Cette pétition vise à demander l’entrée de Missak Manouchian au Panthéon (dépouille ou cénotaphe, selon la volonté de la famille).
Après Jean Moulin, Geneviève de Gaulle-Antonioz, Germaine Tillion, Jean Zay, Pierre Brossolette, l’entrée au #Panthéon de Joséphine Baker conforte la place que doit y occuper la Résistance, dans toutes ses composantes.
Nous sommes aujourd’hui nombreux à espérer l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian.
Rescapé du Génocide des Arméniens, réfugié en France, engagé volontaire en 1940, Missak Manouchian combat l’occupant nazi en tant que résistant membre du réseau FTP-MOI (francs-tireurs partisans - main d’œuvre immigrée). Il est fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944 avec vingt-deux de ses camarades.
« L’Affiche rouge » diffusée par le régime de Vichy pour dénoncer «l’armée du crime » et qui décrit Missak Manouchian comme « Arménien, chef de bande », devient un symbole puissant de la résistance à l’occupant et à collaboration.
A travers Missak Manouchian, il serait ainsi rendu hommage à l’ensemble des étrangers, parfois apatrides comme lui, qui ont rejoint les rangs de la Résistance française et donné leur vie pour la France.
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Le jour de son exécution il écrit à sa femme Melinée :
Ma Chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée,
Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m’arrive comme un accident dans ma vie, je n’y crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais. Que puis-je t’écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en même temps.
Je m’étais engagé dans l’Armée de la Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu’il méritera comme châtiment et comme récompense.
Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous... J’ai un regret profond de ne t’avoir pas rendue heureuse, j’aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et d’avoir un enfant pour mon bonheur, et pour accomplir ma dernière volonté, marie-toi avec quelqu’un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires je les lègue à toi à ta sœur et à mes neveux. Après la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l’armée française de la libération.
Avec l’aide des amis qui voudront bien m’honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d’être lus. Tu apporteras mes souvenirs si possible à mes parents en Arménie. Je mourrai avec mes 23 camarades tout à l’heure avec le courage et la sérénité d’un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n’ai fait de mal à personne et si je l’ai fait, je l’ai fait sans haine.
Aujourd’hui, il y a du soleil. C’est en regardant le soleil et la belle nature que j’ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m’ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus. Je t’embrasse bien fort ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon cœur. Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari.
Manouchian Michel
P.S. J’ai quinze mille francs dans la valise de la rue de Plaisance. Si tu peux les prendre, rends mes dettes et donne le reste à Armène.
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« Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant. »
Louis Aragon, « Strophes pour se souvenir », in Louis Aragon, Le Roman inachevé, Paris, 1956.
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