CONTRIBUTION AU DÉBAT SUR LA POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE
PCF Morlaix - 2 novembre 2021, débat sur les énergies
Contribution de Jean-Victor Gruat
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La combinaison de sources de production électrique où prédominent le nucléaire et l’hydraulique n’immunise pas la France contre les conséquences de la raréfaction des énergies fossiles et de leur renchérissement orchestré par les pays producteurs et les grands distributeurs.
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Nos économies, nos modes de vie sont en effet extrêmement dépendants du pétrole et de ses dérivés, présents dans le moindre aspect de la vie quotidienne via des processus de production ou de commercialisation présentés comme intangibles.
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Pour avancer sur la voie d’une réduction de cette absolue vulnérabilité, il aurait fallu produire depuis des décennies des efforts considérables en termes de recherche et de développement, efforts auxquels se sont refusés les gouvernements successifs, aveuglés par l’idéologie libérale de maximisation du profit à court terme.
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Il est frappant à cet égard de constater que des progrès significatifs dans le nucléaire, comme la technologie des EPR, demeurent hors de portée en France et en Europe, alors que, avec le soutien logistique d’EDF, ils sont effectifs en Chine, un pays ne se soumettant pas aux diktats des lobbies pétroliers et financiers. De même, le renoncement par le CEA, au motif que l’uranium ne serait « pas cher », à la recherche sur le projet ASTRID, qui apporte pourtant une solution à long terme en recyclant les déchets nucléaires dans un cycle de production vertueux, témoigne de la courte vue gouvernementale.
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Par-delà les querelles de chapelle sur les avantages et inconvénients des différentes filières pour produire de l’énergie non carbonée de manière sure, efficace et durable, il est nécessaire d’aboutir à une prise de conscience du caractère indispensable d’une décarbornation drastique de l’économie pour espérer échapper à la catastrophe écologique, donc économique et sociale, qui menace nos sociétés.
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Cette approche radicalement nouvelle affecterait un tel nombre de domaines, comme l’emploi, l’industrie, la recherche, l’habitat, les transports, l’industrie, l’agriculture …, que s’impose comme allant de soi la pertinence pour en traiter de la planification, outil global de gestion économique et sociale à long terme.
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Alors que, dans un sursaut de bon sens, la présidence Macron avait décidé en septembre 2020 de rétablir à un niveau politique prestigieux la fonction de Haut-Commissaire au Plan abolie en 2005, cette administration semble encore à la recherche de sa pertinence, se contentant d’approches sectorielles sous forme de notes sans réelle portée pratique1, là où une grande ambition, dégagée des contraintes électoralistes, serait nécessaire.
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Il est, me semble-t-il, du devoir des communistes d’insister sur la priorité absolue à reconnaître à la lutte contre le changement climatique pour le bien-être futur en France, en Europe et dans le monde globalisé, et sur le caractère indispensable du recours à une planification réinventée pour faire face à tous les aspects de ce défi dramatique en mobilisant durablement les moyens nécessaires, nonobstant les changements de gouvernement.Jean-Victor Gruat,
2 novembre 2021.
Note de mars 2021 – Électricité: le devoir de lucidité,
https://www.gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piece-jointe/2021/04/electricite_le_devoir_de_lucidite.pdf
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