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10 juin 2021 4 10 /06 /juin /2021 05:18
Election de Pedro Castillo: un vote d'espor au Pérou! ( Fabien Roussel - PCF)
Élection de de Pedro Castillo : vote d’espoir au Pérou ! (Fabien Roussel
- PCF)
 
L’élection de Pedro Castillo à la présidence de la République du Pérou est une réjouissante nouvelle, lui qui a été qualifié de «mendiant assis sur un tas d’or». Le Pérou a subi trop longtemps des dictatures sanglantes, la corruption généralisée des classes dirigeantes, la violence, la pauvreté, l’analphabétisme, le pillage de ses richesses minières par les multinationales.
La fille de l’ancien dictateur Fujimori, (en prison pour crime contre l’humanité), candidate de la droite, elle-même menacée de poursuites
judiciaires, est battue par un enseignant, fils de paysans analphabètes,
qui a fait d’un crayon géant son «drapeau» de campagne et qui ne veut
«plus de pauvres dans ce pays riche !». Tout un programme bien compris
dans les campagnes méprisées et ces villages indiens interdits d’eau
potable, d’assainissement, de routes, d’hôpitaux, d’écoles.
La candidate de la droite, à bonne école avec son dictateur de père, qui
avait promis de respecter le verdict des urnes, conteste maintenant les
résultats. On peut craindre désormais un scénario  «  à la bolivienne »,
le refus de l’issue électorale, les menaces, le chantage, une possible
intervention de l’armée, de l’organisation des Etats américains, de la
CIA. D’autant que la victoire de Pedro Castillo, après le retour de la
démocratie en Bolivie, est perçue dans l’ensemble du continent
latino-américain comme un vent d’espoir.
Il faudra courage et détermination à Pedro Castillo pour ouvrir les voix
du progrès social, de la démocratie et de la liberté au Pérou. Il lui faudra surtout la mobilisation de toutes celles et ceux qui ont voté pour lui. En effet, il devra affronter les hauts gradés militaires prêts à la sédition. Il lui faudra affronter les multinationales qui, malgré leurs profits records, ne reversent que des miettes au pays tout en saccageant l’environnement. Il lui faudra surtout déjouer les sales coups de Washington.
Je veux dire à Pedro Castillo: vous pouvez compter sur le soutien, la solidarité et l’amitié des communistes français dans votre action contre
l’analphabétisme, l’injustice, la violence, pour la dignité et la liberté.
 
Fabien Roussel, député du Nord, secrétaire national du PCF,
 
 
Le 9 juin 2021.
PEROU: PEDRO CASTILLO ÉLU
Pérou. Avec 50,2% des suffrages contre 49,7% pour la candidate d'extrême droite Keiko Fujimori, l'instituteur Pedro Castillo du mouvement Pérou Libre annonce son élection à la présidence de la République.
Les derniers votes à dépouiller sont ceux de quelques bureaux de l'étranger. Plus favorables à Fujimori, ils sont largement compensés par le vote des régions plus éloignées du Pérou qui ont massivement voté pour "le candidat des pauvres".
Tous les observateurs étrangers ont constaté la régularité du scrutin, y compris l'organisation des Etats Américains qui a félicité L'Onpe, l'organisme chargé de superviser le processus électoral. Ce qui n'empêche pas Fujimori de crier à la fraude. Elle va devoir retourner devant la justice qui la poursuit pour corruption (elle a déjà passé plusieurs mois en prison, n'en est sortie qu'à la faveur de la pandémie et est interdite de sortie du territoire).
"Premier président à être issu du peuple des pauvres", Pedro Castillo doit prendre ses fonctions en juillet, bicentenaire de l'indépendance. Il affirme que le crayon, symbole de sa campagne écrira une page de liberté et de dignité dans l'histoire du pays.
Après la victoire en Bolivie, l'espoir qui monte en Chili, le Pérou des invisibles, ses campagnes si longtemps silencieuses, tout un peuple misérable prend le devant de la scène. C'est tout le cône sud qui entre en changement. Un évènement considérable pour le pays Inca et pour toutes les Amériques.
Maité Pinero
Présidentielle au Pérou : un séisme politique aux répliques régionales
Mercredi 9 Juin 2021 - L'Humanité

Le pays est devenu, ces dernières années, l’un des piliers du jeu d’influence de Washington en Amérique du Sud. Avec le basculement en cours, et la possible élection de Pedro Castillo à la tête de l'État, cette donne stratégique est bouleversée.

Mardi soir, au Pérou, alors que se poursuivait la compilation des procès-verbaux, le candidat de gauche au second tour de l’élection présidentielle, Pedro Castillo, creusait encore l’écart avec son adversaire d’ultradroite, Keiko Fujimori. Voyant se dessiner un troisième revers électoral, celle-ci crie désormais à la fraude ; sa défaite la dépasse : elle aurait des répliques régionales.

En 2011, l’ambassadrice des États-Unis à Lima, Rose Likins, n’avait guère opté pour la discrétion, dans sa campagne en faveur de la fille de l’ancien président Alberto Fujimori, tenant d’un ultralibéralisme autoritaire. La candidate, elle, avait enrôlé comme conseiller l’ex-maire républicain de New York Rudy Giuliani et des cercles ultraconservateurs lui manifestaient bruyamment leur appui depuis Miami.

Barrer la route à la Chine

Le basculement politique en cours au Pérou constitue un revers pour Washington, comme pour les élites pro-américaines qui détiennent dans le pays les leviers du pouvoir économique et politique. C’est que le pays occupe, avec la Colombie, une position stratégique clé dans le dispositif d’influence des États-Unis en Amérique du Sud.

Sur le terrain économique, d’abord, avec la volonté résolue de contrer la montée en puissance de la Chine sur la façade pacifique. Pékin s’est déjà hissé au rang de premier partenaire commercial de Lima, une escale des nouvelles routes de la soie, avec le projet d’une ligne ferroviaire devant relier les deux océans, via le Pérou et le Brésil. Les deux puissances rivales se disputent aussi, dans la région, un accès privilégié aux ressources minérales et énergétiques. «  Le Pérou affiche une gestion saine et prévisible de son économie fondée sur les principes du marché libre. Notre accord commercial bilatéral constitue la base d’une relation commerciale libre, équitable et réciproque, et le Pérou reste une destination importante pour les États-Unis en termes de commerce et d’investissement. Face à la concurrence croissante dans la région, les États-Unis cherchent à consolider leur position de partenaire commercial de choix au Pérou, tout en augmentant leurs avantages », résume un mémento du département d’État.

Une offensive contre le Venezuela

Sur le plan de la politique régionale, le Pérou, qui a noué avec les États-Unis une solide coopération militaire, est devenu, ces dernières années, l’un des pivots de l’offensive de Washington contre les « pays préoccupants », entendre le Venezuela. Point d’orgue de cette stratégie, la création sous l’impulsion de l’administration Trump, le 8 août 2017, du Groupe de Lima, conclave de pays dirigés par des gouvernements ultraconservateurs décidés, selon les termes de la diplomatie américaine, à promouvoir une « résolution pacifique de la crise au Venezuela, un objectif qui s’aligne sur la vision de la stratégie de sécurité nationale pour faire progresser l’influence américaine en faveur des nations souveraines qui coexistent dans la prospérité, la liberté et la paix ». « En soutenant les institutions démocratiques à l’intérieur et au-delà de ses frontières, le Pérou projette un rôle positif dans l’hémi sphère et les organismes internationaux. Cela façonne finalement un hémisphère réceptif aux États-Unis », estime-t-on à Washington. L’alternance n’a pas fondamentalement bouleversé cette ligne : le 2 mai dernier, entre les deux tours de l’élection présidentielle, lors d’une conversation téléphonique, le secrétaire d’État états-unien, Antony Blinken, et le ministre péruvien des Affaires étrangères, Allan Wagner, « ont convenu de l’importance de collaborer pour restaurer la démocratie et la stabilité économique au Venezuela ». Tout au long de la campagne, Pedro Castillo a été désigné comme un « chaviste », un « communiste », un « terroriste », un dictateur en puissance, prêt à mener le Pérou à la ruine économique. « Nous ne sommes pas des terroristes. Nous sommes des travailleurs ordinaires », répond l’instituteur, qui plaide pour une révolution éducative consacrant 10 % du PIB à l’accès gratuit de tous à l’école et à l’université. La diabolisation du candidat de gauche, les attaques idéologiques dont il est la cible, l’hostilité de Washington n’auront pourtant pas endigué la mobilisation, autour de lui, de populations indigènes et paysannes exclues du mirage libéral et de la participation politique.

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