Le candidat communiste à l’Élysée a tenu sa dernière rencontre des jours heureux à Vénissieux, vendredi, sur le thème de l’éducation et de la formation professionnelle. Il dévoilera son programme complet en janvier 2022.
Vénissieux (Rhône), envoyé spécial.
Regardez le titre : “Profs absents, Leboncoin à la rescousse”. Voilà la réalité de notre école ! » s’inquiète Fabien Roussel, une du Parisien daté du 3 décembre à la main. Depuis Vénissieux (Rhône), pour sa sixième et dernière rencontre des jours heureux, le candidat du PCF à la présidence affiche son ambition : « reconstruire une école de la République qu’Emmanuel Macron a totalement cassée ». Le député du Nord ironise : « Parcoursup, c’est le Koh-Lanta de l’orientation, sans totem d’immunité et avec 90 000 jeunes bacheliers sans affectation. » Devant les quelque 500 participants, le dirigeant communiste a dévoilé ses pistes pour l’éducation nationale et la formation, issues d’un travail conjoint entre parlementaires PCF et syndicats. Une augmentation du budget de 45 %, pour atteindre 80 milliards d’euros, permettra notamment la mise en place d’une mesure phare : l’allongement du temps d’enseignement à l’école.
Prérecrutement de 90 000 professeurs
Un allongement qui passerait par le retour à la semaine de cinq jours en élémentaire, avec 27 heures d’enseignement hebdomadaire contre 24 aujourd’hui, et à 32 heures « en moyenne » dans les collèges et les lycées. « Dans les conditions actuelles, l’école est une course pour réaliser le programme », déplore le candidat. L’enjeu de cette mesure est donc de « faire l’école à l’école », sans devoirs à la maison, tout en « permettant d’élever les niveaux de connaissance de toute une classe d’âge, sans exception ». « On ne peut plus se satisfaire de la réussite, de temps en temps, d’un élève issu des catégories populaires », abonde Paul Devin, président de l’Institut de recherches de la Fédération syndicale unitaire (FSU).
Afin de « doter l’école primaire de plus de maîtres que de classes », tout en n’augmentant pas le temps de travail des enseignants, Fabien Roussel table sur le prérecrutement de 90 000 professeurs, avec un revenu au-dessus du Smic dès la sortie des études. « Avec cette mesure, nous voulons conserver la formation des enseignants à bac + 5 », assure Sébastien Laborde, membre de la direction du PCF. Ce prérecrutement serait conditionné à une obligation d’exercer au moins dix ans au sein de l’éducation nationale et viendrait concrétiser l’objectif de limiter le nombre d’élèves par classe à 15 en petite section, 20 en maternelle et primaire, et 25 en collège et lycée.
« Un salaire digne, une formation et un statut » pour les AESH
Interpellé sur la formation professionnelle par Séverine Brelot, cosecrétaire nationale du Snuep-FSU, le candidat plaide pour un « bac pro » en quatre ans, contre trois aujourd’hui, tout en rétablissant des enseignements culturels tels que la philosophie et la littérature. En outre, et répondant à une accompagnante des élèves en situation de handicap (AESH) présente dans la salle sur les conditions de travail, le candidat a assuré souhaiter leur « garantir un salaire digne, une formation et un statut ». Le député du Nord table également sur le recrutement de 90 000 AESH, mais aussi l’embauche « d’une agente territoriale spécialisée des écoles maternelles (Atsem) par classe », dans l’ensemble du pays « sans que les mairies aient à en assumer le coût ».
En développant ce programme pour l’école, Fabien Roussel clôturait vendredi le cycle de rencontres des jours heureux. Une page se tourne donc dans la campagne du communiste, qui prévoit de dévoiler son programme complet après les fêtes de fin d’année.
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