Abstention, poussée des verts et des régionalistes, douche du Rassemblement national : le 2e tour des élections départementales, dimanche 27 juin 2021, s’annonce prévisible dans les cantons de Morlaix, Plouigneau, Landivisiau et Saint-Pol (Finistère).
Le premier tour des élections départementales a eu lieu dimanche 20 juin 2021. Marqué par une abstention record et une jolie poussée des candidats verts et régionalistes, le scrutin s’annonce finalement prévisible dans les cantons de Morlaix, Plouigneau, Landivisiau et Saint-Pol-de-Léon (Finistère).
Le premier tour des élections départementales a eu lieu dimanche 20 juin 2021. Marqué par une abstention record et une jolie poussée des candidats verts et régionalistes, le scrutin s’annonce finalement prévisible dans les cantons de Morlaix, Plouigneau, Landivisiau et Saint-Pol-de-Léon (Finistère).
Les duels du second tour des élections départementales 2021 dans les quatre cantons du pays de Morlaix. | OUEST-FRANCE
L’abstention est un vrai candidat
Vrai. « Je suis déçu pour la démocratie. » Cette phrase, qui résume l’état d’esprit de tous les candidats alignés dans les quatre cantons du pays de Morlaix, vient de Jean-Marc Puchois (DVD – canton de Landivisiau).
Lors du premier tour, l’abstention a atteint un pic : avoisinant les 65 % pour Morlaix et Saint-Pol-de-Léon, 61,48 % à Plouigneau et 66,47 % à Landivisiau. Il atteint même les 71,80 % à Plougar. Tout canton confondu, les bons élèves sont Loc-Eguiner (54,44 % de participation) et Guimaëc (49,68 %).
Cet abstentionnisme a instauré une configuration assez classique pour le second tour. On retrouve ainsi des clivages gauche/droite partout.
Peu de suspens dans trois cantons
Vrai. L’abstention retarde l’échéance pour Saint-Pol, Landivisiau et Plouigneau. Si 25 % des inscrits s’étaient déplacés, ils auraient sûrement été remportés par la droite pour les deux premiers et par la gauche pour le dernier. Et ce dès le premier tour.
Maël de Calan et Aline Chevaucher enregistrent un score record dans le canton de Saint-Pol-de-Léon, avec 56, 13 %. Soit l’un des plus fort de l’Alliance pour le Finistère dans le département. Une crédibilité dont a besoin l’élu de Roscoff pour briguer le poste de président du conseil départemental, s’il bascule à droite, dimanche 27 juin 2021.
Même chose pour les conseillers sortants de Landivisiau, Jean-Marc Puchois et Élisabeth Guillerm. Le canton, réputé conservateur, leur semble acquis, grâce à leur 52,74 %. Même avec les reports des voix écologistes et régionalistes, les chances du binôme divers-gauche Laëtitia Tourolle et Benjamin Ropert, semblent infimes.
Enfin, le Trégor rouge restera certainement aux mains de Joëlle Huon, candidate sortante et Pierre Le Goff, (PS). À huit voix près, ils cumulaient 50 % des votants. Le binôme est même mieux élu qu’en 2015 dans le canton de Plouigneau. S’ils récupèrent les voix des écologistes et régionalistes, ils pourraient être crédités de 64,56 % au second tour. Presque trop facile.
À Morlaix, tout est possible
Vrai et faux. L’alliance surprise d’Aude Goarnisson et Jean-Charles Pouliquen n’a pas déplu aux électeurs dans le nord du canton, traditionnellement à droite. À Morlaix et dans le sud du canton, hormis Sainte-Sève, c’est la douche pour le binôme investi par La République en marche et l’Alliance pour le Finistère. Au final, ils talonnent Gaëlle Zaneguy et Ismaël Dupont (DVG-PCF). Ce dernier a bien remonté depuis 2015, et ses 8,87 % collectés. Il peut désormais compter sur son image de premier adjoint morlaisien.
Si les reports de voix des écologistes et du Rassemblement national étaient prévisibles, on pourrait imaginer le résultat ainsi : Dupont-Zaneguy (55,39 %) et Goarnisson-Pouliquen 44,12 %. Mais la faible participation pourrait être accentuée par des électeurs découragés au second tour.
Le Rassemblement national a fait un raz-de-marée
Faux. L’abstention n’a pas forcément servi le RN. À Plouigneau, Saint-Pol et Morlaix, ses candidats sont derniers. Pour Landivisiau, le binôme Renée Thomaïdis et Tony Bihouée grille la place à la gauche en arrivant deuxième dans huit communes sur dix-neuf du canton. Celles qui sont rurales, peu peuplées et dans la deuxième couronne de la capitale du cheval. À l’image de Saint-Sauveur ou encore Saint-Derrien, où le RN toise les 24 %.
L’exception revient à la ville centre, où 324 personnes ont glissé le parti de Marine Le Pen dans leur bulletin de vote.
Une campagne électorale particulière
Vrai. Le contexte sanitaire est venu jouer les trouble-fêtes. Peu de réunions publiques, jauges limitées… La campagne a été menée essentiellement sur les réseaux sociaux, pour les fidèles et certains jeunes. Ce qui a essentiellement desservi les quatre binômes de Finistère d’avenir. Ils font tous de très bonnes avancées partout, sans se qualifier pour autant pour le second tour. Leurs idées infusent, ça avance, « mais pas assez vite », estime un candidat malheureux.
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