Selon une étude publiée en décembre 2020 par Eurostat, le nombre de travailleurs pauvres dans les pays de l’Union européenne a augmenté en moyenne de 12 % entre 2010 et 2019, pour atteindre 9,4 %. Ce chiffre masque d’importantes disparités et se monte jusqu’à 12 % en Espagne et en Italie et 13 % au Luxembourg par exemple.
La crise actuelle a encore aggravé cette dramatique réalité. Ces chiffres illustrent à quel point la bataille pour l’augmentation du salaire minimum et des bas et moyens salaires est centrale pour le mouvement social et pour la gauche en Europe. Cela est d’autant plus criant que l’inflation rencontre son plus haut niveau depuis dix ans.
Différents mouvements récents sont convergents, en tenant bien sûr compte de la réalité des contextes nationaux.
En Allemagne, par exemple, le syndicat des conducteurs de trains a mené trois grèves en l’espace de quelques mois pour exiger une augmentation de salaires. Die Linke en fait une priorité de la campagne électorale en vue des élections au Bundestag qui auront lieu le 26 septembre prochain en mettant au premier rang des sept points de son programme la question du travail et en incluant un salaire minimum à 13 euros de l’heure, la généralisation des conventions collectives ainsi qu’un droit de veto des travailleurs sur les licenciements et les délocalisations.
Dans l’État espagnol, sous l’impulsion de nos camarades du PC d’Espagne et de la Gauche Unie, et notamment de la ministre du Travail Yolanda Diaz, le gouvernement de coalition de gauche, vient d’annoncer une augmentation du salaire minimum à 60 % du salaire moyen d’ici 2023. Cette mesure est d’autant plus nécessaire que l’augmentation du prix de l’électricité obère les revenus. Rapportée à la France, une telle augmentation reviendrait à fixer le SMIC à 1 909 euros brut.
En Belgique, l’augmentation des salaires est conditionnée par le niveau des salaires en France, aux Pays-Bas et en Allemagne depuis une loi de 1996 ! Le PTB (Parti du Travail de Belgique) mène campagne pour l’abolition de cette « loi 96 », pour un salaire minimum à 14 euros de l’heure et pour garantir l’indexation des salaires.
Le débat de la Fête de l’Humanité « Travailleurs européens, unissons-nous ! », avec Fabien Roussel et Raoul Hedebouw, porte-parole du PTB, a illustré avec force la convergence d’intérêts à travers l’Europe, sur les salaires, les retraites et la lutte contre l’évasion fiscale.
Alors, oui, mettre au cœur du défi des jours heureux, de la campagne présidentielle et législatives, la question des salaires, des revenus, des retraites comme le font les communistes et leur candidat Fabien Roussel est non seulement une nécessité, mais aussi un levier puissant pour construire le pacte d’engagements communs en France et des convergences en Europe.
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