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27 novembre 2021 6 27 /11 /novembre /2021 06:35
Georges Cadiou invité de la fête de l'Humanité Bretagne pour présenter son livre sur Marcel Cachin, un breton émancipé
A la fête de l'Humanité Bretagne de Lanester, le dimanche 28 novembre à 15h, Georges Cadiou présentera son livre sur un des fondateurs du Parti communiste français, le premier directeur de l'Humanité devenue communiste, et ceci pendant plusieurs décennies, le breton et costarmoricain Marcel Cachin, passionnément attaché à la Bretagne, sa langue et sa culture.
 
La causerie avec l'écrivain et journaliste Georges Cadiou et son livre sur Marcel Cachin aux éditions Yoran Embanner (automne 2021) sera animée par Ismaël Dupont.
 
Georges Cadiou a été journaliste de presse écrite, reporter à Radio Breizh-Izel, élu à Quimper. Il est l'auteur de plusieurs livres et documentaires de télévision sur l'histoire du mouvement breton et le sport. Il a notamment publié chez Yoran Embanner La gauche et la revendication bretonne (2015) et l'excellent L'Hermine et la croix gammée, le mouvement breton et la collaboration en 2006 aux éditions Apogée.
 
Georges Cadiou devrait être être également l'invité du PCF Pays de Morlaix pour une conférence-débat des Mardis de l'éducation populaire le mardi 14 décembre à 18h pour nous parler de Marcel Cachin et de la vie, de la pensée et de l'action, du militant breton fondateur du Parti communiste, directeur de l'Humanité pendant plusieurs décennies. 
 
 
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Ci-joint, un article que écrit pour le Chiffon Rouge sur Marcel Cachin: http://www.le-chiffon-rouge-morlaix.fr/.../marcel-cachin...
Marcel Cachin est né à Paimpol le 20 septembre 1869. Ses parents étaient de condition modeste. Son père, originaire du Gers, était venu en Bretagne après son service militaire et était devenu gendarme. Sa mère, née Le Gallou, était d'une famille paysanne. Après avoir fréquenté l'école primaire de Paimpol, Marcel Cachin est entré comme élève boursier grâce à ses dons remarquables au lycée de Saint Brieuc, comme interne. Durant les vacances, il revenait à Paimpol qui l'enchantait par sa beauté pittoresque et son ambiance.
« Les citoyens de l'ardente petite ville étaient fiers de leur réputation d'hommes d'avant-garde dans un département où dominaient encore les hobereaux et les réactionnaires les plus arriérés. Dans les cafés et les auberges enfumés du port se rencontraient les marins et les capitaines dont les voyages autour du monde avaient élargi l'esprit. Avec les ouvriers constructeurs de navires, les marins orientaient la politique locale vers la République encore jeune et discutée ».
Marcel choisit des études classiques. Il devient un amoureux des lettres grecques et latines. Pendant son adolescence, il perd sa foi religieuse. Un professeur de philosophie, Baptiste Jacob, exerce une forte influence sur lui et aide Marcel Cachin à accéder gratuitement au lycée de Rennes. Reçu au concours des bourses de licence et ayant opté pour la philosophie, Marcel Cachin est ensuite envoyé à la Faculté des Lettres de Bordeaux.
C'est à Bordeaux, autour de sa vingtième année, que Marcel Cachin adhère au socialisme, au Parti Ouvrier Français de Jules Guesde. Pour son congrès de Marseille en 1892, la direction du Parti a établi un questionnaire qui permet au Congrès d'élaborer un programme agraire en phase avec les besoins des paysans. Marcel Cachin, pendant ses vacances à Paimpol, remplit scrupuleusement son questionnaire en s'informant auprès des cultivateurs, des fermiers et des métayers bretons.
A Bordeaux, Marcel Cachin donne des cours particuliers à des jeunes de famille bourgeoise, collabore à « La question sociale », recrute des adhérents et des cadres pour le parti de Jules Guesde et de Paul Lafargue. En 1898, il se présente comme candidat aux législatives à Libourne, sans aucun espoir de succès. Le POF se divise profondément sur la participation des socialistes au gouvernement bourgeois et républicain à partir de juin 1899 avec l'entrée de Millerand au ministère Waldeck-Rousseau. Cachin prend alors de parti de la ligne d'opposition au réformisme de Guesde contre celle de Jaurès. En 1900, il est élu conseiller municipal de Bordeaux, puis adjoint au maire aux transports et à la voirie et en 1903, il devient secrétaire de sa fédération.
En décembre 1903 toujours, il porte la contradiction à Jaurès qui défend au Capitole de Toulouse la politique du bloc des gauches et de la participation ministérielle. Aux élections municipales de mai 1904, le POF obtient plus de voix à Bordeaux que les radicaux et les socialistes de gouvernement mais ces derniers refusent l'alliance de second tour et la droite l'emporte.
En août 1904, Cachin est délégué au Congrès de la IIe Internationale socialiste à Amsterdam en tant que représentant du Parti Socialiste de France, produit de la fusion en 1901-1902 des blanquistes et des marxistes guesdistes. C'est là que, grâce à Paul Lafargue, il fait la connaissance d'une institutrice de français américaine, déléguée du Parti socialiste américain, qui deviendra sa femme. Le Congrès d'Amsterdam condamne la participation aux gouvernements bourgeois et l'évolutionnisme réformiste de Bernstein. Il plaide en même temps pour l'unité du mouvement socialiste et Jaurès accepte l'unité, qu'il désirait depuis longtemps, sous la direction d'une ligne politique marxiste de lutte des classes et révolutionnaire.
En 1906, quittant Bordeaux, Cachin devient, sous l'impulsion de Guesde, délégué à la Propagande du Parti Socialiste. En 1910, il est élu député d'Alès. Mais le gouvernement et la chambre des députés l'invalident, privant les mineurs et paysans du Gard de leur défenseur. En 1908 et 1912, il parcourt l'Algérie. Dans des meetings où se confondent travailleurs de toute origine, Marcel Cachin s'élève contre les entreprises d'asservissement colonial, proclame la solidarité du prolétariat français avec les peuples arabes d'Afrique du Nord.
L'Humanité, créée par Jaurès en 1904, qui ne se vend qu'à 50 000 exemplaires en 1911, devient la propriété du Parti Socialiste à ce moment là, qui le prend en charge tout en maintenant Jaurès à la direction du journal. Après la mort de Paul Lafargue en novembre 1911, Marcel Cachin le remplace comme rédacteur régulier.
En 1912, Cachin est élu conseiller municipal et conseiller général du XVIIIe arrondissement de Paris. « Pendant les deux années qu'il siège à l'Hôtel de ville, il se préoccupe surtout des travailleurs du métro, des omnibus et des transports de surface. Les travailleurs des omnibus étaient groupés dans deux syndicats rivaux. Les ouvriers des ateliers de la rue Championnet lui demandèrent de prendre la direction de leur syndicat : après avoir consulté Guesde et Jaurès, Marcel Cachin accepta. Il réconcilia les ouvriers des ateliers de réparation et les roulants, fit l'union des deux syndicats et obtint divers avantages. Pendant la grève générale des employés de tramways en 1916, il conduisit une délégation de femmes au ministère de l'Intérieur pour exiger des augmentations de salaire : le gouvernement dut céder. Marcel Cachin resta à la tête du syndicat des transports de surface de 1913 jusqu'à 1919. A l'Hôtel de Ville, il menait une lutte incessante contre les puissantes compagnies capitalistes qui avaient mis en coupe réglée Paris et le département de la Seine » (Marcel Cachin vous parle, introduction à ses articles et discours par Jean Fréville. Editions sociales, 1959).
En 1907, Marcel Cachin représente encore le Parti Socialiste au Congrès de l'Internationale à Stuttgart qui veut mobiliser contre la guerre mondiale en préparation: il y rencontre Clara Zetkin, Bebel, Karl Liebknietcht.
En mars 1914, Marcel Cachin est élu député avec 99 autres socialistes, pour ce qui est le plus grand succès électoral des socialistes en France jamais enregistré. Succès en trompe l’œil. Quand éclata le drame de Sarajevo, le Parti Socialiste, à part sans doute Jaurès, n'en prévoit pas les conséquences. Il tint à Paris, le 14 juillet, un congrès qui se prononça pour la grève générale en cas de guerre (motion Vaillant-Jaurès, que Guesde considéra comme utopique). Quinze jours après, Albert Thomas et Sembat qui avaient préconisé la grève générale entraient avec Guesde dans le ministère d'Union Sacrée, après l'assassinat de Jaurès le 31 juillet et la déclaration de guerre.
Marcel Cachin se laisse emporter par le courant général d'union sacrée, intervient même, à la demande de Guesde, pour convaincre en mars 1915 les camarades socialistes italiens de plaider l'entrée en guerre de leur pays.
Après le renversement du tsarisme en Russie en mars 1917, Marcel Cachin convainc le Conseil National du Parti Socialiste d'envoyer des délégués à une conférence internationale, qui doit se réunir à Stockholm et fixer les modalités d'une paix sans annexions ni contributions. Mais le gouvernement refuse de leur attrribuer des passeports.
A partir de la Révolution d'Octobre 1917, Cachin défend la révolution bolchevik dans ses articles et ses interventions à la Chambre. En octobre 1918, il est désigné pour remplacer à la direction de l'Humanité
Renaudel, partisan de la lutte contre les bolcheviks : signe d'un changement de majorité et de tendance au Parti Socialiste. Marcel Cachin dénonce l'intervention militaire française en Russie contre la jeune Révolution qui a fait la paix avec l'Allemagne.
Quand les conflits sociaux s'étendent en France au cours des années 1919 et 1920, reprimés par la troupe, Cachin interpelle le gouvernement, attaque Clémenceau, soumet au vote une motion de flétrissure contre la majorité bourgeoise et réactionnaire de la Chambre.
Aux élections de novembre 1919, les socialistes, qui gagnent 300 000 voix, représentent le quart des électeurs du pays. Cachin est réélu dans le 18e arrondissement de Paris.
Le Congrès de Strasbourg du parti Socialiste (février 1920), tout en se prononçant pour la sortie de la IIe Internationale, écarte l'adhésion à la IIIe Internationale, constituée le 4 mars 1919 à Moscou. Mais il charge Marcel Cachin et Frossard, secrétaire général du Parti Socialiste depuis 1918, d'aller recueillir des informations précises sur le nouveau régime. Cachin rencontre Lénine plusieurs fois, très critique vis-à-vis du Parti Socialiste français. A son retour, au Cirque de Paris, il rend compte de sa mission : « Nous revenons émerveillés de notre voyage ».
D'août à décembre 1920, avant le Congrès de Tours ( 25-30 décembre 1920), Cachin défend l'adhésion à la IIIe Internationale. Au Congrès de Tours, Cachin, Clara Zetkin, s'opposent à Blum, Renaudel, Paul Faure. 3028 mandats contre 1022 votent l'adhésion à la IIIe Internationale.
L'Humanité va ainsi rester entre les mains des révolutionnaires issus du Parti Socialiste qui vont créer le Parti Communiste. Et elle sera dirigée par Marcel Cachin, qui sera pendant 38 ans membre du Bureau Directeur du Parti Communiste.
Le PCF milite pour la fraternisation des ouvriers allemands et français, contre l'occupation de la Rhur, ce qui lui vaut une arrestation en 1923 et un emprisonnement à la Santé avec Pierre Sémard, Gabriel Péri et onze autres camarades.
En 1924, avec le PCF, Cachin dénonce la guerre colonialiste du Rif contre Abd-el-Krim menée par l'étonnant tandem Pétain-Franco qui bombardent les villages montagneux du nord marcocain. A cette occasion, il est à nouveau condamné à deux ans de prison, avec Maurice Thorez, 25 ans à l'époque, secrétaire du comité d'action contre la guerre au Maroc. Ces deux ans sont commués en appel en un an de prisan, que Cachin accomplit à la Santé en 1927. Cela n'empêche pas d'être élu député en 1928 avec un score supérieur à celui qu'il avait réalisé en 1924.
A partir de 1930, Maurice Thorez devient secrétaire général du Parti Communiste. Cachin défend avec lui la ligne du Front Unique, du Front Populaire contre les forces de la bourgeoisie et le fascisme montant. A cette époque, les communistes étaient « unitaires pour deux » (Maurice Thorez), L'Humanité, avec une diffusion de 430 000 exemplaires, était le journal politique le plus lu en France.
En 1935, Cachin est élu Sénateur.
L'Humanité est supprimée par le gouvernement Daladier en 1939 suite au pacte de non agression germano-soviétique. En janvier 1940, Cachin est déchu de son mandat de sénateur, il se retire en Bretagne, sans sa petite maison de Lancerf, où la Gestapo l'arrête en septembre 1941. Il est enfermé plusieurs semaines à Saint-Brieuc puis à Rennes mais les Allemands finissent par le relâcher, craignant que sa mort ne suscitât des réactions fortes dans l'opinion et chez les communistes qui mobilisent pour libérer Marcel Cachin. Gabriel Péri, chef de la rubrique de politique étrangère à l'Humanité, est fusillé en décembre 1941.
Quand L'Humanité reparaît de manière officielle à la Libération, 11 collaborateurs et rédacteurs clandestins de L'Humanité ont été exécutés.
A la libération, Marcel Cachin est membre de l'Assemblée Consultative, puis des deux Assemblées Constituantes de 1945 et 1946, avant d'être réélu à l'Assemblée Nationale en novembre 1946. Réélu en 1951 et 1956, il restera député de Paris jusqu'à sa mort. Dans les années 50, il continue à la Chambre et avec l'Humanité de soutenir avec vigueur le combat anti-colonialiste au Viet-Nam, en Tunisie, au Maroc, en Côte-d'Ivoire, au Cameroun, en Algérie. Il se souvient avoir personnellement rencontré et apprécié Hô-Chi-Minh, étudiant à Paris.
Le 17 novembre 1956, sa femme Marguerite meurt. Lui-même s'éteint à Choisy-le-Roi le 12 février 1958.
A la suite d'obsèques populaires impressionnantes, Cachin a été enterré auprès des Communards du père Lachaise.
 
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