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9 août 2021 1 09 /08 /août /2021 05:35

« Déçu » par Mélenchon en 2017, Fabien Roussel veut être le « candidat des jours heureux ».
Le secrétaire national du Parti communiste publie le 2 septembre Ma France (Le Cherche midi).

 

Être communiste en 2021, qu’est-ce que ça veut dire ?

C’est tenir compte de la crise que nous vivons, donc dire qu’il nous faut sortir du système qui privilégie l’argent et la compétition, pour remettre l’humain et la planète au cœur de notre projet de société.

C’est pour ça que je consacre un chapitre de mon livre au « communisme durable », loin du cliché du productivisme. L’idéal communiste bat toujours !

L’idéal communiste bat toujours !

 

Vous proposez dans ce livre un « pacte pour la jeunesse ». C’est-à-dire ?

Un axe fort de ma campagne sera la priorité donnée à l’éducation de nos enfants, parce que je veux la jeunesse la mieux formée du monde.

En cinq ans, je veux embaucher 90.000 enseignants, avoir des classes de 20-25 élèves maximum à tous les niveaux, construire écoles, collèges et lycées, et allonger les temps d’enseignement.

 

Vous souhaitez aussi une « sécurité sociale professionnelle »…

C’est un nouveau service public de l’emploi qui garantit à chacun un salaire en échange d’un travail ou d’une formation.

Tout l’opposé du revenu universel, par exemple !

Parce que je souhaite sortir la France de la spirale du chômage et des aides sociales.

 

Que prônez-vous pour pérenniser notre système de retraites ?

Au pouvoir, je garantirais un droit à la retraite à 60 ans à taux plein, soit dès 37,5 années de cotisation, en prenant en compte les années d’études, mais aussi la pénibilité.
Le financement de notre système devra aussi reposer sur les revenus financiers, aujourd’hui exonérés de toute cotisation, soit 30 milliards d’euros.

Avec moi, le capital participera au redressement du pays.

 

Après l’annonce de votre candidature, vous mettiez l’accent sur la sécurité, mais vous n’y accordez pas de chapitre dans votre livre…

Parce que mon parti pris pour la France, c’est le travail.

Mais je continuerai à faire des propositions sur le droit à la sécurité.

La droite et l’extrême droite nous donnent des leçons, alors que ce sont eux qui privatisent la police, qui créent l’insécurité dans nos villes, qui instillent le poison de la division, qui suppriment des moyens aux forces de l’ordre.

Mon parti pris pour la France, c’est le travail

 

Vous prônez, contre le changement climatique, des « mesures drastiques ». Être communiste et écologiste, est-ce possible ?

Je suis un écolo-coco, un pragmatique qui veut tenir l’objectif d’une empreinte carbone nulle en 2050.
Pour ça, il n’y a pas trente-six solutions.

L’énergie nucléaire est incontournable, comme l’hydroélectrique.

Il faut modifier nos modes de production, notamment en donnant aux travailleurs un droit d’intervention sur la gestion de leur entreprise, sur les modes de production, sur l’utilisation des richesses créées pour faire respecter la dignité humaine, les droits sociaux et la planète.
On a aussi à mener le chantier immense de la rénovation des logements, et celui de l’accompagnement de nos agriculteurs.

 

Pourquoi, dès lors, ne pas vous allier aux écologistes pour 2022 ?

Supprimer les centrales nucléaires, ouvrir les barrages hydroélectriques à la concurrence, s’inscrire dans les traités européens comme le veut Yannick Jadot ne nous permettra pas de réaliser nos objectifs de réduction des gaz à effet de serre.

Les écologistes qui n’affrontent pas les logiques capitalistes ne sont pas crédibles pour tenir nos engagements environnementaux.

 

Pourquoi ne pas soutenir Jean-Luc Mélenchon, comme en 2017 ?

Nous avons été déçus que cette force donnée à Mélenchon, ces 19,58% des voix, ne se traduise ni par un nombre bien plus important de députés, ni par une force populaire à même de mener d’autres combats.

Comme je l’écris dans ce livre, si nous, communistes, avions fait 20%, nous ne les aurions pas utilisés pour dire « c’est moi l’opposition », mais pour un rassemblement de la gauche, comme nous le faisons dans nos villes.

 

Mais en postulant seul, ne mettez-vous pas à mal ce rassemblement ?

C’est l’élection présidentielle, très personnalisée, qui veut ça.

Mais je reste partisan d’un dialogue entre les forces de gauche pour mener des combats ensemble et faire élire une majorité de députés communistes, Insoumis, écologistes et socialistes à l’Assemblée nationale en 2022.

Je reste partisan d’un dialogue entre les forces de gauche pour mener des combats ensemble

 

Les sondages ne vous créditent jamais de plus de 5% des voix… Quel est le sens de votre candidature ?

Si j’arrive en tête à gauche, ça donne du poids aux communistes pour les législatives, pour une majorité à l’Assemblée véritablement ancrée à gauche.

Mais au-delà de la gauche, je suis le candidat des jours heureux, de l’humain d’abord.
Je sais que j’ai un déficit de notoriété, mais j’apporte du neuf.

Que les Français découvrent nos idées ! Je leur fais confiance pour créer la surprise.

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