21 mars 2021
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Il écrivait son édito avec Lucienne Nayet il y a 20 jours, en 2021...
50 ans plus tôt, après une interruption, en 1970, "Le Viaduc", qui a désormais comme directeur de publication Alain David, secrétaire de section du PCF Morlaix depuis quelques mois, s'étoffe, gagne en quantité d'articles, à qualité de mise en page, et en ambition: notamment celle d'établir un dialogue avec les lecteurs. Il parait toujours tous les deux mois.
En novembre 70, le journal qui coûte 30 centimes, auquel on s'abonne, a pour éditorial:
Pourquoi ce journal?
AMIS LECTEURS,
En France, l'écrasante majorité des journaux appartient à un petit nombre de groupes financiers. Quant à la radio-télévision, elle demeure un instrument de propagande au service du gouvernement. Et ce n'est pas parce qu'un dirigeant communiste ou syndical peut faire de temps à autre une apparition sur le petit écran que cela change quelque chose à l'essentiel. L'information est unilatérale, dirigée, partiale.
C'est pourquoi la section de Morlaix du PCF a décidé de publier un journal local afin de faire connaître à la population de Morlaix et de ses environs le point de vue des communistes sur quelques questions internationales, nationales et locales.
Il est évident que, dans une publication modeste comme la nôtre, il nous sera impossible d'aborder ou de développer tous les problèmes de l'actualité. D'autre part, les auteurs des différents articles de ce journal sont des militants de base de la section de Morlaix du Parti Communiste, ce sont des ouvriers, des paysans, des artisans, des enseignants et ils n'ont pas, pour rédiger, la facilité des journalistes professionnels.
Nous espérons cependant que vous lirez avec intérêt ce journal que vous recevrez tous les deux mois.
C'est avec plaisir que nous accepterions de dialoguer avec vous en répondant, dans nos prochains numéros, aux questions que vous nous auriez posées en écrivant au siège de notre parti, situé 5, rue Haute à Morlaix.
Le Comité de rédaction".
Signent leurs articles dans ce journal Renée Deroux (la place de l'EPS dans l'éducation nationale), François Paugam (luttes sociales aux Combustibles Morlaisiens), Daniel Crassin (Regards sur la RDA: réaction argumentée à un article du Télégramme), Janine Tardivel qui fait le compte rendu d'une conférence où Alain David et Louis Le Roux, membre du Comité Central du PCF, ont parlé de la situation prometteuse du Chili.
En juin 1971, Le Viaduc relate une conférence débat avec le grand résistant communiste ROL-Tanguy, né en gare de Morlaix, ouvrier métallurgiste, ancien des Brigades Internationales et libérateur de Paris. "150 personnes étaient venues assister à la conférence-débat que donnait Rol-Tanguy dans la salle des conférences de la mairie de Morlaix. Aux côtés de Rol-Tanguy avaient pris place au bureau les camarades Alain David, secrétaire de section, Louis Aminot, membre du comité fédéral et Le Nagar de Plougonven".
En mai-juin 1972, il est question de la 8e fête du Viaduc. Louis Ollivier commente: "Le 1er mai 1972, malgré son temps incertain, a apporté sur le terrain de la Madeleine, un millier de personnes. Notre "Fête du Viaduc" devient la kermesse la plus importante de notre ville. En effet, le grand nombre de stands, leur décoration, leur qualité et surtout le match de football ont contribué à son succès en créant une ambiance gaie, joyeuse et sportive". Alain David écrit un article anti-colonialiste de circonstance:
Halte à l'agression américaine au Vietnam:
"Depuis plus d'un quart de siècle, les peuples d'Indochine sont contraints à défendre leur existence et leur dignité, leur indépendance et leur liberté. En minant les ports de la République Démocratique du Vietnam, en reprenant les bombardements intensifs sur les objectifs civils, le gouvernement américain fait un pas de plus dans l'escalade de la guerre. Il faut en finir avec cette "sale guerre". Comme tous les peuples du monde, les peuples indochinois ont un droit imprescriptible: le droit à la paix. Cette paix ne pourra voir le jour tant que l'envahisseur américain occupera l'Indochine"...
Comme d'habitude François Paugam se fait écho des luttes sociales dans la région de Morlaix, aux PTT et aux Imprimeries. Michel Derrien écrit sur les implantations d'école à La Vierge Noire et à La Boissière, et sur le manque d'espaces de vie collective dans le nouveau quartier HLM de La Vierge Noire. Son texte, toujours d'actualité, mérite d'être cité:
"Le vendredi 19 mai, la première chaîne de télévision présentait une dramatique: "Un dimanche volé". C'est le drame réel d'un ouvrier vaincu par la fatigue du travail, les bruits de la rue et de l'immeuble filtrant à travers les cloisons et les fenêtres de l'appartement, le manque de sommeil accumulé. Au-delà de cette existence, on peut trouver une condamnation des logements construits au rabais, véritables usines à névroses, des cadences de travail, de l'absence de terrains de jeux pour les enfants des HLM, condamnés à jouer au milieu des voitures ou dans les escaliers. Allez vous promener dans la rue de La Vierge Noire à Morlaix. Voyez ces clapiers humains qui montent, les espaces libres sont chichement mesurés. Dans quelques années, des centaines d'enfants y habiteront. Ce décor de béton vous fera immanquablement penser au film de Gérard Chouchan. Existe t-il une solution? Certes oui. Les constructions de ce quartier sont en place, on n'y peut plus rien. Mais il existe encore, tout à côté, du terrain. Il faut d'urgence que la ville de Morlaix achète, si ce n'est déjà fait, le "petit bois de Coat Serho", ainsi que les prés et les terrains qui bordent la route de Lanmeur. A cet endroit, il est possible, sans de trop grandes dépenses, d'aménager une part de promenade et de loisir. L'aménagement d'un bassin ne pose aucune difficulté. En outre, il faut des terrains de jeux pour les enfants. Ne serait-il pas possible de prévoir un tel espace entre la Boissière et la Vierge Noire? L'erreur serait d'attendre que les constructions soient terminées pour penser à un tel problème..."
En décembre 1972, Le Viaduc s'ouvre sur un article d'Alain David sur le Programme Commun:
"Le programme... c'est le vôtre.
Le programme commun signé par le Parti Communiste, le Parti Socialiste, et les Radicaux de Gauche ouvre au peuple des perspectives nouvelles.
Ce programme n'est pas un simple accord électoral conclu entre les dirigeants des trois partis; ce programme commun que les travailleurs ont attendu si longtemps c'est une arme que nous mettons entre leurs mains pour qu'ils puissent se libérer des quelques monopoles parasites qui sucent le fruit du travail de tout un pays.
Le programme commun est le programme de tous ceux qui ont intérêt à l'avènement d'une démocratie véritable. C'est le programme des ouvriers dont l'exploitation est sans cesse accrue, des employés et des fonctionnaires dont le pouvoir d'achat est sans cesse menacé par la hausse des prix, des artisans et des commerçants de plus en plus victimes du secteur monopoliste, des paysans que l'on force à quitter la terre pour grossir les rangs des chômeurs ou des O.S, des femmes surexploitées qui bouclent de plus en plus difficilement leur budget, des jeunes à qui ce régime n'offre aucun espoir et des personnes âgées qu'il oblige à vivre dans la misère.
En un mot le programme commun que nous vous appelons à acheter, à étudier, à populariser et à soutenir, c'est le VOTRE.
A.DAVID"
C'était la cinquante année de la fête du Viaduc, en 2014, et Alain David nous parlait de son histoire:
50 ANS DE COMBAT COMMUN
DES LIENS FORTS AVEC LA POPULATION
Cette année nous tenons la 54 ème Fête du Viaduc du nom du journal de la section PCF du pays de Morlaix.
Cette durée en dit long sur la qualité des liens que les communistes et leurs amis (car ils ont toujours été présents sur la Fête) ont su tisser avec la population. En témoigne aussi la fidélité des annonceurs qui sont pour beaucoup dans le succès financier.
UNE FÊTE NOMADE
Le souci de rencontrer la population et différentes contraintes ont conduit à chercher des implantations diverses. La première fête s’est déroulée le 5 septembre 1965 à Kernéguès. Mais très rapidement le 1er mai, la fête des travailleurs, devint le rendez-vous incontournable des communistes avec la population du pays de Morlaix. Jusqu’en 1978 elle se déroula autour du terrain de foot de la Madeleine ; terrain où se déroulait une rencontre corpo très suivie. En 1979 la fête s’installa aux Jacobins pour une mémorable édition, très riche artistiquement… mais qui ne dégagea pas beaucoup de bénéfices. A partir de 1980 s’ouvre une longue période dans la vallée de Ty-Dour. Elle va durer jusqu’en 2004 à ce carrefour du quartier du plateau nord-est. Je fus à l’origine de son départ en décidant, en tant qu’adjoint à l’urbanisme, de la construction de la résidence étudiante sur le terrain qui servait de parking. S’en suivirent 2 ans à Ploujean où la salle mettait les stands à l’abri des intempéries puis le déplacement, par souci de visibilité, place Allende pendant 3 années. Un essai fut fait en 2010 à la Boissière, Place de la Commune de Paris, dont le nom nous plaisait évidemment. Mais l’année suivante nous rejoignîmes la place Allende.
POLITIQUE, CULTURE ET CONVIVIALITÉ
Organisée par le PCF, la Fête du Viaduc n’est évidemment pas une simple kermesse. La politique y tient une grande place. Par l’intervention politique assurée par un dirigeant national, départemental ou local, par un élu ou un candidat. Nous lui avons substitué depuis plusieurs années un débat avec les participants à la fête qui peuvent ainsi échanger avec le dirigeant présent et les militants. Mais la politique est aussi présente par les affiches , les livres, la presse, les revues, les pétitions, les expos… et les discussions informelles toujours passionnées. S’y ajoute la présence d’associations amies et de nos partenaires. Tous les ans, nous y enregistrons plusieurs adhésions.
La culture a toujours été présente à la fête du Viaduc. Expositions de peinture, dessins, photos avec toujours la diversité, la qualité…et le contenu. Spectacles : chansons françaises, rock, chants de marins ; musique, jazz, musique et danse bretonnes, fanfare, musique baroque, percussions, spectacle de magie, théâtre, littérature…sans oublier la dimension sportive.
La fête est aussi un moment de rencontre et de convivialité. Aux jeux, stands, loteries, concours s’ajoute bien évidemment la restauration. Aux casse-croûtes et grillades des premières années se sont ajoutés la crêperie et le restaurant où militant-e-s et ami-e-s font tous les ans merveille permettant ainsi d’ajouter aux plaisir des papilles ceux des retrouvailles et des discussions.
LA SOLIDARITÉ EN ACTION
Beaucoup de partis politiques ont organisé des fêtes …qui parfois ont disparu. Nous ne sommes pas peu fiers de tenir cette année la cinquantième fête du Viaduc. Ce n’est possible que grâce à l’investissement des militants et des amis qui d’année en année y mettent toute leur énergie dans les différentes tâches à assurer. Que grâce aussi à toutes celles et à tous ceux qui y participent chaque année
Longue vie à la Fête du Viaduc et succès à tous les combats que nous mènerons ensemble !
Alain David
(édito du Viaduc pour l'annonce de la 50 ème fête du Viaduc)
Published by Section du Parti communiste du Pays de Morlaix
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LA VIE LOCALE
POSITIONS DU PCF MORLAIX
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