pierre « ne le regrette pas ».
Ici, on reçoit tout le monde et sans rendez-vous. « Pas besoin de s’inscrire sur Internet, sur Doctolib », précise Pierre Garzon. Face à la dizaine de personnes qui attendent l’injection, le responsable du centre, Nacer Kacimi, estime le rythme à « 400 vaccinés par jour, dont environ 25 de primo-vaccinés, 15 pour la seconde dose, le reste pour le rappel ». Et de détailler la méthode : « On reçoit des personnes qui ne seraient jamais venues sans ce lieu. Ce sont souvent les médecins de la ville, les pharmaciens qui envoient les gens. Et le samedi matin, on va vacciner directement chez ceux qui ne peuvent pas se déplacer, et ça marche super bien. » Une mobilisation de tous les acteurs de la commune à laquelle participe Yasmine, étudiante en pharmacie, qui donne de son temps libre pour venir faire des injections. La discussion avec Fabien Roussel s’engage : elle raconte les réticences, même si « beaucoup viennent car ils voient qu’il n’y a pas d’effets indésirables, de danger ». Pour elle, convaincre passe bien sûr par la proximité : « Il y a beaucoup de jeunes, de personnes que l’on connaît, ça compte », mais également par l’argument, en l’occurrence « éviter les lits d’hôpitaux et la réanimation… ».
Pour le candidat à la présidentielle, l’enjeu est de montrer qu’il est préférable « d’expliquer, de positiver sur ce qui peut convaincre plutôt que de stigmatiser les non-vaccinés ». Tout l’inverse d’un passe vaccinal « qui comme l’a dit le président est là pour emmerder ». Le député du Nord rappelle au passage, comme son groupe l’a fait à l’Assemblée, que la bataille contre le virus passe aussi par « la levée des brevets, et le travail en commun des chercheurs du monde entier ».
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